[Adam, Olivier] Les lisières
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[Adam, Olivier] Les lisières
Titre: Les Lisières
Auteur: Adam Olivier
Edition: Flammarion
Parution: 2012
Nombre de pages: 454
Quatrième de couverture: Entre son ex-femme dont il est toujours amoureux, ses enfants qui lui manquent, son frère qui le somme de partir s’occuper de ses parents « pour une fois. », son père ouvrier qui s’apprête à voter FN et le Tsunami qui ravage un Japon où il a vécu les meilleurs moments de sa vie, tout semble pousser Paul Steiner aux lisières de sa propre existence . De retour dans la banlieue de son enfance, il va se confronter au monde qui l’a fondé et qu’il a fui. En quelques semaines et autant de rencontres, c’est un véritable état des lieux personnel, social et culturel qu’il se livre, porté par l’espoir de trouver, enfin, sa place……Dans ce roman ample et percutant, Olivier Adam embrasse dans un même souffle le destin d’un homme et le portrait d’une certaine France, à la périphérie d’elle-même.
L'Auteur: Olivier Adam est né près de Paris à Draveil en 1974. Il suit des études de gestion d'entreprises culturelles puis, après un "trou noir" de quelques années où il commence à écrire, il participe en 1999 à la création du festival littéraire "Les correspondances de Manosque".
En 2000, Olivier Adam publie aux éditions du Dilettante son premier roman, "Je vais bien ne t'en fais pas", il fait partie des valeurs montantes de la littérature Française, et à ce jour a publié de nombreux ouvrages.
Mon avis:
Inutile de répéter ce que nous dit la 4è de couverture ci-dessus….
C’est un roman en trois parties :
Première partie,
Le narrateur Paul Steiner est écrivain, c’est un homme déprimé, profondément instable, qui soigne sa dépression avec cachets et alcool… c’est aussi un auteur engagé et les 247 premières pages du livre sont difficiles à lire par ce qu’elles véhiculent de hargne et de colère contre notre société. C’est Paul Steiner qui parle tout au long du livre, des phrases sans espace, touffues, oppressantes, martelant toujours avec les mêmes mots, les mêmes problèmes, les mêmes vies, des vies sans espoir et sans avenir.
C’est le retour dans sa banlieue sinistre de naissance et la rencontre de ses amis d’autrefois. C’est un retour aux sources afin d'aider ses parents et surtout sa mère mourante.
La deuxième partie est plus légère et semble partir sur une histoire, c’est ce qu’on attend d’un roman ! Retour à Saint Malo, on respire…. Mais c’est la Maladie qui le rattrape (ce qu’il appelle "Maladie" avec majuscule est sa dépression chronique). C’est un homme qui abime tout ce qu’il touche, violent, bagarreur mais toujours persuadé d’être dans son bon droit.
La troisième partie de quelques pages seulement, est encore la fuite, il a quitté Saint Malo et se trouve au Japon, espérant y trouver l’amélioration de « la Maladie. »
Un extrait :
Et aussi cette jolie phrase :« Il fallait voir comment les yeux brillaient, à l'idée que tout ça explose enfin, même si on savait qu'il n'en serait jamais ainsi, que tout allait continuer encore et encore, que tout allait continuer à tourner pendant des siècles aux bénéfices d'une poignée de gens qui s'essuyaient les pieds sur la gueule de milliards d'autres. »
C’est un livre « coup de poing » en période électorale française, la lutte des classes à toutes les pages, mais n’est pas Zola qui veut.« Nos vies sont les mêmes. Nos vies se débattent, crient dans la nuit, hurlent et tremblent de peur. Infiniment nous cherchons un abri. Un lieu où le vent siffle moins fort. Un endroit où aller. Et cet abri est un visage, et ce visage nous suffit. »
Dommage, il aurait pu écrire là un magnifique roman, j’ai l’impression qu’il est passé à côté.
Je vote moyennement apprécié.
Ne lire ce livre, si vous le désirez, qu’en pleine forme moral, déprimé s’abstenir.
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Re: [Adam, Olivier] Les lisières
La 4ème de couverture ne m'a pas emballé ... ton avis encore moins, merci de nous prévenir !
marie do- Grand sage du forum
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Re: [Adam, Olivier] Les lisières
Je l'ai acheté car je suis fan d'Olivier Adam. Je crois que j'aurai dû attendre un peu.
Merci pour l'avertissement !
Merci pour l'avertissement !
