[Ellory, R.J.] Les anonymes
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[Ellory, R.J.] Les anonymes
Sonatine éditions - 2010 - 689 pages
Résumé :
Trois meurtres. Trois femmes. Un ruban autour du cou, une étiquette à bagages et une forte odeur de lavande près du corps. Puis une quatrième victime, féminine elle aussi. Cependant le mode opératoire diffère. La police de Washington s'interroge, un tueur en série ou deux tueurs ? L'inspecteur Miller et son coéquipier Roth enquêtent.
Mon avis :
Washington, époque contemporaine.
Ellory nous bluffe une nouvelle fois et nous entraîne dans une enquête à rebondissements ininterrompus.
La police a bien du mal à trouver ses marques et le point de départ est mince, très mince, trop mince ou trop, bien trop évident. Alors on creuse, on cherche, on interroge, on vérifie, on repart de zéro et de cul de sac en impasse, les duettistes Miller et Roth stagnent.
Il y a forcément un point commun entre ces meurtres. Pourquoi du parfum, écoeurant qui plus est ? Pourquoi un ruban de couleur différente à chaque fois ? Pourquoi des photos laissées pour être trouvées lors du quatrième meurtre et pas pour les autres ? Pourquoi, pourquoi ? Rien, juste ces photos. La télé parle des meurtres, une jeune black, maman d'une fillette, dont le mari, drogué, a été abattu, reconnait la femme et commence à avoir peur, peur que cela recommence, mais quoi justement, oui, recommencer quoi ? Elle signera son arrêt de mort en enquêtant de son côté. Meurtre inutile, peut-être, pas sûr. Est-ce ce salaud ou l'un de ces salauds ou un nouveau salaud, qui a, ont, fait le coup.
Et puis, alors, doucement, comme un adagietto, comme une vague naissante, comme un ciel fauve avant la tempête, la machine se met en branle, plus écrasante qu'un rouleau compresseur, plus oppressante qu'un étau, la marche vers la vérité, la découverte d'un vide absolu mettront en évidence l'inconcevable : ces victimes n'existent pas, n'ont aucune identité, pas d'empreinte, pas d'ADN, pas de signe de reconnaissance, ce sont des anonymes.
Miller va devoir donner le plus formidable coup de pied dans la termitière de mémoire de flic de Washington. Mais, gaffe, mon gars, nous on est avec toi, mais comme disait un dauphin à son papa, garde-toi non seulement à gauche ou à droite, mais surtout de partout, mets des rétros, y a du monde en embuscade et pas forcément des gentils !
Alors certains écrivent avec leurs tripes, d'autres vous balancent une prose pugilistique à mettre K.O. Cassius Clay, lui, le père Ellory, il y va paisiblement, tranquillement, il monte son affaire comme un maçon son mur, attendez je n'ai posé que la clé de voute, vous verrez plus tard et on voit, on voit tellement bien que l'on, moi, entre autres, sommes paumés, minable lecteur de pacotille, allez ressaisit-toi, sois digne de ton statut, relève la tête, bombe le torse ! J'aimerais bien, mais voilà, fortiche le Ellory...
D'une part nous suivons Miller aux basques et d'autre part, en écriture off un John, c'est pas mon nom qu'il dit, alors on peut l'appeler comme on veut, n'empêche ce gars il nous en dit des vertes et des pas mures, comme disait ma grand-mère, sainte femme s'il en fut. Il nous raconte son histoire, le gars, la CIA et tout le toutim et du pas beau, du pas reluisant, la honte oui, hou ! Le Nicaragua, le financement des coups d'état à force d'inondation de drogue sur le territoire, soi-disant au vu et au su des instances dirigeantes et/ou fédérales de surcroît, avec bénédiction des singes de Menarès, je vois rien, j'entends rien, je dis rien, circulez, soyez gentils, y a le feuilleton à la télé, allez, ouste !
Les deux récits se rejoignent, bien sûr, sinon ça sert à rien et l'histoire continue de plus belle avec cette rencontre de deux types qui évoluent dans une situation de sourd-muet-aveugle pour l'un (Miller) et de tu-ne-comprends-rien-mon-pauvre, pour l'autre (John). Mais, sans l'appui de sa hiérarchie, en courbant l'échine devant les quolibets, avec un esprit de déduction lent mais constant, une pugnacité bernardienne (je sais ça fait prétentieux, mais connais-toi toi même disait l'autre), un risque insensé, il ira au bout le Miller et quel dénouement, je ne vous dis que ça, plus je serais gêné, si, vraiment, sans char !
