[Loevenbruck, Henri] L'Apothicaire

"Il vécut à Paris en l'an 1313 un homme qui allait du nom d'Andreas Saint-Loup, mais que d'aucuns appelaient l'Apothicaire, car il était le plus illustre et le plus mystérieux des préparateurs de potions, onguents, drogues et remèdes..."
Un matin de janvier, cet homme découvre dans sa boutique une pièce qu'il avait oubliée... Il comprend alors que jadis vivait ici une personne qui a soudainement disparu de toutes les mémoires.
L'Apothicaire, poursuivi par d'obscurs ennemis, accusé d'hérésie par le roi Philippe le Bel et l'Inquisiteur de France, décide de partir jusqu'au mont Sinaï.
Entre conte philosophique et suspense ésotérique, L'Apothicaire est une plongée vertigineuse dans les mystères du Moyen Age et les tréfonds de l'âme humaine.


Mon avis : *****

Quand on attaque un pavé de 600 pages, il a intérêt à être super-bon, n’est-ce pas ? Eh bien celui ne l’est pas, non, il est EXCELLENT !!
Tout est réuni pour notre plaisir de lecteur :
-les trois personnages principaux super attachants, très bien campés, avec une vraie âme, que l’on suit dans leurs heurs et malheurs tout au long de leurs périgrinations : de Paris à St Jacques de Compostelle, puis au Mont Sinaï et retour à Paris ; les secondaires sont intéressants aussi et apportent tous un plus à l’histoire;
-un style très plaisant, où le lecteur est souvent pris à parti, clins d’oeil stylistiques pour alléger le récit et que j’ai éminemment appréciés ;
-un contenu historique très dense qui a été fouillé et réutilisé pour nous faire revivre ce Moyen-Age, période rude s’il en est, mais si riche ; une époque tellement bien rendue qu’on y plonge complètement et qu’on est surpris de voir la lumière électrique plutôt que les chandelles, en relevant le nez…
-de belles réflexions sur la quête de l’Autre, sur la vie comme une route, sur la mélancolie… qui sont encore bien d’actualité ;
-un rythme haletant, des rebondissements permanents, qui nous font tourner les pages et oublier qu’il y a le repas à préparer ou qu’il faut aller au boulot…
Et je ne parle pas de l’intrigue, pour vous laisser découvrir les arcanes où nous balade l’auteur…
Bref, courez l’acheter ou demandez-le à Papa Noël, mais ne restez pas sans savoir quelle est cette énigme dont parle la bande rouge de la couverture !!

Je me le note !

Idem je me le note!

Je l'avais repéré ! Ravie de savoir qu'il est excellent !

A lire ton billet j'ai bien envie de le lire. Je le note
Par contre je ne comprend pas, comment peut-on oublier une pièce chez soi ?
Merci pour ta présentation.

tien contente de lire ta critique l'autre jour je l'ai pris dans les mains " je le prends je le prends pas " au bout du compte je les reposer mais je crois qu'au bout du compte ma main acheteuse ne résistera pas la prochaine fois

Moi qui voulais être la première à faire un billet !
Je n'ai rien à ajouter à l'excellente analyse de Lauraline sauf à vous conseiller moi aussi ce livre d'un auteur que j'apprécie beaucoup !

Mais Kenzy Malone ne nous prive pas de ta critique. Une deuxième ne sera pas de trop

J'ai trouvé ce livre par hasard en fouinant sur les sites littéraires. Le titre m'a d'abord accroché, un apothicaire pourrait être comparé à nos pharmaciens d'aujourd'hui, puis la 4ème couverture et l'époque de l'histoire puisque nous sommes vers l'an 1310-1320 en plein dans le procès des templiers sous Philippe Le Bel.
Dès le début l'auteur nous embarque dans l'aventure : il commence presque par dire "il était une fois, un homme sans famille du nom d'Andréas...." mais rassurez vous on ne part pas dans un conte de fée mais bien dans la vie parisienne du XIV siècle !
Ce qui m'a marqué dès le départ est que le narrateur s'adresse directement au lecteur. C'est original et marrant ! comme par exemple :

"Certes, le lecteur ne pourra pas d'emblée, percevoir le lien entre ces deux évènements distincts, mais si nous menons à bien la tâche qui nous est impartie et qu'il veuille bien lire cette histoire jusqu'à son terme, il découvrira sans doute la secrète causalité de leur coïncidence."

