[Desrues, Chantal] Chanter puis se taire
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[Desrues, Chantal] Chanter puis se taire
Théâtre
Éditions TriArtis
96 Pages
ISBN 978-2-916724-24-9
Quatrième de couverture :
Tout créateur romantique, passionnément habité par l’œuvre à construire, réclame le silence. Total. Car le vacarme de ses tourments intérieurs l’étourdit autant que l’agitation de la vie au milieu des autres.
Et pourtant, Schumann, inséparable de Clara, tente de tisser avec son entourage un impossible dialogue, comme délivré d’octave en octave par les touches d’un piano, pour échapper à l’angoisse de n’être pas entendu.
« Chanter, puis se taire » dira-t-il avant que le fragile mysère de son génie ne le mène à la folie.
Chantal Desrues est comédienne au sein de la compagnie Aparté et auteur de pièces de théâtre. Son écriture poétique la conduit à repenser le thème de la passion dévorante en proposant aussi bien une version moderne d’un mythe antique « Médée l’effroi », que la descente aux enfers — et en ce sens le Schumann de « Chanter, puis se taire » est emblématique — de tout artiste habité par la création jusqu’au vertige.
Mon avis:
La lecture de cette pièce m’a déstabilisée. On y trouve très peu de didascalies, très peu de ponctuations. La mise en scène semble assez compliquée à mettre en place à cause de la participation de l’orchestre et du public. Idée très originale mais j’ai du mal à imaginer.
A la lecture du livre, j’imagine davantage un mélange d’opéra et de comédie musicale. Certaines paroles donnent envie de les chanter même la rime n’est pas utilisée. L’utilisation des silences et groupes tel que l’orchestre et le public me renforcent dans cette idée.
Le thème de la folie y est traité avec une très grande justesse. Oui, Robert devient fou en pensant qu’il est incompris. Il pense que le public ne comprend pas sa musique et les beautés des musiques quotidiennes et du monde. Je pense que beaucoup d’artistes ou même de passionnés ont un jour ressenti un sentiment proche. Il donne énormément et se démène pour offrir le meilleur. Le public ne sait pas l’apprécier à sa juste valeur selon lui. Ils ne savent pas écouter, respecter, s’ouvrir. Robert refuse de se soustraire à une musique commerciale ou à donner sa musique à des personnes qui font en faire mauvais usage. Il se semble pas avoir d’issue à cette situation, alors il fuit et s’en va.
J’ignore si cette œuvre reflète la réalité mais après quelques recherches, il me semble qu’elle soit assez proche de son histoire. Le thème est intéressant et percutant mais comme je l’ai déjà souligné, je le vois mal sous forme théâtrale habituelle.
Merci aux éditions Triartis et à Thot pour cette jolie découverte. Je n’avais jamais lu de pièce de théâtre et j’ai vraiment aimé. La lecture est plus active et plus réelle. Cela a réveillé mon envie de voir et de faire du théâtre.
Éditions TriArtis
96 Pages
ISBN 978-2-916724-24-9
Quatrième de couverture :
Tout créateur romantique, passionnément habité par l’œuvre à construire, réclame le silence. Total. Car le vacarme de ses tourments intérieurs l’étourdit autant que l’agitation de la vie au milieu des autres.
Et pourtant, Schumann, inséparable de Clara, tente de tisser avec son entourage un impossible dialogue, comme délivré d’octave en octave par les touches d’un piano, pour échapper à l’angoisse de n’être pas entendu.
« Chanter, puis se taire » dira-t-il avant que le fragile mysère de son génie ne le mène à la folie.
Chantal Desrues est comédienne au sein de la compagnie Aparté et auteur de pièces de théâtre. Son écriture poétique la conduit à repenser le thème de la passion dévorante en proposant aussi bien une version moderne d’un mythe antique « Médée l’effroi », que la descente aux enfers — et en ce sens le Schumann de « Chanter, puis se taire » est emblématique — de tout artiste habité par la création jusqu’au vertige.
Mon avis:
La lecture de cette pièce m’a déstabilisée. On y trouve très peu de didascalies, très peu de ponctuations. La mise en scène semble assez compliquée à mettre en place à cause de la participation de l’orchestre et du public. Idée très originale mais j’ai du mal à imaginer.
