[Brecht, Bertolt] La Vie de Galilée
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La Vie de Galilée
[Brecht, Bertolt] La Vie de Galilée
LA VIE DE GALILEE Bertolt Brecht
éd. Arche
Aperçu :
Mon avis :
éd. Arche
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On avait toujours dit que les astres étaient fixés sur une voûte de cristal pour qu'ils ne puissent pas tomber. Maintenant nous avons pris courage et nous les laissons en suspens dans l'espace, sans soutien, et ils gagnent le large comme nos bateaux, sans soutien, au grand large. Et la terre roule joyeusement autour du soleil, et les poissonnières, les marchands, les princes, les cardinaux et même le pape roulent avec elle.
Mon avis :
Pas besoin de connaitre l'histoire pour apprécier de passer ces quelques pages en compagnie de ce personnage.
Cette pièce est certes une dénonciation (je dis ça pour tous ceux qui veulent y voir un théâtre moraliste) de l'obscurantisme, des extrêmismes religieux, ici par l'Inquisition, c'est aussi une défense de l'homme avec ses faiblesses. On peut être un génie tel que Galilée et avoir peur de souffrir. On peut courber l'échine devant le pouvoir et rester libre.
Galilée , ici, n'est pas déifié. Bien au contraire, on se retrouve à un homme sûr de lui, de ses connaissances, ayant une foi absolue en la science, visionnaire et pourtant un éducateur bien dans son siècle, faisant peu de cas du bonheur de sa fille. Il n'en reste pas moins éminemment sympathique. Il m'a rappelé Voltaire que j'affectionne particulièrement et qui n'est pas non plus une figure emblématique de la perfection humaine mais tous deux sont brillants, talentueux et sympathiquement imparfaits !
Quant au théâtre de Brecht, ma foi, mes anciens profs, s'ils ne sont pas morts, me reprocheraient sans doute de faire encore abstraction du communisme qui serait un trait dominant de ses oeuvres et je continuerais de les envoyer paître. Que ce soit avec Galilée ou avec Mère-courage, je lui trouve une belle dimension humaine .
Cette pièce est certes une dénonciation (je dis ça pour tous ceux qui veulent y voir un théâtre moraliste) de l'obscurantisme, des extrêmismes religieux, ici par l'Inquisition, c'est aussi une défense de l'homme avec ses faiblesses. On peut être un génie tel que Galilée et avoir peur de souffrir. On peut courber l'échine devant le pouvoir et rester libre.
Galilée , ici, n'est pas déifié. Bien au contraire, on se retrouve à un homme sûr de lui, de ses connaissances, ayant une foi absolue en la science, visionnaire et pourtant un éducateur bien dans son siècle, faisant peu de cas du bonheur de sa fille. Il n'en reste pas moins éminemment sympathique. Il m'a rappelé Voltaire que j'affectionne particulièrement et qui n'est pas non plus une figure emblématique de la perfection humaine mais tous deux sont brillants, talentueux et sympathiquement imparfaits !
Quant au théâtre de Brecht, ma foi, mes anciens profs, s'ils ne sont pas morts, me reprocheraient sans doute de faire encore abstraction du communisme qui serait un trait dominant de ses oeuvres et je continuerais de les envoyer paître. Que ce soit avec Galilée ou avec Mère-courage, je lui trouve une belle dimension humaine .
Invité- Invité
Re: [Brecht, Bertolt] La Vie de Galilée
Ouille... Brecht... Bonjour l'angoisse ! Je n'en ai que de mauvais souvenirs !
Je ne sais pas pourquoi durant mes années de collège et lycée il fallait toujours que nos profs de français nous ressortent Brecht. Et pourquoi Brecht ?
Pour la dimension politico-socialo-communiste de je ne sais pas quoi ! Et vas-y que j'te fais la leçon ! Et vas-y que j'te mouline des concepts bien pensants et moralisateurs sur comment appréhender l'autre, ce clone de soi-même...
