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[Lagarce, Jean-Luc] Juste la fin du monde

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Message par elea2020 Lun 8 Aoû 2022 - 16:40

Juste la fin du monde
Jean-Luc Lagarce
"Étonnants Classiques" Flammarion
126 pages
Première publication 1999
ISBN : 978-2-0815-1844-5

[Lagarce, Jean-Luc] Juste la fin du monde Juste_10

Résumé de couverture :
Après une longue absence, Louis décide de rendre visite à sa famille, et d'annoncer aux siens sa mort prochaine. Sa mère, sa petite sœur, son frère et sa belle-sœur sont réunis pour sa venue. Mais les retrouvailles ne se font pas sans heurt : au fil de la conversation, les reproches affleurent, d'anciennes blessures se rouvrent ; à chaque instant, le conflit menace le fragile édifice familial.
Toujours à la recherche du mot le plus juste, le langage pudique de Lagarce traduit notre difficulté à communiquer. Sa simplicité poétique confère à ce dimanche en famille la force d'un mythe moderne, et élève Juste la fin du monde au rang de classique.

Mon avis:
Pour être honnête, alors que j'attendais beaucoup de la lecture de cette pièce - présentée à l'oral du Bac de Français par ma fille Alice comme œuvre préférée sur l'année - j'ai eu du mal à entrer dedans et à l'apprécier. Mais enfin ? Qu'a donc ma fille dans le cœur ou les neurones que je n'aurais pas ? Elle a eu d'abord et avant tout le privilège de voir la pièce jouée au théâtre de notre ville, avec rencontre avec la troupe, et bien sûr de l'étudier et de recevoir des clés de compréhension. Frustrée, j'ai relu la pièce, arrivée à la moitié, à la recherche de citations, et là... Je l'ai de ce fait mieux abordée ; j'ai surtout réussi à dépasser ma répulsion instinctive devant ce langage fait de répétitions, de circonlocutions, qui me déplaisait si fort au premier abord.

Les membres d'une famille se retrouvent pour un repas de famille dominical, après de longues années d'absence du fils aîné, Louis, qui revient tel un fils prodigue, tout à sa propre histoire et à son souci d'annoncer sa mort prochaine. La mère semble les cornaquer tous, mais ne s'exprime pourtant pas beaucoup ; Antoine, le fils cadet, joue aux abrutis bas du casque, alors qu'il est on ne peut plus sensible, écorché vif ; la femme d'Antoine, Catherine, semble assez inconsistante, mais elle observe et n'a pas la langue dans sa poche ; Suzanne, la plus jeune de la fratrie, se rebelle et rêve de partir (elle vit à présent seule avec la mère et se sent indispensable)... Et Louis ? Il représente un peu la matière noire, l'absent crucial autour de qui se sont construits ceux qui restaient, à qui même il ne se donnait guère la peine de faire l'aumône de plus de quelques mots, de temps à autre, sur une carte postale. Il les défiait de son échappée, lui qui, devenu écrivain, donnait peut-être l'impression qu'ils n'étaient plus assez bien pour lui.

C'est un dimanche qui passe, lentement : la communication est hachée, les personnages se poursuivent hors-champ, s'appellent et ne se trouvent pas - même ceux qui sont ensemble ne se trouvent pas, comme dans l'un des cauchemars de Louis raconté au public seul. Antoine et Suzanne se disputent comme ils l'ont toujours fait, déjà dans les souvenirs égrenés par la Mère, souvenirs teintés de la mélodie "on n'était pas riches" ("mais on faisait de notre mieux"), Antoine s'agace et souffre de toute remarque qui lui est adressée de près ou de loin, et de se sentir toujours balourd, inadapté. Louis essaie de temporiser, mais force lui est de constater qu'avant de parler, il lui faudra bien écoper patiemment les douleurs des siens, leurs peurs ; qu'il soit attentif et comprenne, on lui reproche d'être hypocrite, qu'il soit revendicatif, on minimise ses problèmes. Parviendra-t-il à exprimer ce pour quoi il est revenu, à réaliser l'impossible réconciliation et à partir un peu plus en paix ?

On ne sait ce qu'il adviendra de tous après la mort annoncée de Louis, mais ce qui est certain, c'est que durant cette crise, chacun aura fait face à ses démons, accusant les autres ou s'accusant soi, mais soulevant aussi un pan du voile de non-dits qui repose tel un crêpe sur leur vie familiale. Peut-être que cette banale journée pleine de drames ne reflète après tout que la vie, et rien de plus. Toujours est-il que, par la médiation d'un langage théâtral à la fois dépouillé et complexe, mimant par les mots seuls un personnage qui se reprend, qui change d'interlocuteur en cours de discours, qui élude ou frappe au cœur - mais les blessures les plus létales ne sont-elles pas celles qui saignent peu ? Finalement, cette pièce est difficile d'accès, mais j'espère avoir fini par bien la percevoir - j'ai volontairement occulté le pathos de la maladie de l'auteur, puisque c'était respecter ses déclarations à propos de son œuvre. J'ai malgré tout mis mes pas dans ceux de Louis, et j'aimerais à présent voir le film de Xavier Dolan, avec le regretté Gaspard Ulliel dans son rôle. (4/5)

Citations :
LOUIS. - (...) et on renonce à moi, ils renoncèrent à moi,
tous,
d'une certaine manière,
après avoir tant cherché à me garder auprès d'eux,
à me le dire aussi,
parce que je les en décourage,
et parce qu'ils veulent comprendre que me laisser en paix,
semblant ne plus se soucier de moi, c'est m'aimer plus encore.
(Première partie, scène 5)

LOUIS. - (...) ce "à quoi bon" me ramena à la maison, m'y renvoya,
m'encourageant à revenir de mes dérisoires et vaines escapades
et m'ordonnant désormais de cesser de jouer.
Il est temps.
(Première partie, scène 10)

ANTOINE. - (...) - vous dites toujours ça, "on ne sait pas comment le prendre"
et aussi, je vous entends, "il faut savoir le prendre", comme on le dit d'un homme méchant et brutal -
tu voulais m'attraper et tu as jeté ça,
tu entames la conversation, tu sais bien faire,
c'est une méthode, c'est juste une technique pour noyer et tuer les animaux,
mais moi je ne veux pas,
je n'ai pas envie.
(Première partie, scène 11)

LOUIS. - (...) Elle, elle me caresse une seule fois la joue,
doucement, comme pour m'expliquer qu'elle me pardonne je ne sais quels crimes,
et ces crimes que je ne me connais pas, je les regrette,
j'en éprouve du remords
. (Deuxième partie, scène 1)

ANTOINE. - (...) tout ton soi-disant malheur n'est qu'une façon que tu as, que tu as toujours eue et que tu auras toujours,
- car tu le voudrais, tu ne saurais plus t'en défaire, tu es pris à ce rôle -
que tu as et que tu as toujours eue de tricher,
de te protéger et de fuir.

Rien en toi n'est jamais atteint,
il fallait des années peut-être pour que je le sache,
mais rien en toi n'est jamais atteint,
tu n'as pas mal
- si tu avais mal, tu ne le dirais pas, j'ai appris cela à mon tour -
et tout ton malheur n'est qu'une façon de répondre,
une façon que tu as de répondre,
d'être là devant les autres et de ne pas les laisser entrer.
(Deuxième partie, scène 3)
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