[Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
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[Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Auteur: olivier Gérard
Edition: Kyklos
Nombre de pages: 266
Quatrième de couverture:
Marié à Sandra, une femme qui a embrassé le judaïsme et tenait à faire l’alyah – le retour en Terre Sainte – Asso se retrouve à gérer une boutique d’articles de sport au cœur de la plus riche colonie juive d’Israël, à deux pas de Jérusalem. Son existence monotone aurait coulé sans histoire… c’était compter sans l’irruption de celui qui fut jadis son mentor : Mossan, l’homme qui, en s’appropriant son adolescence au point de vouloir faire de lui son double, a suscité sa haine.
Devenu pdg planétaire, Frank Mossan joue les philanthropes et s’avise de vouloir rendre l’eau à un village palestinien de la Vallée du Jourdain au bord de la sécheresse en le dotant des panneaux solaires qu’il fabrique. Soulevant un tollé dans la communauté juive d’Israël et chez ses colons, l’intrusion de Mossan déchaîne tout autant la fureur des terroristes islamistes.
Pris entre deux fanatismes, jeté dans la tourmente qu’ils attisent, montré du doigt comme ancien protégé du milliardaire Mossan, Asso devient, à son corps défendant, le jouet d’un complot infernal.
Mon avis: Tout d’abord, un grand merci à Thot ainsi qu’aux éditions Kyklos pour m’avoir fait découvrir ce livre bouleversant. Le sujet est, malheureusement, d’actualité et ce livre était une occasion pour moi d’approfondir le sujet.
Dès le début de l’histoire, le décor est posé. Les israéliens arrivent et chassent une famille sans aucun scrupule. Sûrs d’eux, ils ont ce comportement de ceux qui croient régner en maître, ceux que rien n’atteint. Cependant, ce livre n’est pas une condamnation des israéliens au profit des palestiniens. Des deux communautés nous voyons tout, les espoirs, les peines, mais aussi…leur côté sombre. En effet, chacune des deux communauté possède un mouvement terroriste, puissant, capable des pires horreurs. Un passage m’a particulièrement marqué. « Oui, cheik Baqr sourit, revivant par la pensée l’explosion, la terreur, les corps terrassés par le souffle, les membres arrachés, les crânes explosés, les chaires déchiquetées, les corps baignant dans une mare de sang. Ses yeux rêveurs revoient la mère amputée n’étreignant plus son bébé sans vie, les amants s’agrippant dans un baiser mortel, les yeux chavirés, les dents étincelantes sous les lèvres pétrifiées dans le rire, les pupilles agrandies par l’horreur. » Et là, on se demande: Comment était-il possible d’être à ce point dévoré par la haine ? Comment peut-on en arriver là? Les religions sont bel et bien toujours génératrices de conflits… Asso, ayant suivi sa femme convertie à la religion juive qui voulait partir habiter en Israël se retrouve pris au piège d’un conflit dont il ne comprend finalement pas grand-chose. Il semble perdu, aussi bien dans ce pays que dans son rapport avec les autres. En effet, même de sa femme il ne sait pas grand-chose. Ce qu’il prend pour une lubie - sa conversion au judaïsme- a en fait une source bien plus profonde. La famille de Sandra s’étant convertie au Christianisme pour éviter la déportation, celle-ci a voulu renouer avec ses racines. L’évocation du passé de Sandra m’a touchée, ainsi que celui d’Asso. Cette relation ambiguë qui l’unit à Franck, entre admiration et rejet; je ne l’ai d’abord pas comprise. Puis, viennent les explications…De même, que sait-il de Zaher, avec qui il semble entretenir une liaison? Asso est perdu, et va se retrouver pris au piège d’une machination dont il ne sortira pas indemne et où il perdra tout. La fin m’a émue. J’aurais, certes, préféré une fin plus « joyeuse » mais cela ne correspondrait pas au thème abordé. Ce livre est révoltant, bouleversant, il ne s’oublie pas. Le thème du conflit israélo/arabe est développé avec subtilité, sans prise de parti. Il s’agit d’une dénonciation de la guerre, tout simplement, la guerre dans toute son horreur et son caractère incompréhensible.
Un grand coup de cœur pour ce livre.
Mounain- Grand expert du forum
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Emploi/loisirs : professeure de français
Genre littéraire préféré : tout ce qui me tombe sous la main
Date d'inscription : 23/04/2009
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Je prends la liberté de compléter la présentation qu'a faite Mounain de la couverture du roman avec le verso de celui-ci où l'on voit Handela .....
Avant de vous parler de ma lecture et de mon ressenti j'aimerai préciser que je ne connaissais pas du tout Olivier Gérard et qu'en prévision de la lecture de ce roman offert part les édition Kyklos et le forum partage lecture j'ai tenu à en savoir un peu plus sur l'homme. Sans vouloir le réduire aux quelques informations relevées sur son site j'y ai découvert un parcours intéressant dont je vous livre quelques mots ci-après. Olivier Gérard a tout d'abord été un "aventurier " qui avide de découvertes a mené sa « barque » vers des destinations « exotiques » comme le Japon, le Brésil, Djibouti et bien d'autres escales dans de lointaines contrées où il s'immerge dans l'atmosphère spirituelle de chacun de ces pays.
Apparemment riche de ses expériences il intègre l'univers du cinéma où il devient l'assistant de plusieurs grandes figures du grand écran comme Orson Welles, Louis Malle, Philippe de Brocca et tant d'autres avec lesquels il contribue à de nombreux films.
Réalisateur et scénariste, il réalise en solo des séries télévisés et participe également à deux comédies musicales en tant que scénariste et parolier.
« Te retourne pas Handela », n'est pas son premier « coup » en littérature, il a déjà publié deux précédents romans « La meute de la lune » et « Prions pour le mort » qui a été accueilli comme un thriller d'exception.
Ne te retourne pas Handela C'est sans aucun doute une prise de risque pour un auteur de planter son intrigue au cœur du conflit israélo-palestinien, un conflit qui est toujours et encore au centre de l'actualité. Olivier Gérard pose son décor, j'ai presque envie de dire sa caméra, sans préliminaires : une famille palestinienne est jetée hors de sa maison en pleine nuit par des soldats israéliens armés. Le hameau sera détruit et rayé de la carte dans la foulée. C'est le résumé des premières pages du roman le ton est donné. L'auteur installe son intrigue sur une ligne géographique hautement « brûlante » où un combat acharné entre deux peuples perdure depuis plus d'un demi siècle.
Il m'est tout de suite apparu à la lecture du roman qu'Olivier Gérard avait pris soin de montrer son impartialité face à cette guerre, en choisissant de créer des personnages représentatifs de chacune des deux parties et en leur donnant tour à tour la parole.
Il envoie tout de même son propre « messie » dans l'histoire, Asso, un français venu s'installer dans cette colonie juive d'Israël, sans aucune conviction politique particulière et qui se refuse à prendre partie pour un des deux camps. Asso qui hait le terrorisme qu'il soit d'un côté du mur ou de l'autre . Asso qui a choisi le boudhisme car c'est pour lui l'unique chemin qui mène vers la conciliation et la paix et qui lui permet de rester en retrait du conflit. Comment cet homme parviendra-t'il à se retrouver mêler malgré lui à la guerre sordide qui le cerne de tous côtés?
Asso se retrouve au cœur de la tourmente par amour pour Sandra, sa femme qui a souhaité renouer avec ses origines étouffés par la déportation et qui a tenu à s'installer et prospérer sur la terre de ces ancêtres. Asso côtoie les deux parties ennemis en tentant de conserver sa position neutre tout en méprisant les actes de terrorisme qui font partie du combat.
Olivier Gérard se faufile des deux côtés du mur qui divise les deux opposants. Et il nous montre que finalement il n'y a pas vraiment un méchant et un gentil, non cela aurait été beaucoup trop simple, l'auteur démasque les deux camps . Du chef spirituel qui, sous couvert de versets des textes sacrés, pousse ses fidèles au combat et au meurtre pour anéantir l'ennemi à l'adolescent désireux de quitter ce nid étouffant chacun des camps en prend pour son grade sous la plume du narrateur impartial.
Mossan, ce riche européen qui veut offrir des panneaux solaires à un village palestinien, maquillé comme un philanthrope «VIP », veut nous faire croire qu'il est là uniquement pour aider un peuple en difficulté mais ses desseins n'ont que l'apparence du rôle qu'il veut se donner seul l'individualisme le porte dans le récit.
Avec une prose faite de phrases courtes, Olivier Gérard m'a happée dans son histoire, ce terrible combat de deux communautés pour une terre qui ne peut-être partagée et qui pourtant, en étant simpliste, pourrait revenir autant aux uns qu'aux autres.
L'auteur met en relief l'utilisation de la religion utilisée de façon presque grotesque pour soulever les passions vindicatives des deux peuples. Au nom de quel Dieu peut on sacrifier ses enfants pour recouvrer une terre, un pouvoir?
Le terrorisme est omniprésent tout au long des pages, décrit froidement, l'auteur n'en fait jamais trop, rien qui puisse nous choquer hélas, c'est un thème perpétuel d'actualité dont la plupart d'entre nous avons vu les images depuis notre enfance ou adolescence au journal de vingt heures.
Un pessimisme certain se dégage des jeunes gens nés sous la plume de l'auteur, de jeunes gens transformés en kamikazes au nom de leur Dieu et de leur cause qui sont prêts à payer de leur vie pour le combat d'une terre qu'ils rêvent de quitter, conscients que leur avenir est ailleurs dans un pays libre où les soldats ne surveillent pas les lieux de culte, où les jeunes filles ne sont pas lapidées parcequ'elles portent une mini jupe.
J'ai vraiment apprécié l'écriture d'Olivier Gérard, ses phrases qui tombent comme des couperets lorsqu'elles nous décrivent le fanatisme religieux qui pèse sur l'intrigue comme une ombre inévitable.
Ses descriptions des lieux de prières, de la nature et des atmosphères sont comme des parenthèses parce qu'elles nous rappellent malgré tout la beauté certaine de l'endroit,
J'ai également aimé la pudeur avec laquelle il fait évoluer le personnage d'Asso dans son histoire, un personnage qu'on voudrait voir épargné dans ce combat.
L'intrigue se pose lentement au fil des pages, elle est amenée comme dans un film dont on apprécie les décors, la lumière et les personnages auxquels on s'attache et ceux qu'on voudrait voir disparaître en devinant leur sombres pensées.
L'histoire colle tellement à la réalité , cette guerre qui n'en fini pas et dont hélas l'auteur impuissant ne peut y donner aucune lueur d'optimisme. On vit l'intrigue de l'intérieur sans faux semblants, sans propagande pour l'un ou l'autre des deux camps.
A-t'il été difficile à Olivier Gérard de ne pas prendre partie, d'en dire trop ? En tout cas son écriture a le mérite et la pudeur de ne pas laisser paraître le moindre penchant si ce n'est celui du besoin de paix, de conciliation tout comme le personnage d'Asso.
Ne te retourne pas Handela, car j'ai l'amère impression que rien n'est encore possible pour toi aujourd'hui, ne te retourne pas ne regarde pas tous ce sang versé au nom de ….
