[Willocks, Tim] La religion

Editeur : Sonatine
Nombre de pages : 852
ISBN : 978-2355840142
Prix : 21,85 €

Quatrième de couverture :

Mai 1565. Malte. Le conflit entre islam et chrétienté bat son plein. Soliman le Magnifique, sultan des Ottomans, a déclaré la guerre sainte à ses ennemis jurés, les chevaliers de l'ordre de Malte. Militaires aguerris, proches des Templiers, ceux-ci désignent leur communauté sous le vocable de "la Religion". Alors qu'un inquisiteur arrive à Malte afin de restaurer le contrôle papal sur l'ordre, l'armada ottomane s'approche de l'archipel.
C'est le début d'un des sièges les plus spectaculaires et les plus durs de toute l'histoire militaire. Dans ce contexte mouvementé, Matthias Tanhauser, mercenaire et marchand d'armes, d'épices et d'opium, accepte d'aider une comtesse française, Caria La Penautier, dans une quête périlleuse. Pour la mener à bien, ils devront affronter les intégrismes de tous bords, dénouer des intrigues politiques et religieuses, et percer des secrets bien gardés.
Sur fond de conflits et de mystères religieux, cet ouvrage follement romanesque et d'une érudition sans faille témoigne d'un sens de l'intrigue remarquable. En explorant la mystérieuse histoire des chevaliers de l'ordre de Malte, Tim Willocks, porté par une langue aussi intense que réaliste, évoque autant Alexandre Dumas qu'Umberto Eco. Un classique immédiat.

Tim Willocks est né en 1957. Grand maître d'arts martiaux, il est aussi chirurgien, psychiatre, producteur et écrivain. Scénariste, il a travaillé avec Steven Spielberg et Michael Mann. Souvent comparé à James Ellroy ou Norman Mailer, il est l'auteur de six romans, parmi lesquels Bad City Blues (Editions de L'Olivier, 1999). Il vit en Irlande.

Mon avis :

Il m'aura fallu à peine plus de deux semaines pour venir à bout de ce mastodonte de la littérature. Mastodonte : voici un mot qu'on utilise pas souvent. Pourtant, c'est ce qui caractérise ce livre excellent de 850 pages. La Religion a déjà été chroniquée sur plusieurs blogs et couvertes d'éloges, la mienne ne fera rajouter qu'une voix à l'affirmation que ce livre est un chef d'oeuvre. Je n'avais pas encore fini le livre que je savais qu'il avait déjà droit à sa place dans mon palmarès du meilleur de mes lectures en 2009.

Jamais le roman historique ne m'a attirée, le moyen-âge ou la rennaissance, pas mon truc. Il aura fallu la lecture de Bad City Blues du même auteur et les quelques autres chroniques de La Religion pour m'avouer convaincue.

Dès les premières lignes, on est absorbée par le livre. Le prologue, en quelque pages nous fait découvrir le personnage principal d'une manière qui fait qu'on s'y attache directement. Tim Willocks racontant l'histoire du point de vue de tous les personnages, les personnages sont tous très fouillées et on ne peut que s'y attacher. Qu'ils s'agissent de Mathias - qui entre les chrétiens et les musulmans ne choisit son camp selon ses arrangements ou Amparo - jeune fille à la beauté asymétrique qui semble toujours au dessus de l'horreur de la guerre.
La guerre. Elle occupe une très grande part dans ce livre, où elle est montrée dans toute son horreur. Les têtes sont décapitées, les entrailles gisent sur le sol, les corps hachés menues et les agonisants meurent dans la merde et dans le sang de leur compatriotes et ennemis. Et puis au milieu de ces déchets, il y a de l'amour qui amène des pages de tendresse magnifique.

Enfin, dans ce livre, il y a l'écriture. Une écriture magnifique. Bien que je sois une lectrice plutôt assidue, je n'ai jamais été bonne en cours de français, mais je pense que ce genre d'écriture est ce que l'on qualifie d'épique. Si Bad city blues, le style était plus brut, plus haché. Dans La religion, il est mélodique.

Si ce livre t'a vraiment beaucoup plu, tu peux aussi le citer dans les coups de coeur de décembre, de sorte qu'il soit présenté dans le slide show prochain, qui regroupe les meilleures lectures des membres du forum.
En tout cas, moi il me tente pas mal, et, avec une critique pareille, je pense connaitre au moins une autre personne qui pourrait s'y intéresser. Merci pour cette critique

je connais pas du tout cet auteur mais vu se que tu en dit c'est le style de livre que j'aime donc pour moi y as pas photo papa noël manque d'idées pour moi je vais lui susurrer à l'oreille

Je vais ajouter ma pierre à l'édifice ! Et pour une fois, je ne trouve pas que la présentation de l'éditeur exagère sur la qualité du livre ! Dès le premier chapitre, on est pris une sorte de suspens et d'univers sale et magnifique, entre l'enfer et le paradis.
Les chevaliers de Malte sont peints comme fanatiques et courageux, de même pour leurs ennemis Turques, et il est passionnant de lire le déroulement de cette immense siège qui les oppose. Le livre mène ainsi une réflexion sur la place de la religion dans l'Histoire, les barbaries qu'elle engendre (âmes sensibles s'abstenir) mais aussi dans le cœur de l'homme. Mais c'est dans un style puissant et terrible que Willocks décrit l'énorme bataille et les aventures qui s'y trament, traçant le portrait d'un héros athée qui combat dans les deux camps parce qu'il n'a pas le choix.
Seuls reproches : le héros, justement, est parfois trop héroïque, trop parfait, et l'on peut regretter qu'il n'aie pas plus de défauts...
En résumé, après tant d'autres, moi aussi je vous conseille ce livre si vous ne l'avez pas déjà lu !

