[King, Stephen] Misery

Je l'ai lu il y a quelques années.

Cette histoire, a priori peu porteuse, donna à l'immense Stephen King l'occasion de démontrer une fois de plus tout son talent.

Du grand art !

Misery

Mon avis :
Je n'ai pas aimé. Non ! Malgré le bien entendu de ce bouquin, rien, beaucoup de difficultés à le terminer. Il aura fallu que je me force pour arriver au mot fin. Je n'étais pas en disposition ? Peut-être. Ou bien conditionné, aussi.
Ce qui est rare chez moi c'est que j'avais des difficultés, en reprenant le livre, à me remémorer ce que j'avais lu auparavant. Ce qui est preuve de désintérêt flagrant.
Certes, cela ne bouge pas beaucoup, un huis-clos sanguinolent entre une siphonnée de première et un impotent, mais ce n'est pas la raison. La raison c'est qu'il manque quelque chose. Pour moi, l'horreur est trop propre, trop "clean", c'est vrai la Annie est folle à lier, d'accord, mais quelle méthodicité, quelle organisation, rien ne passe au travers, tout est pensé, jaugé, scruté, soupesé, vu, su, deviné ! On pourrait l'appeler Oeil de Lynx chez les navajos ou les cherokees, au choix, Titine. Non, trop, c'est trop, c'en devient invraisemblable.
Je sais que certains esprits chafouins me rétorqueront que c'est un roman, j'accepte, il y a cependant des limites de la vraisemblance, car, mon tort c'est de participer à l'intrigue. Faut pas ? Trop tard ! Bien sûr les méandres du cerveau font que l'on peut être cinglée et méthodique pareillement, de même, pourquoi pas, mais à ce point, quand même ? Et elle pense aux empreintes, à la boîte de Pepsi, aux traces, à la photo...Elle remarque le carton déplacé, le bibelot idem, le fouillis qu'est pas le même que le sien, arrêt sur image, c'est trop, fichtre, c'est Poirot avec la casquette à deux bords de Sherlock et la canne de Lupin.
Non, mon pote King, tu m'as pas convaincu ce coup-ci, d'autant que le bouquin dans le bouquin, le chef d'oeuvre qu'on autodafe (néologisme perso), un seul exemplaire, les réflexions littéraires et autres pensées d'auteurs ont titillé mon incrédulité de lecteur. J'ai pas galopé, pas trotté et pire, même pas marché, comme quoi !
Attention, ne pas me faire dire ce que je n'ai pas écrit, il y a de la matière, le bouquin n'est pas creux, non, c'est du King "soft", oh, il y a bien quelques giclées de raisiné sur les murs, si peu, une misère (c'est le cas de l'écrire), un ou deux membres sectionnés, vivement brossés, pinceau plat, queue de rat qu'on appelle ça. Justement quelques rats, une ou deux araignées, du suspense, une femme démesurément horrible, Némésis soi-même, Attila en jupon (ou jeans, c'est selon), là où elle passe, tu trépasses, elle fait le vide, elle aide au "turn-over" des hôpitaux, ça mange pas de pain, on a besoin de lit, elle fait dans l'utile.
Du fait que King a plusieurs stylos à son arc, si, si, ou plusieurs pinceaux pour écrire, si l'on préfère, le style et l'écriture sont irréprochables, mais malgré cela, ce ne fut point suffisant pour mon comptant.

2/5 (désolé Stephen, snifff !)
B

Et bien, Bernard, bien que je n'ai pas du tout eu la même approche que toi sur ce livre, je suis bluffée par ton excellente critique. En effet, il est toujours plus difficile d'argumenter le côté négatif que l'inverse.

quel dommage que tu n'es pas accroché à Misery, c'est un de mes préféré pour ma part...

il y a dans ton ressenti, des choses que je ne partage pas avec toi (c'est pas étonnant )

ce qui fait la dangerosité d'Annie, c'est justement qu'elle soit adaptée, ancienne infirmière, dans le patelin où elle est, elle fait illusion même si elle ne noue pas beaucoup de relation. Et pour ne pas sombrer, ce type de personnalité a besoin d'une rigidité dans son quotidien qui lui permettra de ne pas basculer de l'autre côté. Ce qui l'a fait basculer, c'est la rencontre avec l'auteur qui a créé une saga et le fait que ce dernier tue un de ses personnages favoris auquel elle s'identifie. A partir de là, au fur et à mesure de la lecture, l'affection, l'amour, la compassion vont virer de plus en plus à la colère, à l'enfermement, à faire plier l'autre, à la haine... l'équilibre entre ces notions sont très faibles, et il ne faut pas grand chose pour basculer parfois...

c'est un huis clos, où il ne se passe pas grand chose en terme d'actions ou de mort mais qui à mon sens joue sur des résonances, joue sur les angoisses... j'ai été tour à tour l'écrivain et très peu Annie... peur, tensions, espoirs déçus, torture... folie de son plus simple sens au pire à la maladie mentale... jeu du chat et de la souris, un duel psychologique dont l'issue est la mort....

je ne suis pas sortie indemne de cette lecture, une vision d'un devenir possible entre deux personnes... le film est tout aussi excellent
Le livre comme le film interroge cet amour sans partage qu'est celui du Fan... Un autre film aborde ces relations tout aussi perverses et piègeantes : le fan avec Robert de Niro (le fan) et Wesley Snipe (le sportif admiré)

désolée Bernard que tu n'as pas accroché... ce n'est que partie remise... pour un autre King

Merci Kély, c'est vrai, c'est plus facile d'encenser que d'enfoncer, néanmoins, King, offre des possibilités pour et contre.
Merci de ton passage.

