[Le Callet, Blandine] Dix rêves de pierre

[Le Callet, Blandine]
Dix rêves de pierre
Ed.Stock 23 janvier 2013
ISBN 978 2 234 07477 4
246 pages

Quatrième de couverture
Certaines inscriptions funéraires possèdent un singulier pouvoir d évocation ; leur lecture fait surgir le fantôme de personnes disparues depuis parfois des siècles.
Blandine Le Callet réunit dans ce recueil des épitaphes authentiques, à partir desquelles elle imagine les dernières heures, les derniers jours ou les derniers mois du défunt. Elle ressuscite tour à tour un jeune esclave à qui l on vient d offrir sa liberté, un philanthrope piégé dans l étouffant huis clos d un bordel parisien, deux êtres unis par un amour hors-norme en route vers leur destin, une vieille dame acariâtre rédigeant son testament, et bien d autres encore.
Dix destins arrêtés par des morts douces ou violentes, subites ou prévisibles, solitaires ou collectives.
Dix voyages entre hier et aujourd hui, des rivages antiques d Asie Mineure jusqu à un petit village de la Bretagne profonde, du Paris de l Ancien régime à celui du xixe siècle, de la Normandie médiévale aux plaines d Ukraine dévastées par la peste brune...
Dix nouvelles poétiques ou féroces, tendres ou dramatiques, nostalgiques ou grinçantes, dépeignant une humanité toujours assaillie par les mêmes passions, les mêmes peurs et les mêmes espoirs. Dix « rêves de pierre » pour conjurer l’oubli.

Chronique et avis
Voici une belle façon de raconter dix histoires toutes différentes à partir d’inscriptions funéraires, ce n’est pas triste du tout mais émouvant ou drôle. Par exemple l’auteure nous dit comment elle en est arrivée à écrire sur ce sujet et je cite quelques-unes de ses découvertes d’épitaphes que l’on trouve à la fin de chaque nouvelle. Pour Hermès, c’est lors d’une visite au département des Antiquités grecques, le tremblement de terre qui détruisit la ville de Nicodémie, eut lieu aux alentours de l’an 120, sous le règne de l’empereur Hadrien. Elle a découvert celle de Julien et Marguerite de Ravalet Tourlaville, décapités en place grève le 2 décembre 1603 pour adultère et inceste, dans l’ouvrage de Pierre Ferran, intitulé “ Le livre des épitaphes “, l’histoire de Julien et Marguerite a d’ailleurs inspiré Barbey d’Aurevilly pour sa nouvelle “ Une page d’histoire “ .Une autre épitaphe “ Mon bébé “ lors d’une promenade au cimetière pour animaux, d’Asnière-sur-Seine, il ne faut pas oublier le chien qui traverse chacune des nouvelles, un peu comme un messager de la mort. Je n’en dirai pas plus mais cela résume bien le thème de ces nouvelles de très bon niveau que j’ai vraiment appréciées, il m’est cependant impossible de citer mes préférences, encore une fois, je suis ravie d’avoir découvert une nouvelle facette du talent imaginaire de Blandine le Callet, un vrai mélange d’émotion et de poésie, et ce qui ne gâte rien, la postface est magnifique, car elle explique la provenance de ses nouvelles et ses recherches réalisées, tout cela réuni ne saurait être qu’un gros coup de cœur. 5/5

Merci pour ton avis Lalyre, je me le note!

LALYRE

Merci de votre passage et de intêret

Merci lalyre.
J'ai hâte de découvrir cette auteure, que j'avais bien appréciée lors de son passage à La grande librairie.
J'avais déjà noté sur ma liste La ballade de Lila K.
Je note celui-ci également ; le thème est très original et ton avis me donne envie de le lire.

virgule a écrit:Merci lalyre.
J'ai hâte de découvrir cette auteure, que j'avais bien appréciée lors de son passage à La grande librairie.
J'avais déjà noté sur ma liste La ballade de Lila K.
Je note celui-ci également ; le thème est très original et ton avis me donne envie de le lire.

Virgule , les trois écrits de cette auteure sont très bons, je pense que tu vas aimer

L'idée est originale, je le note aussi.
Merci Lalyre

Moi itou ! merci Lalyre !

J'ai terminé aujourd'hui Dix rêves de pierre, livre découvert dans l'émission La grande librairie. C'est pour un moi un vrai coup de  

Ces dix petites nouvelles, toutes différentes, nous emportent, jusqu'à l'épitaphe. La mort est évoquée - personnalisée également

Spoiler:

- mais jamais de manière triste et racontée en toutes lettres.