Il y a trois personnages principaux, l'apothicaire, son apprenti et une jeune héroïne nommée Aalis. La description des personnages par l'auteur est toute en finesse et précision, avec chacun des caractères bien trempés.On suit leur évolution psychologique et leur maturité grandissante au fur et à mesure de l'histoire qui reste toujours vraisemblable au récit.

L'autre chose qui m'a beaucoup plu aussi, est la richesse d'informations, de recherches et de documentations qui ressort dans les descriptions de tout genre. Que se soit les villes, les sectes, les religions, les métiers, la vie de la rue ... l'auteur en fait des descriptions qui pour certains peuvent paraître trop poussées mais que j'ai adoré !
Il y a aussi beaucoup de notes en latins (moins que dans le nom de la rose !) qui rajoutent un attrait supplémentaire à la lecture.

J'avoue que jusqu'à la dernière phrase du livre j'ai gardé un frisson constant et quand j'ai fermé ce livre j'ai ressenti le bonheur et la satisfaction d'avoir lu un excellent livre.
Le dernier pour lequel j'ai ressenti la même chose était "l'élégance du hérisson" et ces deux livres ont en commun la richesse des informations, des personnages savoureux et attachants.
Malgré sa longueur, 600 pages, c'est un livre que je conseille vivement pour les amoureux de l'histoire, de la médecine et du voyage !!!

L

Merci de cette belle critique Besmar, elle me conforte j'avais déjà lu l'avis de Lauraline. Je viens juste de l'emprunter à la médiathèque. Et en plus j'aime l'Histoire.

De plus en plus dur pour moi de résister à ce livre ... Encore trop cher pour l'instant (j'achète d'occasion en bon état). J'espère que le prix va baisser rapidement (quoique ... Il n'y a pas une fête des mères prochainement ? )

marie do a écrit:De plus en plus dur pour moi de résister à ce livre ... Encore trop cher pour l'instant (j'achète d'occasion en bon état). J'espère que le prix va baisser rapidement (quoique ... Il n'y a pas une fête des mères prochainement ? )

Si chez toi ils sont en panne d'inspiration de cadeaux, fais leur une petite suggestion
Pour moi il était sur le présentoir à la médiathèque, je n'ai fait que le saisir à peine vu.

Je l'ai sur mon kindle et j'ee retarde un maximum la lecture parce que je sais qu'une fois commencé, c'est le genre de bouquin que je ne pourrai plus lâcher ! Et j'ai bien trop de choses prévues en ce moment pour encore m'en ajouter !

très jolie critique Besmar je regrette pas de l'avoir achetée maintenant je me languis de le lire

ingrid59 a écrit:Je l'ai sur mon kindle et j'ee retarde un maximum la lecture parce que je sais qu'une fois commencé, c'est le genre de bouquin que je ne pourrai plus lâcher ! Et j'ai bien trop de choses prévues en ce moment pour encore m'en ajouter !

moi aussi je l'ai pris en numérique et après sa lecture je l'ai acheté en papier pour le faire connaitre a mon mari et mes filles !!

Tu as déja terminé Besmar ?!
Tu l'as lu en combien de jours ?
Je suis en plein dedans, mais j'avance doucement, très doucement...

Virgule, j'ai du le lire dans une semaine je ne me rappelle plus exactement car j'ai été pas mal occupé ces temps ci mais dès que j'avais l'occasion de sortir ma liseuse du sac je le faisais et je n'ai jamais trouvé les trajets du métro aussi court !!!

Merci pour ces belles critiques, je prends note

Je note ce titre également. Merci pour vos critiques.

J'ai voté : apprécié.

Ce livre est le récit d'une quête initiatique qui se déroule en l'an 1313.
Suite au mystère d'une double disparition (une pièce vide dans sa maison, et un tableau à demi-effacé), Andreas Saint-Loup, apothicaire, part sur les routes avec son apprenti pour tenter de comprendre qui était la personne disparue et pourquoi il n'en garde aucun souvenir.