Vous me séduisez, là... ça semble fantastique, ce bouquin ! Je l'ajoute à ma LAL.
Merci pour vos critiques.

Un bon roman historique, ça m'intéresse toujours ! Je me le note dans ma LAL. Et un pavé de plus, un !
Pourquoi les romans qui m'intéressent font toujours plus de 500p ?? :<è:

Que dire après de une si belle critique bravo BAMBI
Très belles histoires d'amour que je mets au pluriel car le héros se retrouve à aimer deux femmes toutes deux liée par une amitié sans faille mais issu de deux mondes différents. Au milieu il y a la guerre dans toute son atrocité entre chrétiens et musulmans aux portes de Maltes.
Très belle écriture facile à lire seul reproche pour ma part trop de descriptions nauséeuses j'en ferais pas l'étalage mais je pense qu'il avait pas besoin d'en mettre autant pour montrer l'horreur d'une telle guerre. Ce qui nous permet d'aller jusqu'au bout de l'histoire c'est bien cette histoire d'amour on a envie de savoir, on a envie de se battre avec le héros, on a envie de tuer de nos propres mains le perfide.
Bon s'en reste pas moins un excellent livre mais âmes sensible s'abstenir

Un roman historique comme je les aime.
Des personnages très intéressants et bien dessinés.
D'un intérêt constant malgré quelques longueurs lors du siège de Malte.
Ma cote: 4/5.

Merci pour cette critique, un livre que je met sur ma liste. Je reviendrai mettre mon vote après lecture.

J'aime les pavés, vous me donnez envie de me laisser tenter.

il me donne terriblement envie !

Merci pour ces critiques. Par contre ce n'est pas très gentil d’alourdir un peu plus ma Làl ainsi

oui mais celui-ci fait parti des indispensable Celin_a tu peux y allez tu le regrettera pas

Merci du fond du coeur Tim Willocks pour avoir écrit un ouvrage aussi merveilleux

je suis contente qu'il t'ai plut

moi aussi

J'ai commis une erreur de débutant, j'ai lu ce roman 15 jours après avoir lu "la prisonnière de Malte" (ici), 950 pages de la même histoire, et même si les deux romans se complète bien .... ça fait un peu beaucoup !
L'avantage c'est que je suis calée maintenant sur le siège de Malte, les planches illustrées de l'un, m'ont bien aidés pour l'autre.
Du très bon tout de même !

super et maintenant un petit " apothicaire " histoire de finir le périple en beauté

Non, non, pas l'apothicaire ! je n'apprécierai pas, un peu plus tard sans doute !

Je viens de le terminer et il est juste magnifique. J'ai toujours eu des problèmes avec les pavés car j'ai peur des "passages de flottement", mais ici, rien à redire ...

J'ai pas lu celui la mais la je suis dans la suite : les 12 enfants de Paris qui se passe pendant le massacre de la St Barthélémy

C'est parti pour moi!

Ce roman, une brique de 950 pages, contient tous les ingrédients pour plaire aux amateurs du genre: action, violence, sexe, sentiments, ...Il m'a fallu le temps car j'ai eu "un trou" de lecture mais en aucune façon, je ne voulais interrompre cette lecture qui m'a emporté sur une île que j'ai visitée jadis: Malte.

Dans ce roman il y a deux faces. Celle du récit historique pour lequel Tim Willocks s’est attaché à respecter scrupuleusement la chronologie et l’exactitude des événements. En cela c’est réussi. L’autre face est le récit romanesque qui pourrait séduire s’il n’était parsemé de quelques invraisemblances, de certains poncifs et de dénouements attendus. Mais ce qui gâche complètement l’ensemble c’est qu’à chaque bataille, et elles sont nombreuses pendant presque quatre mois, l’auteur se complait à nous parler de sang, de torrents de sang. D’excréments par charrettes, de vomissures par tonneaux et aussi de quelques louches de pus. Si on y ajoute les descriptions de toutes sortes de blessures de la plus bégnine à la plus horrible, la lecture devient très pénible. J’avoue avoir lu les 200 dernières pages en diagonale car je n’en pouvais plus. J’allais oublier, nous avons droit aussi à quelques scènes de sexe dans lesquelles le membre masculin a une place nettement privilégiée.
Bref, j’ai beaucoup appris sur ce fameux siège héroïque et sur la résistance des chevaliers Hospitaliers avec La Valette à leur tête. C’est tout ce que je veux en retenir.
Enfin, et comme souvent, je déplore quelques maladresses de traduction. Cela aussi est vraiment pénible !