[Balzac, Honoré de] Sarrasine
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[Balzac, Honoré de] Sarrasine
Sarrasine
Honoré de Balzac
1830
Bibebook
32 pages
ISBN : 978-2-8247-1036-5
Honoré de Balzac
1830
Bibebook
32 pages
ISBN : 978-2-8247-1036-5
(couverture Livre de Poche)
Résumé Livre de Poche :
Lors d’une brillante soirée parisienne, tandis que les invités dansent et conversent dans des salons splendides, une jeune femme s’épouvante à la vue d’un étrange petit vieillard décharné et pareil à un spectre. La jeune femme supplie alors le narrateur de lever pour elle le mystère de cet inconnu. Le lendemain du bal, il lui raconte longuement l’histoire du sculpteur Sarrasine et de la dangereuse passion que, dans sa jeunesse, il éprouva pour la mystérieuse Zambinella aussitôt qu’il l’eut entendue chanter à Rome.
Mon avis :
Une lecture intéressante et prenante, cette nouvelle est racontée comme une peinture en clair-obscur : toute de contrastes et de détails saisissants éclatant de netteté dans la pénombre. La nouvelle débute par une scène de réception dans un somptueux hôtel particulier. Alors que la fête bat son plein, le narrateur reste en retrait et observe les contrastes qui se forment entre l’échauffement des corps richement parés dans la pièce et l’hiver nu à l’extérieur, la vie et la mort en filigrane. Tous se regroupent autour de Marianina, la belle jeune fille, dotée d’une si belle voix, benjamine de la très riche famille de Lanty, dont on ignore à Paris l’origine de l’immense fortune.
La famille de Lanty au complet veille jalousement sur un mystérieux vieillard, qui se glisse parfois parmi les spectateurs pour écouter chanter Marianina. Mais qui est ce vieil homme d’un aspect étrange, à la fois raffiné et décati ? Il faudra un tableau et la complicité d’une jeune femme qui plaît au narrateur pour raconter son histoire, qui se dévoile peu à peu à nous, ainsi que l’identité du vieil homme et sa relation avec les hôtes de la réception, ainsi que l’explication de leur richesse. C’est avec le jeune sculpteur surdoué Sarrasine que l’histoire prend sa source, et s’écoule peu à peu vers une irrésistible révélation, et une fatale issue. C’est aussi dans le chant qu’elle prend naissance, avec la passion subite de Sarrasine pour Zambinella, cette précieuse chanteuse italienne à la voix sublime…
Avec le titre de la nouvelle, je m’attendais à complètement autre chose : une femme du Proche-Orient, un harem, des histoires de piraterie… J’ai presque été déçue qu’il s’agisse d’un nom propre, comme si Balzac nous avait joué un tour. Il nous joue un tour, cela dit, mais ce n’est pas là qu’il réside. La nouvelle est d’un style plus marqué que d’habitude, riche en effets de miroirs, de reflets, de renvois thématiques, en paradoxes, complexe dans sa construction et subtilement maîtrisée. Balzac se révèle encore ambigu dans sa perception des femmes, montrant à la fois une forme de misogynie cynique, des généralisations souvent abusives, comme dans cette phrase : « C’était la femme avec ses peurs soudaines, ses caprices sans raison, ses troubles instinctifs, ses audaces sans cause, ses bravades et sa délicieuse finesse de sentiment. » - et toujours une finesse d’analyse, une sensibilité lui permettant d’évoquer à merveille ses personnages et leurs états...
- Spoiler:
- même les personnes du sexe opposé, voire entre les deux (petit spoiler, pour qui a vu le film Farinelli, de Gérard Corbiau)
Citations :
Pourvu que la haute société sache le chiffre de votre fortune, vous êtes classé parmi les sommes qui vous sont égales, et personne ne vous demande à voir vos parchemins, parce que tout le monde sait combien peu ils coûtent. (page 4)
C’était une de ces soirées délicieuses à l’âme, un de ces moments qui ne s’oublient jamais, une de ces heures passées dans la paix et le désir, et dont, plus tard, le charme est toujours un sujet de regret, même quand nous nous trouvons plus heureux. (page 14)
La Zambinella lui montrait réunies, bien vivantes et délicates, ces exquises proportions de la nature féminine si ardemment désirées, desquelles un sculpteur est, tout à la fois, le juge le plus sévère et le plus passionné. (page 18)
Sa passion devint plus profonde en devenant plus tranquille. (page 20)
Parler de danger à un amoureux, n’est-ce pas lui vendre des plaisirs ? (page 22)
Si l’avenir du chrétien est encore une illusion, au moins elle ne se détruit qu’après la mort. (page 32)
elea2020- Grand sage du forum
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