Comme lalyre, je ne pourrais pas citer mes préférées, tellement elles m'ont marquées chacune à leur façon.

Si tous les livres de cette auteurs sont dans la même veine, j'espère avoir l'occasion de lire ses autres ouvrages.

J'avoue qu'en lisant le résumé, je me suis dit ce livre n'est pas pour toi, puis en lisant vos avis, je vois que ce selon vos dire ce n'est pas morbide ou quoi que ce soit dans ce genre.
Donc je le lirai bien.

Merci à tous pour vos avis !

J'avais aimé Pièce montée que j'ai lu il y a quelques année, j'ai vu celui ci hier, je voulais connaître votre avis. Il ne va pas tarder à rejoindre ma bibliothèque !!!

J'ai terminé hier ce livre, pour lequel la couverture m'avait plu ainsi que le résumé, lu sur le forum!
Ce n'est pas ce à quoi je m'attendais, en effet, c'est original, surprenant, la fin ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais, l'idée est original, j'ai aimé qu'à la fin du livre, l'auteur nous explique son cheminement.
Il se lit très vite, on passe rapidement d'une histoire à une autre.
ma note : 7/10

et bien moi, je n'ai pas aimé du tout !
pas très habituée à lire des nouvelles, j'étais toutefois ravie de retrouver Blandine Le Callet dont j'avais aimé la pièce montée mais surtout la Ballade de Lila K.
la première histoire m'a plu, mais ensuite l’intérêt suscitée par l'originalité du livre s'émousse malgré la différence de style, d'époque ... tout cela me faisait penser aux compositions françaises de ma jeunesse : "....imaginez la fin" , ici elle invente le début en citant à la fin de la nouvelle l'épitaphe qui l'a inspirée
Si l'histoire du jeune esclave est touchante les suivantes m'ont laissée de ...pierre

J'ai voté : coup de cœur (l'année commence bien !)   

Elle a toujours aimé cette rêverie des cimetières, cette mélancolie qui l'étreint en lisant les noms, les dates, et en imaginant toutes ces vies éteintes.

A partir de dix épitaphes, Blandine Le Callet écrit dix histoires, situées à différentes époques.
Je ne connaissais pas cette auteur, mais j'ai beaucoup apprécié son écriture.
Je vais m'empresser de l'ajouter à mon challenge Bis repetita.   


Il est toujours difficile de donner son avis sur un recueil de nouvelles, chaque texte ayant sa propre identité, chaque histoire étant unique et émouvante. Je vous parlerai donc de trois d'entre elles.


Celle que j'ai préférée s'intitule "Les hortensias".
Une mère qui met au monde des enfants morts-nés veut que le bébé qu'elle porte puisse être baptisé avant sa naissance pour pouvoir aller au ciel, ce qui n'a pas été le cas des six enfants précédents... C'est une nouvelle touchante sur le désir d'enfant, avec une pointe d'humour (j'ai adoré la prise de bec entre le curé et le médecin sur la stérilisation de l'eau bénite !)

Les enfants poussent en elle, un par an, sans faillir, depuis son mariage. Elle les sent bouger, vigoureux, coups de pied, coups de poing qui déforment son ventre et lui coupent le souffle, parfois. Elle en redemande, pourtant, de cette vie qui la bouscule, continue, oh oui, continue, mon petit, cette vie sous sa peau lui met les larmes aux yeux.

J'ai ri avec "Les petits carnets".
Une vieille femme rencontre son notaire pour rédiger son testament. Elle doit partager ses biens entre ses six enfants en tenant compte de ce qu'elle leur a déjà donné. Tout est noté dans des petits carnets qu'elle garde depuis des années.

La mémoire, on sait ce que c'est : ça va, ça vient, ça bat la campagne, et puis un beau jour, ça s'en va pour de bon et il n'y a plus personne. Elle ne se fera pas avoir, ça non, elle a prévu le coup : grâce à ses petits carnets, elle ne sera jamais une vieille perdue dans ses souvenirs emmêlés, à moitié effacés. Tout restera avec elle - dates, chiffres, événements. Elle ne laissera rien passer.

Enfin, j'ai aimé "Place de Grève" qui est une ode à l'amour.
Deux amants sont condamnés. Julien s'adresse à sa bien-aimée, Marguerite.
De superbes pages sur une passion qui est née dès l'enfance.

