[Christie, Agatha] La plume empoisonnée
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Qu'avez-vous pensé de ce livre ?
[Christie, Agatha] La plume empoisonnée
(sur cette image, Editions du masque de 2004).
Collection : Le club des masques n°34
Editeur : Librairie des Champs-Elysées
Année de parution : 1967
Nombre de pages : 255
4ème de couverture :
"- C'est comme je vous le dis, mademoiselle ! Elle s'est suicidée ... Et la pauvre femme, on peut dire qu'on l'y a forcée !
Joanna entrevit la vérité.
- Vous ne voulez pas dire, Mary que ...
Elle n'acheva pas sa phrase.
Ses yeux interrogeaient Mary, qui répondit d'un signe de tête :
- Oui, mademoiselle, vous avez deviné, c'est une de ces saletés de lettres !
- Que disait-elle ?
A son grand regret, Mary dut avouer qu'elle n'en savait rien.
- Ce sont des infamies, affirma Joanna avec force. Mais je ne comprends pas qu'elles poussent quelqu'un au suicide.
Mary renifla et répliqua d'un air entendu :
- Non, à moins qu'elles ne disent la vérité !".
----------------------------------------------------------------------------
Mon avis :
Une petite histoire histoire d'intrigue locale d'Agatha Christie comme je les aime !
Ici, nous avons affaire à des lettres anonymes. Ces lettres ont quand même conduit à un suicide et à un meurtre, donc l'affaire est grave. Mais qui suspecter dans ce petit village où il ne se passe jamais rien ?
Miss Marple va une fois de plus mettre son talent d'enquêtrice en oeuvre ^^
Ma note : 16/20
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] La plume empoisonnée
Mon avis :
J'avais quitté Miss Marple, dans Le Major parlait trop, en pleine convalescence, pour retrouver un narrateur qui n'est autre qu'un jeune aviateur, Jerry Burton, lui-même en pleine convalescence. Il n'a pas plus de chance que Jane Marple, puisque son médecin lui avait prescrit repos, calme, tranquilité... et tomber en plein affaire de lettres anonymes n'est pas nécessairement reposant, surtout quand on en reçoit une, puis deux et que celle-ci vise sa soeur Joana, en pleine convalescence elle aussi (peine de coeur).
Jerry et Joana Burton détonnent à Lymstock, dans cette communauté repliée sur elle-même, non parce qu'ils sont jeunes et londoniens, mais parce qu'ils apportent un regard neuf et exempt de préjugés sur les personnes qui les entourent. Ils découvrent avec étonnement certains usages anciens (la place des domestiques, notamment) et savent aller au-delà des apparences, un peu comme la femme du pasteur. Bien qu'ils aient du mal avec elle, à cause de son excès de franchise, ils ne sont pas si différents. Jerry, quand une chose ou une personne (surtout une certaine personne) lui tient à coeur, n'hésite pas à ruer dans les brancards et à dire ses quatre vérités, et tant pis si elles dérangent.
Je vais sans doute un peu vite en besogne, parce qu'avant d'en arriver là, il y eut un suicide, puis un meurtre, qui plonge la petite communauté dans la stupéfaction, puis l'affliction. La franchise de Jerry lui aura permis de se faire un ami, le docteur Griffith, le timide docteur Griffith. Ils partagent des méthodes de séduction hors-normes (que celui qui a déjà fait la cour à une femme en lui offrant une photo de foie malade se signale immédiatement) et une sincérité rafraîchissante dans ce village pétri de non-dits, encore imprégné de croyances ancestrales.
Fait rare dans l'oeuvre d'Agatha Christie, il est question de la condition féminine. Si Joana a la chance de mener une vie de dilettante, Force est de constater que le village permet de découvrir des femmes qui ont été sacrifiées à l'intérêt familial (les soeurs Barton ont servi leur mère toute leur vie, avant de mourir l'une après l'autre) ou obligées de sacrifiés leurs aspirations juste parce qu'elles étaient filles. Aimée Griffith s'en rappelle avec amertume, et si elle souhaite que la jeune Mégan fasse des études, c'est pour lui permettre d'être libre. Mégan, en effet, est issue d'une famille recomposée (le XXIe siècle n'a rien inventé) et elle fait tache dans l'image de bonheur parfait souhaité par sa névrosée de mère. Mégan, plus fine et plus intelligente que les villageois ne le pensent (à une exception près) le comprend très bien et donne toute sa mesure pour rester - quitte à se faire du mal.
