[Keegan, Claire] Les trois lumières
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yaki
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[Keegan, Claire] Les trois lumières
[Keegan, Claire] Les trois lumières
Titre : Les trois lumières
Auteur : Claire Keegan
Editeur : Sabine Wespieser
Nombre de pages : 108
Date de parution : avril 2011
Auteur :
Claire Keegan est née en 1968 en Irlande, où elle vit. Saluée comme une des voix importantes de la jeune génération des écrivains irlandais, elle est publiée dans de nombreux pays et a remporté plusieurs prix importants. L'Antarctique, son premier recueil de nouvelles, paru en mai 2010 chez Sabine Wespieser éditeur, a été très bien accueilli.
Résumé :
Dans la chaleur de l’été, un père conduit sa fille dans une ferme du Wexford, au fond de l’Irlande rurale. Bien qu’elle ait pour tout bagage les vêtements qu’elle porte, son séjour chez les Kinsella,des amis de ses parents, semble devoir durer. Sa mère est à nouveau enceinte, et il s’agit de la soulager jusqu’à l’arrivée du nouvel enfant. Au fil des jours, puis des mois, la jeune narratrice apprivoise cet endroit singulier, où la végétation est étonnamment luxuriante, les bêtes grasses et les sources jaillissantes. Livrée à elle-même au milieu d’adultes qui ne la traitent pas comme une enfant, elle apprend à connaître, au gré des veillées, des parties de cartes et des travaux quotidiens, ce couple de fermiers taciturnes qui pourtant l’entourent de leur bienveillance. Pour elle qui n’a connu que l’indifférence de ses parents dans une fratrie nombreuse, la vie prend une nouvelle dimension. Elle apprend à jouir du temps et de l’espace, et s’épanouit dans l’affection de cette nouvelle famille qui semble ne pas avoir de secrets. Certains détails malgré tout l’intriguent : les habits dont elle se voit affublée, la réaction de Mr Kinsella quand il les découvre sur elle, l’attitude de Mrs Kinsella lors de leurs rares sorties à la ville voisine…
Mon avis :
Claire Keegan évoque au travers de cette courte histoire l'importance d'un foyer chaleureux pour l'épanouissement d'une enfant.
Fille d'une famille nombreuse et à l'aube d'un nouvel accouchement de sa mère, une jeune enfant passe les vacances chez un couple de la famille. Ils ont tant d'amour à donner, tant de patience, de compassion que l'enfant vit des vacances tranquilles et enrichissantes. Elle découvre une vie de famille, une ambiance où les voisins ont plaisir à venir, une campagne où l'entraide est naturelle.
Mais, l'été est aussi rapide que ce roman et c'est bientôt le temps de retourner chez ses parents.
Beaucoup de choses ne sont que suggérées mais tellement bien ressenties par le lecteur grâce à cette écriture fine et pudique. L'émotion est forte et communicative car en si peu de pages, je me suis prise d'une grande affection pour cet enfant.
Un roman très court à déguster.
Invité- Invité
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
Ta critique me donne envie de le lire.
Je viens de vérifier, le livre est présent dans ma médiathèque et disponible, je le rajoute dans ma liste pour ma prochaine visite.
Je viens de vérifier, le livre est présent dans ma médiathèque et disponible, je le rajoute dans ma liste pour ma prochaine visite.
Solitaire- Apprenti
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Date d'inscription : 21/03/2011
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
C'est un roman très court, très intéressant sur les différences de vie, sur la façon dont une petite fille peut s'adapter... Elle ne semble pas tellement affectée par le fait que ses parents l'emmènent dans une autre famille, c'est juste comme ça ! Elle s'attache à sa nouvelle vie comme si tout était normal... C'est une petite fille attachante, très intelligente. Le style de l'auteur est fluide, très agréable. Mon seul bémol est sur la fin, trop courte, un peu obscure, enfin pour moi...
Mais assurément un livre et un auteur à découvrir !
Mais assurément un livre et un auteur à découvrir !
yaki- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 10/06/2008
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
Ce récit, très court, raconté à hauteur d'enfant, m'a bouleversée, je l'ai terminé avec de grosses larmes qui ont jailli dans les trois dernières pages. Et pourtant, tout est ici en retenue, dans le non-dit. Il suffit de se laisser conduire par cette petite fille (dont on ne connaît le prénom que bien tard), qui découvre un mode de vie radicalement différent de celui de sa famille, qui se laisse apprivoiser par John et Edna. Elle est déstabilisée par le changement, dont on ne lui a rien dit ou presque, elle voudrait se raccrocher à ce qu'elle connaît de la vie de famille, mais elle se laisse doucement entrer dans la chaleur du couple. Car, comme l'a remarqué Edna, elle "a juste besoin d'attention". Au fil du temps, dans cette maison lumineuse, ordonnée, un secret va faire surface, une blessure encore vive.
