[Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
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Votre avis sur "Elle s'appelait Sarah" de Tatiana de Rosnay
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
Je viens de finir ce livre, je l'ai dévoré !!! C'est une très belle histoire qui est vraiment bien écrite. C'est le premier livre de cette auteure que je lis et je pense que je vais très vite retenter l'expérience.
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
Je ne partage pas l’enthousiasme ambiant à propos de ce roman. En réalité, je suis assez mitigé. Je suis d’accord pour dire que la partie « historique » (celle en italique, qui se déroule en 1942, pendant le Vel d’Hiv) est bonne, mêlant émotion et suspense. En revanche, je suis beaucoup moins convaincu par la partie contemporaine, d’une part car elle me semble moins bien écrite, mais aussi parce qu’elle me choque un peu. Les états d’âme de la narratrice (intrigue amoureuse, et son choix de garder ou non son enfant) ne collent pas avec la gravité du sujet principal (le Vel d’Hiv). Quand la narratrice dit qu’elle est choquée par ce qui s’est passé 60 ans auparavant et que deux minutes plus tard, elle raconte sa vie privée, ça ne colle pas. J’ai également peu apprécié les nombreux clichés qui abreuvent le texte sur les Français (la narratrice est américaine et vie en France). Bref, je suis assez déçu par le roman, d’autant que la plupart des commentaires sont franchement dithyrambiques. À lire tout de même pour se faire sa propre idée, mais aussi pour la qualité de la partie historique.
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
Une bonne, très bonne lecture... la construction du roman (dans les deux époques) est très agréable... cela le rend vite passionnant et on ne le quitte qu'à regret.
La fin légère fait du bien, elle permet à la vie de reprendre ses droits sur l'horreur.
Très beau roman, belle documentation sur le Vel d'Hiv et malgré les faits insoutenables on ne tombe pas dans une mise en scene glauque, ce qui est très judicieux.
A lire.
La fin légère fait du bien, elle permet à la vie de reprendre ses droits sur l'horreur.
Très beau roman, belle documentation sur le Vel d'Hiv et malgré les faits insoutenables on ne tombe pas dans une mise en scene glauque, ce qui est très judicieux.
A lire.
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
Comme beaucoup j'ai été très émue par la lecture de se roman, la partie historique est très bien écrite et change un peu du point vu que l'on retrouve souvent dans les livres qui parle de la déportation. Toutefois je ne pense pas que si peu de gens soit au courant ou que autant refuse de parler des évènements du Vel d'hiv, ça me parait étrange et après avoir prospecter dans mon entourage je me suis rendu compte que cette partie était exagérée
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
J'ai lu ce livre il y a un mois ou deux. Au delà du contenu, il faut retenir l'écriture précise, limpide, rythmée .... qui donne un mouvement de réalité à ce roman...comme si on y était. Construction originale aussi qui permet de passer d'une époque à l'autre en faisant le lien....A recommander....
Cassiopée- Admin
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Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
Je suis assez mitigée quant à mon appréciation. S’il est indéniable que toute la partie concernant l’histoire de Sarah en 1942 est poignante, quand cesse ce récit historique, le scénario devient totalement banal et prévisible. La vie et les problèmes conjugaux de Julia… sont assez «hors propos» au vu de l’histoire dramatique de cette petite Sarah. Je trouve que ces éléments entravent l’hommage dont Tatiana de Rosnay voulait se faire le porte parole. Je vote « bon roman » uniquement pour la partie historique à la lecture de laquelle on ne peut être que bouleversé, mais décidemment, je n’accroche pas du tout au scénaris (cf Moka) de cette auteure.
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
c'esu un très beau roman, le choix de la façon dont il est raconté (alternance entre l'histoire de la journaliste et de sarah) et untrès bon choix.
Mais c'est aussi un roman très dur, qui m'a beaucoup brassée; cette histoire du petit frère et de ce qui lui arrive est vraiment très dure a mon gout
Mais c'est aussi un roman très dur, qui m'a beaucoup brassée; cette histoire du petit frère et de ce qui lui arrive est vraiment très dure a mon gout
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
J'ai lu ce livre en ressentant beaucoup d'émotions, l'histoire de Sarah est vraiment très touchante et boulversante. par contre, j'ai moins aimé le côté vu par "Julia", du moins, à partir du moment où elle apprend la mort de Sarah, je trouve que l'histoire se "perd" un peu... c'est mon avis du moins...
