[Joffo, Joseph] Simon et l'enfant
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Votre avis sur ce roman :
[Joffo, Joseph] Simon et l'enfant
Simon et l’enfant
Joseph Joffo
Le Livre de Poche
209 pages
ISBN : 978-2-253-03933-4
Résumé de quatrième page :
Paris, 1942. Franck, dix ans, vit à Montmartre avec sa mère, qu’il adore, et Simon, qu’il déteste.
Simon qui n’est pas son père, Simon qui, croit-il, lui vole l’affection de sa mère. Simon qui se cache parce qu’il est juif.
Mais le destin va les contraindre à faire alliance. Et des champs de courses de Paris aux maquis de Savoie, d’un orphelinat au camp de Drancy, ils devront affronter, ensemble, une série d’aventures toujours pittoresques, parfois tragiques.
Entre Simon et l’enfant, entre l’adulte un peu voyou et le gamin trop vite grandi, vont naître d’abord une estime réciproque, puis une amitié plus forte que la guerre…
Dans ce roman émouvant et malicieux, frais et enjoué, on retrouve toute la verve et la sincérité qui firent le succès d’Un sac de billes.
Mon avis :
Ce roman assez court couvre une période d’un peu plus de deux ans : il s’ouvre au plus noir de l’Occupation, à Paris, en mai 1942. Pourtant, du côté de Franck Germain, garçonnet enjoué et débrouillard, les peines de chaque jour restent assez vivables. Il s’agit somme toute de se tirer des bagarres d’école et de supporter son beau-père, Simon, qui vit avec sa mère, Mireille.
Nous voyons Franck rentrer chez lui et rêver de retrouver sa mère seule, sans Simon, et de pouvoir se laisser aller contre elle, sans se sentir contraint et surveillé, avec sa seule chienne Luma, qu’il a adoptée.
Ce Simon Fincelet, qui fut il y a quelque temps Simon Falkenstein, mais a changé de nom au début de la guerre, profitant de l’identité d’un camarade tué dans les tout premiers engagements, pour déserter, est un drôle de personnage, pas très recommandable. Il vit d’expédients, a souvent faim, et ne se décourage pas. Il a ses moments sombres aussi : il a vu ses parents embarqués dans la grande rafle du Vel d’Hiv’, eux qui croyaient être en sécurité, qui avaient confiance en la France.
Simon, qui joue les bonimenteurs pour soutirer des billets aux habitués de Longchamp, mais qui doit se garder des contrôles d’identité…
On l’aura compris, Franck se passerait bien de lui. Toutefois, il ne comprend pas qu’on en ait autant après les Juifs, pour lui, les Juifs sont des personnes comme les autres.
C’est la guerre, mais il fait beau, et on est bien à Paris, et en famille. On ne sait pas encore comme on est heureux. Pourtant, le bonheur a une fin, et les épreuves rattrapent les personnages, bien trop vite. Franck et Simon s’éloignent puis se retrouvent, et entament une partie de cache-cache avec les autorités, découvrent la résistance, cherchent à se faire oublier… En toile de fond, du début à la fin, le camp de Drancy forme une masse sombre et menaçante.
J’ai apprécié ce roman, grâce à des personnages truculents, gouailleurs, un peu voyous et sympathiques, bien campés. Nous traversons avec les personnages quelques moments d’anthologie, scènes qui ressortent particulièrement, drôles ou tristes. On s’attache à l’histoire de Simon et de Franck, ainsi qu’à Luma, la petite chienne bien sympathique et gaffeuse.
J’aurais deux bémols : d’une part, une voix narrative un peu incertaine, des remarques du narrateur omniscient qui tombent d’on ne sait trop où, voire même des parenthèses anticipatrices sur les camps de la mort, dont on ne pouvait encore avoir connaissance.
C’est toutefois un roman vraiment agréable à lire, bien écrit, et suffisamment varié, en lieux et en situations, pour donner un bon aperçu de la France de 42 à 44, et des différents choix qui se posaient alors aux Français.
Je noterais 4/5.
Un extrait :
« Oui, et nous voilà bien : un éclopé et un enfant fugueur qui ne veut plus retourner à l’école. Ce n’est pas sérieux.
- Non, dit Franck.
Simon soupire. Il pose la serviette humide sur son front, dévisage l’enfant.
Silence. Puis :
- Petit gibbon… C’est vrai que tu ressembles à ta mère... »
Il sourit. Franck le regarde à son tour et lui rend son sourire.
« A la vie à la mort, dit-il. D’accord ? Sinon, la Gestapo.