Alors du coup voilà bien un auteur que je n'ai plus jamais cherché à considérer. Définitivement je l'ai classé dans le rayon des auteurs chiantissimes de ma bibliothèque intérieure.
Les 2 fois où ces chers profs ont décidé de nous sortir, c'était pour aller voir une pièce de Brecht. Bon d'un côté on était content de sortir du cadre scolaire, mais on n'a bien vite déchanté.
Durant l'une de ces pièces nous écoutions de la musique sur nos walkmans... nos baladeurs à piles, ça n'existait pas encore les Mp3.
Et durant l'autre, tout un poème !!! C'était le vrai souk !
Faut dire aussi que la prof de français s'était liguée avec la prof d'allemand alors non seulement on se devait d'endurer le théâtre de Brecht mais en plus en allemand !!!
Vous le croyez-vous ? Comment une troupe allemande a-t-elle eu l'idée de venir jouer en France ! Bon c'est sûr à part les pauvres péquenots d'élèves que nous étions il ne devait y avoir personne pour aller les voir jouer. Des fois on se demande vraiment ce qu'ils leur passent par la tête à ces profs. Comment espéraient-ils que nous y comprissions quoi que ce fut !!!
Durant toute la représentation ce fut un véritable bordel ! Personne n'écoutait les acteurs, ça rigolait et ça parlait dans tous les sens. A un moment un élève a même gonflé une capote... qu'on se passait d'un bout à l'autre de la salle en se la renvoyant. C'était monstreux à tel point que les acteurs, que personne n'écoutait - à part peut-être la prof d'allemand et celle de français qui devaient amérement regretter d'avoir emmené dans ce lieu de culture la bande de boeufs infâme que nous étions -, à tel point donc que les acteurs ont carrément interrompu la représentation pour nous faire la morale dans un français impeccable avec tout de même une forte pointe d'accent germanique ! Les cons, ils parlaient français ! Ils auraient mieux fait de nous réciter Brecht en français alors...
Quand j'y repense quand même je me dis que ce devait être un grand moment d'angoisse pour ces acteurs qui coûte que coûte ont résisté et ont terminé de jouer une pièce dont tout le monde se foutait !
Ca c'était notre punition... Jusqu'au bout... Jusqu'à son ultime dénouement nous avons dû subir le texte de Brecht en allemand ! Et même à la fin nous avons applaudi généreusement... non pas pour les féliciter de leur prestation mais parce que nous étions plus que soulagé que ce cauchemar finisse enfin !
Alors voilà l'image plus que négative que j'ai de Brecht. Je sais c'est complétement injuste car malgré tout je ne sais absolument rien de son oeuvre et j'en suis même, à tort sûrement, sacrément dégoûté !
Je ne sais pas pourquoi durant mes années de collège et lycée il fallait toujours que nos profs de français nous ressortent Brecht. Et pourquoi Brecht ?
Pour la dimension politico-socialo-communiste de je ne sais pas quoi ! Et vas-y que j'te fais la leçon ! Et vas-y que j'te mouline des concepts bien pensants et moralisateurs sur comment appréhender l'autre, ce clone de soi-même...
Alors du coup voilà bien un auteur que je n'ai plus jamais cherché à considérer. Définitivement je l'ai classé dans le rayon des auteurs chiantissimes de ma bibliothèque intérieure.
Les 2 fois où ces chers profs ont décidé de nous sortir, c'était pour aller voir une pièce de Brecht. Bon d'un côté on était content de sortir du cadre scolaire, mais on n'a bien vite déchanté.
Durant l'une de ces pièces nous écoutions de la musique sur nos walkmans... nos baladeurs à piles, ça n'existait pas encore les Mp3.
Et durant l'autre, tout un poème !!! C'était le vrai souk !
Faut dire aussi que la prof de français s'était liguée avec la prof d'allemand alors non seulement on se devait d'endurer le théâtre de Brecht mais en plus en allemand !!!
