[Lenoir, Frédéric] Socrate, Jésus, Bouddha, trois maîtres de vie
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[Lenoir, Frédéric] Socrate, Jésus, Bouddha, trois maîtres de vie
Socrate, Jésus, Bouddha, trois maîtres de vie – Frédéric Lenoir
Editions Fayard – Septembre 2009 - 304 pages
Présentation :
La crise que nous vivons n'est pas simplement économique et financière, mais aussi philosophique et spirituelle. Elle renvoie à des interrogations universelles : Qu'est-ce qui rend l'être humain heureux ? Qu'est-ce qui peut être considéré comme un progrès véritable ? Quelles sont les conditions d'une vie sociale harmonieuse ?
Socrate, Jésus et Bouddha sont trois maîtres de vie. Leur parole a traversé les siècles et, par-delà leurs divergences, ils s'accordent sur l'essentiel : l'existence humaine est précieuse et chacun, d'où qu'il vienne, est appelé à chercher la vérité, à devenir libre, à vivre en paix avec lui-même et avec les autres.
L'auteur :
Philosophe et directeur du Monde des religions, Frédéric Lenoir est aussi romancier et dramaturge.
Ses ouvrages sont traduits dans une vingtaine de langues.
Mon avis :
Lu dans le cadre du challenge Exploration
J'ai lu ce livre en 3 jours, à ma grande surprise.
Je ne suis pas habituée à la philosophie et je pensais donc avoir du mal à entrer dans ce texte. Pas du tout. Je l'ai même trouvé passionnant !
Il est composé de 2 parties : la première partie (environ deux tiers du livre) propose une biographie croisée de Socrate, Jésus et Bouddha, mettant en lumière les points communs de leur vie. La deuxième partie résume les points-clés de leur enseignement autour de cinq grands thèmes : l'immortalité, la vérité, la liberté, la justice et l'amour.
Frédéric Lenoir, dans son introduction, nous explique l'apport de ces trois grands maîtres dans notre société actuelle, marquée par la crise et la perte de valeurs.
Car la vraie question qui se pose à nouveau est la suivante : l'être humain peut-il être heureux et vivre en harmonie avec autrui dans une civilisation entièrement construite autour d'un idéal de l' « avoir » ? Non, répondent avec force le Bouddha, Socrate et Jésus. [...] L'homme doit apprendre à se connaître et à se maîtriser, à appréhender le monde qui l'entoure et à le respecter. Il doit découvrir comment aimer, comment vivre avec les autres, gérer ses frustrations, acquérir la sérénité, surmonter les souffrances inévitables de la vie, mais aussi se préparer à mourir les yeux ouverts.
Car si l'existence est un fait, vivre est un art. Un art qui s'apprend, en interrogeant les sages et en travaillant sur soi.
Lire ce livre est une étape de ce travail sur soi.
Il est accessible à tous, même à ceux qui, comme moi, ont peu ou pas de connaissances sur chacun de ces trois maîtres de vie.
Il a le mérite de s'appuyer sur les textes authentiques, et d'en mettre en valeur les éléments essentiels avec pédagogie.
J'avais apprécié Petit traité de vie intérieure, du même auteur.
Je ne regrette pas d'avoir poursuivi la découverte de son œuvre philosophique.
Citations :
Selon Socrate, chacun porte en soi la nature humaine toute entière, qui se révèle à condition de savoir l'observer, de vouloir analyser qui on est et ce que l'on fait. C'est le « Connais-toi toi-même », l'injonction socratique empruntée à la maxime gravée sur le fronton du temple d'Apollon, à Delphes, là où la pythie décréta que Socrate était le plus sage des hommes.
Tous les philosophes qui succéderont à Socrate feront référence à lui soit pour appuyer ses idées [...] soit pour les critiquer et les combattre. Socrate est considéré comme le père de la philosophie parce qu'il a su orienter la vie humaine vers la quête de la vérité et de la sagesse. Pour lui, la réalisation de cette quête n'est possible que par les efforts de la raison et de l'introspection. Il est devenu le prototype du « sage », celui qui sait se dominer et mettre en cohérence ses paroles et ses actes. [...] On peut même affirmer qu'il a été la clé de voûte de la pensée humaniste qui a forgé l'Occident.
Socrate montre une chose capitale : il existe, pour un philosophe, deux registres de savoir - le savoir proprement rationnel (on dirait aujourd'hui scientifique) et un savoir qui peut dépasser le cadre strict de la raison pour relever aussi d'autres sphères comme celles de la foi, de l'intuition, du sentiment ou même de la tradition. Dans le premier cas, on pourra parler de « certitudes ». Dans le second, on parlera plutôt, comme le fera Montaigne, d'« intimes convictions ».
Là où Socrate met surtout en avant l'outil de la raison tout en s'appuyant sur l'introspection, le Bouddha préfère la seule expérience intérieure : il ne s'agit pas tant de découvrir intellectuellement la vérité, de la chercher par le raisonnement, que de la déduire de son expérience intime.
Contrairement à Socrate et au Bouddha, Jésus se place lui-même au cœur de la vérité : là où ses deux prédécesseurs montrent une voie, Jésus se présente comme étant lui-même le chemin. Il est envoyé par Dieu avec mission de sauver les hommes.
Le Bouddha, Socrate et Jésus insistent sur un point essentiel : la véritable liberté est la liberté intérieure, celle que l'on acquiert véritablement en faisant un travail sur soi, en progressant dans la connaissance, en écoutant la voie de l'Esprit.
Dans la mesure où il s'adresse à l'individu et se veut universel, l'enseignement de Socrate, de Jésus et du Bouddha a aussi une dimension égalitaire : tout être humain peut effectuer un chemin spirituel, chercher la vérité, devenir libre, accéder à la connaissance véritable et au salut ; nous sommes tous égaux face à l'énigme de l'existence, face à la mort, face à la nécessité et aux difficultés de se connaître et de travailler sur soi.
... le fameux discours d'Aristophane. Le poète explique que nous étions jadis composés d'un corps double. Les mâles avaient deux sexes masculins, les femelles, deux sexes féminins, et les androgynes, un sexe de chaque genre. Malheureusement, Zeus décida de couper en deux nos lointains ancêtres. Depuis lors, nous ne faisons que rechercher notre moitié, qui, quel que soit notre sexe, peut être homme ou femme, selon la nature de notre double originel. Pour Aristophane, cette quête est précisément ce qu'on appelle l'amour. L'amour est désir de retrouver notre unité originelle perdue.
Bien avant Jésus, Aristote, le brillant disciple de Platon, avait déjà fait évoluer la notion d'amour. Pour lui, l'amour n'est pas que désir. Il peut aussi se manifester dans l'amitié qui permet à des êtres humains de se réjouir ensemble dans un partage réciproque. Cet amour d'amitié, qu'il nomme philia, pour le distinguer d'eros, Aristote n'hésite pas à affirmer qu'il constitue, avec la contemplation divine, la plus noble activité de l'homme, celle qui lui permet d'être véritablement heureux.
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