Et Miss Marple ? Elle arrive presque à la fin de l'intrigue, tel un deus ex machina, permettant de relier ensemble tous les éléments de l'enquête et de démasquer le coupable. Il pourrait presque être félicité : n'étaient les deux cadavres qu'il a laissé derrière lui, il a apporté des changements bénéfiques à Lymstock.
J'avais quitté Miss Marple, dans Le Major parlait trop, en pleine convalescence, pour retrouver un narrateur qui n'est autre qu'un jeune aviateur, Jerry Burton, lui-même en pleine convalescence. Il n'a pas plus de chance que Jane Marple, puisque son médecin lui avait prescrit repos, calme, tranquilité... et tomber en plein affaire de lettres anonymes n'est pas nécessairement reposant, surtout quand on en reçoit une, puis deux et que celle-ci vise sa soeur Joana, en pleine convalescence elle aussi (peine de coeur).
Jerry et Joana Burton détonnent à Lymstock, dans cette communauté repliée sur elle-même, non parce qu'ils sont jeunes et londoniens, mais parce qu'ils apportent un regard neuf et exempt de préjugés sur les personnes qui les entourent. Ils découvrent avec étonnement certains usages anciens (la place des domestiques, notamment) et savent aller au-delà des apparences, un peu comme la femme du pasteur. Bien qu'ils aient du mal avec elle, à cause de son excès de franchise, ils ne sont pas si différents. Jerry, quand une chose ou une personne (surtout une certaine personne) lui tient à coeur, n'hésite pas à ruer dans les brancards et à dire ses quatre vérités, et tant pis si elles dérangent.
Je vais sans doute un peu vite en besogne, parce qu'avant d'en arriver là, il y eut un suicide, puis un meurtre, qui plonge la petite communauté dans la stupéfaction, puis l'affliction. La franchise de Jerry lui aura permis de se faire un ami, le docteur Griffith, le timide docteur Griffith. Ils partagent des méthodes de séduction hors-normes (que celui qui a déjà fait la cour à une femme en lui offrant une photo de foie malade se signale immédiatement) et une sincérité rafraîchissante dans ce village pétri de non-dits, encore imprégné de croyances ancestrales.
Fait rare dans l'oeuvre d'Agatha Christie, il est question de la condition féminine. Si Joana a la chance de mener une vie de dilettante, Force est de constater que le village permet de découvrir des femmes qui ont été sacrifiées à l'intérêt familial (les soeurs Barton ont servi leur mère toute leur vie, avant de mourir l'une après l'autre) ou obligées de sacrifiés leurs aspirations juste parce qu'elles étaient filles. Aimée Griffith s'en rappelle avec amertume, et si elle souhaite que la jeune Mégan fasse des études, c'est pour lui permettre d'être libre. Mégan, en effet, est issue d'une famille recomposée (le XXIe siècle n'a rien inventé) et elle fait tache dans l'image de bonheur parfait souhaité par sa névrosée de mère. Mégan, plus fine et plus intelligente que les villageois ne le pensent (à une exception près) le comprend très bien et donne toute sa mesure pour rester - quitte à se faire du mal.
Et Miss Marple ? Elle arrive presque à la fin de l'intrigue, tel un deus ex machina, permettant de relier ensemble tous les éléments de l'enquête et de démasquer le coupable. Il pourrait presque être félicité : n'étaient les deux cadavres qu'il a laissé derrière lui, il a apporté des changements bénéfiques à Lymstock.
Sharon- Modérateur
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Re: [Christie, Agatha] La plume empoisonnée
Mon avis :
Il y a quelques temps, j'ai décidé de (re)lire tous les Miss Marple dans l'ordre de parution. Certains de ces livres, je ne les avais pas lus et c'est le cas pour celui-ci. Je dois dire que même si j'ai énormément apprécié ma lecture, je ne peux m'empêcher de me sentir... flouée!
Bon, le terme est certes un peu exagéré, je vais m'expliquer quand même. Jerry Burton, citadin de Londres, a eu un accident d'avion et son médecin lui prescrit du repos dans un petit village où rien ne se passe jamais. Le choix de Jerry et sa soeur Joanna se porte sur le petit village de Lymstock. Premier son de cloche : nous ne sommes pas à St. Mary Mead? Bon, pas grave, passons.