Sharon- Modérateur
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Re: [Adam, Olivier] Les lisières
Belle critique Step ! ce n'est pas la période pour moi de le lire mais la plume d'Olivier Adam est toujours surprenante. je me laisserai tenter plus tard.
BESMAR- Grand expert du forum
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Re: [Adam, Olivier] Les lisières
Celui là il est dans ma Làl. Depuis "je vais bien ne t'en fait pas" qui m'a particulièrement touché j'apprécie cet auteur.
Merci pour cette critique Step. Malgrés t'est mis en garde je le lirai quand même. C'est mon prochain achat à F.L.
Merci pour cette critique Step. Malgrés t'est mis en garde je le lirai quand même. C'est mon prochain achat à F.L.
Re: [Adam, Olivier] Les lisières
Je serai heureuse de connaitre vos avis, nous sommes tous différents dans nos appréciations. Je pense qu'il vise un prix littéraire (à suivre....)
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Re: [Adam, Olivier] Les lisières
Si, en plus, il vise un prix littéraire .... je ne le lirai donc pas !
marie do- Grand sage du forum
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Re: [Adam, Olivier] Les lisières
marie do a écrit:Si, en plus, il vise un prix littéraire .... je ne le lirai donc pas !
pourquoi dis tu ça ??
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Adam, Olivier] Les lisières
C'est un peu comme les palmes d'or à Cannes, souvent pompeux et ennuyant ... Bon, il y a des exceptions !
marie do- Grand sage du forum
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Re: [Adam, Olivier] Les lisières
Dommage de s'arrêter à cela. Moi je ne regarde pas les prix, le nombre d'article dans les journeaux etc. Je fonctionne selon mes envies et mes goûts. J'ai lu des livres que la critique encenssée et les ai détésté et le contraire.marie do a écrit:C'est un peu comme les palmes d'or à Cannes, souvent pompeux et ennuyant ... Bon, il y a des exceptions !
Re: [Adam, Olivier] Les lisières
Et bien moi j'ai lu ce livre parce que j'ai vu une émission de télé qui l’encensait justement... Mais dans tous les domaines c'est vrai que nous avons des gouts différents...; et heureusement
Chez d'autres auteurs j'ai lu des livres qui m'ont passionnée, mais ensuite j'ai été déçue par les suivants exemple Anna Gavalda avec son bouquin "la Consolante" quelle déception pour moi...
Chez d'autres auteurs j'ai lu des livres qui m'ont passionnée, mais ensuite j'ai été déçue par les suivants exemple Anna Gavalda avec son bouquin "la Consolante" quelle déception pour moi...
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Re: [Adam, Olivier] Les lisières
Je trouve que les livres de cet auteur sont souvent mélancoliques, mais très beaux.
lili78- Grand sage du forum
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Re: [Adam, Olivier] Les lisières
Premier livre de cet auteur que je découvre. Que dire. Au début j'ai vraiment pensé tenir en main un très beau roman, puissance de l'écriture, profondeur des sentiments, que du bonheur et puis petit à petit l'histoire s'enlise, le narrateur devient de moins en moins sympathique, il prend des chemins de traverses picorant de ci de là vers le roman social mais sans véritablement creuser le sujet, vers les vieilles histoires de l'adolescence amoureuse avec un petit passage vers une liaison mais qui n'apporte pas grand chose à l'histoire, le tout sur un fond de mal être mais qui sonne, à mes yeux, un peu faux comme si le romancier voulait faire de son personnage un être pitoyable miné par une névrose dont il cherche à trouver l'origine. Tout ce termine par une sorte d'happy end quelque peu factice.
Je l'ai pourtant lu sans déplaisir, passant rapidement à travers les pages à certains moments, mais finalement accroché par l'histoire de cet homme. J'ai l'impression d'un roman un peu fourre tout où se mélange l'envie d'écrire un roman social sur le sort des petites gens et l'histoire d'une résurection d'un homme touché par une dépression liée à sa jeunesse et ses relations avec sa famille et qui finit par retrouver une certaine paix après être passé par bien des points bas et cuites alcolisées. Du coup j'ai un certain sentiment d'inachevé et c'est dommage car certains passages sont vraiment magnifiques et l'acuité de certaines analyses de notre société est diablement percutante.