Vous le croyez-vous ? Comment une troupe allemande a-t-elle eu l'idée de venir jouer en France ! Bon c'est sûr à part les pauvres péquenots d'élèves que nous étions il ne devait y avoir personne pour aller les voir jouer. Des fois on se demande vraiment ce qu'ils leur passent par la tête à ces profs. Comment espéraient-ils que nous y comprissions quoi que ce fut !!!
Durant toute la représentation ce fut un véritable bordel ! Personne n'écoutait les acteurs, ça rigolait et ça parlait dans tous les sens. A un moment un élève a même gonflé une capote... qu'on se passait d'un bout à l'autre de la salle en se la renvoyant. C'était monstreux à tel point que les acteurs, que personne n'écoutait - à part peut-être la prof d'allemand et celle de français qui devaient amérement regretter d'avoir emmené dans ce lieu de culture la bande de boeufs infâme que nous étions -, à tel point donc que les acteurs ont carrément interrompu la représentation pour nous faire la morale dans un français impeccable avec tout de même une forte pointe d'accent germanique ! Les cons, ils parlaient français ! Ils auraient mieux fait de nous réciter Brecht en français alors...
Quand j'y repense quand même je me dis que ce devait être un grand moment d'angoisse pour ces acteurs qui coûte que coûte ont résisté et ont terminé de jouer une pièce dont tout le monde se foutait !
Ca c'était notre punition... Jusqu'au bout... Jusqu'à son ultime dénouement nous avons dû subir le texte de Brecht en allemand ! Et même à la fin nous avons applaudi généreusement... non pas pour les féliciter de leur prestation mais parce que nous étions plus que soulagé que ce cauchemar finisse enfin !
Alors voilà l'image plus que négative que j'ai de Brecht. Je sais c'est complétement injuste car malgré tout je ne sais absolument rien de son oeuvre et j'en suis même, à tort sûrement, sacrément dégoûté !
Invité- Invité
Re: [Brecht, Bertolt] La Vie de Galilée
Bah , rien d'étonnant à cela Ansault !
Brecht est souvent réduit à sa pensée politique, certains profs de français (et c'est fréquent -désolée pour ceux qui me liront) ont la fâcheuse tendance à tellement presser un texte comme un citron pour en sortir des théories fumeuses qu'il ne nous en reste qu'un goût amèrement acide... quand ils ne rabachent pas jusqu'à la nausée un trait considéré comme révélateur de la pensée de l'auteur...Et là, je ne parle pas du jeu des acteurs qui rendent un texte superbement simple aussi difficile à digérer qu'un plat de frites baignant dans l'huile ! ( j'ai déjà dû dire quelque part que j'aime lire le théâtre mais rarement le voir sur scène... )
En fait, Brecht est très accessible, surtout cette pièce et Galilée y est éminemment sympathique. Cela dit, rien ne te force à t'y plonger. Note que si tu dois essayer, lis ta pièce comme si Brecht était le tartempion du coin, sans pensée politique prononcée.
Brecht est souvent réduit à sa pensée politique, certains profs de français (et c'est fréquent -désolée pour ceux qui me liront) ont la fâcheuse tendance à tellement presser un texte comme un citron pour en sortir des théories fumeuses qu'il ne nous en reste qu'un goût amèrement acide... quand ils ne rabachent pas jusqu'à la nausée un trait considéré comme révélateur de la pensée de l'auteur...Et là, je ne parle pas du jeu des acteurs qui rendent un texte superbement simple aussi difficile à digérer qu'un plat de frites baignant dans l'huile ! ( j'ai déjà dû dire quelque part que j'aime lire le théâtre mais rarement le voir sur scène... )
En fait, Brecht est très accessible, surtout cette pièce et Galilée y est éminemment sympathique. Cela dit, rien ne te force à t'y plonger. Note que si tu dois essayer, lis ta pièce comme si Brecht était le tartempion du coin, sans pensée politique prononcée.
