[Novik, Naomi] Déracinée

Novik Naomi - Déracinée
Pygmalion (2017) –  503 pages



Quatrième de couverture : Patiente et intrépide, Agnieszka parvient toujours à glaner dans la forêt les baies les plus recherchées, mais chacun à Dvernik sait qu'il est impossible de rivaliser avec Kasia. Intelligente et pleine de grâce, son amie brille d'un éclat sans pareil. Malheureusement, la perfection peut servir de monnaie d'échange dans cette vallée menacée par la corruption. Car si les villageois demeurent dans la région, c'est uniquement grâce aux pouvoirs du "Dragon". Jour après jour, ce sorcier protège la vallée des assauts du Bois, lieu sombre où rôdent créatures maléfiques et forces malfaisantes. En échange, tous les dix ans, le magicien choisit une jeune femme de dix-sept ans qui l'accompagne dans sa tour pour le servir. L'heure de la sélection approche et tout le monde s'est préparé au départ de la perle rare. Pourtant, quand le Dragon leur rend visite, rien ne se passe comme prévu...

Mon avis : Agnieszka est impulsive, maladroite, elle aime trainer dans la forêt, grimper aux arbres, cueillir des baies. Elle aime sa famille, son village et Kasia, sa meilleure amie. Kasia est un joli brin de fille, délicate et intelligente. Elle est depuis toujours la favorite pour la Sélection. En effet, tous les dix ans, le Dragon, magicien de son état, vient pour choisir une jeune fille et en faire sa servante. Le jour de la Sélection, c’est Agnieszka qui sera choisit, et emmener dans la tour pour servir le Dragon…
Depuis de nombreuses années le Dragon lutte pour contenir le Bois, une forêt maléfique, agressive et haineuse. Son but : supprimer tous les habitants de cette vallée.


Déracinée est un livre plein de magie : dès que vous l’ouvrez vous êtes emportés dans un tourbillon incessant d’aventures impossible à lâcher.
J’ai adoré le personnage d’Agnieszka, elle n’écoute que son cœur et met sa vie en péril pour sauver ceux qu’elle aime. Sa maladresse et son sens de la répartie tapent allègrement sur les nerfs du Dragon. Ils ont tous deux des caractères bien différents. Il est très intéressant de suivre leur évolution.

Naomi Novik américaine, d’origine mi-polonaise mi-lituanienne, est l’auteure de la très remarquée série Téméraire, elle baigne quotidiennement dans la Fantasy. Elle nous offre ici un roman absolument remarquable : une forêt hostile, des arbres ensorcelés, de la magie, de l’aventure, des combats épiques…et des personnages inoubliables.
Je pense qu’elle est un peu sorcière, car elle m’a complètement envoutée !
C’est un gros coup de cœur !

Gros coup de coeur pour ce livre que j'ai dévoré ! C'est rare mais il arrive que l'on trouve par hasard un de ces livres que j'appelle des pépites. Pourquoi ? Parce que je n'ai que du positif à partager avec vous sur cette lecture.

L'auteur nous emporte en quelques lignes seulement dans la vie de la jeune Agnieska, personnage avec lequel nous allons faire notre voyage et quel voyage ! C'est beau, brillant, original et surprenant par bien des points. Le résumé est assez correct et en dévoiler plus vous gâcherait la lecture alors je ne raconterai rien sur l'intrigue en elle-même.
Les différents personnages sont bien construits, pas dans la caricature, rien n'est tout blanc ou tout noir, ils ont du relief, des nuances, des contradictions, cela rend l'ensemble bien plus crédible, plus profond.
Il n'y a pas de temps mort ni de passages inutiles, l'histoire évolue assez rapidement mais pas trop, le rythme est donc bien dosé, et pour couronner tout cela, la plume de l'auteur est très agréable.
C'est un livre dont les thèmes sont nombreux et variés, j'ai apprécié cette façon de mettre certains personnages face à leurs sentiments cachés, les petites noirceurs de l'âme que l'on ne s'avoue même pas à soi-même à moins d'y être forcée. La force de l'amitié, la beauté de l'amour qui conduit souvent à la bêtise, les risques de pouvoir, la déchéance de la tristesse... toutes les émotions sont présentes et l'intrigue est captivante. Que du bonheur !

Vous l'avez compris, j'ai passé un excellent moment de lecture que je recommande vivement !

Je vote : Coup de coeur énorme !

Première lecture débutée en ce début Janvier 2020 : premier coup de coeur de l'année et en espérant que ce ne soit pas le dernier non plus.

Un coup de coeur même inattendu. J'avoue que je m'étais laissé un peu tenter d'abord par la couverture en format poche du roman. Le quatrième de couverture semblait sans surprise, un peu genre " la belle et la bête " mais revisitée.

Et ben pas du tout ! Je n'y étais vraiment mais alors vraiment pas du tout !
Il y a tellement de bonnes choses à souligner dans ce roman qui ne fait " que " 500 pages que ce n'est guère évident. Tout d'abord une plume toute en poésie, métaphore et douceur aussi quand il le faut, grâce à une traduction délicieuse. Des personnages qui vous emmène dans un tourbillon d'émotions aussi palpitant que des montagnes russes et sans parler des scènes d'action qui sont parfois dantesques. C'est bien simple, une fois que vous l'aurez commencer, vous aurez du mal mal à le lâcher tant que vous ne l'aurez pas fini. On veut savoir où s'achèvera le parcours des différents protagonistes. Sans spoiler on a le droit à un final et un message de réflexion de la part de l'autrice qui sont sublimes. Je cherchais depuis longtemps à retrouver un livre de fantasy qui m'émerveillerait tant comme quand j'étais bien plus jeune. C'est chose faîte ici. Une pépite.