- Ne me fais pas rire, répond Simon. Ca me fait mal. » (page 134)
Lu dans le cadre des Lectures communes, de mars-avril 2020.
Joseph Joffo
Le Livre de Poche
209 pages
ISBN : 978-2-253-03933-4
Résumé de quatrième page :
Paris, 1942. Franck, dix ans, vit à Montmartre avec sa mère, qu’il adore, et Simon, qu’il déteste.
Simon qui n’est pas son père, Simon qui, croit-il, lui vole l’affection de sa mère. Simon qui se cache parce qu’il est juif.
Mais le destin va les contraindre à faire alliance. Et des champs de courses de Paris aux maquis de Savoie, d’un orphelinat au camp de Drancy, ils devront affronter, ensemble, une série d’aventures toujours pittoresques, parfois tragiques.
Entre Simon et l’enfant, entre l’adulte un peu voyou et le gamin trop vite grandi, vont naître d’abord une estime réciproque, puis une amitié plus forte que la guerre…
Dans ce roman émouvant et malicieux, frais et enjoué, on retrouve toute la verve et la sincérité qui firent le succès d’Un sac de billes.
Mon avis :
Ce roman assez court couvre une période d’un peu plus de deux ans : il s’ouvre au plus noir de l’Occupation, à Paris, en mai 1942. Pourtant, du côté de Franck Germain, garçonnet enjoué et débrouillard, les peines de chaque jour restent assez vivables. Il s’agit somme toute de se tirer des bagarres d’école et de supporter son beau-père, Simon, qui vit avec sa mère, Mireille.
Nous voyons Franck rentrer chez lui et rêver de retrouver sa mère seule, sans Simon, et de pouvoir se laisser aller contre elle, sans se sentir contraint et surveillé, avec sa seule chienne Luma, qu’il a adoptée.
Ce Simon Fincelet, qui fut il y a quelque temps Simon Falkenstein, mais a changé de nom au début de la guerre, profitant de l’identité d’un camarade tué dans les tout premiers engagements, pour déserter, est un drôle de personnage, pas très recommandable. Il vit d’expédients, a souvent faim, et ne se décourage pas. Il a ses moments sombres aussi : il a vu ses parents embarqués dans la grande rafle du Vel d’Hiv’, eux qui croyaient être en sécurité, qui avaient confiance en la France.
Simon, qui joue les bonimenteurs pour soutirer des billets aux habitués de Longchamp, mais qui doit se garder des contrôles d’identité…
On l’aura compris, Franck se passerait bien de lui. Toutefois, il ne comprend pas qu’on en ait autant après les Juifs, pour lui, les Juifs sont des personnes comme les autres.
C’est la guerre, mais il fait beau, et on est bien à Paris, et en famille. On ne sait pas encore comme on est heureux. Pourtant, le bonheur a une fin, et les épreuves rattrapent les personnages, bien trop vite. Franck et Simon s’éloignent puis se retrouvent, et entament une partie de cache-cache avec les autorités, découvrent la résistance, cherchent à se faire oublier… En toile de fond, du début à la fin, le camp de Drancy forme une masse sombre et menaçante.
J’ai apprécié ce roman, grâce à des personnages truculents, gouailleurs, un peu voyous et sympathiques, bien campés. Nous traversons avec les personnages quelques moments d’anthologie, scènes qui ressortent particulièrement, drôles ou tristes. On s’attache à l’histoire de Simon et de Franck, ainsi qu’à Luma, la petite chienne bien sympathique et gaffeuse.
J’aurais deux bémols : d’une part, une voix narrative un peu incertaine, des remarques du narrateur omniscient qui tombent d’on ne sait trop où, voire même des parenthèses anticipatrices sur les camps de la mort, dont on ne pouvait encore avoir connaissance.
C’est toutefois un roman vraiment agréable à lire, bien écrit, et suffisamment varié, en lieux et en situations, pour donner un bon aperçu de la France de 42 à 44, et des différents choix qui se posaient alors aux Français.
Je noterais 4/5.
Un extrait :
« Oui, et nous voilà bien : un éclopé et un enfant fugueur qui ne veut plus retourner à l’école. Ce n’est pas sérieux.
- Non, dit Franck.
Simon soupire. Il pose la serviette humide sur son front, dévisage l’enfant.
Silence. Puis :
- Petit gibbon… C’est vrai que tu ressembles à ta mère... »
Il sourit. Franck le regarde à son tour et lui rend son sourire.
« A la vie à la mort, dit-il. D’accord ? Sinon, la Gestapo.
- Ne me fais pas rire, répond Simon. Ca me fait mal. » (page 134)
Lu dans le cadre des Lectures communes, de mars-avril 2020.
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