[Oates, Joyce Carol] Délicieuses pourritures
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[Oates, Joyce Carol] Délicieuses pourritures
4ème de couverture
Une prestigieuse université féminine de la Nouvelle-Angleterre dans les années 75.
On conteste plus que jamais les valeurs bourgeoises sur fond de drogues, de cigarettes, d'art et de poésie. Gillian Brauer, 20 ans, brillante étudiante de troisième année, voudrait briller encore davantage aux yeux de Andre Harrow, son charismatique professeur de littérature, qui a décidé de faire écrire et lire en classe à ses élèves leur journal intime. Il n'octroie ses compliments qu'aux confessions les plus osées ce qui génère surenchères malsaines et incidents ravageurs parmi des filles survoltées, avides de retenir l'attention - et plus - du maître.
Broché: 125 pages
Éditeur : Éditions 84 (22 octobre 2005)
Collection : J'ai lu Roman
Mon avis
Ce bouquin m'a vraiment marquée d'une manière peu agréable. 4 fois j'ai voulu abandonner et 4 fois j'y suis retournée. Pourquoi ??? Je n'en sais rien ! C'est un livre qui se ressent tellement fort qu'on en est mal dans sa peau. Un sujet bien sombre qui vous remue les tripes et qui ne vous laissera pas indemne.
Finalement je crois que je l'ai apprécié ce bouquin
Invité- Invité
Re: [Oates, Joyce Carol] Délicieuses pourritures
Binou, moi aussi j'ai trouvé ce roman très sombre et pourtant il ne se laisse pas oublierbinou a écrit:
4ème de couverture
Une prestigieuse université féminine de la Nouvelle-Angleterre dans les années 75.
On conteste plus que jamais les valeurs bourgeoises sur fond de drogues, de cigarettes, d'art et de poésie. Gillian Brauer, 20 ans, brillante étudiante de troisième année, voudrait briller encore davantage aux yeux de Andre Harrow, son charismatique professeur de littérature, qui a décidé de faire écrire et lire en classe à ses élèves leur journal intime. Il n'octroie ses compliments qu'aux confessions les plus osées ce qui génère surenchères malsaines et incidents ravageurs parmi des filles survoltées, avides de retenir l'attention - et plus - du maître.
Broché: 125 pages
Editeur : Editions 84 (22 octobre 2005)
Collection : J'ai lu Roman
Mon avis
Ce bouquin m'a vraiment marquée d'une manière peu agréable. 4 fois j'ai voulu abandonner et 4 fois j'y suis retournée. Pourquoi ??? Je n'en sais rien ! C'est un livre qui se ressent tellement fort qu'on en est mal dans sa peau. Un sujet bien sombre qui vous remue les tripes et qui ne vous laissera pas indemne.
Finalement je crois que je l'ai apprécié ce bouquin
lalyre- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 9623
Age : 92
Localisation : Liège (Belgique )
Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Oates, Joyce Carol] Délicieuses pourritures
lalyre a écrit:
Binou, moi aussi j'ai trouvé ce roman très sombre et pourtant il ne se laisse pas oublier
oh oui ! J'en suis encore remuée surtout que ma petite voisine (18 ans) venait de me raconter l'emprise et le "poids" qu'avait un de ses profs sur les élèves ! Et là, je me suis rendue compte de l'effet que m'avait fait ce livre pfff !
Invité- Invité
Re: [Oates, Joyce Carol] Délicieuses pourritures
Il manque un vote, merci de le rajouter!!!
Cassiopée- Admin
-
Nombre de messages : 16860
Localisation : Saint Etienne
Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Oates, Joyce Carol] Délicieuses pourritures
Voilà un livre assez magnétique, dérangeant, cruel et attirant.
Je pensais le lire assez vite vu le peu de pages mais, une fois en pause je me suis rendu compte qu'il n'était pas si simple de le reprendre.
Un groupe d'étudiantes suivent le cours de littérature de André Harrow, passionné de D.H.Lawrence, physiquement assez repoussant (de mon point de vue) mais qui dégage pourtant auprès des jeunes filles un magnétisme sexuel puissant qui les poussent à se surpasser, à "chercher la jugulaire" et à se détruire.
