[Lehane, Dennis] Ils vivent la nuit
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[Lehane, Dennis] Il vivent la nuit
[Lehane, Dennis] Ils vivent la nuit
Quatrième de couverture :
Boston, 1926, en pleine Prohibition, l'alcool coule à flots dans speakeasies et Joe, le plus jeune fils du commissaire adjoint Thomas Coughlin, est bien décidé à se faire une place au sein de la pègre. Il commence par braquer un bar clandestin appartenant à un caïd local et surtout, commet l'erreur de séduire sa maîtresse. La vengeance ne se fait pas attendre et Joe se retrouve derrière les barreaux. C'est là qu'un vieux parrain, Maso Pescatore, se charge de son "éducation" et que la carrière de Joe va prendre son essor. De la Floride à Cuba, Joe fait son chemin, pavé d'embûches, de luttes et de trahisons, parmi ceux qui "vivent la nuit". Mais au détour du chemin l'attend aussi une grande histoire d'amour....
Avis et commentaires :
Passionnant et diablement illustré comme toujours, Dennis Lehane nous livre à nouveau un thriller de très grande densité et de très haute qualité. Reprenant la période de la Prohibition comme époque de référence, ce n'est pas à Chicago que va se dérouler le destin de Joe mais à Boston d'où il est originaire et qui sera la base de lancement de sa progression dans la pègre pour un accomplissement à Tampa entre la Floride et Cuba. Sous l'ombre tutélaire d'un père flic de renom, corrompu mais honorable, il n'aspire qu à vivre dangereusement et à se faire une place dans la pègre avec ses amis d'enfance. La rencontre d'Emma,la maîtresse d'Albert White, un caïd local, et la folle sensation d'avoir trouver l'amour de sa vie va l'amener à commettre des erreurs et trahi par un de ses proches à être envoyé en prison alors qu'Emma semble avoir été éliminé. Un passage de 5 ans où, avant d'être recruté par Maso Pescatore, il va devoir affronter les violences des détenus, de nouvelles trahisons et à faire des choix de ses soutiens et de sa survie dans l'urgence. Fort de ses lectures de prison, de la sensation qu'il retrouvera Emma et du soutien de Maso, il va alors être chargé de redresser et fixer toutes les affaires illégales de ce dernier (alcool, drogue, maisons de passe) en Floride. C'est là qu'il va se forger un destin et une renommée en rencontrant celle qui sera sa nouvelle compagne et le lecteur va ainsi découvrir l'histoire des liens sombres entre les USA et Cuba.
Les rebondissements vont s'enchaîner avec talent et retournements d'alliances où, fort de sa morale et de sa méthode, Joe va devoir survivre et vivre avant de prendre un peu de repos et assurer le passage de pouvoirs mais aussi prévoir l'après Prohibition. Jusqu'à la dernière page tous les fantômes de l'histoire des USA (racisme, violence, naissance des casinos, reconversions de la pègre) et de ses travers. Rien ne sera épargné au lecteur pour maintenir son attention et cela jusquà la dernière page.
On est dans le même registre d'un Ellory ou d'un Ellroy. Superbe lecture que je recommandes chaudement.
Boston, 1926, en pleine Prohibition, l'alcool coule à flots dans speakeasies et Joe, le plus jeune fils du commissaire adjoint Thomas Coughlin, est bien décidé à se faire une place au sein de la pègre. Il commence par braquer un bar clandestin appartenant à un caïd local et surtout, commet l'erreur de séduire sa maîtresse. La vengeance ne se fait pas attendre et Joe se retrouve derrière les barreaux. C'est là qu'un vieux parrain, Maso Pescatore, se charge de son "éducation" et que la carrière de Joe va prendre son essor. De la Floride à Cuba, Joe fait son chemin, pavé d'embûches, de luttes et de trahisons, parmi ceux qui "vivent la nuit". Mais au détour du chemin l'attend aussi une grande histoire d'amour....