Rare donc à lire impérativement et à garder au chaud pour le lire et le relire.

Bien entendu pour le vote : coup de coeur.

Lu dans le cadre du Challenge Partage Lecture 2020-2021 :

J'ai beaucoup apprécié ce roman, et ne suis même pas loin du coup de coeur.

Nous apprenons sur la 4ème de couverture que l'auteure a été bercée avec les contes polonais de sa grand-mère et a grandi avec Tolkien. On retrouve cette capacité à créer un univers, une cartographie, et une toponymie, ce qui fait souvent le charme des mondes imaginaires de la fantasy.

Nous entrons donc de plain-pied dans un univers d'heroic fantasy mâtiné de sorcellerie, et découvrons peu à peu ce monde et ses dangers dans les pas d'Anieszka, jeune fille terriblement maladroite et délurée, qui vit heureuse avec ses parents, dans cette vallée du Fuseau qu'elle aime de tout son coeur. C'est elle que va choisir, contre toute attente, le seigneur magicien Sarkan, plus communément appelé le Dragon, sec, froid et sarcastique. Il l'emmène dorénavant vivre dix ans dans sa tour, avec l'objectif d'apprendre la magie.

Anieszka irrite son professeur au plus haut point : il est vrai qu'il la laisse livrée à elle-même se débrouiller toute seule, et qu'elle est étourdie et gaffeuse. Elle a même du mal à pratiquer les exercices simples de magie qu'il lui propose au début de son initiation, exécutant tout de travers...

Pourtant, le danger se rapproche, avec le Bois qui regagne sans cesse du terrain, avalant des villages, commettant diverses horreurs, lorsqu'il possède des hommes ou animaux pour se livrer au massacre, ou les absorbe dans les arbres-coeurs, digérés sous l'écorce de ces êtres avides. Le Bois est à la fois une forêt maléfique entre les villages et les montagnes, et une entité faite de haine, de vengeance, de manipulation, commune aux arbres et aux créatures de cette forêt mortelle.

Alors que les hommes des régions environnantes, divisés, se livrent à la guerre, Anieszka met en oeuvre sa propre façon d'exercer la magie, et s'associe à Sarkan pour tisser ensemble des sorts afin de protéger leur royaume du Mal. C'est en sorcière puissante, à l'écoute de son intuition et de la voix de sa vallée qu'Aniezska se révèle, et affronte le Mal caché dans le Bois, jusqu'à l'intérieur de ses cauchemars.

Naomi Novik livre ici un roman âpre, parfois violent et cauchemardesque dans la plus pure veine fantastique, parfois doux et chaleureux, voire nostalgique, faisant la part belle à la nature, aux sens et aux mots, magiques ou non, qui les énoncent. Elle nous fait vivre le temps de ces 500 pages dans un univers très réel, et nous nous prenons d'affection pour cette héroïne débrouillarde et volontaire, attachante et... puissante, et pour les personnages qui l'entourent. L'écriture est toujours efficace, ciselée dans ses évocations, elle nous entraîne dans son cours comme le Fuseau, rivière magique qui serpente en chantant toujours, même dans le territoire ennemi, et par mille détours parvient à son but.

Citations :
"Mais on ne peut pas guérir une absence." (page 255)

"A Dvernik, nous n'étions jamais bêtement cruels les uns envers les autres. Bien sûr, il y avait parfois des querelles, et nous ne nous aimions pas tous ; il arrivait même qu'une bagarre éclate, quand les gens se fâchaient vraiment. Mais au moment des moissons, les voisins s'aidaient à récolter et à battre le blé ; et quand l'ombre du Bois fondait sur nous, nous avions assez de bon sens pour ne pas lui faciliter la tâche." (page 301)

"Malgré mes écorchures et mes contusions, je me sentais intensément soulagée, comme si je me retrouvais subitement dans un havre de sûreté. Le courroux du Bois n'avait pas d'emprise ici. Le brouillard s'enroulait au-dessus de l'eau, et je voyais à travers lui les feuilles jaune pâle osciller sur leurs branches argentées." (page 463)

Merci Elea pour ta critique, ainsi qu'aux autres  

Merci @Louloute, c'était une belle découverte, que je n'aurais sans doute pas lue sans le Challenge.

Petit coup de coeur pour ce roman original, bien écrit, bien construit, qui sort du lot. 500 pages trop vite lues !

J'ai beaucoup aimé ce roman, pleins de magies. 
C'est beau comme un comte de fée et superbement écrit. 
J'ai bien aimé l'idée de l'arbre cœur et du bois maléfique, même si à la fin j'ai un peu patauger dans les branches de l'arbre.  
Les personnages sont bien travaillés, je me suis vite attachée à Anieszka qui met un peu la pagaille au donjon au grand dam du Dragon, qui malgré son caractère de cochon est un personnage attachant.