Je l'ai pourtant lu sans déplaisir, passant rapidement à travers les pages à certains moments, mais finalement accroché par l'histoire de cet homme. J'ai l'impression d'un roman un peu fourre tout où se mélange l'envie d'écrire un roman social sur le sort des petites gens et l'histoire d'une résurection d'un homme touché par une dépression liée à sa jeunesse et ses relations avec sa famille et qui finit par retrouver une certaine paix après être passé par bien des points bas et cuites alcolisées. Du coup j'ai un certain sentiment d'inachevé et c'est dommage car certains passages sont vraiment magnifiques et l'acuité de certaines analyses de notre société est diablement percutante.
Invité- Invité
Re: [Adam, Olivier] Les lisières
Merci Le motard, tu dis les choses différemment de moi, mais j'ai eu le même ressenti , je me suis dis quel dommage!!! je relirai Olivier Adam car il a une très belle écriture.
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Tenir debout de Mélissa da Costa
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Re: [Adam, Olivier] Les lisières
J'ai trouvé les 100 premières pages très intéressantes mais j'avoue m'être alors demandé comment Olivier Adam allait pouvoir remplir les 350 à venir car j'avais l'impression que je savais déjà tout de l'histoire de Paul.
Et pourtant, je suis allée jusqu'au bout sans déplaisir, il y a quelques petites longueurs, des scènes qu'on aurait souhaité voir plus approfondies mais l'auteur arrive à maintenir l'intérêt du lecteur et les sujets abordés ne laissent pas indifférents.
Au final, c'est pour moi un bon livre que j'ai apprécié et dont je me souviendrai.
Et pourtant, je suis allée jusqu'au bout sans déplaisir, il y a quelques petites longueurs, des scènes qu'on aurait souhaité voir plus approfondies mais l'auteur arrive à maintenir l'intérêt du lecteur et les sujets abordés ne laissent pas indifférents.
Au final, c'est pour moi un bon livre que j'ai apprécié et dont je me souviendrai.
Invité- Invité
Re: [Adam, Olivier] Les lisières
Mon avis
Il a fallu que je me préserve, que je ne lui permette pas de s’incruster, de s’insinuer en moi, il a été nécessaire que je le laisse là, au bord, à la lisière…
Il était presqu’attachant ce Paul (tiens encore Paul comme dans « Des vents contraires »…) surtout dans le début du livre. Il est là, il se remet en question comme beaucoup d’entre nous lorsqu’on arrive à ce qu’on croit être à mi parcours de notre existence… Il parle de la vie, de notre vie, on retrouve les interrogations de toute une société. L’écriture est lumineuse, éclairée par le tumulte de l’Océan tout proche… Cet Océan omniprésent, comme un personnage à part entière, si bien décrit, si « vivant » pour moi qui l’aime, le respire par tous les pores de la peau….
«J’affirmais à qui voulait l’entendre que c’était tout le contraire, qu’au bord de la mer je reprenais possession.»
Et puis, par moments, on a l’impression qu’il en fait trop, qu’il se complaît dans cet état de faits, qu’il attire la misère, qu’il fait l’éponge sans se protéger comme si en absorbant toutes les difficultés des autres, il allait oublier les siennes…
Alors, là, on ressent presque l’envie de lui dire « Stop, éloigne-toi de tout ce marasme qui te détruit, qui va nous démolir avec toi car en l’écrivant, à ton tour, tu le déposes sur nos épaules car nous te lisons …» On serait à deux doigts de l’abandonner…..
Et parallèlement, on ressent le besoin de ne pas l’oublier, de rester près de lui jusqu’à ce qu’il s’en sorte. Peut-être pour voir s’il va faire les bonnes rencontres, celles qui redonnent envie et force, celles qui vous poussent à avancer. Peut-être pour se dire que ce n’est pas possible, que demain est un autre jour ……
Je ne sais pas s’il y un peu, beaucoup, énormément d’Olivier Adam dans ce Paul Steiner, romancier… Peu importe sans doute…
« Moi qui me réfugiais dans l’écriture pour vivre… »
Ce qui est certain, c’est qu’il y a beaucoup de l’Homme, des hommes et des femmes qui peuplent notre quotidien, qu’on ne voit pas toujours très nettement parce que ça nous dérange … et que faire l’autruche est plus simple ….
Roman d’une société qui ne va pas très bien, qui souffre, qui se tait, tombe, se relève, ne sait plus pour qui voter, à qui faire confiance …. Bien sûr, tout cela est survolé, le but n’était pas de faire une analyse sociologique….
« Personne ne sait quand exactement les fissures deviennent des failles, puis se muent en gouffres infranchissables. »
Est-ce qu’Adam aurait pu raccourcir ou allonger à l’envi son roman ?… Quel était le bon dosage pour ne pas lasser, pour ne pas entrainer le lecteur dans le pessimisme ou la nostalgie ?