Avis et commentaires :
Passionnant et diablement illustré comme toujours, Dennis Lehane nous livre à nouveau un thriller de très grande densité et de très haute qualité. Reprenant la période de la Prohibition comme époque de référence, ce n'est pas à Chicago que va se dérouler le destin de Joe mais à Boston d'où il est originaire et qui sera la base de lancement de sa progression dans la pègre pour un accomplissement à Tampa entre la Floride et Cuba. Sous l'ombre tutélaire d'un père flic de renom, corrompu mais honorable, il n'aspire qu à vivre dangereusement et à se faire une place dans la pègre avec ses amis d'enfance. La rencontre d'Emma,la maîtresse d'Albert White, un caïd local, et la folle sensation d'avoir trouver l'amour de sa vie va l'amener à commettre des erreurs et trahi par un de ses proches à être envoyé en prison alors qu'Emma semble avoir été éliminé. Un passage de 5 ans où, avant d'être recruté par Maso Pescatore, il va devoir affronter les violences des détenus, de nouvelles trahisons et à faire des choix de ses soutiens et de sa survie dans l'urgence. Fort de ses lectures de prison, de la sensation qu'il retrouvera Emma et du soutien de Maso, il va alors être chargé de redresser et fixer toutes les affaires illégales de ce dernier (alcool, drogue, maisons de passe) en Floride. C'est là qu'il va se forger un destin et une renommée en rencontrant celle qui sera sa nouvelle compagne et le lecteur va ainsi découvrir l'histoire des liens sombres entre les USA et Cuba.
Les rebondissements vont s'enchaîner avec talent et retournements d'alliances où, fort de sa morale et de sa méthode, Joe va devoir survivre et vivre avant de prendre un peu de repos et assurer le passage de pouvoirs mais aussi prévoir l'après Prohibition. Jusqu'à la dernière page tous les fantômes de l'histoire des USA (racisme, violence, naissance des casinos, reconversions de la pègre) et de ses travers. Rien ne sera épargné au lecteur pour maintenir son attention et cela jusquà la dernière page.
On est dans le même registre d'un Ellory ou d'un Ellroy. Superbe lecture que je recommandes chaudement.
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Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
Re: [Lehane, Dennis] Ils vivent la nuit
La nuit la plus sombre a toujours une fin lumineuse…
Il y a des écrivains que l’on aime à lire régulièrement, comme de vieux amis, sachant par avance, que ce sont des valeurs sûres même si leur silence est parfois trop long.
C’est donc en me délectant par avance de cette nouvelle rencontre que j’ai retrouvé Dennis Lehane et ses personnages.
Ce livre fait partie, semble-t-il, d’une trilogie (le premier étant le magnifique « Un pays à l’aube »), mais il n’y a pas de problème pour les lire de façon indépendante.
Cette fois-ci, le sujet s’est resserré et les protagonistes sont moins nombreux, l’auteur va ainsi fouiller un peu plus leurs ressentis et leurs relations (entre autres celle que Joe entretient avec son père, tant aimé, tant détesté, ce qui se comprend…un truand/un flic….que de fossés….).
C’est sur une dizaine d’années (entre 1926 et 1935) que cette fresque se déroule, dans le monde de la nuit.
«- La nuit elle a ses propres règles.
- Le jour en a aussi.
- Sûr. Sauf qu’elles ne plaisent pas. »
Tout est dit, Joe a choisi son camp, celui de la prohibition, de la prostitution, du vol, du chantage, du crime organisé, de la violence, de la peur, des trahisons, des dessous de table … mais aussi celui des émotions fortes, des amitiés robustes et parfois indestructibles, du luxe, de l’amour interdit quelquefois….
Tous ces ingrédients lui sont nécessaires pour se sentir exister. S’il ne vivait pas dangereusement (avec les poussées d’adrénaline (dues à sa situation quotidienne de traque) nécessaires car elles sont pour lui un moteur) il serait malheureux. Il l’explique : « pas envie de payer des impôts, pas envie d’attendre des années pour avoir une belle voiture … »
Sa volonté, c’est vivre par tous les moyens possibles ( avec tout ce qu’il peut s’offrir de beau), parce qu’il n’est pas courageux face à la mort…
Joe est un «méchant » mais l’auteur réussit à le rendre attachant (parce que ceux qui sont en face de lui et qu’il tue de temps à autre sont de vraies « pourritures »), on pourrait presque penser, par certains côtés, qu’il fait le bien, qu’il aide les autres à mieux vivre, comme si le contact avec lui inversait les valeurs…. C’est un coutumier de la brutalité reçue ou donnée et le lecteur s’habitue à cet état de faits …. Il fait régner la terreur mais il a un double visage, celui d’une canaille mais également celui d’un homme qui a un cœur, une certaine « morale » même si ce n’est pas tout à fait la bonne …
L’écriture de Dennis Lehane est fluide, le rythme soutenu, il se passe toujours quelque chose, les dialogues sont vifs et nombreux et ce roman est un vrai « tourne pages ». On peut regretter que tout cela s’enchaîne trop vite, de façon linéaire et que le contexte historique soit présent sans être vraiment approfondi (on entend parler de Machado et de Cuba mais cela est plutôt survolé…) mais Dennis Lehane a probablement décidé d’écrire un best seller « grand public » (qui devrait être adapté en film, Ben Affleck ayant acquis les droits pour réaliser le tournage).