Lorsque les Burton s'installent, les lettres anonymes commencent à pleuvoir et tout le monde en reçoit une. Les lettres sont ridicules et grotesques, on dirait que l'auteur lance des accusations au hasard. On suit l'évolution de l'affaire, les commotions que cela provoque dans le village, sous les yeux de Jerry qui est déterminé à découvrir le fin mot de l'histoire. Je lisais, je tournais les pages, j'embarquais quand même bien dans l'histoire en me torturant les méninges comme d'habitude, changeant d'idée sur le suspect à toutes les dix pages... mais une question demeurait : Mais où est donc Miss Marple?
Puis, bien après que l'une des lettres semble avoir touché juste et causé un suicide, Miss Marple débarque, invitée par une de ses amies. On ne la voit que deux-trois fois, au dénouement de toute l'affaire. Bref, moi je voulais voir Miss Marple à l'oeuvre, je ne suis pas satisfaite!
Mais si je fais abstraction de tout ça, l'histoire est du pur Agatha Christie, me menant en bateau comme à chaque fois. On se focalise sur les évidences et on prend pour argent comptant ce que les personnages vivent et voient. On est comme les policiers qui enquêtent, on laisse de côté ce qui ne rentre pas "dans le moule" de notre idée et au final, on est bien surpris du tour qu'a pris l'affaire!
3/5
Invité- Invité
Re: [Christie, Agatha] La plume empoisonnée
Jerry Burton, le narrateur, vient d’être victime d’un accident d’avion. Le récit commence au moment où le médecin lui conseille de passer sa convalescence au calme, de préférence à la campagne. Sa sœur loue donc une maison dans le tranquille village de Lymstock. Le frère est la sœur commence à se familiariser avec leur nouvelle vie de campagnard quand ils reçoivent une lettre anonyme. Ils ne sont malheureusement pas les seuls à en recevoir et la femme du notaire va même se suicider à cause de l’une d’entre-elles. Une enquête est alors mandatée pour trouver le fameux corbeau et Jerry va découvrir qu’il ne faut pas se fier aux apparences.
L’intrigue démarre très vite mais s’essouffle un peu en cours de route pour finir sur un rebondissement inattendu. On découvre les faits et les habitants du village en même temps que Jerry. Le lecteur est aussi ignorant que lui des secrets du village, ce qui permet de s’identifier rapidement à lui. Comme à son habitude, l’auteur nous fait soupçonner tout le monde.
L’enquête passe cependant très vite au second plan, le premier plan étant occupé par la description des mœurs du village. Les femmes sont très présente dans ce roman et l’auteur en profite pour aborder la question de la condition féminine dans les villages reculés de l’Angleterre. On y trouve comme souvent dans les romans de l’auteur une histoire d’amour qui malheureusement est ici un peu mièvre.
Miss Marple fait ici une apparition très brève à la fin du récit. Elle joue cependant un rôle capital et permet de confondre le coupable. Mais cela manque un peu de crédibilité, surtout qu’elle résout l’énigme avec une facilité déconcertante.
En conclusion, ce roman reste un très bon Agatha Christie, plutôt pour la description de la psychologie des personnages que pour son enquête policière.
L’intrigue démarre très vite mais s’essouffle un peu en cours de route pour finir sur un rebondissement inattendu. On découvre les faits et les habitants du village en même temps que Jerry. Le lecteur est aussi ignorant que lui des secrets du village, ce qui permet de s’identifier rapidement à lui. Comme à son habitude, l’auteur nous fait soupçonner tout le monde.
L’enquête passe cependant très vite au second plan, le premier plan étant occupé par la description des mœurs du village. Les femmes sont très présente dans ce roman et l’auteur en profite pour aborder la question de la condition féminine dans les villages reculés de l’Angleterre. On y trouve comme souvent dans les romans de l’auteur une histoire d’amour qui malheureusement est ici un peu mièvre.
Miss Marple fait ici une apparition très brève à la fin du récit. Elle joue cependant un rôle capital et permet de confondre le coupable. Mais cela manque un peu de crédibilité, surtout qu’elle résout l’énigme avec une facilité déconcertante.
En conclusion, ce roman reste un très bon Agatha Christie, plutôt pour la description de la psychologie des personnages que pour son enquête policière.
Invité- Invité
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