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
Lisez ce livre ,il mérite d'être lu .
Très émouvant ,même si on a déjà parlé de ce sujet ,dans ce livre il est abordé différemment.
Très émouvant ,même si on a déjà parlé de ce sujet ,dans ce livre il est abordé différemment.
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
Je n'ai jamais autant pleuré, je n'ai jamais autant espéré. (espéré on ne sait plus quoi tellement il est impossible dans ce monde de guerre qu'une histoire aussi dure nous promette un monde meilleur). J'ai lu ce livre en tant que jury du prix chronos litérature 20 ans et plus et j'ai eu une grande satisfaction quand ce livre est obtenu ce prix en 2008.
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
Je pleure rarement en lisant un livre, mais moi aussi j'ai pleuré pour celui-ci. A lire absolument.
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
Moi aussi a la fin j'étais un peu bouleversée...de savoir que ça s'est vraiment passé, c'est horrible! je n'imagine vraiment pas ce qu'ils ont endurés! en tout cas, c'est un bel ouvrage qui nous plonge vraiment dans ses "années noires". J'aimerais le relire, mais j'ai pas le courage, il prend trop aux tripes!
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
Je pense le relire un jour aussi mais surtout il ne faut rien oublié de ce passé si noir pour que cela ne recommence jamais.
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
J'ai adoré et surtout pleuré sur le sort de tous ces pauvres gens qu'on a parqué dans des conditions abominables comme des bêtes !! C'est une période de l'histoire dont il faut parler et ne pas oublier !
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
J'ai adoré ce livre . Je l'ai lu quasiment d'une seule traite. Il est très émouvant. J'aime beaucoup la manière dont il est écrit; j'ai d'ailleurs toujours aimé le style des différents romans de Tatiana De Rosnay que j'ai lus.
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
Un vrai coup de coeur pour moi quand je l'avais lu.Il y a 2 ans.
Elle a su mèlanger fiction et réel de cette pèriode de guerre francaise que peu de personnes connaissent la vérité sur cette pèriode que la France a eu honte car c'est la police francaise qui a fait ce massacre.Je voulai remercié nos compatriotes qui ont sauvés ses enfants à leur risque et péril.Je n'ai toujours pas oublié aprés ces années.
Elle a su mèlanger fiction et réel de cette pèriode de guerre francaise que peu de personnes connaissent la vérité sur cette pèriode que la France a eu honte car c'est la police francaise qui a fait ce massacre.Je voulai remercié nos compatriotes qui ont sauvés ses enfants à leur risque et péril.Je n'ai toujours pas oublié aprés ces années.
angele13127- Grand sage du forum
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Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
J'ai lu Moka de cet auteur, que j'ai aimé mais sans plus. Cependant, on m'a souvent parlé de celui-là en me disant qu'il était beaucoup mieux.
Quelqu'un a lu les deux?
Quelqu'un a lu les deux?
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
Voilà un moment maintenant que j'ai lu ce livre. Je voulais en faire une critique dans la foulée et puis, habité de sentiments troubles, j'y ai renoncé. Aujourd'hui mes souvenirs en sont moins précis et, bizarrement, il me semble plus facile de vous en parler et de vous livrer mon avis.
"Elle s'appelait Sarah" de Tatiana De Rosnay, j'ai adoré tout autant que j'ai détesté.
D'un point de vue romanesque je me suis totalement laissé embarquer dans cette histoire. J'ai trouvé ce système de double narration, mélange d'événements anciens et contemporains, extrêmement intelligent. Le suspens est insoutenable, on a une envie furieuse d'en poursuivre la lecture... On veut savoir, on est avide d'en connaître le dénouement. L'émotion monte graduellement en intensité... C'est fort, très fort... Ça a été un moment de lecture extrêmement jouissif. Un livre palpitant qui vous apporte ce qu'on aimerait toujours trouver dans un livre : être embarqué dans un autre monde, s'acheter une autre vie, s'oublier totalement...
