[Favier, Emmanuelle] Le courage qu'il faut aux rivières
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[Favier, Emmanuelle] Le courage qu'il faut aux rivières
Edition : Albin Michel
Nombre de pages : 224
Quatrième de couverture :
Elles ont fait le serment de renoncer à leur condition de femme. En contrepartie, elles ont acquis les droits que la tradition réserve depuis toujours aux hommes : travailler, posséder, décider. Manushe est l’une de ces « vierges jurées » : dans le village des Balkans où elle vit, elle est respectée par toute la communauté. Mais l’arrivée d’Adrian, un être au passé énigmatique et au regard fascinant, va brutalement la rappeler à sa féminité.
Un premier roman sur la construction culturelle des êtres et l’oppression des communautés traditionnelles envers les femmes. Un questionnement sur la liberté des désirs et des comportements. Baignant dans un climat aussi concret que poétique, ce premier roman envoûtant et singulier d’Emmanuelle Favier a la force du mythe et l’impalpable ambiguïté du réel.
Mon avis :
La première partie du roman m'a beaucoup plu, j'étais totalement hapée par Manushe et son mode de vie. C'est délicat, la plume est belle, les mots sont parfois durs mais avec une certaine pudeur. L'arrivée du mystérieux Adrian va chambouler l'équilibre dans lequel Manushe vivait. Le mode de fonctionnement de ce genre de communautés est très étonnante, un peu révoltante aussi mais d'une certaine façon, au moins, pour ces femmes il existe un moyen d'échapper au rôle d'épouse docile, au mari imposé sans être des parias.
Toutefois, la seconde partie du roman, consacrée davantage à Adrian et son passé m'a moins captivée. On découvre avec stupeur les événements qui ont marqués sa vie, ses errances, ses découvertes... mais je suis restée en retrait.
Malgré la beauté et l’intelligence de l'écriture (parfois un peu lourde pour moi, ça manque de fluidité), je ne me suis pas réellement attachée à Adrian , trop chamboulée par les événements précédents, qui ne sont pas assez explorés. J'aurais aimé que le récit s'attarde davantage sur ce mode de vie étonnant, sur les conséquences et les coutumes et non sur des événements assez prévisibles.
Ce roman est une découverte pour moi car j'ignorais tout de ces femmes, « vierges jurées » qui effacent le féminin en elle pour devenir autant que possible, un homme. J'ai réalisé que bien souvent ce choix n'est motivé que par l'envie de liberté, c'est triste de constater encore une fois que partout dans le monde, à un moment ou à un autre, être femme s'avère tellement difficile. Cela me révolte, m'indigne et je me rends compte également combien j'ai de la chance d'être née en France dans les années 90 car, grâce au combat, à la force et à l'immense courage de nombreuses femmes à travers le monde, il existe aujourd'hui des endroits où être une femme n'est pas... problématique.
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Pandora- Grand expert du forum
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Re: [Favier, Emmanuelle] Le courage qu'il faut aux rivières
Manushe est une « vierge jurée ». Elle a renoncé à sa condition de femme, seule opportunité, dans ce village d’Albanie, pour pouvoir refuser la demande en mariage d’un homme. Elle se comporte comme un homme, en a les mêmes droits, et coule donc des jours paisibles. L’arrivée d’Adrian, mystérieux jeune homme, va perturber son quotidien…
Le Courage qu’il faut aux rivières est le premier roman d’Emmanuelle Favier, suivra bientôt une biographie romancée de Virginia Wolf. Elle aborde ici un thème très particulier, très peu connu et malheureusement encore en vigueur dans certaines régions d’Albanie.
Ce récit est remarquable par l’ambiance qui y règne, et la façon dont sont décrits les personnages, et les lieux. Les personnages sont très attachant(e)s, suffisamment courageux(ses) pour ne pas lutter contre l’inévitable. Il est important ici de respecter le féminin, car c’est avant tout un roman qui parle de femmes.
Très beau premier roman, beaucoup apprécié, Manushe restera longtemps dans ma mémoire.
Extraits :
" Être femme est une infirmité naturelle
Dont tout le monde s'accommode.
Être homme est une illusion et une violence
Que tout justifie et privilégie.
Être est tout simplement un défi ."
Tahar Ben Jelloun (L’Enfant de sable)
Le Courage qu’il faut aux rivières est le premier roman d’Emmanuelle Favier, suivra bientôt une biographie romancée de Virginia Wolf. Elle aborde ici un thème très particulier, très peu connu et malheureusement encore en vigueur dans certaines régions d’Albanie.
Ce récit est remarquable par l’ambiance qui y règne, et la façon dont sont décrits les personnages, et les lieux. Les personnages sont très attachant(e)s, suffisamment courageux(ses) pour ne pas lutter contre l’inévitable. Il est important ici de respecter le féminin, car c’est avant tout un roman qui parle de femmes.
Très beau premier roman, beaucoup apprécié, Manushe restera longtemps dans ma mémoire.
Extraits :
" Être femme est une infirmité naturelle
Dont tout le monde s'accommode.
Être homme est une illusion et une violence
Que tout justifie et privilégie.
Être est tout simplement un défi ."
Tahar Ben Jelloun (L’Enfant de sable)
lili78- Grand sage du forum
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