Merci aux éditions Kyklos et à Thot pour ce texte plein de lucidité et de sobriété dont j'ai avidement lu chaque ligne.
Apparemment riche de ses expériences il intègre l'univers du cinéma où il devient l'assistant de plusieurs grandes figures du grand écran comme Orson Welles, Louis Malle, Philippe de Brocca et tant d'autres avec lesquels il contribue à de nombreux films.
Réalisateur et scénariste, il réalise en solo des séries télévisés et participe également à deux comédies musicales en tant que scénariste et parolier.
« Te retourne pas Handela », n'est pas son premier « coup » en littérature, il a déjà publié deux précédents romans « La meute de la lune » et « Prions pour le mort » qui a été accueilli comme un thriller d'exception.
Ne te retourne pas Handela C'est sans aucun doute une prise de risque pour un auteur de planter son intrigue au cœur du conflit israélo-palestinien, un conflit qui est toujours et encore au centre de l'actualité. Olivier Gérard pose son décor, j'ai presque envie de dire sa caméra, sans préliminaires : une famille palestinienne est jetée hors de sa maison en pleine nuit par des soldats israéliens armés. Le hameau sera détruit et rayé de la carte dans la foulée. C'est le résumé des premières pages du roman le ton est donné. L'auteur installe son intrigue sur une ligne géographique hautement « brûlante » où un combat acharné entre deux peuples perdure depuis plus d'un demi siècle.
Il m'est tout de suite apparu à la lecture du roman qu'Olivier Gérard avait pris soin de montrer son impartialité face à cette guerre, en choisissant de créer des personnages représentatifs de chacune des deux parties et en leur donnant tour à tour la parole.
Il envoie tout de même son propre « messie » dans l'histoire, Asso, un français venu s'installer dans cette colonie juive d'Israël, sans aucune conviction politique particulière et qui se refuse à prendre partie pour un des deux camps. Asso qui hait le terrorisme qu'il soit d'un côté du mur ou de l'autre . Asso qui a choisi le boudhisme car c'est pour lui l'unique chemin qui mène vers la conciliation et la paix et qui lui permet de rester en retrait du conflit. Comment cet homme parviendra-t'il à se retrouver mêler malgré lui à la guerre sordide qui le cerne de tous côtés?
Asso se retrouve au cœur de la tourmente par amour pour Sandra, sa femme qui a souhaité renouer avec ses origines étouffés par la déportation et qui a tenu à s'installer et prospérer sur la terre de ces ancêtres. Asso côtoie les deux parties ennemis en tentant de conserver sa position neutre tout en méprisant les actes de terrorisme qui font partie du combat.
Olivier Gérard se faufile des deux côtés du mur qui divise les deux opposants. Et il nous montre que finalement il n'y a pas vraiment un méchant et un gentil, non cela aurait été beaucoup trop simple, l'auteur démasque les deux camps . Du chef spirituel qui, sous couvert de versets des textes sacrés, pousse ses fidèles au combat et au meurtre pour anéantir l'ennemi à l'adolescent désireux de quitter ce nid étouffant chacun des camps en prend pour son grade sous la plume du narrateur impartial.
Mossan, ce riche européen qui veut offrir des panneaux solaires à un village palestinien, maquillé comme un philanthrope «VIP », veut nous faire croire qu'il est là uniquement pour aider un peuple en difficulté mais ses desseins n'ont que l'apparence du rôle qu'il veut se donner seul l'individualisme le porte dans le récit.
Avec une prose faite de phrases courtes, Olivier Gérard m'a happée dans son histoire, ce terrible combat de deux communautés pour une terre qui ne peut-être partagée et qui pourtant, en étant simpliste, pourrait revenir autant aux uns qu'aux autres.
L'auteur met en relief l'utilisation de la religion utilisée de façon presque grotesque pour soulever les passions vindicatives des deux peuples. Au nom de quel Dieu peut on sacrifier ses enfants pour recouvrer une terre, un pouvoir?
Le terrorisme est omniprésent tout au long des pages, décrit froidement, l'auteur n'en fait jamais trop, rien qui puisse nous choquer hélas, c'est un thème perpétuel d'actualité dont la plupart d'entre nous avons vu les images depuis notre enfance ou adolescence au journal de vingt heures.
Un pessimisme certain se dégage des jeunes gens nés sous la plume de l'auteur, de jeunes gens transformés en kamikazes au nom de leur Dieu et de leur cause qui sont prêts à payer de leur vie pour le combat d'une terre qu'ils rêvent de quitter, conscients que leur avenir est ailleurs dans un pays libre où les soldats ne surveillent pas les lieux de culte, où les jeunes filles ne sont pas lapidées parcequ'elles portent une mini jupe.
J'ai vraiment apprécié l'écriture d'Olivier Gérard, ses phrases qui tombent comme des couperets lorsqu'elles nous décrivent le fanatisme religieux qui pèse sur l'intrigue comme une ombre inévitable.
Ses descriptions des lieux de prières, de la nature et des atmosphères sont comme des parenthèses parce qu'elles nous rappellent malgré tout la beauté certaine de l'endroit,
J'ai également aimé la pudeur avec laquelle il fait évoluer le personnage d'Asso dans son histoire, un personnage qu'on voudrait voir épargné dans ce combat.
L'intrigue se pose lentement au fil des pages, elle est amenée comme dans un film dont on apprécie les décors, la lumière et les personnages auxquels on s'attache et ceux qu'on voudrait voir disparaître en devinant leur sombres pensées.
L'histoire colle tellement à la réalité , cette guerre qui n'en fini pas et dont hélas l'auteur impuissant ne peut y donner aucune lueur d'optimisme. On vit l'intrigue de l'intérieur sans faux semblants, sans propagande pour l'un ou l'autre des deux camps.
A-t'il été difficile à Olivier Gérard de ne pas prendre partie, d'en dire trop ? En tout cas son écriture a le mérite et la pudeur de ne pas laisser paraître le moindre penchant si ce n'est celui du besoin de paix, de conciliation tout comme le personnage d'Asso.
Ne te retourne pas Handela, car j'ai l'amère impression que rien n'est encore possible pour toi aujourd'hui, ne te retourne pas ne regarde pas tous ce sang versé au nom de ….
Merci aux éditions Kyklos et à Thot pour ce texte plein de lucidité et de sobriété dont j'ai avidement lu chaque ligne.
Dernière édition par Sara2a le Jeu 8 Juil 2010 - 8:26, édité 2 fois
Sara2a- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : Thrillers, fantastiques et un peu de tout ce qui peut me tomber sous les yeux .
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[ GERARD, Olivier ] Te retourne pas, Handala
GERARD Olivier
Te retourne pas, Handala
Kyklos éditions mai 2010
266 Pages
Mon avis: L'auteur nous plonge d'emblée au coeur du conflit entre Palestiniens et Israëliens qui dure depuis 1948 et qui paraît toujours sans issue.Des thèmes récurrents dans cette histoire ou l'auteur a la sagesse de ne prendre parti, ni pour l'un, ni pour l'autre .Par son écriture ,il nous dessine l'ambiance,on ressent très fort la résistance du peuple palestinien qui se trouve chez lui ,depuis le début des temps ,les extrémistes juifs affirment que la terre d'Israël leur a été donnée par Dieu,alors comment est-il possible d'imaginer une fin à ce conflit ? En lisant ce livre, j'ai pensé que le petit peuple quel qu'il soit pourrait s'entendre sans les hauts dirigeants qui regardent cela de loin.J'ai ressenti aussi le déchirement et le courage de l'auteur pour décrire ce qui se passe dans ce pays ,d'autres écrivains sont morts pour cela .Et le dessin qui représente le petit Handala m'a beaucoup émue par ce qu'il nous fait comprendre....Sans doute que le carricaturiste Najî al-Alî dérangeait beaucoup pour qu'on l'abatte en pleine rue ,encore quelque chose que j'ignorais et qui m'a attristée.Des thèmes il y en a beaucoup qui donnent à réfléchir, le fanatisme qui engendre la violence ,la souffrance des opprimés,les vies en danger et je me pose la question, comment vivre dans de telles conditions ??Un livre que je n'oublierai jamais,qui m'a appris beaucoup et pour cela je remercie Partage lecture et les éditions Kyklos qui m'ont envoyé gracieusement ce livre qui est un gros coup de coeur pour moi.
Te retourne pas, Handala
Kyklos éditions mai 2010
266 Pages
Mon avis: L'auteur nous plonge d'emblée au coeur du conflit entre Palestiniens et Israëliens qui dure depuis 1948 et qui paraît toujours sans issue.Des thèmes récurrents dans cette histoire ou l'auteur a la sagesse de ne prendre parti, ni pour l'un, ni pour l'autre .Par son écriture ,il nous dessine l'ambiance,on ressent très fort la résistance du peuple palestinien qui se trouve chez lui ,depuis le début des temps ,les extrémistes juifs affirment que la terre d'Israël leur a été donnée par Dieu,alors comment est-il possible d'imaginer une fin à ce conflit ? En lisant ce livre, j'ai pensé que le petit peuple quel qu'il soit pourrait s'entendre sans les hauts dirigeants qui regardent cela de loin.J'ai ressenti aussi le déchirement et le courage de l'auteur pour décrire ce qui se passe dans ce pays ,d'autres écrivains sont morts pour cela .Et le dessin qui représente le petit Handala m'a beaucoup émue par ce qu'il nous fait comprendre....Sans doute que le carricaturiste Najî al-Alî dérangeait beaucoup pour qu'on l'abatte en pleine rue ,encore quelque chose que j'ignorais et qui m'a attristée.Des thèmes il y en a beaucoup qui donnent à réfléchir, le fanatisme qui engendre la violence ,la souffrance des opprimés,les vies en danger et je me pose la question, comment vivre dans de telles conditions ??Un livre que je n'oublierai jamais,qui m'a appris beaucoup et pour cela je remercie Partage lecture et les éditions Kyklos qui m'ont envoyé gracieusement ce livre qui est un gros coup de coeur pour moi.
lalyre- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Tout d’abord, merci aux éditions Kyklos et à Partagelecture pour ce partenariat. Cette maison d’éditions, que je ne connaissais pas avant de mettre les pieds sur ce forum, me surprend et me ravit à chaque volume qui tombe entre mes mains .
Mon avis :
Ce livre est tout simplement l’équivalent littéraire d’un exercice de haute voltige. Ecrire sur le conflit israélo-palestinien sans glisser dans l’écriture partisane, ou la dissection historique et sociologique (donc ennuyeuse de mon point de vue) me semblait impossible.
Cela ne l’est pas, de toute évidence.
Ceci-dit, ce n’est pas cette audace qui m’a séduite dans ce livre, mais le fait que l’on puisse le lire au moins sur trois niveaux (et je suis sûre qu’il y en plus que ça et que je les ai manqués...).
Niveau 1 : c’est un roman d’espionnage, avec ses agents - simples, doubles, triples - ses manigances, et ses chausse-trappes.
A cet égard, je dois avouer que j’ai été plutôt déçue. J’ai vraiment eu du mal à comprendre qui faisait quoi, à re-situer les différents personnages dans leur rôle. Il serait cependant injuste d’accabler l’auteur pour cela : il ne pouvait pas savoir que je faisais un blocage total sur les principes de stratégie les plus basiques (si vous voulez écraser quelqu’un au go, aux échecs, aux dames, ou même aux petits chevaux, frappez à ma porte : vous ne serez jamais déçus).
