[Christie, Agatha] Le cheval à bascule

La quatrième de couverture me laissait espérer un bon vieux drame familial à huis-clos dans la campagne anglaise, genre dans lequel excelle Agatha Christie. Déception : la campagne anglaise est là, mais de drame familial et de huis-clos, point.
A la place, la reine du crime nous sert une histoire d'espionnage assez mal ficelée, du même tonneau que Passager pour Francfort. L'intrigue est pauvre, les personnages à peine esquissés, la fin tombe comme un cheveu sur la soupe. Pour tout dire, le personnage le plus attachant est... le chien. Amusant, certes, mais j'attends en général plus d'un roman policier.

Deux Christie en un mois, deux déceptions... De quoi se poser des questions.

Est-ce le thème - l'espionnage - qui me rebute ou que l'auteur ne parvient pas à traiter avec son brio habituel ? Peu probable, tout simplement parce que j'ai adoré L'homme au complet marron, et N ou M ? (dont les personnages vieillissants sont d'ailleurs ceux du Cheval à bascule).

En fait, ce qui m'a le plus ennuyée dans ce livre, en dehors du fait que l'intrigue n'a ni queue ni tête, c'est le ton tristement réactionnaire adopté par l'auteur. Dans Passager pour Francfort, des hordes d'agitateurs (en tête : tout un tas de jeunes naïfs, manipulés par des vilains héritiers du nazisme) étaient sur le point de déferler sur la sage Angleterre. Le thème est repris ici sans grande subtilité, mélange de paternalisme et d'impérialisme assez déplaisant, radotage de vieille dame paranoïaque trouvant à redire sur tout et son contraire : les jeunes, les vieux, les riches, les pauvres, la gauche et la droite.

Une déception donc, qui ne m'empêchera pas de persévérer car Agatha Christie m'a tout de même offert assez de coups de coeurs pour passer outre quelques erreurs de vieillesse .