Oui, Pinky, douce panthère, je me rattraperai avec un autre bouquin, il n'y a pas de lézard, je ne peux pas être fâché avec un homme qui écrit aussi bien, chante "love me tender" d'une telle voix, fait d'aussi bon hamburgers et possède son fameux "I had a dream" dans tous les manuels scolaires...

B

:<;9: Bernard

C'est un plaisir chère Pinky !

B

kély a écrit:Et bien, Bernard, bien que je n'ai pas du tout eu la même approche que toi sur ce livre, je suis bluffée par ton excellente critique. En effet, il est toujours plus difficile d'argumenter le côté négatif que l'inverse.

Je souffre de l'effet inverse. J'ai beaucoup plus de mal à argumenter lorsqu'il s'agit d'un livre pour lequel j'ai eu un coup de coeur.

En fait, personnellement j'ai de la retenue pour un auteur dont je n'aime pas le livre, suffisamment pour éviter d'oublier que toute créativité est méritoire. C'est plus facile quand le livre me plait.
Maintenant je comprends la gêne de trop encenser, il faut un juste milieu et oublier qu'écrire c'est aussi être lu.

B

joliment dit Bernard

Merci douce panthère

B

Deuxième Stephen King dans lequel je me plonge. Bien que je l'ai lu rapidement je suis un peu déçue. Peut-être est-ce moi qui suis insensible? Toujours est-il que je n'ai pas été terrifiée par l'histoire en elle même. Je m'attendais à plus de suspens. Paradoxalement on entre tout de suite dans le vif du sujet, ce que j'ai apprécié, car dès les premières lignes on comprend que Paul se trouve déjà chez Annie. Mais j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, dans l’ambiance. J'ai pris réellement conscience de la vrai personnalité effrayante d'Annie qu'au milieu du livre et j'ai trouvé ça longuet.

Malgré tout, le personnage d'Annie est complexe, très bien imaginé et se révèle totalement flippant ! De la pure folie ! J'ai aimé la complexité de son caractère changeant, de ses humeurs. Je me suis surprise à éprouver de la peine, de la pitié pour elle, parfois même de la sympathie ! Mais les évènement vont crescendo et l'on découvre son côté le plus obscur. Paul doit jongler avec les mots pour essayer de préserver sa vie, sachant c'est uniquement grâce au roman inachevé qu'il est encore en vie!

Le personnage de Paul m'a fait découvrir un peu l'univers des écrivains, bien que le contexte soit un peu particulier. Sûr de lui au départ, il sombre petit à petit dans le désespoir, la peur panique puis la folie.

J'ai bien aimé l'écriture, même si elle est parfois un peu compliquée lorsque parle l'imagination de Paul. J'ai aimé la police d'écriture façon "machine à écrire" lorsqu'il s'agit du nouveau manuscrit de Paul que l'on découvre petit à petit, et qui sert en quelque sorte de compte à rebours tout au long du roman, car l'écrivain ne sait pas vraiment ce que lui réserve son infirmière lorsqu'il aura terminé. Je pense que c'est ce qui m'a poussé à lire ce roman aussi vite, l'envie de savoir comment Paul va survivre à cette femme complètement folle et cruelle.

Dommage que certaines scènes soient si horribles et sanglantes, j'ai trouvé certains moments vraiment exagérés, il me semble que monsieur stephen king n'a pas besoin d'autant de violence pour nous effrayer !
Tout cela ne me décourage pourtant pas, et sans aucun doute je lirai d'autres de ses romans.

J'ai lu (et aimé ) le livre il y a bien longtemps...

Dans le film, j'ai été bluffée par Kathy Bates qui interprète le rôle d'Annie.....magnifique dans sa folie !
Ca m'avait fait froid dans le dos..

Je comprend ton scepticisme, j'avais bien aimé ma lecture aussi, mais certains passages me semblaient longuet ... Quant à l'adaptation, je la trouve bien réussi, surtout quant on vois combien n'ont pas été à la hauteur des romans et nouvelles du maître.

mikari a écrit:J'ai lu (et aimé ) le livre il y a bien longtemps...

Dans le film, j'ai été bluffée par Kathy Bates qui interprète le rôle d'Annie.....magnifique dans sa folie !
Ca m'avait fait froid dans le dos..

