[Ruiz Zafón, Carlos] L'ombre du vent

Lu dans le cadre du Challenge (partageurs modestes)

Nous sommes après la guerre à Barcelone. Un jeune garçon, Daniel, accompagné de son père va découvrir un livre qui va bouleverser sa vie tranquille. Commence alors une enquête sur les traces d'un auteur oublié qui a laissé derrière lui un drame que Daniel va peu à peu découvrir en croisant la route de différentes personnes.

Nous rencontrons dans ce livre une flopée de personnages importants (Daniel, Fermin, Lain Coubert, Béa, l'inspecteur Fumero) et moins importants (Tomas, le père de Daniel, Nuria, ...) mais qui ont tous un passage bien à eux dans ce livre. C'est une vrai fresque de personnages entrelacés. On s'attache beaucoup à Daniel comme on déteste Fumero.

J'ai ressenti certains passages plus longs au début du livre et je pense qu'il a fallu les 300 pages (la moitié) pour que je sois vraiment intéressée par le livre. Après c'est 300 pages je me replongeais avec plaisir dans cette histoire. Mais ce ce livre n'est pas un coup de cœur.

Ma note: 7,5/10

Je suis venue à ce livre via mon challenge, mais je dois bien avouer que sa quatrième de couverture m’aurait attirée dans tous les cas. Sans aller jusqu’à dire que j’ai été déçue, je n’ai pas été pleinement satisfaite.

Pour ce qui est du style, difficile de trouver quelque chose à redire. L’auteur sait ce qu’il fait, de toute évidence il aime ça, et cela se concrétise en milliers de métaphores finement ciselées, en un enchaînement parfait de phrases polies et repolies, qui recréent devant nous une époque troublée, une ville mystérieuse, des personnages d’une vivacité impressionnante.
D’ailleurs, ces personnages haut en couleur sont pour beaucoup dans la qualité du récit. La structure en miroir permet d’y dédoubler pères abusifs, jeunes hommes fougueux, femmes fatales et nourrices dévouée, avec une profusion de détails tour à tour savoureux ou effrayants.
Ce dédoublement du récit ne fait que renforcer son caractère irréel, lui conférant une dimension fantastique et macabre que n’auraient renié ni Edgar Alan Poe ni Gaston Leroux. Je pense notamment à La poupée sanglante ou au Fantôme de l’opéra, très proches dans la forme autant que sur le fond.

Je suis plus mesurée en ce qui concerne l’histoire. Sans remettre en cause son originalité, je n’ai pas été emportée par le suspense, ni ne me suis perdue en doutes et conjectures. Autant les intrigues secondaires m’ont surprises et parfois touchée, autant l’intrigue principale m’a parue prévisible.
L’identité de Laìn Coubert, les liens entre Pénélope Aldaya et Julìan Carax, même le dénouement final, ont été très rapidement transparents pour moi.

En résumé, c’est un beau roman, que je recommande pour son style irréprochable, son ambiance ambiguë et prenante et ses personnages à la présence troublante. Simplement, l’intrigue, trop convenue à mon goût, m’a arrêtée avant le coup de cœur.