Niveau 2 : c’est un roman sur le thème de l’héritage - familial, culturel, religieux - sur la place qu’il tient dans nos vies, dans nos sociétés, et sur la façon personnelle que nous avons de nous l’approprier.
Sandra a bâti sa personnalité sur ce qu’elle croit être son héritage religieux, un héritage dont elle s’est sentie spoliée par ses parents, à tort ou à raison. «Je suis Juive». Cette phrase, elle la scande plus qu’elle ne l’énonce, avec tant de force et d’obstination qu’elle parvient à nous en faire douter.
Asso n’a pu se construire qu’en rejetant l’héritage - financier mais surtout culturel - de Mossan. Encore cette construction n’est-elle qu’imparfaite, inachevée, entravée par les liens affectifs qui le lient encore à son mentor. Il n’arrive à affirmer clairement ni ses choix (celui de suivre sa femme en Israël), ni son orientation sexuelle, ni sa religion («La vérité vers laquelle je tends me pousserait plutôt vers le Bouddhisme», dans le genre flou et indécis on ne fait pas mieux !).
A l’inverse, les extrémistes des deux bords ont une conception parfaitement tranchée et inébranlable de leurs racines. «Dieu a donné pour nous cette terre à Abraham. Elle nous appartient». «Dieu nous soutiendra dans notre combat pour exterminer les incroyants et instaurer le nouveau Califat». Ces dogmes et bien d’autres, à leurs yeux irréfutables, sont la base de leur identité, le moteur de leurs actes. En remplacement d’un héritage familial absent ? D’un héritage culturel détruit, méconnu, mal compris ? Peut-être.
Niveau 3 : c’est un roman sur le thème de l’extrémisme.
Je dis extrémisme car ce livre ne parle pas, à mon sens, de religion. En effet, le seul sentiment religieux qui apparaît dans ces pages est le moment qu’Asso et son fils partagent lors de la fête de Hakafot (ce que je trouve particulièrement ironique, puisqu'ils ne sont réellement Juifs ni l’un ni l’autre). A aucun autre moment du livre je n’ai ressenti cette exaltation, ce sentiment mystique de partage et d’élévation vers une conscience supérieure.
Qu’ils soient Juifs ou Musulmans, les intégristes n’évoquent pas leur foi, ou leur façon de la vivre, mais seulement leurs craintes, leurs rancœurs, leur soif de pouvoir.
Lorsque le Cheik Baqr évoque le souvenir de «ses» martyrs, le nom d’Allah apparaît à peine. Il a convaincu «ses» martyrs - enfants paumés, persuadés que cette alternative est la seule solution possible à leur mal-être - de se faire sauter. «Ses» martyrs précipiteront l’avènement du Califat, et la chute des sionistes. «Ses» martyrs ont un nom, mais ce nom n’a d’intérêt que parce qu’il permet d’allonger la liste de ses méfaits, et que cette liste est la preuve de son pouvoir.
D’un côté et de l’autre, la religion n’est évoquée que comme une protection contre une autre croyance, un autre peuple : «ils rêvent d’un nouveau Califat sur notre terre avec Jérusalem pour capitale. Voilà à quoi ils pensent, ces Musulmans Nazis ! Nous jeter à la mer», «Les Juifs et les Chrétiens ne seront contents que lorsque vous suivrez leurs croyances».
Ces craintes, cette image terrifiante de l’autre sont-elles irraisonnés ? Pas tout à fait, puisque ces haines à leur encontre existent bel et bien. Malheureusement, aucun des deux protagonistes ne peut - ne veut - admettre que ces haines naissent précisément des efforts qu’ils déploient pour tenter de s’en protéger. Aucun ne peut - ne veut - comprendre que chaque mur qui se dresse, chaque bombe qui explose, ne fait qu’alimenter le cercle vicieux.
Ce livre n’apporte pas de réponse, ni de solution. Ce serait d’une rare prétention.
Il nous expose, sous le couvert d’une fiction, une réalité. La réalité d’un peuple spolié au nom d’un autre, par un Occident avide de se racheter de l’horreur de l’holocauste, à n’importe quel prix. Un prix que les Israéliens et les Palestiniens paient depuis plus de soixante ans.
J’ai adoré ce livre.
Dire qu’il s’agit d’un coup de cœur serait exagéré, vu que j’ai vraiment eu du mal à suivre le fil de l’histoire en tant que telle. Mais comme je l’ai déjà dit plus haut, Olivier Gérard n’y est pour rien si je n’ai aucune disposition pour les complots et l’espionnage...
Ma note : 8/10Mon avis :
Ce livre est tout simplement l’équivalent littéraire d’un exercice de haute voltige. Ecrire sur le conflit israélo-palestinien sans glisser dans l’écriture partisane, ou la dissection historique et sociologique (donc ennuyeuse de mon point de vue) me semblait impossible.
Cela ne l’est pas, de toute évidence.
Ceci-dit, ce n’est pas cette audace qui m’a séduite dans ce livre, mais le fait que l’on puisse le lire au moins sur trois niveaux (et je suis sûre qu’il y en plus que ça et que je les ai manqués...).
Niveau 1 : c’est un roman d’espionnage, avec ses agents - simples, doubles, triples - ses manigances, et ses chausse-trappes.
A cet égard, je dois avouer que j’ai été plutôt déçue. J’ai vraiment eu du mal à comprendre qui faisait quoi, à re-situer les différents personnages dans leur rôle. Il serait cependant injuste d’accabler l’auteur pour cela : il ne pouvait pas savoir que je faisais un blocage total sur les principes de stratégie les plus basiques (si vous voulez écraser quelqu’un au go, aux échecs, aux dames, ou même aux petits chevaux, frappez à ma porte : vous ne serez jamais déçus).
Niveau 2 : c’est un roman sur le thème de l’héritage - familial, culturel, religieux - sur la place qu’il tient dans nos vies, dans nos sociétés, et sur la façon personnelle que nous avons de nous l’approprier.
Sandra a bâti sa personnalité sur ce qu’elle croit être son héritage religieux, un héritage dont elle s’est sentie spoliée par ses parents, à tort ou à raison. «Je suis Juive». Cette phrase, elle la scande plus qu’elle ne l’énonce, avec tant de force et d’obstination qu’elle parvient à nous en faire douter.
Asso n’a pu se construire qu’en rejetant l’héritage - financier mais surtout culturel - de Mossan. Encore cette construction n’est-elle qu’imparfaite, inachevée, entravée par les liens affectifs qui le lient encore à son mentor. Il n’arrive à affirmer clairement ni ses choix (celui de suivre sa femme en Israël), ni son orientation sexuelle, ni sa religion («La vérité vers laquelle je tends me pousserait plutôt vers le Bouddhisme», dans le genre flou et indécis on ne fait pas mieux !).
A l’inverse, les extrémistes des deux bords ont une conception parfaitement tranchée et inébranlable de leurs racines. «Dieu a donné pour nous cette terre à Abraham. Elle nous appartient». «Dieu nous soutiendra dans notre combat pour exterminer les incroyants et instaurer le nouveau Califat». Ces dogmes et bien d’autres, à leurs yeux irréfutables, sont la base de leur identité, le moteur de leurs actes. En remplacement d’un héritage familial absent ? D’un héritage culturel détruit, méconnu, mal compris ? Peut-être.
- Spoiler:
- Est-ce ce que l’auteur a voulu suggérer au travers de Conrad-Gaï ? Conrad dont l’héritage familial est si flou, si mouvant, si fugace, qu’il n’a finalement pas d’autre choix que de se raccrocher à ce qui lui reste : l’intégrisme, qui lui offre enfin un socle inébranlable à substituer aux convictions mal affirmées de ses deux parents décédés.
Niveau 3 : c’est un roman sur le thème de l’extrémisme.
Je dis extrémisme car ce livre ne parle pas, à mon sens, de religion. En effet, le seul sentiment religieux qui apparaît dans ces pages est le moment qu’Asso et son fils partagent lors de la fête de Hakafot (ce que je trouve particulièrement ironique, puisqu'ils ne sont réellement Juifs ni l’un ni l’autre). A aucun autre moment du livre je n’ai ressenti cette exaltation, ce sentiment mystique de partage et d’élévation vers une conscience supérieure.
Qu’ils soient Juifs ou Musulmans, les intégristes n’évoquent pas leur foi, ou leur façon de la vivre, mais seulement leurs craintes, leurs rancœurs, leur soif de pouvoir.
Lorsque le Cheik Baqr évoque le souvenir de «ses» martyrs, le nom d’Allah apparaît à peine. Il a convaincu «ses» martyrs - enfants paumés, persuadés que cette alternative est la seule solution possible à leur mal-être - de se faire sauter. «Ses» martyrs précipiteront l’avènement du Califat, et la chute des sionistes. «Ses» martyrs ont un nom, mais ce nom n’a d’intérêt que parce qu’il permet d’allonger la liste de ses méfaits, et que cette liste est la preuve de son pouvoir.
D’un côté et de l’autre, la religion n’est évoquée que comme une protection contre une autre croyance, un autre peuple : «ils rêvent d’un nouveau Califat sur notre terre avec Jérusalem pour capitale. Voilà à quoi ils pensent, ces Musulmans Nazis ! Nous jeter à la mer», «Les Juifs et les Chrétiens ne seront contents que lorsque vous suivrez leurs croyances».
Ces craintes, cette image terrifiante de l’autre sont-elles irraisonnés ? Pas tout à fait, puisque ces haines à leur encontre existent bel et bien. Malheureusement, aucun des deux protagonistes ne peut - ne veut - admettre que ces haines naissent précisément des efforts qu’ils déploient pour tenter de s’en protéger. Aucun ne peut - ne veut - comprendre que chaque mur qui se dresse, chaque bombe qui explose, ne fait qu’alimenter le cercle vicieux.
Ce livre n’apporte pas de réponse, ni de solution. Ce serait d’une rare prétention.
Il nous expose, sous le couvert d’une fiction, une réalité. La réalité d’un peuple spolié au nom d’un autre, par un Occident avide de se racheter de l’horreur de l’holocauste, à n’importe quel prix. Un prix que les Israéliens et les Palestiniens paient depuis plus de soixante ans.
J’ai adoré ce livre.
Dire qu’il s’agit d’un coup de cœur serait exagéré, vu que j’ai vraiment eu du mal à suivre le fil de l’histoire en tant que telle. Mais comme je l’ai déjà dit plus haut, Olivier Gérard n’y est pour rien si je n’ai aucune disposition pour les complots et l’espionnage...
Invité- Invité
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
GERARD Olivier
Te retourne pas, Handala
Kyklos éditions mai 2010
266 Pages
A l'image des premiers avis sur ce livre, dont je n'ai pas voulu prendre connaissance avant d'en avoir fait moi même la lecture, je tiens à remercier Thot et les Editions Kyklos de m'avoir fait partager ce roman avec vous.