Invité- Invité
Re: [Brecht, Bertolt] La Vie de Galilée
Quel dommage, Ansault, que la catastrophe des "matinées scolaires" mal préparées t'aient à jamais dégoûté de Brecht.... Le vieux prof de français que je suis est horrifié par ce que tu décris: j'ai passé vingt ans à faire découvrir le théâtre à des jeunes de l'enseignement professionnel industriel, et oui! mais jamais je n'aurais toléré ça, d'ailleurs je n'ai jamais vécu une telle situation, mes classes savaient exactement ce qui les attendait, et les dégoûtés du théâtre, ce que j'accepte et comprends, avaient simplement le droit de dormir, par respect pour les autres spectateurs et le travail des comédiens. Je me souviens d'une pièce particulièrement nulle et mal jouée, dont je tairais le nom, ça existe comme au cinéma! on s'est défoulé ensuite par un débat sans pitié avec le metteur en scène, puis par l'écriture d'une critique pour le journal du lycée...qui est passée dans les pages locales de la presse!!!
Pour en revenir à Brecht, j'ai vu "la vie de Galilée" au théâtre du Nord, j'ai bien aimé,et pas mal d'autres pièces au Festival d'Avignon: si Brecht se résumait à ses options communistes, il n'intéresserait plus que les historiens aujourd'hui, il y a donc autre chose qui nous touche: l'écriture, le mélange des genres (comique, absurde, tragique...), un vrai théâtre, la critique sociale certes, mais surtout la grande sensibilité et l'humanité des personnages, souvent très attachants: Galilée n'est pas "un dieu" c'est vrai, il hésite, il est loin d'être parfait, il est comme nous, comme aussi "la Mère courage" ou les antihéros de "l'opéra de quat' sous".
Je rejoins donc tout à fait la critique de Caesonia!
Pour en revenir à Brecht, j'ai vu "la vie de Galilée" au théâtre du Nord, j'ai bien aimé,et pas mal d'autres pièces au Festival d'Avignon: si Brecht se résumait à ses options communistes, il n'intéresserait plus que les historiens aujourd'hui, il y a donc autre chose qui nous touche: l'écriture, le mélange des genres (comique, absurde, tragique...), un vrai théâtre, la critique sociale certes, mais surtout la grande sensibilité et l'humanité des personnages, souvent très attachants: Galilée n'est pas "un dieu" c'est vrai, il hésite, il est loin d'être parfait, il est comme nous, comme aussi "la Mère courage" ou les antihéros de "l'opéra de quat' sous".
Je rejoins donc tout à fait la critique de Caesonia!
Invité- Invité
La vie de Galilée de Brecht par la compagnie du Grand Soir ; enfin l'hommage à l'oeuvre !
Oui c'est vrai que Brecht au théâtre c'est vraiment chiant, du moins souvent ; et pourtant je suis attiré par cet auteur, sa lecture est fascinante ; j'ai été subjugué par la vie de Galilée ; alors je vais souvent voir des pièces de lui au théâtre ; je n'ai jamais été très emballé. Et puis surprise : cet été j'étais par hasard au festival d'Avignon et je suis tombé sur une affiche très étonnante de la vie de Galilée par la compagnie du Grand Soir. J'ai vérifié la durée : 1h30, alors j'ai réservé. Quel spectacle : il y a une scène où j'ai failli mourir de rire ! Il y a du chant, de la danse, les comédiens sont à fond, on permute les rôles, c'est clair et puis enfin c'est très politique. A chaque fois que je vais au théâtre je regarde ma montre : là pas une seule fois ! Enfin du théâtre qui rend hommage à Brecht. Je me rappelle même qu'il y avait des enfants dans la salle ( 13 ans environ) ; ils avaient à la sortie les yeux plein d'étoiles, comme Galilée !
Invité- Invité
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