A la lecture du livre, j’imagine davantage un mélange d’opéra et de comédie musicale. Certaines paroles donnent envie de les chanter même la rime n’est pas utilisée. L’utilisation des silences et groupes tel que l’orchestre et le public me renforcent dans cette idée.
Le thème de la folie y est traité avec une très grande justesse. Oui, Robert devient fou en pensant qu’il est incompris. Il pense que le public ne comprend pas sa musique et les beautés des musiques quotidiennes et du monde. Je pense que beaucoup d’artistes ou même de passionnés ont un jour ressenti un sentiment proche. Il donne énormément et se démène pour offrir le meilleur. Le public ne sait pas l’apprécier à sa juste valeur selon lui. Ils ne savent pas écouter, respecter, s’ouvrir. Robert refuse de se soustraire à une musique commerciale ou à donner sa musique à des personnes qui font en faire mauvais usage. Il se semble pas avoir d’issue à cette situation, alors il fuit et s’en va.
J’ignore si cette œuvre reflète la réalité mais après quelques recherches, il me semble qu’elle soit assez proche de son histoire. Le thème est intéressant et percutant mais comme je l’ai déjà souligné, je le vois mal sous forme théâtrale habituelle.
Merci aux éditions Triartis et à Thot pour cette jolie découverte. Je n’avais jamais lu de pièce de théâtre et j’ai vraiment aimé. La lecture est plus active et plus réelle. Cela a réveillé mon envie de voir et de faire du théâtre.
Invité- Invité
Re: [Desrues, Chantal] Chanter puis se taire
Quand je disais que les pièces de théâtre prenaient tout leur sens sur scène. Et bien j'espère que Chanter puis se taire en fait partie ....
Je suis complètement passée à coté de ce texte.
De quoi, elle parle ? Une histoire de musique, d'amour peut être, de dévotion, de folie ...
J'ai été complètement déstabilisée par le style : chaque échange est très court, parfois un seul mot, ou juste le prénom. C'est parfois décousu.
J'ai eu l'impression d'être sur un court de tennis à regarder des échanges ... verbaux.
Le personnage de Robert Schumann est très imbu de sa personne, et c'est un fou qui se fout de tout...
Les autres sont compatissants.
Faire "parler" le public, ou l'orchestre est néanmoins orignal.
Peut être qu'avec une mise en scène chantée, la pièce devient intéressante, mais je n'en suis pas sure du tout. Je vois bien une scène nu, avec un faux public et un faux orchestre d'un coté, et les personnages de l'autre, une mise en scène gestuelle et très exubérante pour combler la pauvreté du décor. En tout cas, je m'imagine quelque chose de très contemporain.
Merci Partage Lecture et les éditions TriArtis pour m'avoir choisi pour ce partenariat
Je suis complètement passée à coté de ce texte.
De quoi, elle parle ? Une histoire de musique, d'amour peut être, de dévotion, de folie ...
J'ai été complètement déstabilisée par le style : chaque échange est très court, parfois un seul mot, ou juste le prénom. C'est parfois décousu.
J'ai eu l'impression d'être sur un court de tennis à regarder des échanges ... verbaux.
Le personnage de Robert Schumann est très imbu de sa personne, et c'est un fou qui se fout de tout...
Les autres sont compatissants.
Faire "parler" le public, ou l'orchestre est néanmoins orignal.
Peut être qu'avec une mise en scène chantée, la pièce devient intéressante, mais je n'en suis pas sure du tout. Je vois bien une scène nu, avec un faux public et un faux orchestre d'un coté, et les personnages de l'autre, une mise en scène gestuelle et très exubérante pour combler la pauvreté du décor. En tout cas, je m'imagine quelque chose de très contemporain.
Merci Partage Lecture et les éditions TriArtis pour m'avoir choisi pour ce partenariat
Re: [Desrues, Chantal] Chanter puis se taire
J'ai envie de dire : quelle intensité dramatique, quel style!!
Un énorme coup de coeur!