Les plus méritantes trouveront une place de choix, enviée, jalousée auprès du professeur et de son épouse Dorcas dans leur maison aux confins du campus, livrées à d'étranges manipulations.
Je pensais le lire assez vite vu le peu de pages mais, une fois en pause je me suis rendu compte qu'il n'était pas si simple de le reprendre.
Un groupe d'étudiantes suivent le cours de littérature de André Harrow, passionné de D.H.Lawrence, physiquement assez repoussant (de mon point de vue) mais qui dégage pourtant auprès des jeunes filles un magnétisme sexuel puissant qui les poussent à se surpasser, à "chercher la jugulaire" et à se détruire.
Les plus méritantes trouveront une place de choix, enviée, jalousée auprès du professeur et de son épouse Dorcas dans leur maison aux confins du campus, livrées à d'étranges manipulations.
Invité- Invité
Re: [Oates, Joyce Carol] Délicieuses pourritures
Dita a écrit:Voilà un livre assez magnétique, dérangeant, cruel et attirant.
voilà exactement mon ressenti !
Du coup j'en ai commandé un autre de cette auteure
Invité- Invité
Re: [Oates, Joyce Carol] Délicieuses pourritures
Mon avis :
Il s’agit du troisième roman de Joyce Carol Oates que je lis et je trouve toujours cette écriture aussi forte, aussi dérangeante. Peu de pages, pourtant elles sont marquantes.
Gillian est fascinée par le couple sulfureux que forment André Harrox et Dorcas, son épouse sculptrice d’origine française. Ses camarades de résidence le sont également, à des degrés divers. Je ne peux m’empêcher de penser que ses filles devaient être dans un profond désarroi affectif pour se laisser séduire par ce professeur dont le physique est (à mes yeux) repoussant. Les garçons existent pourtant, il est vaguement question d’eux, les autres professeurs aussi enseignent mais ils restent tous à la lisière de ce roman.
Abus d’autorité, abus physique, abus moraux – rien n’est épargné à ses frêles étudiantes qui n’ont qu’un but : être admirée et aimée. Ce ne sont pas des lolitas à la Nabokov, elles ont encore une part d’innocence et de cruauté liées à leur jeunesse et à leur inexpérience. Toute étudiante trop fragile pour résister à ce que le professeur et sa femme leur a imposer quitte le campus et est très rapidement oublié. Il ne s’agit pas là de résilience, plutôt du soulagement ressenti après le départ d’une rivale et la volonté de ne pas, de ne surtout pas savoir.
Ce roman montre le pire des années 70 (drogue, amour libre, expérience sexuel), et le meilleur reste en dehors du roman. Je retrouve dans ce roman les thèmes que j’avais déjà rencontré dans Petite sœur mon amour ou Fille noire, fille blanche : le père qui pousse son enfant à la compétition et ne l’aime que s’il gagne, les incendies mystérieux (feu purificateur ?) qui ravage le campus, rupture voulue avec la famille.
Si l’intertextualité est présente avec les œuvres de DH Lawrence, elle l’est aussi avec l’utilisation des Métamorphoses d’Ovide. Pour André, l’extrait choisi fait ressortie la bestialité de l’homme et l’anéantissement de la femme. Il aurait simplement dû ne pas montrer à sa proie la manière de reprendre le dessus. En effet, Gillian, si lisse, si banale, oppose une légère résistance, quasi invisible, au professeur. Je vous le concède, après toutes les humiliations qu’elle subit, cette résistance paraît vraiment minime, pourtant, elle est réellement là.
Les conséquences sont dévastatrices, et les séquelles sont toujours présentes, vingt-cinq ans plus tard. Une telle histoire de nos jours serait-elle encore possible ? J’espère bien que non.
Il s’agit du troisième roman de Joyce Carol Oates que je lis et je trouve toujours cette écriture aussi forte, aussi dérangeante. Peu de pages, pourtant elles sont marquantes.