Robert Littell avec son La Compagnie et Légendes ainsi que James Ellroy avec son Underworld USA, sans oublier Rober Ludlum avec nombre de ses ouvrages situés aux Etats Unis ont montré la voie à Ellory, en mieux diront certains, peut-être, pas sûr, manque encore de maturité, cependant, avec courage, talent, joli plume, simple mais ô combien efficace, Ellory prouve, s'il était encore besoin, que la littérature devra compter avec lui d'ores et déjà, mais également à l'avenir.
R.J tu peux continuer, si-si, blanc-seing accordé, go ahead, man !
B
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Dernière édition par Cassiopée le Sam 11 Oct 2014 - 15:38, édité 3 fois (Raison : sondage)
Invité- Invité
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Merci pour cette critique . J'ai un livre de cet auteur dans ma bibliothèque, il faudrait que je me lance.
Invité- Invité
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Ô Bernard, que dire...? une fois de plus je suis séduite par ta critique, et que se passe t'il alors?... Et bien, une fois de plus, je rajoute ce livre à ma LAL...Rôooooooooooooooooooooooooo! Peux-tu me faire un petit mot de justification pour mon banquier? Il commence à craquer
Invité- Invité
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Merci pour cette critique ! je ne connais pas encore cet auteur...il faudrait peut-être que je m'y mette.
Invité- Invité
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Quel brio et quelle verve, ta critique, de cet auteur j'avais déjà lu les deux livres précédents et en avais vraiment adoré le style. Je vois qu'il me faudra aussi ajouter celui-ci à ma liste de livres à lire. Merci Bernard
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Bernard pour cette critique.
La Compagnie de Robert Litell est dans ma LAL
La Compagnie de Robert Litell est dans ma LAL
Invité- Invité
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Très belle critique Bernard, je me sens toute petite à côté de toi
Merci
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lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Ca fait 3 fois que je passe devant à la librairie et que je me tâte pour l'acheter avec ta critique, la 4ème fois je vais peut-être vraiment me laisser tenter
yaki- Grand sage du forum
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Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
je l'ai commencé aujourd'hui.
je zappe donc la critique et y reviendrai plus tard
je zappe donc la critique et y reviendrai plus tard
Invité- Invité
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Une belle critique qui donne envie. J'ai beaucoup aimé "Seul le silence" qui m'a vraiment envoûté...
Mais j'avoue que le sujet de celui me tente, mais, mais...
Le fait que tu le compares à Ellroy ou Littell que je n'ai jamais pu finir (trop lourd, trop dense à mon gout, et surtout sur une époque qui ne me tente vraiment pas...) me freine tout de même...
Il n'empêche que lorsque je relis ton article, j'ai bien envie de m'y mettre quand même!
Mais j'avoue que le sujet de celui me tente, mais, mais...
Le fait que tu le compares à Ellroy ou Littell que je n'ai jamais pu finir (trop lourd, trop dense à mon gout, et surtout sur une époque qui ne me tente vraiment pas...) me freine tout de même...
Il n'empêche que lorsque je relis ton article, j'ai bien envie de m'y mettre quand même!
Invité- Invité
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Il est où le Père Noël? Si quelqu'un a des contacts avec lui, dites lui que je voudrais bien ce livre, non seulement à cause de cette belle critique mais aussi parce que je suis sûre que ça va me plaire.
Je peux compter sur vous?
Je peux compter sur vous?
Cassiopée- Admin
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Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Cassiopée a écrit:Il est où le Père Noël? Si quelqu'un a des contacts avec lui, dites lui que je voudrais bien ce livre, non seulement à cause de cette belle critique mais aussi parce que je suis sûre que ça va me plaire.
Je peux compter sur vous?
Promis, si je le vois, je lui passe le message .
Invité- Invité
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Cassiopée a écrit:Il est où le Père Noël? Si quelqu'un a des contacts avec lui, dites lui que je voudrais bien ce livre, non seulement à cause de cette belle critique mais aussi parce que je suis sûre que ça va me plaire.