Un petit mot en guise d'introduction et qui est important même si ce n'est pas fondamental, j'ai pu enchaîner grâce à ce forum sur deux livres touchant de près ou de loin au conflit Isréalo - Palestinien sous des registres différents (Sarah FRYDMAN "L'arche d'Alliance" plutôt policier et donc Olivier GERARD) et tous deux n'incitent pas à l'optimisme sur une fin pacifique à ce conflit.
Autre remarque ; la préface au livre d'Olivier GERARD rédigée par Jean Claude CARRIERE, autre grand écrivain français, est un chef d'oeuvre de concision et de justesse. Il permet d'insister sur le simple rôle de récitant et de rédacteur de l'auteur sans prise de partie, et c'est là où les avis déjà postés se justifient.
Second point lié à cette préface, qui ressemble bien à Jean Claude CARRIERE (auteur remarquable de "La Controverse de Valladolid" et impliqué dans la volonté de connaître les religions), le danger des religions quant elles sont poussées à l'extrémisme. Une seule citation "Car rien n'est pire qu'une vérité divine, que cette vérité qu'il n'est pas question, un seul instant, de discuter. Ceux qui s'accrochent à cette "révélation" (généralement très ancienne et floue) affirment sans se lasser, sans en démordre : Voilà, j'ai trouvé la vérité, elle est dans ce livre là et pas dans un autre. C'est une vérité établie pour toujours. Tout ce que nous devons savoir est là, inutile de chercher ailleurs, nous n'y toucherons plus jamais et nous allons l'imposer aux autres".
L'histoire : C'est une fiction en pleine actualité à laquelle nous sommes invités en tant que spectateur impuissant. L'intrigue assez simple mais riche en rebondissements repose en un seul créneau; saboter toute tentative d'indépendance d'un village palestinien vivant à proximité d'une colonie juive dans la vallée du Jourdain qui veut se l'accaparer et en chasser tout palestinien. Les personnages manipulés pour cela : deux hommes Frank Mosan et Asso, le premier ayant eu à l'époque de la perte du père du second voulu en faire son fils adoptif.
Pour une raison que je n'ai pas réussi à identifier, le millionnaire Frank MOSAN ayant crée un empire financier lié aux éoliennes n'a pas réussi à faire d'Asso son successeur, ce dernier étant plutôt à la recherche de spiritualité, a tout abandonné pour le fuir.
La volonté de venir en aide à un village palestinien, pris en otage par une colonie juive intégriste va amener MOSAN à retrouver la trace d'Asso,qui sans conviction s'est mariée à une française ayant voulu retrouver ses racines juives en s'installant en Israël. Leur couple est en phase d'éclatement, Asso plutôt sévère sur la conduite des colons juifs, sa femme voulant vraiment fonder une famille juive intégrée.
Vont intervenir alors les factions les plus extrémistes des musulmans et des juifs, chacun pour des raisons opposées (pour les premiers par volonté de décider les plus tièdes des palestiniens à verser dans l'opposition armée et la destruction d'Israël, pour les seconds par volonté de chasser toute présence palestinienne et arabe du pays considéré comme leur seul état). ils vont monter tout un complot en même temps en profitant et jouant de la volonté de Mosan voulant comprendre les raisons de la fuite d'Asso et le reconquérir, et de la volonté d'Asso de remercier la communauté palestinienne ayant sauvé la vie de son fils. Mosan est aussi considéré comme un bienfaiteur par la communauté internationale et en route vers le Nobel de la paix, son utilisation médiatique est un atout pour les 2 communautés antagonistes.
Toute cette fiction est donc le récit du montage des différents complots, leur déroulement, de l'utilisation des personnage secondaires manipulés, des déchirements du couple d'Asso, des errements et regrets de Mosan et de l'issue tragique de toute l'affaire.
Mes remarques et avis : Fiction bien enlevée, j'avoue avoir été parfois dérouté par les termes proprement religieux (essentiellement juif), la multiplication des personnages secondaires et leur implication dans les différentes sociétés ou organisations secrètes mais ce n'est pas rébarbatif tant Olivier Gérard sait se montrer concis et clair.
Bien monté ce complot sait faire aussi la part belle à la personnalité de chacun et aux débats existentiels d'Asso comme de sa femme ou de Mosan. Du fond donc, de la forme aussi ; une écriture fluide, la montée régulière en puissance du suspense et surtout pour des lecteurs un peu curieux de l'actualité politique de cette région du monde, une parfaite identification.
Le message est clair, le danger des religions à travers leurs extrêmes, le peu de cas accordé dans ses cas de la simple volonté des peuples à vivre tout simplement, vérité crue dans sa nudité.
Ma note : 8 / 10. A lire sans modération.
Te retourne pas, Handala
Kyklos éditions mai 2010
266 Pages
A l'image des premiers avis sur ce livre, dont je n'ai pas voulu prendre connaissance avant d'en avoir fait moi même la lecture, je tiens à remercier Thot et les Editions Kyklos de m'avoir fait partager ce roman avec vous.
Un petit mot en guise d'introduction et qui est important même si ce n'est pas fondamental, j'ai pu enchaîner grâce à ce forum sur deux livres touchant de près ou de loin au conflit Isréalo - Palestinien sous des registres différents (Sarah FRYDMAN "L'arche d'Alliance" plutôt policier et donc Olivier GERARD) et tous deux n'incitent pas à l'optimisme sur une fin pacifique à ce conflit.
Autre remarque ; la préface au livre d'Olivier GERARD rédigée par Jean Claude CARRIERE, autre grand écrivain français, est un chef d'oeuvre de concision et de justesse. Il permet d'insister sur le simple rôle de récitant et de rédacteur de l'auteur sans prise de partie, et c'est là où les avis déjà postés se justifient.
Second point lié à cette préface, qui ressemble bien à Jean Claude CARRIERE (auteur remarquable de "La Controverse de Valladolid" et impliqué dans la volonté de connaître les religions), le danger des religions quant elles sont poussées à l'extrémisme. Une seule citation "Car rien n'est pire qu'une vérité divine, que cette vérité qu'il n'est pas question, un seul instant, de discuter. Ceux qui s'accrochent à cette "révélation" (généralement très ancienne et floue) affirment sans se lasser, sans en démordre : Voilà, j'ai trouvé la vérité, elle est dans ce livre là et pas dans un autre. C'est une vérité établie pour toujours. Tout ce que nous devons savoir est là, inutile de chercher ailleurs, nous n'y toucherons plus jamais et nous allons l'imposer aux autres".
L'histoire : C'est une fiction en pleine actualité à laquelle nous sommes invités en tant que spectateur impuissant. L'intrigue assez simple mais riche en rebondissements repose en un seul créneau; saboter toute tentative d'indépendance d'un village palestinien vivant à proximité d'une colonie juive dans la vallée du Jourdain qui veut se l'accaparer et en chasser tout palestinien. Les personnages manipulés pour cela : deux hommes Frank Mosan et Asso, le premier ayant eu à l'époque de la perte du père du second voulu en faire son fils adoptif.
Pour une raison que je n'ai pas réussi à identifier, le millionnaire Frank MOSAN ayant crée un empire financier lié aux éoliennes n'a pas réussi à faire d'Asso son successeur, ce dernier étant plutôt à la recherche de spiritualité, a tout abandonné pour le fuir.
La volonté de venir en aide à un village palestinien, pris en otage par une colonie juive intégriste va amener MOSAN à retrouver la trace d'Asso,qui sans conviction s'est mariée à une française ayant voulu retrouver ses racines juives en s'installant en Israël. Leur couple est en phase d'éclatement, Asso plutôt sévère sur la conduite des colons juifs, sa femme voulant vraiment fonder une famille juive intégrée.
Vont intervenir alors les factions les plus extrémistes des musulmans et des juifs, chacun pour des raisons opposées (pour les premiers par volonté de décider les plus tièdes des palestiniens à verser dans l'opposition armée et la destruction d'Israël, pour les seconds par volonté de chasser toute présence palestinienne et arabe du pays considéré comme leur seul état). ils vont monter tout un complot en même temps en profitant et jouant de la volonté de Mosan voulant comprendre les raisons de la fuite d'Asso et le reconquérir, et de la volonté d'Asso de remercier la communauté palestinienne ayant sauvé la vie de son fils. Mosan est aussi considéré comme un bienfaiteur par la communauté internationale et en route vers le Nobel de la paix, son utilisation médiatique est un atout pour les 2 communautés antagonistes.
Toute cette fiction est donc le récit du montage des différents complots, leur déroulement, de l'utilisation des personnage secondaires manipulés, des déchirements du couple d'Asso, des errements et regrets de Mosan et de l'issue tragique de toute l'affaire.
Mes remarques et avis : Fiction bien enlevée, j'avoue avoir été parfois dérouté par les termes proprement religieux (essentiellement juif), la multiplication des personnages secondaires et leur implication dans les différentes sociétés ou organisations secrètes mais ce n'est pas rébarbatif tant Olivier Gérard sait se montrer concis et clair.
Bien monté ce complot sait faire aussi la part belle à la personnalité de chacun et aux débats existentiels d'Asso comme de sa femme ou de Mosan. Du fond donc, de la forme aussi ; une écriture fluide, la montée régulière en puissance du suspense et surtout pour des lecteurs un peu curieux de l'actualité politique de cette région du monde, une parfaite identification.
Le message est clair, le danger des religions à travers leurs extrêmes, le peu de cas accordé dans ses cas de la simple volonté des peuples à vivre tout simplement, vérité crue dans sa nudité.
Ma note : 8 / 10. A lire sans modération.
Dernière édition par LOUBHI 49 le Dim 27 Juin 2010 - 16:23, édité 1 fois
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Plus je lis vos avis et plus j'ai envie de lire ce livre !
Invité- Invité
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Comment pourrais-je commencer ma critique d’un livre aussi intéressant, aussi documenté et aussi touchant. Peut-être en commençant par me débarrasser de ce qui m’a gênée parce que c’est finalement ce qui me prendra le moins de temps… Ce qui m’a un peu gênée donc, et surtout un peu déroutée, c’est la profusion des personnages. J’avoue avoir été plusieurs fois perdue entre les différents protagonistes et j’ai dû faire des retours en arrière pour vérifier à quel groupe appartenait tel ou tel personnage. Ceci étant dit, quelle richesse dans ce roman qui peut se lire à la fois comme un roman classique ou comme un thriller ! Le mélange des genres est très réussi.
Dès le début du roman nous sommes plongés dans un conflit israélo-palestinien qui apparait comme très complexe (ce qu’il est !) et insoluble. Les personnages d’Asso, Sandra et Conrad sont très bien imaginés. Chacun d’entre eux semble finalement plutôt perdu dans un conflit qui les dépasse et qui n’est pas vraiment le leur. Aucun d’eux n’est en effet vraiment attaché à cette terre. Sandra a souhaité vivre en Israël par soi-disant conviction religieuse, enfin c’est ce qu’elle pense mais c’est en fait bien plus complexe que ça ! L’histoire de la famille de Sandra est d’ailleurs très touchante et finalement le choix de sa religion apparait plutôt comme un hasard de la vie, un fardeau familial à porter et à s’approprier…
Asso n’est en Israël que par amour pour sa femme. Il est plutôt hésitant sur sa religion, il se dit bouddhiste mais ce qui l’attire surtout c’est la paix de l’âme. Son passé le hante, la mort de son père le suit et l’arrivée en Israël de son ancien mentor ravive de douloureuses blessures et c’est ce qui le perdra…
Quant à Conrad il est écartelé entre ses deux parents, il ne sait pas bien où il en est et il est probable qu’il ne le saura jamais... Ce qui est intéressant c’est donc le fait que des personnes complètement étrangères à l’histoire de ce pays deviennent bien malgré eux partie intégrante du conflit et du complot qui se trame.