En cela le livre est un petit bijou...
Et puis au regard de la thématique du livre, du fond de l'histoire et la façon dont il est traité... ce livre m'a gonflé !
Il n'y a pas d'autres mots, j'ai été purement et simplement agacé, trouvant le positionnement de l'auteur face à ces événements un peu facile et convenu. Le grand questionnement du roman est le devoir de mémoire. Certes il est important de ne pas oublier, il est important de rendre à travers ce souvenir un hommage aux victimes de ces barbaries. Mais ce qui m'agace au plus haut point c'est que ce devoir doive forcément s'accompagner, d'une part, de jugements critiques et méprisants envers ceux qui n'ont pas eu de comportements "héroïques", et, d'autre part, d'un profond sentiment de culpabilité.
Ce qui m'a gêné c'est que le narrateur soit une journaliste américaine, sorte de double de l'auteur... qui au travers de son enquête vient donner la leçon à tout un peuple, à toute une nation. Si encore le narrateur était venu à travers cette histoire faire son mea culpa, se libérer d'un poids et d'une culpabilité héritée de ses aïeux, ça ne m'aurait pas dérangé. Mais là, en tant que spectateur étranger et extérieur aux événements venir donner des leçons de morale, semer la culpabilité, émettre des jugements, et rejeter la faute sur certains pour en encenser d'autres, plus d'un demi-siècle après que les événements ont eu lieu, ça m'a paru tellement facile et tellement confortable. Mais pour qui se prend-elle ? Prétendre détenir la vérité, savoir où se situe la limite entre le bien et le mal, affirmer quelle aurait été l'attitude digne et honorable à adopter en ces périodes troubles... après coup... une fois qu'on a le recul nécessaire pour pouvoir appréhender et comprendre les événements, c'est à la portée de tous ! Mais prendre ce genre de décision sur l'instant, dans le feu de l'action, en ayant une conscience et une connaissance imparfaite de la situation, c'est une autre histoire !
Moi, je trouve qu'il est tout aussi méprisable de venir, longtemps après les événements, condamner la lâcheté d'un peuple et des autorités qui le gouvernent. Pour pouvoir se permettre tel jugement il faudrait avoir soi-même goûter de la réalité d'un peuple sous le joug d'une occupation.
Il est étonnant de voir aujourd'hui quand on entend parler de ces événements qu'il ne reste plus que des résistants et des héros... Et les autres ils étaient où ?
En tout cas moi, je n'ai pas la prétention de penser que je n'aurais pas été aussi lâche que la majorité de mes compatriotes... j'aurais probablement mis des œillères, aurais probablement refuser de voir, me serais probablement trouver des excuses, préférant laisser mourir l'autre plutôt que de mettre en danger mes proches. Où est l'acte héroïque dans tout ça ? Défendre l'autre quelqu'en soit le prix ? Ou protéger sa famille et ses proches coûte que coûte et même si cela implique la mort de son prochain ? Qu'aurais-je fait ? Nul ne peut le dire et surtout pas moi ! Et je me réjouis de n'avoir jamais été confronté à tel dilemme et surtout qu'on m'en préserve à jamais !
A entendre tous les commentaires qui s'étalent sur ces événements on en serait presque rassuré, devant tant de courage présumé, d'empathie annoncée envers les victimes et devant tant de convictions revendiquées et assumées, on ne peut que penser que finalement plus jamais ça ne se reproduira. Malheureusement, la barbarie est fourbe, et elle se joue bien de tous sentiments de compassion, elle a encore de beaux jours devant elle. Elle frappe ailleurs encore et toujours, et personne n'est suffisamment attentifs pour enrayer cet état de fait.
Et puis je suis agacé parce qu'ici on fait de la culpabilité un sport national. Mais moi je ne me reconnais aucune responsabilité dans ces événements passés et je me refuse d'en porter la culpabilité sous prétexte que je fais partie de ce peuple, et, de surcroît, j'admets difficilement que ce soit un spectateur étranger à ces événements qui vienne m'imposer d'en porter le fardeau ! Et puis je trouve qu'il est extrêmement pernicieux de transférer une culpabilité collective en une part de responsabilité individuelle, alors que l'individu en question, le lecteur précisément, n'y peut plus rien, si ce n'est se complaire dans ce sentiment et jouir de cette souffrance morale !