Je peux compter sur vous?
Moi aussi, j'ai des livres à lui commander!!!!
Invité- Invité
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Moi aussi......il est prévu que je lise cet auteur cet année........alors: à votre bon coeur Messieurs ,Dames
Invité- Invité
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
C'est moi qui vous remercie tous de vos passages. Vous me comblez ainsi que M. Ellory, qui le mérite amplement.
Merci Voyager-en-Lecture(lance-toi), Kély (dis à ton banquier que c'est pour la bonne cause), Céline (vas-y), Loubhi (bonne lecture), Astazie (bonne lecture), Chatnoir(c'est un plaisir), François (bonne lecture de La compagnie), Lalyre(certainement pas, si j'avais ton rythme de lecture et ton aisance, cela me suffirait), Yaki (yaka ), bonne lecture John, on attend ton avis, Non, Aile, je compare Ellory à Ellroy et Littell car ces derniers ont écrit sur le même thème, tu peux lire Ellory, Merci Cassiopée, ma marraine, merci de ta confiance et je suis sûr que le P.N. pensera à ton petit soulier, Mimi (envoi-nous un RIB ).
B
Merci Voyager-en-Lecture(lance-toi), Kély (dis à ton banquier que c'est pour la bonne cause), Céline (vas-y), Loubhi (bonne lecture), Astazie (bonne lecture), Chatnoir(c'est un plaisir), François (bonne lecture de La compagnie), Lalyre(certainement pas, si j'avais ton rythme de lecture et ton aisance, cela me suffirait), Yaki (yaka ), bonne lecture John, on attend ton avis, Non, Aile, je compare Ellory à Ellroy et Littell car ces derniers ont écrit sur le même thème, tu peux lire Ellory, Merci Cassiopée, ma marraine, merci de ta confiance et je suis sûr que le P.N. pensera à ton petit soulier, Mimi (envoi-nous un RIB ).
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Invité- Invité
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Eh bien voilà Bernard, je me suis enfin laissée tenter et j'ai vraiment beaucoup apprécié ! pas loin du coup de coeur ! J'ai aimé l'histoire, la complexité de l'intrigue dans laquelle on ne se perd pourtant jamais, la complexité des personnages, le style de l'auteur. Je me suis laissée embarquer dans l'enquête et je ne pouvais pas lâcher le livre ! vraiment une belle découverte ! pas autant que Seul le silence mais presque...
Je ne sais plus qui disait que la comparaison avec Ellroy faisait peur, personnellement je n'ai jamais pu lire Le dahlia noir ce qui ne m'a pas empêchée de lire Les Anonymes donc pas d'hésitation à avoir
Je ne sais plus qui disait que la comparaison avec Ellroy faisait peur, personnellement je n'ai jamais pu lire Le dahlia noir ce qui ne m'a pas empêchée de lire Les Anonymes donc pas d'hésitation à avoir
yaki- Grand sage du forum
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Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Content que cela t'aies plu, Yaki
Pour Ellroy, le Dahlia n'est pas la référence, essaie, si tu veux, American Tabloïds, c'est plus sérieux.
B
Pour Ellroy, le Dahlia n'est pas la référence, essaie, si tu veux, American Tabloïds, c'est plus sérieux.
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Invité- Invité
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Mon avis :
L’objet livre, malgré sa couverture souple, est lourd, lourd à tenir dans les mains, trop lourd pour être mis dans une poche ou dans un sac ...
C’est mieux ainsi, ce n’est pas une lecture de transport, d’attente à la caisse d’une grande surface, de plage …
Ce n’est pas une lecture ordinaire …
D’ailleurs si je devais donner un seul mot pour définir cette lecture, j’emploierai ce mot « lourd ».
Pas dans le sens péjoratif, non, pas dut tout, lourd de sens, lourd de contenu, lourd de vécu, lourd de mots …
« Pendant quelques instants, il se sentit écrasé, comme si le poids de ces événements suffisait à le clouer sur place. »
Chaque mot est pesé, soupesé, imprimé dans le paragraphe, lui-même contenu dans la page, elle-même dans le livre. Chaque mot compte, chaque mot est réfléchi … Ce n’est pas ce genre de livre que vous pouvez lire vite, en survolant les lignes … Impossible !