La nuit est omniprésente, comme un personnage à part entière, vivante, silencieuse ou bruyante, secrète ou extravertie, attirante ou méprisable, mouvante ou paisible … Elle « habite » le livre, se positionnant en fil conducteur, peut-être plus que Joe, le personnage principal…
« La nuit. On ne s’en lasse pas. Si tu vis le jour, tu suis les règles de la société. Nous, on vit la nuit et on suit les nôtres.
Avec des individus moins ambigus et un ensemble moins abouti que dans d’autres opus, le dernier Lehane est malgré tout un très bon récit qui se dévore d’une traite.
Il y a des écrivains que l’on aime à lire régulièrement, comme de vieux amis, sachant par avance, que ce sont des valeurs sûres même si leur silence est parfois trop long.
C’est donc en me délectant par avance de cette nouvelle rencontre que j’ai retrouvé Dennis Lehane et ses personnages.
Ce livre fait partie, semble-t-il, d’une trilogie (le premier étant le magnifique « Un pays à l’aube »), mais il n’y a pas de problème pour les lire de façon indépendante.
Cette fois-ci, le sujet s’est resserré et les protagonistes sont moins nombreux, l’auteur va ainsi fouiller un peu plus leurs ressentis et leurs relations (entre autres celle que Joe entretient avec son père, tant aimé, tant détesté, ce qui se comprend…un truand/un flic….que de fossés….).
C’est sur une dizaine d’années (entre 1926 et 1935) que cette fresque se déroule, dans le monde de la nuit.
«- La nuit elle a ses propres règles.
- Le jour en a aussi.
- Sûr. Sauf qu’elles ne plaisent pas. »
Tout est dit, Joe a choisi son camp, celui de la prohibition, de la prostitution, du vol, du chantage, du crime organisé, de la violence, de la peur, des trahisons, des dessous de table … mais aussi celui des émotions fortes, des amitiés robustes et parfois indestructibles, du luxe, de l’amour interdit quelquefois….
Tous ces ingrédients lui sont nécessaires pour se sentir exister. S’il ne vivait pas dangereusement (avec les poussées d’adrénaline (dues à sa situation quotidienne de traque) nécessaires car elles sont pour lui un moteur) il serait malheureux. Il l’explique : « pas envie de payer des impôts, pas envie d’attendre des années pour avoir une belle voiture … »
Sa volonté, c’est vivre par tous les moyens possibles ( avec tout ce qu’il peut s’offrir de beau), parce qu’il n’est pas courageux face à la mort…
Joe est un «méchant » mais l’auteur réussit à le rendre attachant (parce que ceux qui sont en face de lui et qu’il tue de temps à autre sont de vraies « pourritures »), on pourrait presque penser, par certains côtés, qu’il fait le bien, qu’il aide les autres à mieux vivre, comme si le contact avec lui inversait les valeurs…. C’est un coutumier de la brutalité reçue ou donnée et le lecteur s’habitue à cet état de faits …. Il fait régner la terreur mais il a un double visage, celui d’une canaille mais également celui d’un homme qui a un cœur, une certaine « morale » même si ce n’est pas tout à fait la bonne …
L’écriture de Dennis Lehane est fluide, le rythme soutenu, il se passe toujours quelque chose, les dialogues sont vifs et nombreux et ce roman est un vrai « tourne pages ». On peut regretter que tout cela s’enchaîne trop vite, de façon linéaire et que le contexte historique soit présent sans être vraiment approfondi (on entend parler de Machado et de Cuba mais cela est plutôt survolé…) mais Dennis Lehane a probablement décidé d’écrire un best seller « grand public » (qui devrait être adapté en film, Ben Affleck ayant acquis les droits pour réaliser le tournage).
La nuit est omniprésente, comme un personnage à part entière, vivante, silencieuse ou bruyante, secrète ou extravertie, attirante ou méprisable, mouvante ou paisible … Elle « habite » le livre, se positionnant en fil conducteur, peut-être plus que Joe, le personnage principal…
« La nuit. On ne s’en lasse pas. Si tu vis le jour, tu suis les règles de la société. Nous, on vit la nuit et on suit les nôtres.
Avec des individus moins ambigus et un ensemble moins abouti que dans d’autres opus, le dernier Lehane est malgré tout un très bon récit qui se dévore d’une traite.
Cassiopée- Admin
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Nombre de messages : 16861
Localisation : Saint Etienne
Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Lehane, Dennis] Ils vivent la nuit
Merci Cassiopée et Loubhi pour vos critiques
louloute- Grand sage du forum
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Nombre de messages : 24595
Age : 56
Localisation : Var, Sanary-sur-mer
Emploi/loisirs : mère au foyer
Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
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