J’ai beaucoup aimé aussi le personnage de Zaher, ce jeune garçon qui n’aspire qu’à une chose, vivre son rêve de liberté en Amérique et qui se retrouve manipulé par des terroristes sans scrupules. L’auteur est extrêmement neutre dans son roman, il laisse au lecteur la liberté de se faire sa propre opinion. Il nous dit simplement que tout ça est terriblement compliqué, qu’il y a beaucoup de personnes qui deviennent terroristes parce qu’on les manipule. Plusieurs facettes de cette histoire m’ont fait penser aux romans de Yasmina Kadra. Le pays n’est pas le même mais quelque soit le pays la guerre ça reste quelque chose d’atroce et de compliqué !
Un livre qui amène au-delà de l’histoire beaucoup de réflexions… le tout avec des phrases courtes et un style clair ! Bravo !
Je suis vraiment très heureuse d’avoir découvert ce livre grâce au forum Partage Lecture et aux Editions Kyklos et je les en remercie. Je n’aurai sans doute jamais fait une telle découverte sans leur partenariat…
Dès le début du roman nous sommes plongés dans un conflit israélo-palestinien qui apparait comme très complexe (ce qu’il est !) et insoluble. Les personnages d’Asso, Sandra et Conrad sont très bien imaginés. Chacun d’entre eux semble finalement plutôt perdu dans un conflit qui les dépasse et qui n’est pas vraiment le leur. Aucun d’eux n’est en effet vraiment attaché à cette terre. Sandra a souhaité vivre en Israël par soi-disant conviction religieuse, enfin c’est ce qu’elle pense mais c’est en fait bien plus complexe que ça ! L’histoire de la famille de Sandra est d’ailleurs très touchante et finalement le choix de sa religion apparait plutôt comme un hasard de la vie, un fardeau familial à porter et à s’approprier…
Asso n’est en Israël que par amour pour sa femme. Il est plutôt hésitant sur sa religion, il se dit bouddhiste mais ce qui l’attire surtout c’est la paix de l’âme. Son passé le hante, la mort de son père le suit et l’arrivée en Israël de son ancien mentor ravive de douloureuses blessures et c’est ce qui le perdra…
Quant à Conrad il est écartelé entre ses deux parents, il ne sait pas bien où il en est et il est probable qu’il ne le saura jamais... Ce qui est intéressant c’est donc le fait que des personnes complètement étrangères à l’histoire de ce pays deviennent bien malgré eux partie intégrante du conflit et du complot qui se trame.
J’ai beaucoup aimé aussi le personnage de Zaher, ce jeune garçon qui n’aspire qu’à une chose, vivre son rêve de liberté en Amérique et qui se retrouve manipulé par des terroristes sans scrupules. L’auteur est extrêmement neutre dans son roman, il laisse au lecteur la liberté de se faire sa propre opinion. Il nous dit simplement que tout ça est terriblement compliqué, qu’il y a beaucoup de personnes qui deviennent terroristes parce qu’on les manipule. Plusieurs facettes de cette histoire m’ont fait penser aux romans de Yasmina Kadra. Le pays n’est pas le même mais quelque soit le pays la guerre ça reste quelque chose d’atroce et de compliqué !
Un livre qui amène au-delà de l’histoire beaucoup de réflexions… le tout avec des phrases courtes et un style clair ! Bravo !
Je suis vraiment très heureuse d’avoir découvert ce livre grâce au forum Partage Lecture et aux Editions Kyklos et je les en remercie. Je n’aurai sans doute jamais fait une telle découverte sans leur partenariat…
yaki- Grand sage du forum
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Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
gwen22 a écrit:Plus je lis vos avis et plus j'ai envie de lire ce livre !
Je suis exactement du même avis!
Véronique M.- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 12/02/2010
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
yaki a écrit:Ce qui m’a un peu gênée donc, et surtout un peu déroutée, c’est la profusion des personnages. J’avoue avoir été plusieurs fois perdue entre les différents protagonistes et j’ai dû faire des retours en arrière pour vérifier à quel groupe appartenait tel ou tel personnage.
[/i]
Je me sens soudain moins seule, merci
Invité- Invité
Te retourne pas, Handala! D'Olivier Gérard
Te retourne pas,Handala!
Auteur: Olivier Gérard .
Préface: Jean-Claude Carrière.
Editeur: Kyklos éditions. Parution: Mai 2.010
Nbre. de pages: 265.
I.S.B..N. 978-2-918406-07-5
Catégorie: Roman
Quatrième de couverture :
Marié à Sandra,une femme qui a embrassé le judaïsme et tenait à faire « l'alyah »-le retour en Terre Sainte-Asso se retrouve à gérer une boutique d'articles de sport au coeur de la plus riche colonie juive d'Israël,à deux pas de Jérusalem. Son existence monotone aurait coulé sans histoire...
C'était compter sans l'irruption de celui qui fut jadis son mentor : Mossan,l'homme qui en s'appropriant son adolescence au point de vouloir faire de lui son double,a suscité sa haine. Devenu pdg planétaire,Frank Mossan joue les philanthropes et s'avise de vouloir rendre l'eau à un village palestiniens de la vallée du Jourdain au bord de la sécheresse en le dotant des panneaux solaires qu'il fabrique. Soulevant un tollé dans la communauté juive d'Israël et chez ses colons, l'intrusion de Mossan déchaîne tout autant la fureur des terroristes islamistes.
Pris entre deux fanatismes,jeté dans la tourmente qu'ils attisent,montré du doigt comme ancien protégé du milliardaire Mossan, Asso devient à son corps défendant, le jouet d'un complot infernal.
Le choix du préfacier n'est pas anodin pour qui connait les écrits de Jean-Claude Carrière!
Je ne résiste pas au plaisir de mettre en exergue la fin de cette préface : « Entre les lignes, nous pouvons aussi nous demander si, dans ce livre nous ne pourrions pas trouver trace de nos convictions personnelles, si vieilles et enracinées qu'elles nous paraissent indiscutables ; si nous ne pourrions pas découvrir, à tel ou tel détour,que chacun de nous est un intégriste, et qu'il est son propre adversaire, son propre tueur. »
Extrait de la préface écrite par J.Cl. Carrière. Paris 10 mai 2010
Je tiens tout particulièrement à exprimer ici toute mon admiration à Monsieur Olivier Gérard .
Sans prendre partie pour l'un ou l'autre des protagonistes, il expose la situation qui règne sur la rive
Ouest du Jourdain par le truchement de ce roman,aussi bien d'un côté que de l'autre du Mur!
J'ai quelque peu été déroutée au cours du récit par ma méconnaissance des termes propres au sujet.
Cela m'est donc imputable.
Asso, Sandra et Conrad ,vivent au coeur d'une colonie juive pour permettre à Sandra ,dont la mère était juive,de pratiquer l'alyah. Elle entraine Conrad leur fils qu'elle rebaptise Gaï..
Asso reste neutre et s'occupe avec son épouse du magasin. Toutefois un palestinien ayant sauvé la vie de Conrad,Asso l'aide lors de la cueillette des olives .
Le village palestinien se voit petit à petit privé d'eau, la colonie juive l'accaparant pour ses besoins.
C'est alors que Frank Mossan,industriel milliardaire entre en scène,et veut installer des éoliennes pour que les palestiniens puissent pomper l'eau. Ce qui va créer de part et d'autre un tollé incroyable.
Mossan ayant servi de père adoptif à Asso, le retrouve donc par le plus grand des hasards; Asso ayant d'autres aspirations pour son avenir l'avait fui. Cela se sait aussi bien chez les juifs que chez
les palestiniens ce qui provoque un certain malaise. Car où situer Asso, de quel côté?
Et... n'oublions pas Mossan! L'enjeu est de taille, car il est déjà considéré comme bienfaiteur de l'humanité, et se trouve en bonne place pour le prix Nobel, dont la notoriété est mondiale!
Une intrigue amoureuse vient se greffer sur la situation,et ce entre Zaher et Asso.Bien entendu Sandra le remarque,le couple est sur le point de se disloquer.
Les extrémistes vont fomenter un complot...
Les palestiniens ne veulent pas abandonner leurs maisons,leurs plantations d'oliviers établies par leurs aïeux,leurs terres...
Les juifs veulent chasser tous les palestiniens de la vallée du Jourdain: La terre d'Abraham...
De plus il y a la 'guère' pour l'eau ,rare dans ces contrées...
J'ai lu ce livre deux fois. Ce texte est très intéressant, car il dénonce les dangers des religions quelles qu'elles soient si elles sont poussées jusqu'à leur extrémisme.
N'est ce pas avec raison que le préfacier J.CL.Carrière nous invite à une introspection ?
J'ai été très heureuse de recevoir ce livre,que je n'aurais peut-être pas eu la chance de lire,vu mon âge!Je remercie très chaudement les Editions KYKLOS pour leur générosité.
MERCI AUSSI DE TOUT COEUR à partagelecture de m'avoir sélectionnée pour cette lecture très enrichissante. Je suis enchantée!
Mes cotations:Fond:10/10
:Forme: 10/10
Invité- Invité
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Mon
Dernière édition par mimi54 le Ven 1 Avr 2011 - 23:35, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Merci à Thot et aux éditions Kyklos de m’avoir offert la possibilité de découvrir ce livre.
Avant de vous livrer mon avis, une petite parenthèse.
Je suis allée chercher sur internet les éditions Kyklos et là j’ai lu …. qu'elles se définissaient comme:
« la voix dissonante de l’édition »…
Voici un extrait de Fabrice Berthet, le directeur éditorial:
"Kyklos Editions, à l’image de son logo, définit sa politique éditoriale sans discrimination de temps, de lieu, d’identité, d’idée ou de style des œuvres qui forment son catalogue.
Son catalogue est constitué de titres multiples, éclectiques au sein d’une unité cognitive, en vue de poser les bases de l’intérêt et de la réflexion chez ses lecteurs.
La politique éditoriale de Kyklos Editions ne se cantonne ni géographiquement, ni culturellement.
Le ton des éditions est rigoureux, divertissant et intellectuellement stimulant. Si les ouvrages présentés s’avèrent dérangeants, Kyklos Editions en assumera les conséquences, s’opposant énergiquement à toute forme de censure, restant fidèle à sa voix dissonante par laquelle elle tente de séduire, sans forcément chercher à plaire."
Alors pourquoi "Kyklos" ? Kyklos en grec, signifie « cercle », « cycle »…. Je laisse à chacun de vous le soin d’imaginer une réponse… Peut-être l’éditeur nous la livrera t-il ?
Ensuite, ce titre : « Te retourne pas Handala ! ». Le verbe est à l’impératif présent. L’impératif ? Le mode du souhait, de la requête, des ordres, des interdictions, des obligations… Comment l’auteur la prononce t-il cette petite phrase ?