Chaque mot s’emboîte dans ce réseau, ce puzzle qui se met en place petit à petit …
Les phrases courtes parfois, comme un coup de poing avec des passages à la ligne pour rythmer le tout.
D’autres plus longues, pour l’état nerveux des personnages, l’angoisse qui s’installe, les questions, la description des faits …
Une écriture puissante, qui dérange parfois tant vous sentez que les événements vous échappent et que vous êtes ballotés, manipulés comme les personnages du livre.
Un roman à deux entrées.
L’enquête d’une part avec Miller, un simple flic, sans famille, humain, terriblement humain, pugnace, le genre d’homme qui veut comprendre, qui ne lâchera pas .
Un policier avec ses faiblesses, ses questionnements, ses erreurs, sa solitude qui lui colle à la peau mais aussi sa volonté de sauver ce qui peut être sauvé, même s’il passe son temps à se demander quoi …
Un homme qui nous fait partager l’angoisse qui monte, ses peurs, ses tiraillements, son humanité, sa grande humanité …
Un homme qui ne sait plus qui croire, que croire, que penser, un homme envahi par le doute chaque fois que l’évidence semble faire jour …
« Faire confiance ne veut pas dire être d’accord. »
«…ce sentiment qu’il ne savait presque rien et que tant d’autres personnes en savaient plus que lui. »
Une voix off qui nous distille des événements, des choix, des ressentis, des informations au compte-gouttes. Ces pages m’ont pris du temps à la lecture … J’ai revisité l’histoire des Etats- Unis, la tentative d’assassinat contre Reagan, la drogue et la CIA au Nicaragua … j’étais comme Miller, je voulais comprendre, aller plus loin, analyser, savoir … Alors je mettais le livre sur mode « pause » et j’ingurgitais sur un moteur de recherche des pages et des pages d’information pour voir si l’auteur disait vrai ou pas …
Et puis, omniprésents, ces « Anonymes » ….
« Ici, on est tout seuls. Nous sommes des invisibles, ceux qui peuvent disparaître en une fraction de seconde. Personne ne sera là pour poser des questions … »
« Je suis ce que je suis, ce que j’ai l’air d’être et ce que les autres veulent que je sois. Surtout, je ne suis plus l’homme que j’étais. »
« Je ne suis plus là ….comme si je n’y avais même jamais été. »
Ces personnes dont on ne sait rien ou presque (et quand on croit savoir, on ne sait plus …),
des personnes qui existent sans exister,
des personnes qui vivent simplement, comme le commun des mortels jusqu’au jour où …
…. jusqu’au jour où tout bascule, vite, si vite, sans explication, sans que cela peine quiconque puisqu’ils sont, la plupart du temps, sans famille …
On pourrait croire que ces gens n’ont jamais existé … les oublier, d’ailleurs pourquoi se poser des questions puisque personne n’en réclame et que si on creuse, on se heurte à des portes closes, à du vide ?
C’était sans compter sur Miller …
Je me suis attachée à ces pas, je l’ai suivi, accompagné, soutenu, je lui ai murmuré « Ne lâche pas, crois en toi … Si tu ne le fais pas pour toi, fais le pour eux ... » Bien sûr, je prenais le risque de découvrir la vérité, une vérité pas toujours belle à voir, pas toujours aisée à comprendre …
Mais cela, je vous le laisse découvrir ….
L’objet livre, malgré sa couverture souple, est lourd, lourd à tenir dans les mains, trop lourd pour être mis dans une poche ou dans un sac ...
C’est mieux ainsi, ce n’est pas une lecture de transport, d’attente à la caisse d’une grande surface, de plage …
Ce n’est pas une lecture ordinaire …
D’ailleurs si je devais donner un seul mot pour définir cette lecture, j’emploierai ce mot « lourd ».
Pas dans le sens péjoratif, non, pas dut tout, lourd de sens, lourd de contenu, lourd de vécu, lourd de mots …
« Pendant quelques instants, il se sentit écrasé, comme si le poids de ces événements suffisait à le clouer sur place. »
Chaque mot est pesé, soupesé, imprimé dans le paragraphe, lui-même contenu dans la page, elle-même dans le livre. Chaque mot compte, chaque mot est réfléchi … Ce n’est pas ce genre de livre que vous pouvez lire vite, en survolant les lignes … Impossible !