Le sujet: Chantal DESRUES met en scène un Schumann écorché vif, qui cherche la perfection de la musique. Pour lui, la musique est une femme qu'il faut aimer, à qui il faut se donner, tout donner, sacrifier même. Il file la métaphore de l'amour charnel qu'entretient le compositeur avec son oeuvre, un amour passionnel et dévorant. Mais la folie peu à peu envahit Robert et son amour dévotion atteindra son paroxysme avec l'épisode du doigt coupé. L'artiste réduit sa main à un objet, elle devient instrument, instrument de musique, instrument au service de la musique... Image magnifique et terrifiante à la fois!
Dans cette pièce, le style prend beaucoup d'importance. L'écriture est très poétique, elle occupe l'espace, imprime un rythme. Chantal DESRUES renonce à l'écriture prosaïque et emprunte aux poètes leurs outils: pas de ponctuation. Des alinéas de diverses longueurs qui ralentissent ou accélèrent le rythme. Des allitérations. Des redondances qui insistent sur les sentiments des personnages.
L'écriture est très poétique et elle est également empreinte de musicalité. Les silences sont marqués et font partie intégrante du texte. Le public agit comme un choeur qui scande des réponses, martèle un ostinato.
Je terminerai en disant combien la situation est dramatique et forte également dans les rapports humains. L'histoire d'amour qui lie Clara et Robert est tragique. La talentueuse Clara s'efface par amour, elle soutient son homme sans condition ne reculant ni devant l'isolement ni devant la perte des siens. Elle sacrifie tout pour le sauver d'une fin annoncée, en vain. Ou peut-être son sauvetage est-il pire que ce qu'elle cherche à éviter...
N'hésitez pas, dévorez cette pièce!
Je remercie Thot et les éditions TriArtis pour cette magnifique découverte. J'ai déjà lu deux fois cette pièce et je pense que je la relirai encore sans tarder. Pour moi, c'est un petit bijou écrit avec beaucoup de talent!
Un énorme coup de coeur!
Le sujet: Chantal DESRUES met en scène un Schumann écorché vif, qui cherche la perfection de la musique. Pour lui, la musique est une femme qu'il faut aimer, à qui il faut se donner, tout donner, sacrifier même. Il file la métaphore de l'amour charnel qu'entretient le compositeur avec son oeuvre, un amour passionnel et dévorant. Mais la folie peu à peu envahit Robert et son amour dévotion atteindra son paroxysme avec l'épisode du doigt coupé. L'artiste réduit sa main à un objet, elle devient instrument, instrument de musique, instrument au service de la musique... Image magnifique et terrifiante à la fois!
Dans cette pièce, le style prend beaucoup d'importance. L'écriture est très poétique, elle occupe l'espace, imprime un rythme. Chantal DESRUES renonce à l'écriture prosaïque et emprunte aux poètes leurs outils: pas de ponctuation. Des alinéas de diverses longueurs qui ralentissent ou accélèrent le rythme. Des allitérations. Des redondances qui insistent sur les sentiments des personnages.
L'écriture est très poétique et elle est également empreinte de musicalité. Les silences sont marqués et font partie intégrante du texte. Le public agit comme un choeur qui scande des réponses, martèle un ostinato.
Je terminerai en disant combien la situation est dramatique et forte également dans les rapports humains. L'histoire d'amour qui lie Clara et Robert est tragique. La talentueuse Clara s'efface par amour, elle soutient son homme sans condition ne reculant ni devant l'isolement ni devant la perte des siens. Elle sacrifie tout pour le sauver d'une fin annoncée, en vain. Ou peut-être son sauvetage est-il pire que ce qu'elle cherche à éviter...
N'hésitez pas, dévorez cette pièce!
Je remercie Thot et les éditions TriArtis pour cette magnifique découverte. J'ai déjà lu deux fois cette pièce et je pense que je la relirai encore sans tarder. Pour moi, c'est un petit bijou écrit avec beaucoup de talent!
Véronique M.- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : prof d'écoles/ lecture randonnée jeux de société, puzzles
Genre littéraire préféré : un peu de tout, romans en tous genres,biographies, essais mais pas trop la science fiction.
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