[Perrin, Valérie] Changer l'eau des fleurs

Changer l'eau des fleurs
Valérie Perrin
Albin Michel, 2018
560 pages

4ème couverture :
Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués passent se réchauffer dans sa loge où rires et larmes se mélangent au café qu'elle leur offre. Son quotidien est rythmé par les confidences des visiteurs et la joie des fossoyeurs. Un jour, parce qu'un homme et une femme ont décidé de reposer ensemble dans son carré de terre, tout bascule. Des liens qui unissent vivants et morts sont exhumés, et certaines âmes que l'on croyait noires, se révèlent lumineuses. Changer l'eau des fleurs est un hymne au merveilleux des choses simples. Après le succès des Oubliés du dimanche, Valérie Perrin, virtuose dans l'art d'explorer les sentiments, nous livre un deuxième roman bouleversant où suspense, sensibilité et justesse éclatent à chaque page.

Mon avis :
C’est l’histoire de Violette Toussaint, jeune femme pour qui tout commence dans la difficulté et qui nous donne une belle leçon de vie sur l’acceptation sans la résignation de notre vie dans son quotidien et son destin. Elle a une belle capacité à donner de la valeur à ce qu’elle possède même si ce n’est pas grand-chose. Elle est gardienne dans ses gènes. Garde-barrière, elle assure la sécurité des trains et des personnes qui passent sur sa ligne. En bonne jardinière, elle soigne ce qui est important, les gens qui lui font du bien, sait tenir à distance ses pollueurs. Garde-cimetière, elle a ce savoir-être qui la rend inestimable, on vient la voir, on se confie à elle. Sa vie n’est pas riche de patrimoine mais de rencontres et elle saura grâce à quelques personnes autour d’elle trouver la force d’affronter tous ses malheurs avec humilité et force.
Les personnages sont remarquablement bien sentis, on les voit dans la première partie par le prisme de Violette et dans la seconde partie au travers de leur point de de vue sur le drame qui touche cette petite communauté.
Les décors sont des personnages à part entière, le pari de nous faire aimer un poste de garde-barrière et encore plus les cimetières n’était pas facile, elle le remporte haut la main.
Pour moi, le livre est en deux parties très, trop distinctes. La première est racontée selon le point de vue de Violette et elle nous emmène où elle veut, on a envie de la suivre les yeux fermés. J’ai eu l’impression que la seconde a été écrite après avec une période peut être importante entre les deux. On a le point de vue des protagonistes et j’ai moins apprécié, je n’arrivais pas à avancer dans le récit alors que c’est dans cette partie que l’on a la clé de l’histoire. Du coup, je suis passé de Coup de cœur à Très apprécié. Je recommande car l’histoire est touchante et le style m’a beaucoup plu. J’aime beaucoup la poésie, la nostalgie et à la fois l’espoir et la force intérieure qui sortent de sa plume.

Citations :
Si je mets tout ce que j'ai surligné, je crois qu'il y a 70% du livre. Alors j'espère que cette toute petite sélection vous donnera envie de la lire :

"Mort-née. Enfant sans vie et sans nom de famille. La sage-femme devait me trouver un prénom vite fait pour remplir les cases, elle a choisi Violette. J'imagine que je l'étais de la tête aux pieds."

"Apprendre à lire c’est comme apprendre à nager. Une fois que les mouvements de la brasse sont acquis, que la peur de se noyer est passée, traverser une piscine ou un océan revient au même. C’est juste une question de souffle et d’entraînement."
"Dans le roman de la veille, elle avait lu qu'un fil invisible relie ceux qui sont destinés à se rencontrer, que ce fil peut s'emmêler, mais jamais se briser."

"Ma grand-mère m'a appris très tôt comment cueillir les étoiles : la nuit il suffit de poser une bassine d'eau au milieu de la cour pour les avoir à ses pieds."

"J'adore rire de la mort, me moquer d'elle. C'est ma façon de l'écraser. Comme ça, elle fait moins son importante. En me jouant d'elle, je laisse la vie prendre le dessus, prendre le pouvoir."
"C'est toujours comme ça avec la mort. Plus elle est ancienne, moins elle a de prise sur les vivants. Le temps dézingue la vie. Le temps dézingue la mort."
"La mort d’une mère est le premier chagrin que l’on vit sans elle."