Chaque mot s’emboîte dans ce réseau, ce puzzle qui se met en place petit à petit …
Les phrases courtes parfois, comme un coup de poing avec des passages à la ligne pour rythmer le tout.
D’autres plus longues, pour l’état nerveux des personnages, l’angoisse qui s’installe, les questions, la description des faits …
Une écriture puissante, qui dérange parfois tant vous sentez que les événements vous échappent et que vous êtes ballotés, manipulés comme les personnages du livre.
Un roman à deux entrées.
L’enquête d’une part avec Miller, un simple flic, sans famille, humain, terriblement humain, pugnace, le genre d’homme qui veut comprendre, qui ne lâchera pas .
Un policier avec ses faiblesses, ses questionnements, ses erreurs, sa solitude qui lui colle à la peau mais aussi sa volonté de sauver ce qui peut être sauvé, même s’il passe son temps à se demander quoi …
Un homme qui nous fait partager l’angoisse qui monte, ses peurs, ses tiraillements, son humanité, sa grande humanité …
Un homme qui ne sait plus qui croire, que croire, que penser, un homme envahi par le doute chaque fois que l’évidence semble faire jour …
« Faire confiance ne veut pas dire être d’accord. »
«…ce sentiment qu’il ne savait presque rien et que tant d’autres personnes en savaient plus que lui. »
Une voix off qui nous distille des événements, des choix, des ressentis, des informations au compte-gouttes. Ces pages m’ont pris du temps à la lecture … J’ai revisité l’histoire des Etats- Unis, la tentative d’assassinat contre Reagan, la drogue et la CIA au Nicaragua … j’étais comme Miller, je voulais comprendre, aller plus loin, analyser, savoir … Alors je mettais le livre sur mode « pause » et j’ingurgitais sur un moteur de recherche des pages et des pages d’information pour voir si l’auteur disait vrai ou pas …
Et puis, omniprésents, ces « Anonymes » ….
« Ici, on est tout seuls. Nous sommes des invisibles, ceux qui peuvent disparaître en une fraction de seconde. Personne ne sera là pour poser des questions … »
« Je suis ce que je suis, ce que j’ai l’air d’être et ce que les autres veulent que je sois. Surtout, je ne suis plus l’homme que j’étais. »
« Je ne suis plus là ….comme si je n’y avais même jamais été. »
Ces personnes dont on ne sait rien ou presque (et quand on croit savoir, on ne sait plus …),
des personnes qui existent sans exister,
des personnes qui vivent simplement, comme le commun des mortels jusqu’au jour où …
…. jusqu’au jour où tout bascule, vite, si vite, sans explication, sans que cela peine quiconque puisqu’ils sont, la plupart du temps, sans famille …
On pourrait croire que ces gens n’ont jamais existé … les oublier, d’ailleurs pourquoi se poser des questions puisque personne n’en réclame et que si on creuse, on se heurte à des portes closes, à du vide ?
C’était sans compter sur Miller …
Je me suis attachée à ces pas, je l’ai suivi, accompagné, soutenu, je lui ai murmuré « Ne lâche pas, crois en toi … Si tu ne le fais pas pour toi, fais le pour eux ... » Bien sûr, je prenais le risque de découvrir la vérité, une vérité pas toujours belle à voir, pas toujours aisée à comprendre …
Mais cela, je vous le laisse découvrir ….
Dernière édition par Cassiopée le Jeu 3 Mar 2011 - 14:12, édité 3 fois (Raison : oubli du e à doute malgré nombreuses relectures...)
Cassiopée- Admin
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Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Merci Cassiopée pour ce bel avis... j'ai souvent tourné autour des œuvres de cet écrivain sans jamais me lancer.
Mais je crois que je le ferai... un jour, sûrement, à une période de ma vie où les préoccupations auront laissé un peu de place à autre chose, om mon esprit pourra en grande partie se consacrer à ces lectures "lourdes" que j'aime découvrir....