Je pense que, suivant l’état moral de la personne qui découvre cet opus, elle adaptera son rythme de lecture pour le savourer en se l’appropriant comme il lui conviendra, d’une seule traite ou de façon homéopathique.
Même si quelquefois j’ai ressenti des longueurs, la magie de l’écriture d’Olivier Adam a encore opéré sur moi. Tout simplement car je « ressens » ce qu’il veut transmettre et que son style me « parle » comme une poésie tout en musicalité….
Il a fallu que je me préserve, que je ne lui permette pas de s’incruster, de s’insinuer en moi, il a été nécessaire que je le laisse là, au bord, à la lisière…
Il était presqu’attachant ce Paul (tiens encore Paul comme dans « Des vents contraires »…) surtout dans le début du livre. Il est là, il se remet en question comme beaucoup d’entre nous lorsqu’on arrive à ce qu’on croit être à mi parcours de notre existence… Il parle de la vie, de notre vie, on retrouve les interrogations de toute une société. L’écriture est lumineuse, éclairée par le tumulte de l’Océan tout proche… Cet Océan omniprésent, comme un personnage à part entière, si bien décrit, si « vivant » pour moi qui l’aime, le respire par tous les pores de la peau….
«J’affirmais à qui voulait l’entendre que c’était tout le contraire, qu’au bord de la mer je reprenais possession.»
Et puis, par moments, on a l’impression qu’il en fait trop, qu’il se complaît dans cet état de faits, qu’il attire la misère, qu’il fait l’éponge sans se protéger comme si en absorbant toutes les difficultés des autres, il allait oublier les siennes…
Alors, là, on ressent presque l’envie de lui dire « Stop, éloigne-toi de tout ce marasme qui te détruit, qui va nous démolir avec toi car en l’écrivant, à ton tour, tu le déposes sur nos épaules car nous te lisons …» On serait à deux doigts de l’abandonner…..
Et parallèlement, on ressent le besoin de ne pas l’oublier, de rester près de lui jusqu’à ce qu’il s’en sorte. Peut-être pour voir s’il va faire les bonnes rencontres, celles qui redonnent envie et force, celles qui vous poussent à avancer. Peut-être pour se dire que ce n’est pas possible, que demain est un autre jour ……
Je ne sais pas s’il y un peu, beaucoup, énormément d’Olivier Adam dans ce Paul Steiner, romancier… Peu importe sans doute…
« Moi qui me réfugiais dans l’écriture pour vivre… »
Ce qui est certain, c’est qu’il y a beaucoup de l’Homme, des hommes et des femmes qui peuplent notre quotidien, qu’on ne voit pas toujours très nettement parce que ça nous dérange … et que faire l’autruche est plus simple ….
Roman d’une société qui ne va pas très bien, qui souffre, qui se tait, tombe, se relève, ne sait plus pour qui voter, à qui faire confiance …. Bien sûr, tout cela est survolé, le but n’était pas de faire une analyse sociologique….
« Personne ne sait quand exactement les fissures deviennent des failles, puis se muent en gouffres infranchissables. »
Est-ce qu’Adam aurait pu raccourcir ou allonger à l’envi son roman ?… Quel était le bon dosage pour ne pas lasser, pour ne pas entrainer le lecteur dans le pessimisme ou la nostalgie ?
Je pense que, suivant l’état moral de la personne qui découvre cet opus, elle adaptera son rythme de lecture pour le savourer en se l’appropriant comme il lui conviendra, d’une seule traite ou de façon homéopathique.
Même si quelquefois j’ai ressenti des longueurs, la magie de l’écriture d’Olivier Adam a encore opéré sur moi. Tout simplement car je « ressens » ce qu’il veut transmettre et que son style me « parle » comme une poésie tout en musicalité….
Dernière édition par Cassiopée le Ven 8 Mar 2013 - 9:45, édité 1 fois (Raison : correction d'une faute de frappe)
Cassiopée- Admin
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Re: [Adam, Olivier] Les lisières
Merci pour ta critique Cassiopeéz. Comme toujours tu sais vraiment bien les faires.
Je crois que cela est réccurent chez cet auteur que j'aime beaucoup. Je suis un fan d'Olivier Adam et ton avis m'a donné encore plus envie de lire celui là..Je pense que, suivant l’état moral de la personne qui découvre cet opus, elle adaptera son rythme de lecture pour le savourer en se l’appropriant comme il lui conviendra, d’une seule traite ou de façon homéopathique
Re: [Adam, Olivier] Les lisières
Mon avis:
Livre lu dans le cadre du Prix Livre France Inter organisé à l’échelle de ma bibliothèque.