Sans arrêt il faut faire montre de sentiments honorables, d'amour pour son prochain, d'une empathie sincère et véritable pour tout être vivant.
Mais tout ça dans le fond c'est de la mouise et ça témoigne d'une réelle hypocrisie à peine masquée. Personne n'est dupe et tout le monde sait pertinemment que l'être humain fera toujours privilégier ses intérêts personnels devant ceux d'autrui.
Finalement elle est là cette nouvelle lâcheté. A culpabiliser sur la barbarie nazie et les infamies de l'occupation, on s'évite d'appréhender et de reconnaître les nouvelles formes de barbarie qui agissent encore et toujours et dont on a connaissance après coup.
Évidemment ces événements particuliers mettent en lumière les souffrances infligées au peuple juif et il me semble louable de ne pas l'oublier. Mais l'antisémitisme, qui a trouvé une sorte de paroxysme dans la barbarie nazie, ne date pas d'hier et est bien antérieur à ces années. On en trouve des traces tout au long des événements historiques qui jalonnent le 19ème siècle et bien au-delà. Alors tenter d'expliquer cet état de fait sous le seul regard du nazisme me semble vraiment réducteur et on ne peut expliquer tout ceci par la folie d'un seul et unique homme, aussi barbare soit-il. Il n'aurait rien pu faire seul s'il n'avait trouvé, dans le contexte de l'époque, un terreau favorable à ses délires ! Il me semble donc que l'on ne peut parler de ces événements sans les remettre en lumière face à un contexte plus global.
Sans ça il est vraiment difficile de faire avancer les mentalités, car, que reste-t-il de ce livre, après coup, une lâcheté culpabilisante.
Mais est-ce sur ses bases que l'on peut construire un avenir serein pour tous ? J'en doute !
Pour conclure je trouve que ce livre est un parfait objet marketing et qu'il a été conçu ainsi. D'ailleurs, il faut avouer qu'en ce sens il est très réussi. Il surfe avec brio sur les sentiments et les émotions, mettant en scène des enfants, c'est encore plus poignant. Il est simpliste en prétendant savoir où est le bien et le mal, qui est gentil, qui est méchant. Il juge en permanence condamnant la lâcheté et il vous pousse à vous sentir coupable et à revendiquer ce sentiment de culpabilité. En ce sens, il est très américain... Si bien que dans le fond, je doute de la sincérité des propos de l'auteur, qui, me semblent manquer d'honnêteté et surfer sur une certaine mode... La mode des gens "bien comme il faut" !
C'est un peu agaçant quand même...
"Elle s'appelait Sarah" de Tatiana De Rosnay, j'ai adoré tout autant que j'ai détesté.
D'un point de vue romanesque je me suis totalement laissé embarquer dans cette histoire. J'ai trouvé ce système de double narration, mélange d'événements anciens et contemporains, extrêmement intelligent. Le suspens est insoutenable, on a une envie furieuse d'en poursuivre la lecture... On veut savoir, on est avide d'en connaître le dénouement. L'émotion monte graduellement en intensité... C'est fort, très fort... Ça a été un moment de lecture extrêmement jouissif. Un livre palpitant qui vous apporte ce qu'on aimerait toujours trouver dans un livre : être embarqué dans un autre monde, s'acheter une autre vie, s'oublier totalement...
En cela le livre est un petit bijou...
Et puis au regard de la thématique du livre, du fond de l'histoire et la façon dont il est traité... ce livre m'a gonflé !
Il n'y a pas d'autres mots, j'ai été purement et simplement agacé, trouvant le positionnement de l'auteur face à ces événements un peu facile et convenu. Le grand questionnement du roman est le devoir de mémoire. Certes il est important de ne pas oublier, il est important de rendre à travers ce souvenir un hommage aux victimes de ces barbaries. Mais ce qui m'agace au plus haut point c'est que ce devoir doive forcément s'accompagner, d'une part, de jugements critiques et méprisants envers ceux qui n'ont pas eu de comportements "héroïques", et, d'autre part, d'un profond sentiment de culpabilité.