Je vais aller lire les autres avis ^^
Mais je crois que je le ferai... un jour, sûrement, à une période de ma vie où les préoccupations auront laissé un peu de place à autre chose, om mon esprit pourra en grande partie se consacrer à ces lectures "lourdes" que j'aime découvrir....
Je vais aller lire les autres avis ^^
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Dans ton éclairage, Cassiopée, dans ta lumière : des fleurs par milliards.
Elles recouvrent tes astres lourds : centaurées, nénuphars.
Et si l’on souffle dessus, du pollen d’étoiles
Recouvre nos âmes lourdes. Ainsi, en nous, l’intérêt s’installe.
Merci pour cet avis.
Je ne sais pas si je vais lire le bouquin en question mais je vais certainement relire ce que tu as écrit.
Quelle vivacité !
Elles recouvrent tes astres lourds : centaurées, nénuphars.
Et si l’on souffle dessus, du pollen d’étoiles
Recouvre nos âmes lourdes. Ainsi, en nous, l’intérêt s’installe.
Merci pour cet avis.
Je ne sais pas si je vais lire le bouquin en question mais je vais certainement relire ce que tu as écrit.
Quelle vivacité !
Invité- Invité
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Hou la la !! comment résister avec de telles tentations ! et hop ! dans ma LAL !!
BESMAR- Grand expert du forum
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Age : 60
Localisation : Au Quebec
Emploi/loisirs : agente de gestion du personnel en invalidité- loisirs : lecture, rénovations-bricolage-décoration.
Genre littéraire préféré : Policiers (PD James, Connelly,Reich), romans historiques, aventure, tres peu de fiction sinon toute lecture m'interesse !!mon coup de coeur actuel est "L'Élégance du Hérisson" de Mureil Barberry
Date d'inscription : 18/07/2010
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
Mon avis :
Après avoir lu et apprécié Seul le silence, j'avais envie de replonger dans l'univers de R.J. Ellory. Je n'ai pas été déçue avec la découverte de ce dernier roman.
Ici, le thème principal de la CIA et de la politique internationale des Etats-Unis est plus classique mais le sujet est traité de manière magistrale.
J'ai beaucoup aimé cette alternance de récits , jusqu'à la moitié du livre
c'est à dire jusqu'à la confrontation des deux personnages.D'une part, le lecteur suit l'enquête des deux
inspecteurs Miller et Roth sur quatre meurtres de femmes. D'autre part, il y a le récit de John Robey, professeur émérite qui nous dévoile le contexte sur la politique américaine et notamment sur leur intervention au Nicaragua. C'est la partie réflexion du livre avec de bonnes interrogations sur le droit de tuer, le rôle de la morale et de l'éthique.
Ces récits s'alternent jusqu'à la rencontre de Miller et Robey et là, la confrontation est forte et intéressante . J'ai apprécié ce rapport psychologique entre deux hommes intelligents et complexes.Chaque homme a son passé. Robey a en mémoire l'histoire de son père et bien sûr son passé en Amérique du Sud. Miller sort lui d'une affaire à scandale suite à la mort d'un proxénète.
L'ensemble du livre est parfaitement construit avec un contexte, des personnages
matures et une enquête complexe bien cadencée.Ce fut pour moi, un très bon moment de lecture et je lirais
volontiers Vendetta, qui, selon certains lecteurs, est un des meilleurs ouvrages d'Ellory.
Après avoir lu et apprécié Seul le silence, j'avais envie de replonger dans l'univers de R.J. Ellory. Je n'ai pas été déçue avec la découverte de ce dernier roman.
Ici, le thème principal de la CIA et de la politique internationale des Etats-Unis est plus classique mais le sujet est traité de manière magistrale.
J'ai beaucoup aimé cette alternance de récits , jusqu'à la moitié du livre
c'est à dire jusqu'à la confrontation des deux personnages.D'une part, le lecteur suit l'enquête des deux
inspecteurs Miller et Roth sur quatre meurtres de femmes. D'autre part, il y a le récit de John Robey, professeur émérite qui nous dévoile le contexte sur la politique américaine et notamment sur leur intervention au Nicaragua. C'est la partie réflexion du livre avec de bonnes interrogations sur le droit de tuer, le rôle de la morale et de l'éthique.