"Quelque chose en moi refusait de fermer les yeux, un trop-plein de bonheur, j'avais la jauge à sentiments qui débordait."
"Je ferme les yeux. Et je savoure. Une seule gorgée suffit à égayer ma soirée. Deux dés à coudre parce que j'aime l'ivresse mais pas l'alcool."

Merci pour cet avis!
Je trouve le titre tellement joli!

Merci Arcanne pour ta critique 

Aracane pour cet excellent avis, roman qui m'a été conseillé par la bibliothécaire d.e mon quartier et beaucoup apprécié

Ça faisait quelques temps que j'avais ce livre dans ma liseuse et quelques temps que j'avais très envie de le lire, mais comme on dit je faisais "durer le plaisir".
Et j'ai bien fait car que d'émotions.

Deux parties pour ce roman, une première tout en douceur, en poésie, en beauté, en couleur. On découvre petit à petit la vie de Violette et quelle vie !
Une deuxième partie tout en explication, petit à petit tout se met en place, on apprend et on comprend mieux la vie des personnages.

Des citations à chaque début de chapitre mais aussi tout au long du livre citations de chansons, de poème, de proverbes etc.

Bref du bonheur condensé dans ce roman, un vrai coup de coeur .

Merci Jeetca pour ta critique   

un roman très dense avec des allures de polar parfois, l'envie de comprendre et des indices au compte-gouttes ...
Beaucoup d'émotions aussi
et l'envie de voyager pour retrouver les ambiances

Mon avis

« Mais comme je n’ai jamais eu le goût du malheur, j’ai décidé que ça ne durerait pas. »*

Comme indiqué dans le titre que j’ai choisi pour cette chronique, ce roman est porté par l’optimisme. Pas celui, béat, qui prétend que tout est pour le mieux dans le monde (alors qu’on sait bien qu’il n’en est rien). Non, celui qui offre sur chaque événement difficile, douloureux, la possibilité de puiser au fond de soi, avec ou sans l’aide des autres, la force d’avancer, de continuer. C’est être optimiste que de se donner une chance de s’en sortir au lieu de baisser les bras et en ça, Violette, le personnage principal de ce livre, nous donne une sacrée leçon. Qui plus est, alors qu’elle est garde-cimetière, elle nous distille une leçon de vie !

Pourtant, elle a mal commencé son existence dès le début, et elle a tout fait pour s’en sortir. La vie, ce n’est pas qu’une question de choix, c’est aussi des rencontres, des personnes avec qui on arrive à communiquer, à se parler en se touchant des yeux, et d’autres avec qui, dès le départ, il y a maldonne parce les mots, les actes, les gestes sont interprétés et qu’après il est trop tard….

Dans un récit tendre, doux, bouleversant, Valérie Perrin, avec une écriture infiniment délicate, à points comptés, nous raconte Violette mais aussi tous les autres. Ceux que son héroïne a côtoyés, ceux dont elle a entendu parler. Chaque chapitre est précédé d’une citation. Dans certains, Violette s’exprime à la première personne, dans d’autres, on découvre des faits, un journal intime, des dialogues, qui nous éclairent sur le reste.

J’ai eu un coup de cœur pour Violette. Battante, bienveillante, attachante, à l’écoute, prête à donner toujours sans calculer. Elle est « présence » dans ce recueil, elle l’habite et elle devient très vite quelqu’un qu’on n’a pas envie de quitter, quelqu’un qu’on veut connaître encore plus. Et c’est ce que nous permet l’auteur. A petites touches, comme sur un tableau issu du pointillisme, elle construit le portrait d’une femme tout à la fois simple et surprenante à qui on ne souhaite qu’une chose : d’être heureuse ici et maintenant.

Page 11

Mon ressenti

Un énorme coup de cœur pour ce magnifique et second opus de cette autrice : c’est avec beaucoup d’émotions que j’ai suivi et accompagné Violette sur son chemin de vie. Quel parcours, quelle humanité, quelle leçon de vie. Un cimetière n’est pas un lieu qui vend du rêve ni de l’espoir loin s’en faut et pourtant, du haut de son 1,60 m Violette va distribuer espoir, renaissance, bonheur, convivialité et reconnaissance à tous ceux qui passeront sa porte qu’il soit mort ou vivant.