Gillian est fascinée par le couple sulfureux que forment André Harrox et Dorcas, son épouse sculptrice d’origine française. Ses camarades de résidence le sont également, à des degrés divers. Je ne peux m’empêcher de penser que ses filles devaient être dans un profond désarroi affectif pour se laisser séduire par ce professeur dont le physique est (à mes yeux) repoussant. Les garçons existent pourtant, il est vaguement question d’eux, les autres professeurs aussi enseignent mais ils restent tous à la lisière de ce roman.
Abus d’autorité, abus physique, abus moraux – rien n’est épargné à ses frêles étudiantes qui n’ont qu’un but : être admirée et aimée. Ce ne sont pas des lolitas à la Nabokov, elles ont encore une part d’innocence et de cruauté liées à leur jeunesse et à leur inexpérience. Toute étudiante trop fragile pour résister à ce que le professeur et sa femme leur a imposer quitte le campus et est très rapidement oublié. Il ne s’agit pas là de résilience, plutôt du soulagement ressenti après le départ d’une rivale et la volonté de ne pas, de ne surtout pas savoir.
Ce roman montre le pire des années 70 (drogue, amour libre, expérience sexuel), et le meilleur reste en dehors du roman. Je retrouve dans ce roman les thèmes que j’avais déjà rencontré dans Petite sœur mon amour ou Fille noire, fille blanche : le père qui pousse son enfant à la compétition et ne l’aime que s’il gagne, les incendies mystérieux (feu purificateur ?) qui ravage le campus, rupture voulue avec la famille.
Si l’intertextualité est présente avec les œuvres de DH Lawrence, elle l’est aussi avec l’utilisation des Métamorphoses d’Ovide. Pour André, l’extrait choisi fait ressortie la bestialité de l’homme et l’anéantissement de la femme. Il aurait simplement dû ne pas montrer à sa proie la manière de reprendre le dessus. En effet, Gillian, si lisse, si banale, oppose une légère résistance, quasi invisible, au professeur. Je vous le concède, après toutes les humiliations qu’elle subit, cette résistance paraît vraiment minime, pourtant, elle est réellement là.
Les conséquences sont dévastatrices, et les séquelles sont toujours présentes, vingt-cinq ans plus tard. Une telle histoire de nos jours serait-elle encore possible ? J’espère bien que non.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13271
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Oates, Joyce Carol] Délicieuses pourritures
C'est le 3e roman de Joyce Carol Oates que je lis.
Au début, j'ai eu l'impression qu'elle mettait pêle-mèle tous ses thèmes habituels : incendie(s), relation entre les filles noires et les filles blanches, personnage se révélant progressivement dans sa fascination par rapport à un autre, milieu étudiant, sexe, mort...Le tout mâtiné de références à Ovide, à Kafka ("la mer gelée en nous") et surtout à Lawrence qu'elle m'a donné envie de lire...Mais je n'avais pas spécialement l'impression que c'était bien construit. Tous ces incendies, tous ces êtres détruits, ce professeur manipulateur (ça m'a rappelé le Maître des illusions de Donna Tartt...en plus glauque)...Un peu comme un cauchemar, avec des chapitres courts, un style bien incisif...L'intrigue est tout de même bien dessinée.
J'ai donc bien aimé.
Au début, j'ai eu l'impression qu'elle mettait pêle-mèle tous ses thèmes habituels : incendie(s), relation entre les filles noires et les filles blanches, personnage se révélant progressivement dans sa fascination par rapport à un autre, milieu étudiant, sexe, mort...Le tout mâtiné de références à Ovide, à Kafka ("la mer gelée en nous") et surtout à Lawrence qu'elle m'a donné envie de lire...Mais je n'avais pas spécialement l'impression que c'était bien construit. Tous ces incendies, tous ces êtres détruits, ce professeur manipulateur (ça m'a rappelé le Maître des illusions de Donna Tartt...en plus glauque)...Un peu comme un cauchemar, avec des chapitres courts, un style bien incisif...L'intrigue est tout de même bien dessinée.
J'ai donc bien aimé.
Invité- Invité
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