Chercher une personne qui n'existe pas, n'est-ce point là le fardeau de tout homme, du jour de sa naissance jusqu'à celui de son trépas ? Qui un père absent, qui une mère perdue, qui le frère ou la sœur qu'il n'a jamais eus, qui un ami véritable, un amour, une âme sœur qui jamais ne trahisse, s'unisse pleinement à soi pour ne former plus qu'un et combler ce vide originel qui fait nos solitudes et qui frappe l'enfant à l'instant même qu'il quitte l'utérus maternel ?

Le personnage est fascinant par ses connaissances, sa franchise, son cynisme parfois :

- Je te souhaite tout le malheur du monde. Si tu étais capable de réfléchir un peu, tu saurais que, fondamentalement, il n'y a rien de plus triste que de mourir heureux.

D'indice en indice, l'Apothicaire avance... et suit le chemin emprunté par les pèlerins de Compostelle, chemin qu'il avait déjà suivi 18 ans plus tôt.

Comme en toute quête, le trajet que l'on fait est au moins aussi instructif que la destination.

Va-t-il retrouver les traces de son passage précédent ? Que va-t-il découvrir en retournant ainsi dans son passé ?
Il fera de nombreuses rencontres de personnes aussi énigmatiques les unes que les autres :

- N'est-ce pas le propre des quêtes initiatiques que de nous faire voyager, monsieur l'Apothicaire ?
Je tiens à vous dire tout de suite, pour ne point vous décevoir, que je ne vous donnerai aucune réponse véritable, car je n'en aurai aucune pour vous satisfaire pleinement.
Tout ce que je puis faire, c'est vous confirmer que vous êtes sur le bon chemin et vous y apporter quelque modeste éclairage.

On suit en parallèle le destin d'Aalis, 14 ans, fille de drapiers, amie avec un vieux juif du nom de Zacharias.

- Tu vas peut-être me prendre pour un vieil imbécile qui se donne des airs de philosophe...
Mais, vois-tu, je crois, Aalis, que notre vie n'a d'autre fin que de nous faire accepter de retourner à notre solitude originelle, et rien d'autre.
Et moi, je crois y être enfin parvenu.

Zacharias sourit et caressa la main de la jeune fille. Il y avait entre ces deux êtres une tendresse profonde, une amitié rare et triste, que seul le manque pouvait expliquer. L'une cherchait la figure d'un père, et l'autre la main d'un enfant, et leur lien avait ceci de magnifique et de terrible à la fois qu'il n'avait, de toute évidence, aucune issue heureuse, car aucun ne pouvait vraiment être pour l'autre ce qu'il attendait de lui.

J'ai aimé cette histoire riche en rebondissements.
Légendes, templiers, souterrains, messages cryptés, philosophie... tous les ingrédients sont réunis pour un roman historique riche en éléments culturels et religieux.
On apprend beaucoup sur le Moyen-Âge, l'intolérance religieuse à l'époque de Philippe le Bel, les tortures, les différents métiers, les modes de vie...
Les livres et les bibliothèques y sont très présents, ce qui m'a rappelé La librairie des ombres, que j'avais lu quelques jours plus tôt.

- Comme moi, vous semblez penser que tout livre qui disparaît, c'est un peu d'humanité qui s'en va.
- Parfois, le contre-pied est tout aussi vrai : un savant qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.

Petits bémols : la longueur du récit (600 pages) et de certaines descriptions.
J'ai eu du mal à entrer dans la lecture car le style de l'auteur m'a dérangée (les phrases telles que celle citée par Besmar dans sa critique).

Mais une fois terminée la première partie, j'ai été prise dans l'histoire, et j'avais envie de poursuivre le chemin avec Andreas pour savoir où sa quête allait le mener.

Qui a déjà voyagé longuement avec des amis sait combien l'épreuve nous rapproche et combien elle nous pousse aux plus grandes confidences, car sur la route et dans l'effort se nouent des liens uniques, peut-être parce que l'on n'a jamais autant besoin de liens que dans ces moments où l'on n'a plus d'attaches.

Autres citations :

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merci Virgule pour cette critique je me languis de le lire

Je le note, en plus c'est un auteur qui semble avoir de très bons titres!

Bon! j'ai compris je le note.