C’est une ode à la vie, du bonheur distribué et qui rend hommage aux personnes qui tentent d’apaiser la douleur d’autrui en donnant un autre sens. Un hommage à toutes ces personnes qui par petites touches font que de petits bonheurs sont possibles même dans les terres arides et rendent le sourire à ceux qui l’ont perdu.

A consommer sans modération, un véritable coup de cœur pour moi, livre que je relirai certainement.

Depuis que j'ai posé ce livre Violette m'habite, je pense à elle comme à une amie très chère en espérant qu'elle a trouvé enfin la quiétude d'un bonheur simple.
Sacrée petite bonne femme qui revient lentement à la vie, on la suit sur son chemin de vie, plutôt rocailleux le chemin...
La première partie m'a rendu infiniment triste, la deuxième partie me donne l'explication , comme un polar, je n'avais pas trouvé.
C'est le deuxième livre que je lis de cette auteure que j'apprécie avec tout de même une préférence pour le premier.
Triste mais pas déçue j'ai très apprécié.

du bonheur et de l'espoir en pages...

Que c'est beau et émouvant, on suit Violette gardienne d'un cimetière, qui prends soin aussi bien des disparus que des vivants, par des mots, des petites attentions, sa porte est tout le temps ouverte.
Et pourtant la vie n'a pas été tendre avec elle, mais elle a su affronté ses peines pour les transformer en don de soi. Grace, à Sasha qui lui a redonné gout à la vie, à écouter la nature, à la respecter pour qu'elle donne de beaux fruits et légumes.
Et en même temps on suit l’enquête que mène Philippe son mari volage, lors de ses virées en moto et les pièces du puzzle ce mettent en place petit à petit.
On souhaite qu'enfin Violette trouve le bonheur, un bonheur à portée de main.

Gros coup de cœur pour ce livre.

Lu dans le cadre du challenge Partage Lecture 2020/2010

Un coup de coeur pour moi aussi.

Agréable à lire, joli, pas si simple qu'on pourrait le croire au début, ce roman réserve bien des surprises et des chocs au lecteur. Il m'a bercée comme une douce musique, agrémentée du parfum des fleurs coupées. C'est à la fois doux et poétique, violent et surprenant.

J'ai aimé Violette, sa douceur et sa force. J'ai aimé tous les personnages, en fait... même Philippe, finalement. Seuls ses parents restent détestables de bout en bout.

Une très belle découverte et l'envie de lire l'autre roman de Valérie Perrin. Je le recommande. D'ailleurs, ma collègue a commencé à le lire hier

Merci Pistou, cela m'encourage à poursuivre ma lecture de ce livre car pour l'instant il ne se passe pas grand chose....mais je vais persévérer

oui Fleurianne, persévère ! J'espère que tu aimeras

j'ai adoré ce livre. C'est une vrai leçon de vie, une philosophie de la vie qui nous permet de réfléchir
sur le sens de la vie. C'est une histoire simple mais tellement bouleversante.

J'ai voté. Très apprécié.

J’ai tout de suite aimé Violette. Sans doute en partie grâce à sa venue au monde si triste, ranimée parce qu’oubliée sur un radiateur. L’auteur nous a épargné tous les drames liés à l’enfance et à l’adolescence dans des foyers. Elle a su se construire sans trop de dégâts.
Elle a rencontré l’amour, celui qui envoute, vole puis brise, mais elle rebondit. L’homme lui a donné une merveille, il lui a fait ce magnifique cadeau qu’est la maternité.

J’ai trouvé que Valérie Perrin abordait avec délicatesse un sujet douloureux. La mort qui semble être la pire de toute, celle d’un enfant qui meurt avant ses parents.

Le roman n’est ni triste, ni larmoyant. Un cimetière n’est pas un lieu commun, j’ai aimé accompagner ma grand-mère voir sa petite fille, cette tombe qui au printemps se couvrait de muguet. J’ai gardé longtemps se plaisir de déambuler dans les allées des cimetières, lisant les épitaphes, triste d’y voir des gens qui n’ont jamais vieilli…

Les lectures de Joëlle.