Déjà, elle est écrite en langage familier, la négation étant escamotée....
Est-ce qu’Olivier Gérard l’imagine hurlée, criée dans le style « non, surtout ne te retourne pas, attends que tout aille mieux », ou bien chuchotée, murmurée au milieu des bruits de la vie « chut, ne te retourne pas, ne regarde pas … » ou encore ?….
Handala, "l’amertume" …c’est une tristesse mêlée à du ressentiment …Handala est donc amer…à qui en veut-il ? Choisit-il de tourner le dos pour montrer qu’il est écœuré par les événements ? Dans la quatrième de couverture, il est écrit qu’il était au début le symbole de la lutte palestinienne mais que sa conscience s’est développé pour devenir celle d’une nation, puis de l’humanité toute entière…Le dessinateur d’Handala a été assassiné en 1987, il disait : « Ce personnage que j’ai créé ne disparaîtra pas après moi. Je ne crois pas exagérer en disant que je serai immortalisé à travers lui. » Il a reçu à titre posthume la « plume d’or de la liberté », tout un symbole....
Il est intéressant, au fil de la lecture, de noter qui prononce cette phrase et quand ... et éventuellement avec quel ton de voix...
Quatrième de couverture, titre … il y a déjà matière à réflexion, ouverture à l’autre (l’autre qui est mon frère même s’il est différent… ), désir de connaître, de comprendre, de pénétrer dans les territoires « là-bas » pour aller plus loin dans la réflexion…
Alors, on se laisse emporter par le roman, tellement "visuel" et d’actualité qu’on pourrait en faire un film. On suit les personnages, chacun avec ses convictions, ses choix mais aussi parfois ses hésitations, ses souffrances, devant l’incompréhension ou le doute. Qui a raison ? Qui a tort ? Ce n’est pas comme cela que se positionne l’auteur et c’est un vrai tour de force. On pourrait presque apparenter son roman à un documentaire. Il aurait pu mettre une carte géographique en index. Il explique ce qui se déroule sans parti pris. Les descriptions sont précises, "visuelles" et jamais trop lourdes, on peut ainsi "regarder vivre" chaque situation..
J’ai été marquée par Conrad, Gaï, le fils, qui se demande où sont ses racines. Il se sent déraciné…C’est terrible de se dire que l’on est de « nulle part »…. Il a dû mal à comprendre les choix de ses parents, que ce soit la religion ou au sens plus large "les choix de vie", d'ailleurs, son père sait-il précisément ce qu'il veut vivre? J'aurais voulu une autre vie pour Conrad ....
Et puis, cette phrase : « la guerre, c’est important, n’est-ce pas ? ». Et toute cette violence, que l'on retrouve dans le livre .... On a mal .... Savent-ils ceux qui se battent qu'une seule rencontre a pu changer le cours de leur existence et les entraîner dans le fanatisme?
L’écriture est alerte. Les chapitres courts s’enchaînent sans difficultés, chacun d’eux étant introduit par la date et le lieu, on situe tout de suite. Les personnages ont des caractères bien déterminés, chacun sa personnalité.
A travers ce roman, on découvre une représentation terrible d'un quotidien qui existe et qui se met à vivre sous nos yeux. Inutile de les frotter ... cette réalité là existe ...
Cela entraîne plusieurs approches de lecture: en premier, le roman en lui-même; en deuxième, les réflexions que la lecture provoque: fanatisme, place de chacun, choix; en troisième, le retour sur nous-mêmes: "Et moi, qu'est ce que j'en pense, qu'aurais je fait, choisi, pensé, où sont mes racines ? ... etc..."
C'est un coup de coeur, mais un coup de coeur douloureux parce que je ne sais pas si Handala se retournera un jour ... Et je voudrais l'interpeller et lui dire: "retourne-toi, dis leur, ... explique leur que c'est possible, que la vie peut être belle, qu'il y a de la place pour vivre ensemble en harmonie, retourne-toi, parle en ouvrant les bras ... peut-être qu'ils comprendront ... allez Handala, essaie ... il faut continuer de croire en l'homme"....
Avant de vous livrer mon avis, une petite parenthèse.
Je suis allée chercher sur internet les éditions Kyklos et là j’ai lu …. qu'elles se définissaient comme:
« la voix dissonante de l’édition »…
Voici un extrait de Fabrice Berthet, le directeur éditorial:
"Kyklos Editions, à l’image de son logo, définit sa politique éditoriale sans discrimination de temps, de lieu, d’identité, d’idée ou de style des œuvres qui forment son catalogue.
Son catalogue est constitué de titres multiples, éclectiques au sein d’une unité cognitive, en vue de poser les bases de l’intérêt et de la réflexion chez ses lecteurs.
La politique éditoriale de Kyklos Editions ne se cantonne ni géographiquement, ni culturellement.
Le ton des éditions est rigoureux, divertissant et intellectuellement stimulant. Si les ouvrages présentés s’avèrent dérangeants, Kyklos Editions en assumera les conséquences, s’opposant énergiquement à toute forme de censure, restant fidèle à sa voix dissonante par laquelle elle tente de séduire, sans forcément chercher à plaire."
Alors pourquoi "Kyklos" ? Kyklos en grec, signifie « cercle », « cycle »…. Je laisse à chacun de vous le soin d’imaginer une réponse… Peut-être l’éditeur nous la livrera t-il ?
Ensuite, ce titre : « Te retourne pas Handala ! ». Le verbe est à l’impératif présent. L’impératif ? Le mode du souhait, de la requête, des ordres, des interdictions, des obligations… Comment l’auteur la prononce t-il cette petite phrase ?
Déjà, elle est écrite en langage familier, la négation étant escamotée....
Est-ce qu’Olivier Gérard l’imagine hurlée, criée dans le style « non, surtout ne te retourne pas, attends que tout aille mieux », ou bien chuchotée, murmurée au milieu des bruits de la vie « chut, ne te retourne pas, ne regarde pas … » ou encore ?….
Handala, "l’amertume" …c’est une tristesse mêlée à du ressentiment …Handala est donc amer…à qui en veut-il ? Choisit-il de tourner le dos pour montrer qu’il est écœuré par les événements ? Dans la quatrième de couverture, il est écrit qu’il était au début le symbole de la lutte palestinienne mais que sa conscience s’est développé pour devenir celle d’une nation, puis de l’humanité toute entière…Le dessinateur d’Handala a été assassiné en 1987, il disait : « Ce personnage que j’ai créé ne disparaîtra pas après moi. Je ne crois pas exagérer en disant que je serai immortalisé à travers lui. » Il a reçu à titre posthume la « plume d’or de la liberté », tout un symbole....
Il est intéressant, au fil de la lecture, de noter qui prononce cette phrase et quand ... et éventuellement avec quel ton de voix...
Quatrième de couverture, titre … il y a déjà matière à réflexion, ouverture à l’autre (l’autre qui est mon frère même s’il est différent… ), désir de connaître, de comprendre, de pénétrer dans les territoires « là-bas » pour aller plus loin dans la réflexion…
Alors, on se laisse emporter par le roman, tellement "visuel" et d’actualité qu’on pourrait en faire un film. On suit les personnages, chacun avec ses convictions, ses choix mais aussi parfois ses hésitations, ses souffrances, devant l’incompréhension ou le doute. Qui a raison ? Qui a tort ? Ce n’est pas comme cela que se positionne l’auteur et c’est un vrai tour de force. On pourrait presque apparenter son roman à un documentaire. Il aurait pu mettre une carte géographique en index. Il explique ce qui se déroule sans parti pris. Les descriptions sont précises, "visuelles" et jamais trop lourdes, on peut ainsi "regarder vivre" chaque situation..
J’ai été marquée par Conrad, Gaï, le fils, qui se demande où sont ses racines. Il se sent déraciné…C’est terrible de se dire que l’on est de « nulle part »…. Il a dû mal à comprendre les choix de ses parents, que ce soit la religion ou au sens plus large "les choix de vie", d'ailleurs, son père sait-il précisément ce qu'il veut vivre? J'aurais voulu une autre vie pour Conrad ....
Et puis, cette phrase : « la guerre, c’est important, n’est-ce pas ? ». Et toute cette violence, que l'on retrouve dans le livre .... On a mal .... Savent-ils ceux qui se battent qu'une seule rencontre a pu changer le cours de leur existence et les entraîner dans le fanatisme?
L’écriture est alerte. Les chapitres courts s’enchaînent sans difficultés, chacun d’eux étant introduit par la date et le lieu, on situe tout de suite. Les personnages ont des caractères bien déterminés, chacun sa personnalité.
A travers ce roman, on découvre une représentation terrible d'un quotidien qui existe et qui se met à vivre sous nos yeux. Inutile de les frotter ... cette réalité là existe ...
Cela entraîne plusieurs approches de lecture: en premier, le roman en lui-même; en deuxième, les réflexions que la lecture provoque: fanatisme, place de chacun, choix; en troisième, le retour sur nous-mêmes: "Et moi, qu'est ce que j'en pense, qu'aurais je fait, choisi, pensé, où sont mes racines ? ... etc..."
C'est un coup de coeur, mais un coup de coeur douloureux parce que je ne sais pas si Handala se retournera un jour ... Et je voudrais l'interpeller et lui dire: "retourne-toi, dis leur, ... explique leur que c'est possible, que la vie peut être belle, qu'il y a de la place pour vivre ensemble en harmonie, retourne-toi, parle en ouvrant les bras ... peut-être qu'ils comprendront ... allez Handala, essaie ... il faut continuer de croire en l'homme"....
Cassiopée- Admin
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Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Te retourne pas Handala
Le livre, en tant qu'objet, est plaisant. Couverture sobre dans les tons noirs et blancs qui sont la marque de fabrique de la maison d'édition Kyklos, que je remercie beaucoup au passage pour l'opportunité offerte, ainsi que Thot et Partage Lecture qui rendent ces partenariats possibles.
Le papier, un peu épais est agréable au toucher, et la mise en page contribue au plaisir de la lecture.
Pour rentrer un peu plus dans le vif du sujet, je n'irai pas par quatre chemins, c'est un livre qui m'a beaucoup plu !
Le sujet abordé, les relations entre Israéliens et Palestiniens, n'est jamais très loin de l'actualité, mais les évènements autour de l'abordage de la « flotille de la Paix » par les Israéliens n'ont fait que rendre cette actualité plus brûlante encore. J'étais donc très curieuse de voir sous quel angle le sujet serait abordé, si l'auteur prendrait un parti pris, et lequel, et je craignais plus que tout le manichéisme de cette position.
Au fur et à mesure de ma lecture, j'ai été rassurée. A mon sens, pas de manichéisme, mais au contraire, beaucoup de finesse et d'empathie dans la façon d'envisager les personnages et la situation.
Le choix du personnage principal tout d'abord, implanté du côté israélien, mais pas juif, arrivé là pour suivre sa femme elle-même à la recherche d'une identité et farouchement décidé à s'intégrer. Sa spiritualité flottante, tendance bouddhiste, et son regard un peu détaché en font un observateur de choix.
