[Sthers, Amanda] Les Terres saintes

Présentation : Saviez-vous qu'en Israël on se servait des porcs pour pourchasser les terroristes ? Ainsi Harry Rosenmerck, juif ashkénaze, cardiologue parisien, a tout quitté pour devenir éleveur de cochons en Terre sainte.
[…] David, le fils d'Harry, auteur de théâtre à succès, homosexuel, écrit à son père qui ne lui répond jamais. La fille d'Harry, Annabelle, quitte New York pour fuir un chagrin d'amour. Et enfin son ex-femme, qui se découvre un cancer et revisite leur histoire d'amour et ses zones d'ombre. C'est un roman sur les limites de chacun, sur les élans du cœur qui restent coincés dans la gorge, sur les instants qui passent et qu'on n'a pas su saisir.

Avis : C’est un livre qui se lit très vite car il est composé de correspondances, on découvre une famille éclatée à travers leurs lettres et e-mail.

Il y a Harry qui élève des cochons en Israël, sa femme Monique qui vit à Paris, son fils David avec qui il est fâché car il est homosexuel et Annabelle leur fille qui sort d’un chagrin d’amour avec un homme marié.

J’ai eu une préférence pour la correspondance d’Harry avec le rabbin Mosbe qui relate la complexité du peuple Israélien et de cet guerre avec la Palestine ; alors que Monique décrit la beauté de métis de ce pays, Harry et Mosbe parlent des horreurs de ses habitants, un contraste qui décrit bien ce peuple déraciné.

C’est un sujet que j’ai déjà abordé, la façon dont il est amené, est nouvelle ; plus proche de nous car on suit les souffrances, colères et frustrations d’une famille en premier plan, ce qui est une façon plus facile d’aborder ce conflit.

Je ne me sens pas interessé par cette lecture, désolé.

Mon avis :

Les romans épistolaires sont comme des pépites s'ils sont bien écrits, bien amenés ; et celui-ci en fait partie.
Grâce à l'envoi de lettres, Amanda Sthers nous plonge au cœur d'une famille éclatée : Harry, le père qui élève des cochons en Terre Sainte ; Monique, la mère fantasque qui ne sait comment aimer ; David, le fils homo qui a réussi sa carrière mais dont les rapports avec le père sont coupés ; et Annabelle, la petite fille déjà femme mais qui n'a pas réussi à grandir émotionnellement.
Sur fond de religion, et guerre politique, cette famille saura-t'elle pardonner les erreurs passées ?

La plume d'Amanda Sthers est très agréable. C'était mon premier roman de cette auteure, et ça ne sera pas le dernier ! J'ai été touchée par cette famille qui n'est éloignée que par de la distance physique. Les lettres sont courtes et concises, et par moments on se dit que l'on voudrait bien avoir une si grande franchise avec les siens.
Une bien jolie lecture.

Dans la famille décomposée Rosenmerck, il y a le père : ex cardiologue devenu éleveur de cochon en Israël, la mère : atteinte d’un cancer et qui attend impatiemment que sa fille se marie pour devenir grand-mère, le fils homosexuel : rejeté par son père et auteur de pièce de théâtre à succès, et la fille : toujours étudiante et qui peine à se remettre d’un chagrin d’amour. Tout ce petit monde échange par voie postale, comme au bon vieux temps, sur le présent, le passé et peut-être l’avenir. Et il y a en périphérie Moshe : le rabbin qui s’oppose à l’élevage de cochon.

Les Terres Saintes est un roman épistolaire. C’est le premier livre que je lis de cette auteure, je suis charmée par son écriture, c’est drôle, percutant, dramatique et sensible. Les échanges entre Rosenmerck père et Moshe sont particulièrement acide : un délice !
L’ensemble est une merveille, c’est très humain. Une belle réussite.