Ces récits s'alternent jusqu'à la rencontre de Miller et Robey et là, la confrontation est forte et intéressante . J'ai apprécié ce rapport psychologique entre deux hommes intelligents et complexes.Chaque homme a son passé. Robey a en mémoire l'histoire de son père et bien sûr son passé en Amérique du Sud. Miller sort lui d'une affaire à scandale suite à la mort d'un proxénète.
L'ensemble du livre est parfaitement construit avec un contexte, des personnages
matures et une enquête complexe bien cadencée.Ce fut pour moi, un très bon moment de lecture et je lirais
volontiers Vendetta, qui, selon certains lecteurs, est un des meilleurs ouvrages d'Ellory.
Invité- Invité
Re: [Ellory, R.J.] Les anonymes
"Les Anonymes" de R.J Ellory
Résumé du livre
Washington. Quatre meurtres. Quatre modes opératoires identiques. Tout laisse à penser qu'un sérial-killer est à l'oeuvre. Enquête presque classique pour l'inspecteur Miller. Jusqu'au moment où il découvre qu'une des victimes vivait sous une fausse identité, fabriquée de toutes pièces. Qui était-elle réellement ? Ce qui semblait être une banale enquête de police prend alors une ampleur toute différente, et va conduire Miller jusqu'aux secrets les mieux gardés du gouvernement américain.
Avis et commentaires :
Et oui, nouvelle oeuvre de cet auteur, la troisième publiée en France, et nouveau coup de coeur.
Toujours aussi étoffé ce livre reprend les travers bien connu, à présent, de la société politique, policière et judiciare des Etats Unis actuels. Sans doute le livre qui se rapproche le plus de son quasi homonyme dans le Polar : Ellroy. Nouveau délmontage en beauté de l'implication des Etats Unis dans les guerres modernes (ici surtout l'Amérique Centrale)avec interférence de la CIA, du FBI entre autres, trafic d'influences, trafic d'armes, trafic de drogue et toujours le retour de bâton dans l'image de ce pays à travers le monde..
Touffu parfois mais jamais on n'arrive à le lâcher ce livre, style dense dans cette histoire où franchement, rien ne sent le tueur en série entre ses quatres meurtres mais pourtant quel bonheur de voir ce brave inspecteru Miller se dépatouiller pour tout établir (chronologie des faits, des meurtres..)
Des personnages toujours terriblement humains (avec leur faille), des descriptions et un style inégalable celui d'Ellory. Toujours aussi attachant et les faits sont implacables avec une documentation et une recherche de document géopolitiques.
Bravo et merci.
Résumé du livre
Washington. Quatre meurtres. Quatre modes opératoires identiques. Tout laisse à penser qu'un sérial-killer est à l'oeuvre. Enquête presque classique pour l'inspecteur Miller. Jusqu'au moment où il découvre qu'une des victimes vivait sous une fausse identité, fabriquée de toutes pièces. Qui était-elle réellement ? Ce qui semblait être une banale enquête de police prend alors une ampleur toute différente, et va conduire Miller jusqu'aux secrets les mieux gardés du gouvernement américain.
Avis et commentaires :
Et oui, nouvelle oeuvre de cet auteur, la troisième publiée en France, et nouveau coup de coeur.
Toujours aussi étoffé ce livre reprend les travers bien connu, à présent, de la société politique, policière et judiciare des Etats Unis actuels. Sans doute le livre qui se rapproche le plus de son quasi homonyme dans le Polar : Ellroy. Nouveau délmontage en beauté de l'implication des Etats Unis dans les guerres modernes (ici surtout l'Amérique Centrale)avec interférence de la CIA, du FBI entre autres, trafic d'influences, trafic d'armes, trafic de drogue et toujours le retour de bâton dans l'image de ce pays à travers le monde..
Touffu parfois mais jamais on n'arrive à le lâcher ce livre, style dense dans cette histoire où franchement, rien ne sent le tueur en série entre ses quatres meurtres mais pourtant quel bonheur de voir ce brave inspecteru Miller se dépatouiller pour tout établir (chronologie des faits, des meurtres..)
Des personnages toujours terriblement humains (avec leur faille), des descriptions et un style inégalable celui d'Ellory. Toujours aussi attachant et les faits sont implacables avec une documentation et une recherche de document géopolitiques.
Bravo et merci.
_________________
Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
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