C'est ce regard sur l'inextricable situation qui m'a le plus intéressée:
Les Palestiniens opprimés, comprimés par ce Mur et les obligations qui vont avec, la spoliation de leurs terres, de leurs récoltes, les injustices les plus variées...
Les Israéliens pour beaucoup inquiets, toujours sur le qui-vive de peur d'un attentat, qui ne pensent qu'à se protéger chaque jour un peu plus sans comprendre que c'est précisément ce qui renforce le risque...
Cette découverte s'effectue tout au long de la première partie de ce livre, au travers du regard du héros, de sa vie quotidienne et de celle de sa famille, rythmée par la vie religieuse du village, et j'ai trouvé cela passionnant et très bien écrit, tout comme le reste du roman d'ailleurs.
J'ai par-contre été moins convaincue par la seconde partie dans laquelle la vie d'Asso, le personnage principal, bascule avec le retour de celui qui l'avait élevé après la mort de son père. Toute l'intrigue qui se noue permet bien sûr de voir les extrémistes des deux camps agir, mais j'ai trouvé cette partie moins intéressante, et j'ai plus facilement interrompu ma lecture... D'autant que certaines coïncidences, certaines révélations paraissent un peu grosses et nuisent un peu à la cohérence du tout, sans vouloir révéler de détails à celles et ceux qui ne l'auraient pas encore lu.
Pour conclure, je dirai que c'est un très bon livre, que je conseillerais à tous ceux qui ont envie de (re)découvrir cette région du monde avec un œil un peu différent, et d'apprendre comment les gens vivent la situation au-delà de ce que nous en disent les médias.
J'ai hâte que d'autres dans mon entourage le lisent aussi pour pouvoir en parler, et hâte de pouvoir enfin lire les avis postés sur Partage Lecture, que je me suis interdit de lire avant de poster le mien !
J'aimerais beaucoup voir à quoi ressemble Handala lorsqu'il se retourne, mais malheureusement, je crois que ce n'est pas près d'arriver...
Le livre, en tant qu'objet, est plaisant. Couverture sobre dans les tons noirs et blancs qui sont la marque de fabrique de la maison d'édition Kyklos, que je remercie beaucoup au passage pour l'opportunité offerte, ainsi que Thot et Partage Lecture qui rendent ces partenariats possibles.
Le papier, un peu épais est agréable au toucher, et la mise en page contribue au plaisir de la lecture.
Pour rentrer un peu plus dans le vif du sujet, je n'irai pas par quatre chemins, c'est un livre qui m'a beaucoup plu !
Le sujet abordé, les relations entre Israéliens et Palestiniens, n'est jamais très loin de l'actualité, mais les évènements autour de l'abordage de la « flotille de la Paix » par les Israéliens n'ont fait que rendre cette actualité plus brûlante encore. J'étais donc très curieuse de voir sous quel angle le sujet serait abordé, si l'auteur prendrait un parti pris, et lequel, et je craignais plus que tout le manichéisme de cette position.
Au fur et à mesure de ma lecture, j'ai été rassurée. A mon sens, pas de manichéisme, mais au contraire, beaucoup de finesse et d'empathie dans la façon d'envisager les personnages et la situation.
Le choix du personnage principal tout d'abord, implanté du côté israélien, mais pas juif, arrivé là pour suivre sa femme elle-même à la recherche d'une identité et farouchement décidé à s'intégrer. Sa spiritualité flottante, tendance bouddhiste, et son regard un peu détaché en font un observateur de choix.
C'est ce regard sur l'inextricable situation qui m'a le plus intéressée:
Les Palestiniens opprimés, comprimés par ce Mur et les obligations qui vont avec, la spoliation de leurs terres, de leurs récoltes, les injustices les plus variées...
Les Israéliens pour beaucoup inquiets, toujours sur le qui-vive de peur d'un attentat, qui ne pensent qu'à se protéger chaque jour un peu plus sans comprendre que c'est précisément ce qui renforce le risque...
Cette découverte s'effectue tout au long de la première partie de ce livre, au travers du regard du héros, de sa vie quotidienne et de celle de sa famille, rythmée par la vie religieuse du village, et j'ai trouvé cela passionnant et très bien écrit, tout comme le reste du roman d'ailleurs.
J'ai par-contre été moins convaincue par la seconde partie dans laquelle la vie d'Asso, le personnage principal, bascule avec le retour de celui qui l'avait élevé après la mort de son père. Toute l'intrigue qui se noue permet bien sûr de voir les extrémistes des deux camps agir, mais j'ai trouvé cette partie moins intéressante, et j'ai plus facilement interrompu ma lecture... D'autant que certaines coïncidences, certaines révélations paraissent un peu grosses et nuisent un peu à la cohérence du tout, sans vouloir révéler de détails à celles et ceux qui ne l'auraient pas encore lu.
Pour conclure, je dirai que c'est un très bon livre, que je conseillerais à tous ceux qui ont envie de (re)découvrir cette région du monde avec un œil un peu différent, et d'apprendre comment les gens vivent la situation au-delà de ce que nous en disent les médias.
J'ai hâte que d'autres dans mon entourage le lisent aussi pour pouvoir en parler, et hâte de pouvoir enfin lire les avis postés sur Partage Lecture, que je me suis interdit de lire avant de poster le mien !
J'aimerais beaucoup voir à quoi ressemble Handala lorsqu'il se retourne, mais malheureusement, je crois que ce n'est pas près d'arriver...
Invité- Invité
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Te retourne pas, Handala
Merci à Thot et aux éditions Kyklos pour cet agréable moment de lecture.
La préface de Jean-Claude Carrière ne me facilite pas la tache pour faire la critique de ce livre car tout y est dit. Et en plus bien mieux que ce que j’aurai pu faire. Je ne peux qu’approuver.
Cette histoire est racontée de façon très nette, sans détour. Plus nous avançons dans la lecture plus la situation paraît s’emmêler de plus en plus et nous finissons par perdre courage à vouloir tout démêler, ou tout du moins ne plus savoir comment s’y prendre pour enfin voir le visage d’Handala.
L’histoire d’Asso et de ses proches se prête bien dans ce roman pour témoigner des positions délicates qui sont vécues en Israël. Tout semble faire effet « boule de neige ». Les êtres qui s’aiment et semblent ne pas tenir compte de l’opposition des deux camps finissent par se détourner de l’autre, se haïr. Mais arrive-t-il quelques fois le contraire ?
J’ai beaucoup apprécié la rigueur avec laquelle Olivier Gérard écrit. On ne trouve effectivement aucun jugement, aucune solution proposée, on reste dans le sujet du début à la fin sans aucun superflu.
Ce livre est un beau, quoique le mot me paraisse mal choisi, témoignage des relations humaines dans l’une de ces plus horribles expressions.
Pauvres petits Handalas.
Merci à Thot et aux éditions Kyklos pour cet agréable moment de lecture.
La préface de Jean-Claude Carrière ne me facilite pas la tache pour faire la critique de ce livre car tout y est dit. Et en plus bien mieux que ce que j’aurai pu faire. Je ne peux qu’approuver.
Cette histoire est racontée de façon très nette, sans détour. Plus nous avançons dans la lecture plus la situation paraît s’emmêler de plus en plus et nous finissons par perdre courage à vouloir tout démêler, ou tout du moins ne plus savoir comment s’y prendre pour enfin voir le visage d’Handala.
L’histoire d’Asso et de ses proches se prête bien dans ce roman pour témoigner des positions délicates qui sont vécues en Israël. Tout semble faire effet « boule de neige ». Les êtres qui s’aiment et semblent ne pas tenir compte de l’opposition des deux camps finissent par se détourner de l’autre, se haïr. Mais arrive-t-il quelques fois le contraire ?
J’ai beaucoup apprécié la rigueur avec laquelle Olivier Gérard écrit. On ne trouve effectivement aucun jugement, aucune solution proposée, on reste dans le sujet du début à la fin sans aucun superflu.
Ce livre est un beau, quoique le mot me paraisse mal choisi, témoignage des relations humaines dans l’une de ces plus horribles expressions.
Pauvres petits Handalas.
Invité- Invité
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Vos critiques sont excellentes. Là j'ai quand même un peu la honte. Pourtant je me suis creusé la tête. Il faudra quand même que je fasse mieux la prochaine fois. Au moins nous l'avons tous apprécié.
Invité- Invité
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Ne t'inquiète pas Loo : cela fait dix jours que je me creuse la tête pour tenter d'écrire mon avis et de tout ce que j'écris, rien ne me satisfait vraiment.
Sharon- Modérateur
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Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Ce n'est jamais facile surtout lorsqu'on est plusieurs à lire le même livre. On a peur de la "redite"...
Cassiopée- Admin
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Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Oui c'est vrai qu'il y a des jours plus faciles. En fait d'habitude je prépare ma critique sur papier ce qui me permet de mettre les idées en vrac à n'importe quel moment. Cette fois-ci je l'ai faite directement sur l'ordinateur. Ca ne m'a pas réussi. Par contre je m'interdit toujour d'aller voir avant ce que les autres ont écris. Et pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque.
En tout cas vos critiques m'ont donné de bonnes idées pour les prochaines fois. Merci !
En tout cas vos critiques m'ont donné de bonnes idées pour les prochaines fois. Merci !
Invité- Invité
Ne te retourne pas,Handala!
Je constate que les lecteurs et lectrices de ce livre ont beaucoup réfléchi afin de donner la plus juste impression que leur a laissé Olivier Gérard. Afin de coller au plus près de mon ressenti,j'ai lu ce
livre deux fois! Ce n'est pas un livre anodin. Ce livre m'a marquée...
chacun de nous devrais le lire!
Je remercie à nouveau toutes les personnes qui m'ont permis cette lecture instructive,en plein dans l'actualité.Je remercie encore la maison d'éditions KYKLOS pour sa générosité.
livre deux fois! Ce n'est pas un livre anodin. Ce livre m'a marquée...
chacun de nous devrais le lire!
Je remercie à nouveau toutes les personnes qui m'ont permis cette lecture instructive,en plein dans l'actualité.Je remercie encore la maison d'éditions KYKLOS pour sa générosité.
Invité- Invité
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Il est vrai loo,que certains jours cela coule de source...
Comme toi je note quelques idées sur papier,mais une fois devant le clavier j'improvise en vérifiant si je n'ai pas omis un point important. Comme toi je ne regarde pas les textes déjà postés,car cela pourrait influer sur mon commentaire! et les redites assurées!
Bonne soirée et bonne lecture à vous tous!!!
Ma lecture actuelle:Ville noire Ville blanche de Richard Price
Comme toi je note quelques idées sur papier,mais une fois devant le clavier j'improvise en vérifiant si je n'ai pas omis un point important. Comme toi je ne regarde pas les textes déjà postés,car cela pourrait influer sur mon commentaire! et les redites assurées!
Bonne soirée et bonne lecture à vous tous!!!
Ma lecture actuelle:Ville noire Ville blanche de Richard Price
Invité- Invité
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Loo a écrit:Vos critiques sont excellentes. Là j'ai quand même un peu la honte. Pourtant je me suis creusé la tête. Il faudra quand même que je fasse mieux la prochaine fois. Au moins nous l'avons tous apprécié.