Piou Piou a écrit:Je comprend ton scepticisme, j'avais bien aimé ma lecture aussi, mais certains passages me semblaient longuet ... Quant à l'adaptation, je la trouve bien réussi, surtout quant on vois combien n'ont pas été à la hauteur des romans et nouvelles du maître.

J'ai bien envie de regarder cette adaptation. Ma mère l'a vu il y a très longtemps, et ça l'avait traumatisée Elle m'a dit "j'ai mis un moment avant de pouvoir regarder un autre film avec Kathy Bates". Mais le film à l'air moins gore que le livre...

morag a écrit:

mikari a écrit:J'ai lu (et aimé ) le livre il y a bien longtemps...

Dans le film, j'ai été bluffée par Kathy Bates qui interprète le rôle d'Annie.....magnifique dans sa folie !
Ca m'avait fait froid dans le dos..

Piou Piou a écrit:Je comprend ton scepticisme, j'avais bien aimé ma lecture aussi, mais certains passages me semblaient longuet ... Quant à l'adaptation, je la trouve bien réussi, surtout quant on vois combien n'ont pas été à la hauteur des romans et nouvelles du maître.

J'ai bien envie de regarder cette adaptation. Ma mère l'a vu il y a très longtemps, et ça l'avait traumatisée Elle m'a dit "j'ai mis un moment avant de pouvoir regarder un autre film avec Kathy Bates". Mais le film à l'air moins gore que le livre...

On l'a retrouve aussi d'ailleurs dans une autre adaptation d'un de ces roman; Dolores Clairbone.
Oui il l'est moins, une scène en particulier, si tu vois de laquelle je parle ... Est bien différente du livre.

Oui, j'ai bien rigolé car ma mère me disais "c'est horrible quand elle fais ça , et ça..." (dans le film) et moi je lui racontais ce qui se passe dans le livre, elle était écœurée lol

morag a écrit:Oui, j'ai bien rigolé car ma mère me disais "c'est horrible quand elle fais ça , et ça..." (dans le film) et moi je lui racontais ce qui se passe dans le livre, elle était écœurée lol

qu'est ce que ça aurait été s'ils avaient laissé la scène initiale ... !

Piou Piou a écrit:

morag a écrit:Oui, j'ai bien rigolé car ma mère me disais "c'est horrible quand elle fais ça , et ça..." (dans le film) et moi je lui racontais ce qui se passe dans le livre, elle était écœurée lol

qu'est ce que ça aurait été s'ils avaient laissé la scène initiale ... !

Brrr... Ne m'en parle pas lol

J'ai bien aimé.
Ma cote: 7/10.
De Stephen King, j'ai préféré à ce roman les suivants:
"Le Fléau", "Bazaar", "Ça".

Citation

"... est-ce que les renards vont dans les poulaillers pour couver les oeufs?"
(Stephen King, "Misery")

Ma note : 8/10

Mon avis :
Excellent livre. Je dois avouer que j'ai mis les dix premières pages pour accrocher mais une fois que j'étais dedans, je n'ai pas lâché le livre. Habituellement, j'ai des passes où le livre m'ennuie et où j'arrive pas à avancer avant quelques jours alors que j'ai dévoré ce livre en une semaine.
On voit bien le travail de l'écrivain et les démarches qui mènent à écrire un roman complet. On voit aussi combien l'identification au personnage d'un roman peut parfois être néfaste. Annie Wilkes n'est rien d'autre le portrait de certains admirateurs effrayants bien que la description soit poussée à l'extrême par moment.
C'est assez étrange de lire un roman de Stephen King sans monstre, sans fantôme et rien d'autre que la réalité humaine. C'est ce qui le rend plus effrayant d'ailleurs. Se dire qu'un être humain est capable de faire ça peut coller les jetons >.< J'en ai fait des cauchemars tant ce livre m'a retourné. Néanmoins je le considère comme l'un des meilleurs Stephen King que j'ai lu pour le moment.

je le note vos critiques me titillent pourtant je suis pas une fan de Stephen King

Je préfère Stephen King dans le domaine du surnaturel, j'aime moins quand il est question de psychopathes, mais là, il faut dire que c'est réussi.
Une fois le roman terminé, je me suis demandé, ce que je ferai, si j'étais vraiment fan d'une série, si j'avais un personnage fétiche et que son auteur le fasse mourir  
Si je connaissais cet auteur et si j'avais une certaine influence sur lui, est-ce que je ne ferais pas un peu pression si j'en avais la possibilité ?
Sans être une meurtrière ni tomber dans la folie furieuse comme dans le roman, je pense que j'insisterai quand même pour qu'il fasse revenir mon héros.
Et vous, posez-vous la question !

Un très bon roman, mais également celui que j'ai trouvé le plus atroce, le plus pénible à lire. Si vous aimez les histoires "gore", il est pour vous. Le fait que ce soit un huis-clos entre cette femme et l'écrivain renforce le côté oppressant. Je crois que c'est un des (rares) King où le héros s'en sort finalement, mais de justesse ! Ce n'est pas un roman fantastique, mais un roman d'horreur.