C’est l’histoire de Paul Steiner, quarantenaire, séparé de Sarah avec qui il a deux enfants. C’est de sa faute si les choses en sont arrivées là : écrivain, c’est un dépressif qui plonge dans l’alcool, dans sa Maladie comme il dit.
Ce n’est pas un homme vraiment gai, loin de là. Mais quand il est avec ses enfants ce sont les rois. Il est très proches d’eux, surtout de sa fille aînée, ils ont une jolie relation tous les deux. C’est un père mais assez inconséquent, qui préfère s’amuser que de jouer un vrai rôle de parent. Il ne comprend d’ailleurs pas les critiques de Sarah à son égard.
Dans sa famille, Paul va devoir aller aider son père qui a du mal à vivre seul dans sa maison depuis que sa femme est à l’hôpital. Sur l’insistance de son frère, Paul y va à contrecœur, lui qui redoutait tant jusqu’alors la visite annuelle à ses parents avec Sarah et les enfants.
Loin d’être une partie de plaisir, cette cohabitation forcée va faire remonter à la surface leurs contradictions et oppositions. Car il faut avouer ils ont peu de choses en commun.
Depuis qu’il est parti de la maison de son enfance pour être écrivain, Paul est en effet considéré comme étant en-dehors de la vie réelle. Pour ses parents et son frère, être écrivain n’est déjà pas un vrai travail, et ils le voient comme un « bobo » de gauche ; son frère est vétérinaire et gagne plus que bien sa vie et est de droite, et il va découvrir que son père (qui a été ouvrier toute sa vie) a des tendances racistes et pourrait même voter pour « la Blonde » et son parti aux prochaines élections.
Quand il retourne chez ses parents, Paul va retrouver des amis d’enfance, et on va voir qu’il est devenu un étranger dans ce milieu social peu favorisé, lui qui est un écrivain réputé, même si actuellement il a du mal à écrire.
Paul ne trouvant pas sa place où que ce soit (il n’a pas de place de père, ni d’enfant, ni d’écrivain (le milieu littéraire le raccrochant sans cesse à sa parentèle ouvrière comme si la valeur d’un écrivain se faisait par rapport à son milieu social) il se pose sans cesse des questions.
Il est comme hypnotisé et focalisé par les évènements du Japon, pays qui semble représenter pour lui une terre des possibles, où il pourrait se trouver, être le « vrai » lui, et où il pourrait réaliser tout ce qu’il veut et avoir tout ce qu’il veut. Or avec les évènements post tremblement de terre, c’est un pays aussi dévasté que Paul l’est intérieurement.
On ressent bien son mal-être dans cette histoire. D’ailleurs on ne peut pas dire que ce roman soit des plus joyeux, il faut quand même ne pas avoir le moral trop bas pour l’apprécier je pense.
Les thèmes abordés dans ce récit nous sont quand même relativement proches car ils touchent tout le monde : la vie de famille (comment survivre à une séparation ? comment être un parent ? comment aider ses parents qui vieillissent ?...), l’ascension sociale (peut-on vraiment passer d’un milieu peu ou pas favorisé à une classe sociale supérieure et y être accepté ? comment est-on considéré quand on réussit sa vie professionnelle ?), la peur des autres (racisme, montée du FN), le chômage (est-il inévitable ? comment résoudre les problèmes qu’il engendre ?...), la vieillesse (comment aider ses parents ? le spectre de la mort), les secrets de famille…
L’histoire paraissant tellement réelle, je me suis demandée quelle était la part de fiction et de biographie dans ce roman. On se dit que tout ce qu’est Paul, on pourrait l’être ou le devenir. Toutes ses questions pourraient être les nôtres.
Par contre j’espère ne jamais être aussi dévastée que lui peut l’être.
J’ai trouvé que le livre se lisait bien, mais il y a quand même quelques répétitions qui alourdissent le récit. Ces répétitions sont tout à fait inutiles d’ailleurs. On comprend très bien en nous disant les choses une seule fois, les lecteurs peuvent quand même retenir ce qui s’est dit 30 pages avant.
J’ai moyennement apprécié la partie sur le « secret » de famille. Ça semblait être un peu tiré par les cheveux et être là juste pour que le narrateur puisse se rapprocher de ses parents, seul prétexte qui ait pu être trouvé.