Moi non plus je ne fais pas trop long,te creuse pas la tête l'important c'est d'écrire notre ressenti,ce qui nous a interpellée et nos émotions.
Bonne lecture
lalyre- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Merci tout le monde. Ca me réconforte un peu
Invité- Invité
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Mon avis :
Je commencerai par le style : je l’ai trouvé très fluide, d’ailleurs cette limpidité fait que je l’ai lu en très peu de temps et sans même m’en rendre compte ! C’est très agréable, une écriture sans accroc.
Pour ce qui est de l’intrigue, nous suivons Asso, ses errances, ses interrogations, ses joies, dans la colonie juive où il vit entouré de sa femme, Sandra et de leur fils, Conrad. En parallèle, le côté palestinien est surtout représenté par Zaher, un jeune garçon, plein d’espoirs, qui rêve d’Amérique quand son quotidien lui pèse trop. Et au centre, Franck Mossan, un riche industriel qui s’est lancé dans l’humanitaire et fut le « père adoptif » d’Asso. Qu’est qui relie tous les personnages (dont je ne viens de citer que quelques uns) ? Le village d’Al Gourba, côté palestinien, menacé par la colonie juive attenante et pour lequel l’aide d’Asso et de Mossan est requise ! Mais, vous l’aurez compris, tout le monde ne l’entend pas de cette oreille et en particulier, deux cellules terroristes, l’une juive et l’autre palestinienne, vont leur mettre des bâtons dans les roues. Ainsi, l’auteur ne prend pas partie dans le conflit israélo-palestinien mais dénonce plutôt les religieux fanatiques qui, pour justifier leurs actes, appellent à la haine, manipulent et utilisent leurs fidèles comme des marionnettes. Ils se servent de leurs peurs, de leurs désirs secrets, de leur misère pour les exhorter à la violence au nom de leurs Dieux. Se pose donc la question du fanatisme religieux, de l’intégrisme, de l’intolérance envers ceux qui nous sont différents. Est-ce que ce sont réellement les valeurs portées par leur religion ? N’interprêtent-ils pas les écritures à leur convenance pour justifier le meurtre d’individus innocents et servir leur cause ? Le Mur a finalement attisé les haines et le climat de suspicion ambiant !
J’ai beaucoup pensé à L’Attentat de Yasmina KHADRA en le lisant mais en moins fort (c’est mon ressenti), je me suis sentie moins proche des personnages, moins impliquée, peut-être parce qu’ils sont nombreux et qu’on les suit à tour de rôle même si Asso semble occuper une plus grande place que les autres et est donc celui auquel je me suis le plus attachée. Au-delà de l’histoire, l’auteur appelle donc à la réflexion, à la prise de conscience entre les intérêts en présence : ceux des Juifs qui ne souhaitent pas quitter les terres qu’ils ont colonisées et qu’ils considèrent désormais comme les leurs, qui ne se sentent pas en sécurité et mènent pourtant des vies assez confortables en comparaison des Palestiniens dont le territoire est de plus en plus grignoté par le Mur mais aussi par les colonies voisines. Pourquoi ne pas vivre en bonne entente, en bonne intelligence au lieu de cultiver les haines ?
J’aurais aimé que les personnages soient plus travaillés, plus étoffés, qu’on en sache un peu plus sur eux ! Finalement, je pense que ce ne sont pas eux, le cœur du roman mais plutôt Handala, ce garçon aux pieds nus qui tourne le dos et porte des guenilles ! Pour moi, il représente la tolérance, la paix, la fin du conflit, la réconciliation. C’est peut-être le message que tente de faire passer l’auteur ?
En conclusion, j’ai beaucoup aimé la réflexion, les interrogations que suscite ce livre, plus que l’histoire en elle-même ! Je remercie le forum et les éditions Kyklos pour ce partenariat enrichissant !
Un extrait qui fait écho en moi :
« Je pense, dit Asso, que tous les gens ont le droit de vivre sur la terre qui a toujours été la leur : des ponts entre deux peuples vaudraient mieux qu’un Mur, Rabbi Youssef ».
Je commencerai par le style : je l’ai trouvé très fluide, d’ailleurs cette limpidité fait que je l’ai lu en très peu de temps et sans même m’en rendre compte ! C’est très agréable, une écriture sans accroc.
Pour ce qui est de l’intrigue, nous suivons Asso, ses errances, ses interrogations, ses joies, dans la colonie juive où il vit entouré de sa femme, Sandra et de leur fils, Conrad. En parallèle, le côté palestinien est surtout représenté par Zaher, un jeune garçon, plein d’espoirs, qui rêve d’Amérique quand son quotidien lui pèse trop. Et au centre, Franck Mossan, un riche industriel qui s’est lancé dans l’humanitaire et fut le « père adoptif » d’Asso. Qu’est qui relie tous les personnages (dont je ne viens de citer que quelques uns) ? Le village d’Al Gourba, côté palestinien, menacé par la colonie juive attenante et pour lequel l’aide d’Asso et de Mossan est requise ! Mais, vous l’aurez compris, tout le monde ne l’entend pas de cette oreille et en particulier, deux cellules terroristes, l’une juive et l’autre palestinienne, vont leur mettre des bâtons dans les roues. Ainsi, l’auteur ne prend pas partie dans le conflit israélo-palestinien mais dénonce plutôt les religieux fanatiques qui, pour justifier leurs actes, appellent à la haine, manipulent et utilisent leurs fidèles comme des marionnettes. Ils se servent de leurs peurs, de leurs désirs secrets, de leur misère pour les exhorter à la violence au nom de leurs Dieux. Se pose donc la question du fanatisme religieux, de l’intégrisme, de l’intolérance envers ceux qui nous sont différents. Est-ce que ce sont réellement les valeurs portées par leur religion ? N’interprêtent-ils pas les écritures à leur convenance pour justifier le meurtre d’individus innocents et servir leur cause ? Le Mur a finalement attisé les haines et le climat de suspicion ambiant !
J’ai beaucoup pensé à L’Attentat de Yasmina KHADRA en le lisant mais en moins fort (c’est mon ressenti), je me suis sentie moins proche des personnages, moins impliquée, peut-être parce qu’ils sont nombreux et qu’on les suit à tour de rôle même si Asso semble occuper une plus grande place que les autres et est donc celui auquel je me suis le plus attachée. Au-delà de l’histoire, l’auteur appelle donc à la réflexion, à la prise de conscience entre les intérêts en présence : ceux des Juifs qui ne souhaitent pas quitter les terres qu’ils ont colonisées et qu’ils considèrent désormais comme les leurs, qui ne se sentent pas en sécurité et mènent pourtant des vies assez confortables en comparaison des Palestiniens dont le territoire est de plus en plus grignoté par le Mur mais aussi par les colonies voisines. Pourquoi ne pas vivre en bonne entente, en bonne intelligence au lieu de cultiver les haines ?
J’aurais aimé que les personnages soient plus travaillés, plus étoffés, qu’on en sache un peu plus sur eux ! Finalement, je pense que ce ne sont pas eux, le cœur du roman mais plutôt Handala, ce garçon aux pieds nus qui tourne le dos et porte des guenilles ! Pour moi, il représente la tolérance, la paix, la fin du conflit, la réconciliation. C’est peut-être le message que tente de faire passer l’auteur ?
En conclusion, j’ai beaucoup aimé la réflexion, les interrogations que suscite ce livre, plus que l’histoire en elle-même ! Je remercie le forum et les éditions Kyklos pour ce partenariat enrichissant !
Un extrait qui fait écho en moi :
« Je pense, dit Asso, que tous les gens ont le droit de vivre sur la terre qui a toujours été la leur : des ponts entre deux peuples vaudraient mieux qu’un Mur, Rabbi Youssef ».
Invité- Invité
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Mon avis :
Cela ne m'arrive pas souvent mais là je ne sais pas quoi dire sur ce livre ! D'habitude j'arrive à écrire mon billet assez facilement mais là je bloque.
Le sujet de ce livre est tellement injuste, tellement révoltant, tellement affligeant, tellement sans issue ! A quoi bon en dire plus...
De plus il est très difficile d'en parler sans prendre partie pour l'un ou l'autre, pour l'arabe ou le juif.
On peut tout de même se demander comment en 2010 il peut y avoir encore des gens qui s'affrontent pour une religion, un dieu.
Pourquoi ne pas vivre en harmonie chacun priant son dieu ?
Pourquoi vouloir jeter des gens de leur maison ?
Pourquoi ôter à des gens leur outil de travail ?
Pourquoi alors que ceux qui font ça on subit un jour la même chose ?
Des "pourquoi" j'en ai des tonnes, ils n'ont pas de réponses, n'en auront certainement jamais...
L'auteur traite le conflit israélo-palestinien de façon impartiale en montrant qu'il y a des extrémistes religieux des deux côtés, d'où l'impossibilité d'une paix durable ou pas.
J'ai bien aimé cette lecture, si tant est que l'on puisse dire cela d'un sujet aussi douloureux pour deux peuples. J'ai apprécié la manière dont l'auteur traite le sujet ainsi que les personnages principaux.
Je regrette une chose, c'est qu'il n'y ait pas eu de carte géographique afin de bien visualiser les villes, les quartiers. Un lexique n'aurait pas été de trop non plus.
Un grand merci pour cette lecture aux éditions Kyklos et à Partage Lecture
Cela ne m'arrive pas souvent mais là je ne sais pas quoi dire sur ce livre ! D'habitude j'arrive à écrire mon billet assez facilement mais là je bloque.
Le sujet de ce livre est tellement injuste, tellement révoltant, tellement affligeant, tellement sans issue ! A quoi bon en dire plus...
De plus il est très difficile d'en parler sans prendre partie pour l'un ou l'autre, pour l'arabe ou le juif.
On peut tout de même se demander comment en 2010 il peut y avoir encore des gens qui s'affrontent pour une religion, un dieu.
Pourquoi ne pas vivre en harmonie chacun priant son dieu ?
Pourquoi vouloir jeter des gens de leur maison ?
Pourquoi ôter à des gens leur outil de travail ?
Pourquoi alors que ceux qui font ça on subit un jour la même chose ?
Des "pourquoi" j'en ai des tonnes, ils n'ont pas de réponses, n'en auront certainement jamais...
L'auteur traite le conflit israélo-palestinien de façon impartiale en montrant qu'il y a des extrémistes religieux des deux côtés, d'où l'impossibilité d'une paix durable ou pas.
J'ai bien aimé cette lecture, si tant est que l'on puisse dire cela d'un sujet aussi douloureux pour deux peuples. J'ai apprécié la manière dont l'auteur traite le sujet ainsi que les personnages principaux.
Je regrette une chose, c'est qu'il n'y ait pas eu de carte géographique afin de bien visualiser les villes, les quartiers. Un lexique n'aurait pas été de trop non plus.
Un grand merci pour cette lecture aux éditions Kyklos et à Partage Lecture
Invité- Invité
Re: [Gérard, Olivier] Te retourne pas, Handala!
Cerisia a écrit: Cela ne m'arrive pas souvent mais là je ne sais pas quoi dire sur ce livre ! D'habitude j'arrive à écrire mon billet assez facilement mais là je bloque.
C'est drôle : j'ai eu le même souci!!!!!!
Invité- Invité
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