[Supervielle, Jules] L'Enfant de la haute mer
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[Supervielle, Jules] L'Enfant de la haute mer
L'Enfant de la haute mer
Jules Supervielle
151 pages
folio
ISBN : 2-07-036252-3
Résumé de couverture :
Comment s'était formée cette rue flottante ? quels marins, avec l'aide de quels architectes, l'avaient construite dans le haut Atlantique à la surface de la mer, au-dessus d'un gouffre de six mille mètres ? Cette longue rue aux maisons de briques rouges si décolorées qu'elles prenaient une teinte gris-de-France, ces toits d'ardoise, de tuile, ces humbles boutiques immuables ? et ce clocher très ajouré ? Et ceci qui ne contenait que de l'eau marine et voulait sans doute être un jardin clos de murs, parmi de tessons de bouteilles, par-dessus lesquels sautait parfois un poisson ?
Mon avis :
J'avoue avoir été surprise par le format : je pensais que L'Enfant de la haute mer était un récit - or, il s'agit de 8 contes différents. Je ne pense pas détailler chaque conte, mais l'effet d'ensemble est à la fois varié, avec des univers et personnages très différents, tout en gardant un ton uni, poétique et légèrement fantastique, voire même surréaliste.
De la cité engloutie dans "L'Enfant de la haute mer", à la ville sous l'océan qui accueille les noyés dans "L'Inconnue de la Seine", nous nous promenons par la crèche de Jésus dans "Le Boeuf et l'Âne de la crèche", le royaume des Ombres dans "les Boiteux du ciel", une cité indienne dans "Rani", la maison bourgeoise d'une famille tranquille dans "la jeune fille à la voix de violon", les champs de courses d'Auteuil, avec Rufus l'homme-cheval, et un rancho dans les plaines d'Amérique latine, dans "la piste et la mare".
Nous voyageons, et ces univers ouverts le temps d'un conte précisément ciselé se déroulent entre rêve et réalité, imagination et trivialité, superbe et bassesse ; l'atmosphère est comme hors du temps, philosophique et métaphysique, non sans quelques touches délicates d'humour. Il s'y pose la question de la mort, de l'éternité, de la perception de l'existence. Il se dégage également une douce mélancolie de leurs intrigues, ce sont des personnages qui, souvent, n'ont pas eu de chance, ou ont été trompés, égarés, ou encore sont différents et plus ou moins rejetés...
Tous ces contes m'ont plu, et je les ai lus avec plaisir, j'ai préféré "Le boeuf et l'âne de la crèche", qui donne un point de vue original sur la naissance de Jésus, en une langue très poétique. L'ensemble me fait penser à ces crèches en terre d'Amérique latine, naïves et colorées, pleines de vie.
Un extrait :
"Enhardi, le boeuf se plaça tout près de Jésus qui, pour le mettre tout à fait à l'aise, lui saisit le museau des deux mains. Le boeuf retenait son souffle, inutile maintenant. Jésus souriait. La joie du boeuf était muette. Elle avait pris la forme même de son corps et l'emplissait jusqu'à la pointe des cornes.
L'enfant regardait l'âne et le boeuf tour à tour, l'âne, un peu trop sûr de lui, et le boeuf qui se sentait d'une opacité extraordinaire auprès de ce visage délicatement éclairé de l'intérieur, comme si à travers de légers rideaux on eût vu passer une lampe d'une pièce à l'autre, dans une très petite et lointaine demeure." Le Boeuf et l'âne de la crèche, page 39.
Jules Supervielle
151 pages
folio
ISBN : 2-07-036252-3
Résumé de couverture :
Comment s'était formée cette rue flottante ? quels marins, avec l'aide de quels architectes, l'avaient construite dans le haut Atlantique à la surface de la mer, au-dessus d'un gouffre de six mille mètres ? Cette longue rue aux maisons de briques rouges si décolorées qu'elles prenaient une teinte gris-de-France, ces toits d'ardoise, de tuile, ces humbles boutiques immuables ? et ce clocher très ajouré ? Et ceci qui ne contenait que de l'eau marine et voulait sans doute être un jardin clos de murs, parmi de tessons de bouteilles, par-dessus lesquels sautait parfois un poisson ?
Mon avis :
J'avoue avoir été surprise par le format : je pensais que L'Enfant de la haute mer était un récit - or, il s'agit de 8 contes différents. Je ne pense pas détailler chaque conte, mais l'effet d'ensemble est à la fois varié, avec des univers et personnages très différents, tout en gardant un ton uni, poétique et légèrement fantastique, voire même surréaliste.
De la cité engloutie dans "L'Enfant de la haute mer", à la ville sous l'océan qui accueille les noyés dans "L'Inconnue de la Seine", nous nous promenons par la crèche de Jésus dans "Le Boeuf et l'Âne de la crèche", le royaume des Ombres dans "les Boiteux du ciel", une cité indienne dans "Rani", la maison bourgeoise d'une famille tranquille dans "la jeune fille à la voix de violon", les champs de courses d'Auteuil, avec Rufus l'homme-cheval, et un rancho dans les plaines d'Amérique latine, dans "la piste et la mare".
Nous voyageons, et ces univers ouverts le temps d'un conte précisément ciselé se déroulent entre rêve et réalité, imagination et trivialité, superbe et bassesse ; l'atmosphère est comme hors du temps, philosophique et métaphysique, non sans quelques touches délicates d'humour. Il s'y pose la question de la mort, de l'éternité, de la perception de l'existence. Il se dégage également une douce mélancolie de leurs intrigues, ce sont des personnages qui, souvent, n'ont pas eu de chance, ou ont été trompés, égarés, ou encore sont différents et plus ou moins rejetés...
Tous ces contes m'ont plu, et je les ai lus avec plaisir, j'ai préféré "Le boeuf et l'âne de la crèche", qui donne un point de vue original sur la naissance de Jésus, en une langue très poétique. L'ensemble me fait penser à ces crèches en terre d'Amérique latine, naïves et colorées, pleines de vie.
Un extrait :
"Enhardi, le boeuf se plaça tout près de Jésus qui, pour le mettre tout à fait à l'aise, lui saisit le museau des deux mains. Le boeuf retenait son souffle, inutile maintenant. Jésus souriait. La joie du boeuf était muette. Elle avait pris la forme même de son corps et l'emplissait jusqu'à la pointe des cornes.
L'enfant regardait l'âne et le boeuf tour à tour, l'âne, un peu trop sûr de lui, et le boeuf qui se sentait d'une opacité extraordinaire auprès de ce visage délicatement éclairé de l'intérieur, comme si à travers de légers rideaux on eût vu passer une lampe d'une pièce à l'autre, dans une très petite et lointaine demeure." Le Boeuf et l'âne de la crèche, page 39.
elea2020- Grand sage du forum
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