On a essayé de nous séparer. Je sais que tu as souffert, plus que moi à l'époque. Pardonne-moi de t'avoir laissé croire que je t'avais oubliée.
Lorsque je t'ai revue - comme tu avais grandi !- plus belle encore, je n'en revenais pas. C'est là que j'ai compris ; il y a des évidences comme des coups de tonnerre : je t'aimais, je t'avais toujours aimée et je t'aimerais toujours.
J'avais seize ans, toi douze. Nous étions homme et femme. Ce qui devait arriver est arrivé. Nous n'avons pas cherché à résister, à quoi bon. Nous le savons l'un comme l'autre, rien ne pouvait l'empêcher.

Une dernière citation, pour le plaisir des mots :

C'est toujours ainsi que l'on marche dans les cimetières : aussi doucement et silencieusement que possible, comme si les morts dormaient là d'un sommeil léger que le bruit de nos pas risquerait de troubler.

J'avais du mal "autrefois" avec les nouvelles. Je me suis réconcilié avec elles depuis Mautpassant, notemment avec Une Vendetta que j'aime beaucoup.

J'aime beaucoup le principe d'imaginer une vie à partir d'épitaphes. Je ne connais pas l'auteur mais je me souviens avoir entendu parler de ce livre. Je vais peut-être me le mettre de côté.

Moi non plus, je ne suis pas amatrice de nouvelles.
Je n'en ai d'ailleurs quasiment jamais lu, sauf dernièrement Les encombrants de Marie-Sabine Roger.
Il paraît en effet que celles de Maupassant sont très bien (ma fille les a étudiées au collège).

Je me dis qu'il faut parfois lire des genres dont on n'a pas l'habitude.
C'est d'ailleurs pour cela que je participe au challenge exploration.

Et puis franchement, dans ce livre, il y a une unité qui fait qu'on n'a pas l'impression de lire des nouvelles.
C'est bizarre d'ailleurs : elles sont toutes très différentes, tant par l'époque historique que par le sujet, mais il y a quand même une unité.   

J'aimerais lire maintenant La ballade de Lila K. de cet auteur.
Je l'avais déjà dans ma LAL. Je vais l'ajouter à mon challenge Bis repetita.

Le Callet Blandine
Dix rêves de pierre
Editions (Nouvelles) Stock
248 pages

4ème de couverture :

Certaines inscriptions funéraires possèdent un singulier pouvoir d'évocation ; leur lecture fait surgir le fantôme de personnes disparues depuis parfois des siècles.
Blandine Le Callet réunit dans ce recueil des épitaphes authentiques, à partir desquelles elle imagine les dernières heures, les derniers jours ou les derniers mois du défunt. Elle ressuscite un jeune esclave à qui l'on vient d'offrir sa liberté, un philanthrope piégé dans l'étouffant huis clos d'un bordel parisien, deux êtres unis par un amour hors norme en route vers leur destin, une vieille dame acariâtre rédigeant son testament, et bien d'autres encore...
Dis destins arrêtés par des morts douces ou violentes, subites ou prévisibles, solitaires ou collectives.
Dix nouvelles tour à tour poétiques, féroces, tendres, dramatiques, nostalgiques ou grinçantes, dépeignant une humanité toujours assaillie par les mêmes passions, les mêmes peurs et les mêmes espoirs.
Dix "rêves de pierre" pour conjurer l'oubli.

Mon avis :

Histoires courtes suffisant à elles seules à imaginer toute la vie de ces gens. Belle imagination qui nous emportent dans ces destins brisés.

Merci de cette présentation Plume ! ce livre à déjà été présenté ICI, il faudrait mettre ton avis à la suite  

Etant nouvelle je ne suis pas encore habituée au forum du coup je ne l'ai pas cherché dans la bonne rubrique qui en réfléchissant c'était logique que la critique soit là!! Donc je vous mets mon avis ici.

Histoires courtes suffisant à elles seules à imaginer toute la vie de ces gens. Belle imagination qui nous emportent dans ces destins brisés.

Mon ressenti
Je me suis laissée portée par l’écriture de Blandine au travers de son imagination fertile, narrant ses destins qui se terminent tous par une épitaphe sur une dalle. J’ai été touchée par certaines, emportées par d’autres. Dix nouvelles, dix rencontres.

Certains se promènent dans les cimetières, d’autres les évitent mais toujours est-il qu’ils ne laissent pas indifférent : entre légendes, angoisses, peur… ils ont nourri énormément notre imaginaire et nos fantasmes. Blandine a pris le parti de relever des épitaphes énigmatiques pour certaines, poétiques ou tendres pour d’autres et d’imaginer le destin de ces personnes. Tour de force pour faire revivre au travers de quelques pages des personnes disparues depuis longtemps.

Une belle ode à la vie et au souvenir, à une suspension dans le temps pour nous qui ne savons pas le retenir…

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