Ce qui m'a gêné c'est que le narrateur soit une journaliste américaine, sorte de double de l'auteur... qui au travers de son enquête vient donner la leçon à tout un peuple, à toute une nation. Si encore le narrateur était venu à travers cette histoire faire son mea culpa, se libérer d'un poids et d'une culpabilité héritée de ses aïeux, ça ne m'aurait pas dérangé. Mais là, en tant que spectateur étranger et extérieur aux événements venir donner des leçons de morale, semer la culpabilité, émettre des jugements, et rejeter la faute sur certains pour en encenser d'autres, plus d'un demi-siècle après que les événements ont eu lieu, ça m'a paru tellement facile et tellement confortable. Mais pour qui se prend-elle ? Prétendre détenir la vérité, savoir où se situe la limite entre le bien et le mal, affirmer quelle aurait été l'attitude digne et honorable à adopter en ces périodes troubles... après coup... une fois qu'on a le recul nécessaire pour pouvoir appréhender et comprendre les événements, c'est à la portée de tous ! Mais prendre ce genre de décision sur l'instant, dans le feu de l'action, en ayant une conscience et une connaissance imparfaite de la situation, c'est une autre histoire !
Moi, je trouve qu'il est tout aussi méprisable de venir, longtemps après les événements, condamner la lâcheté d'un peuple et des autorités qui le gouvernent. Pour pouvoir se permettre tel jugement il faudrait avoir soi-même goûter de la réalité d'un peuple sous le joug d'une occupation.
Il est étonnant de voir aujourd'hui quand on entend parler de ces événements qu'il ne reste plus que des résistants et des héros... Et les autres ils étaient où ?
En tout cas moi, je n'ai pas la prétention de penser que je n'aurais pas été aussi lâche que la majorité de mes compatriotes... j'aurais probablement mis des œillères, aurais probablement refuser de voir, me serais probablement trouver des excuses, préférant laisser mourir l'autre plutôt que de mettre en danger mes proches. Où est l'acte héroïque dans tout ça ? Défendre l'autre quelqu'en soit le prix ? Ou protéger sa famille et ses proches coûte que coûte et même si cela implique la mort de son prochain ? Qu'aurais-je fait ? Nul ne peut le dire et surtout pas moi ! Et je me réjouis de n'avoir jamais été confronté à tel dilemme et surtout qu'on m'en préserve à jamais !
A entendre tous les commentaires qui s'étalent sur ces événements on en serait presque rassuré, devant tant de courage présumé, d'empathie annoncée envers les victimes et devant tant de convictions revendiquées et assumées, on ne peut que penser que finalement plus jamais ça ne se reproduira. Malheureusement, la barbarie est fourbe, et elle se joue bien de tous sentiments de compassion, elle a encore de beaux jours devant elle. Elle frappe ailleurs encore et toujours, et personne n'est suffisamment attentifs pour enrayer cet état de fait.
Et puis je suis agacé parce qu'ici on fait de la culpabilité un sport national. Mais moi je ne me reconnais aucune responsabilité dans ces événements passés et je me refuse d'en porter la culpabilité sous prétexte que je fais partie de ce peuple, et, de surcroît, j'admets difficilement que ce soit un spectateur étranger à ces événements qui vienne m'imposer d'en porter le fardeau ! Et puis je trouve qu'il est extrêmement pernicieux de transférer une culpabilité collective en une part de responsabilité individuelle, alors que l'individu en question, le lecteur précisément, n'y peut plus rien, si ce n'est se complaire dans ce sentiment et jouir de cette souffrance morale !
Sans arrêt il faut faire montre de sentiments honorables, d'amour pour son prochain, d'une empathie sincère et véritable pour tout être vivant.
Mais tout ça dans le fond c'est de la mouise et ça témoigne d'une réelle hypocrisie à peine masquée. Personne n'est dupe et tout le monde sait pertinemment que l'être humain fera toujours privilégier ses intérêts personnels devant ceux d'autrui.