Je pense que je retenterai l’expérience avec un autre livre d’Olivier ADAM car j’ai l’impression d’avoir trop peu vu son talent d’écrivain, peut-être à cause des nombreuses interrogations du personnage qui lui-même est écrivain on dirait qu’il n’a pas exploité son plein potentiel.
Ma note: 3.5 /5
Invité- Invité
Re: [Adam, Olivier] Les lisières
Grande fan d’Olivier Adam je me suis plongée avec plaisir dans ce roman enfin disponible à ma bibliothèque.
Quelle ne fut pas ma déception. Habituée à ses personnages, à vif, torturés, je me suis demandée d’où sortais ce Paul Steiner. Jamais je n’ai réussi à m’attacher au personnage. Il n’est jamais là même pour ceux qui selon lui compte pour lui (sa femme, ses enfants). Il se réjouit même du malheur de son ex-femme lors d’une déception amoureuse. Son comportement fait mal a ceux qui l’entourent et il ne se remet qu’à peine en question.
Olivier Adam est à la « lisière » du réel et de l’imaginaire. Paul n’est il pas un alter-ego de l’auteur. D’ailleurs ne fait il pas référence à un de ces ouvrages « Je vais bien ne t’en fait pas » en l’attribuant à ce Paul, écrivain complètement perdu qui à du mal à trouver sa place. De même on trouve des références politiques de ces dernières années qui m'ont presque barbées.
Paul en veut à son père de ses idées bien arrêtées mais lui-même n’est pas mieux se jouant grand martyr malade qui pense que tout son mal être n’est du qu’au secret de famille découvert au milieu du livre.
Je n’ai pas retrouvé les mots qui d’habitude me touchent. Je suis passée complètement à côté... Dommage. Une lecture que j’oublierais vite et j’espère retrouver dans son prochain ouvrage tout ce qui fait que j’aime dans l’écriture de cet auteur.
Quelle ne fut pas ma déception. Habituée à ses personnages, à vif, torturés, je me suis demandée d’où sortais ce Paul Steiner. Jamais je n’ai réussi à m’attacher au personnage. Il n’est jamais là même pour ceux qui selon lui compte pour lui (sa femme, ses enfants). Il se réjouit même du malheur de son ex-femme lors d’une déception amoureuse. Son comportement fait mal a ceux qui l’entourent et il ne se remet qu’à peine en question.
Olivier Adam est à la « lisière » du réel et de l’imaginaire. Paul n’est il pas un alter-ego de l’auteur. D’ailleurs ne fait il pas référence à un de ces ouvrages « Je vais bien ne t’en fait pas » en l’attribuant à ce Paul, écrivain complètement perdu qui à du mal à trouver sa place. De même on trouve des références politiques de ces dernières années qui m'ont presque barbées.
Paul en veut à son père de ses idées bien arrêtées mais lui-même n’est pas mieux se jouant grand martyr malade qui pense que tout son mal être n’est du qu’au secret de famille découvert au milieu du livre.
Je n’ai pas retrouvé les mots qui d’habitude me touchent. Je suis passée complètement à côté... Dommage. Une lecture que j’oublierais vite et j’espère retrouver dans son prochain ouvrage tout ce qui fait que j’aime dans l’écriture de cet auteur.
Re: [Adam, Olivier] Les lisières
Premier roman d'Olivier Adam en ce qui me concerne.
Que dire sinon que j'ai beaucoup aimé ce livre, très émouvant. Paul est un écorché vif, fragile mais c'est avant tout un personnage attachant et sensible.
Par ailleurs, j'apprécie particulièrement les livres qui parlent de l'écriture et là on est servi. Écriture thérapie, écriture engagée toute la démarche de Paul est expliquée, même son rapport au lecteur, rapport qui va d'ailleurs évoluer au cours du roman.
Je lirai sûrement d'autres ouvrages de cet auteur.
Que dire sinon que j'ai beaucoup aimé ce livre, très émouvant. Paul est un écorché vif, fragile mais c'est avant tout un personnage attachant et sensible.
Par ailleurs, j'apprécie particulièrement les livres qui parlent de l'écriture et là on est servi. Écriture thérapie, écriture engagée toute la démarche de Paul est expliquée, même son rapport au lecteur, rapport qui va d'ailleurs évoluer au cours du roman.
Je lirai sûrement d'autres ouvrages de cet auteur.
Véronique M.- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : un peu de tout, romans en tous genres,biographies, essais mais pas trop la science fiction.
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