Finalement elle est là cette nouvelle lâcheté. A culpabiliser sur la barbarie nazie et les infamies de l'occupation, on s'évite d'appréhender et de reconnaître les nouvelles formes de barbarie qui agissent encore et toujours et dont on a connaissance après coup.
Évidemment ces événements particuliers mettent en lumière les souffrances infligées au peuple juif et il me semble louable de ne pas l'oublier. Mais l'antisémitisme, qui a trouvé une sorte de paroxysme dans la barbarie nazie, ne date pas d'hier et est bien antérieur à ces années. On en trouve des traces tout au long des événements historiques qui jalonnent le 19ème siècle et bien au-delà. Alors tenter d'expliquer cet état de fait sous le seul regard du nazisme me semble vraiment réducteur et on ne peut expliquer tout ceci par la folie d'un seul et unique homme, aussi barbare soit-il. Il n'aurait rien pu faire seul s'il n'avait trouvé, dans le contexte de l'époque, un terreau favorable à ses délires ! Il me semble donc que l'on ne peut parler de ces événements sans les remettre en lumière face à un contexte plus global.
Sans ça il est vraiment difficile de faire avancer les mentalités, car, que reste-t-il de ce livre, après coup, une lâcheté culpabilisante.
Mais est-ce sur ses bases que l'on peut construire un avenir serein pour tous ? J'en doute !
Pour conclure je trouve que ce livre est un parfait objet marketing et qu'il a été conçu ainsi. D'ailleurs, il faut avouer qu'en ce sens il est très réussi. Il surfe avec brio sur les sentiments et les émotions, mettant en scène des enfants, c'est encore plus poignant. Il est simpliste en prétendant savoir où est le bien et le mal, qui est gentil, qui est méchant. Il juge en permanence condamnant la lâcheté et il vous pousse à vous sentir coupable et à revendiquer ce sentiment de culpabilité. En ce sens, il est très américain... Si bien que dans le fond, je doute de la sincérité des propos de l'auteur, qui, me semblent manquer d'honnêteté et surfer sur une certaine mode... La mode des gens "bien comme il faut" !
C'est un peu agaçant quand même...
Dernière édition par Ansault le Mer 18 Aoû 2010 - 13:38, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
Il figure dans ma PAL et je suis l'actualité de cette auteure avec intérêt sur FB
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
le 13 octobre 2010, "Elle s'appelait Sarah" sort au cinéma avec, dans le rôle de Julia Jarmond, Kristin Scott Thomas.
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
C’est le livre le plus émouvant que j’ai lu ,trop pour moi, j’ai eu la larme à l’œil bien souvent. Deux histoires en parallèles, l’enquête de Julie et l’histoire de Sarah et sa famille, victime de la rafle des familles juives .J’ai ressenti de la peine mais aussi de la colère, je connaissais ces heures sombres de notre histoire mais pas celle du Val d’hiver. Le regroupement au fil des pages entre ce moment d’histoire et les secrets de famille de Julia retient l’attention du lecteur, du coup les pages filent et c’est déjà fini.
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
Je n'irai pas le voir pour les raisons décrites ci-dessus...kelly86 a écrit:le 13 octobre 2010, "Elle s'appelait Sarah" sort au cinéma avec, dans le rôle de Julia Jarmond, Kristin Scott Thomas.
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
Je n'irai pas voir le film. Je préfère rester sur le "ressenti" laissé par la lecture.
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
je n'ai pas encore lu le livre, mais c'est prévu.
j'ai vu le film hier et il est remarquablement bien interprété, avec des acteurs excellents.
il ne me tarde qu'une chose : lire le livre !
j'ai vu le film hier et il est remarquablement bien interprété, avec des acteurs excellents.
il ne me tarde qu'une chose : lire le livre !
Invité- Invité
Re: [Rosnay, Tatiana (de)] Elle s'appelait Sarah
Je vais lire ce livre cette semaine pour ensuite filer au ciné le voir. Je donnerai mon avis la semaine prochaine.
Invité- Invité
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