Il y a quelques semaines, je râlais sur le titre La délicatesse, n'appréciant pas des situations qui me paraissaient artificielles. Eh bien, hier soir, quand j'ai refermé ce livre, je me suis dit avoir touché du doigt la vraie délicatesse : nourrie de simplicité, ancrée dans un réel ordinaire, quotidien, dans une vraie attention à l'autre, qu'il soit adulte ou enfant. A travers les yeux de cette enfant, nous redécouvrons le plaisir de tirer un seau d'eau claire du puits, sentir l'odeur de la tarte à la rhubarbe juste sortie du four, se laisser coiffer, enfiler des vêtements propres... Et si les sentiments ne sont pas exprimés verbalement ici, sans doute parce qu'on n'en a pas l'habitude, ou que cela ne se fait pas, ils affleurent au fil de l'écriture limpide, douce et légère, de Claire Keegan. J'aimerais découvrir davantage de textes de cette auteure !
Un petit bijou, une petite lumière irlandaise, conseillée par les libraires de chez Tirloy à Lille, dans leurs coups de coeur pour l'été 2011.
"Les champs de Kinsella sont larges et plats, divisés en bandes avec des clôtures électriques qu'elle me dit de ne pas toucher, sauf si je veux recevoir une décharge. Quand le vent souffle, des zones d'herbe haute se courbent, prennent des reflets argentés. Sur une bande de terrain, de grandes vaches frisonnes broutent tout autour de nous, tranquilles. Certaines lèvent la tête à notre passage mais aucune ne s'éloigne. Elles ont des pis gonflés de lait et de longs trayons. Je les entends arracher l'herbe à la racine. La brise, qui frôle le bord du seau, chuchote pendant que nous marchons. Nous ne parlons pas ni l'une ni l'autre, comme les gens se taisent parfois quand ils sont heureux. Dès que cette pensée me vient, je m'aperçois que le contraire est vrai aussi. Nous escaladons un escalier et suivons un sentier sec creusé dans l'herbe. Le sentier serpente dans un champ allongé que de papillons blancs rapides effleurent, et nous arrivons près d'un portillon métallique où des marches en pierre descendent vers un puits. La femme laisse le seau dans l'herbe et descend avec moi." (p. 30)
Il y a quelques semaines, je râlais sur le titre La délicatesse, n'appréciant pas des situations qui me paraissaient artificielles. Eh bien, hier soir, quand j'ai refermé ce livre, je me suis dit avoir touché du doigt la vraie délicatesse : nourrie de simplicité, ancrée dans un réel ordinaire, quotidien, dans une vraie attention à l'autre, qu'il soit adulte ou enfant. A travers les yeux de cette enfant, nous redécouvrons le plaisir de tirer un seau d'eau claire du puits, sentir l'odeur de la tarte à la rhubarbe juste sortie du four, se laisser coiffer, enfiler des vêtements propres... Et si les sentiments ne sont pas exprimés verbalement ici, sans doute parce qu'on n'en a pas l'habitude, ou que cela ne se fait pas, ils affleurent au fil de l'écriture limpide, douce et légère, de Claire Keegan. J'aimerais découvrir davantage de textes de cette auteure !
Un petit bijou, une petite lumière irlandaise, conseillée par les libraires de chez Tirloy à Lille, dans leurs coups de coeur pour l'été 2011.
"Les champs de Kinsella sont larges et plats, divisés en bandes avec des clôtures électriques qu'elle me dit de ne pas toucher, sauf si je veux recevoir une décharge. Quand le vent souffle, des zones d'herbe haute se courbent, prennent des reflets argentés. Sur une bande de terrain, de grandes vaches frisonnes broutent tout autour de nous, tranquilles. Certaines lèvent la tête à notre passage mais aucune ne s'éloigne. Elles ont des pis gonflés de lait et de longs trayons. Je les entends arracher l'herbe à la racine. La brise, qui frôle le bord du seau, chuchote pendant que nous marchons. Nous ne parlons pas ni l'une ni l'autre, comme les gens se taisent parfois quand ils sont heureux. Dès que cette pensée me vient, je m'aperçois que le contraire est vrai aussi. Nous escaladons un escalier et suivons un sentier sec creusé dans l'herbe. Le sentier serpente dans un champ allongé que de papillons blancs rapides effleurent, et nous arrivons près d'un portillon métallique où des marches en pierre descendent vers un puits. La femme laisse le seau dans l'herbe et descend avec moi." (p. 30)
Invité- Invité
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
Quelle merveille que ce petit livre ! Beaucoup de pudeur, de délicatesse, d’amour, de poésie dans ces 100 pages
Invité- Invité
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
Vous m'avez vraiment donné envie de le lire ce livre. Merci pour vos avis.
Invité- Invité
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
J'ai lu hier soir ce petit livre très joliment raconté. Une histoire très touchante sur l'amour dont un enfant a besoin pour pouvoir se développer. Dommage qu'il soit si court, j'aurais aimé savoir ce que devenait cette fillette, cela se termine vraiment sur une interrogation. L'auteur nous laisse-t-il l'imaginer ?
Invité- Invité
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
je l'ai déjà dans ma PAL mais vos critiques donnent encore plus envie de le lire!
Invité- Invité
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
J'ai lu ce livre la semaine dernière et je l'ai vraiment beaucoup aimé. Le style est fluide et concis, on s'attache très vite à cette petite fille et l'histoire est émouvante. Une belle découverte.
Solitaire- Apprenti
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Date d'inscription : 21/03/2011
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
Mon avis :
Voilà un petit roman qui se lit très rapidement car il ne compte qu’une centaine de pages. L’écriture est agréable. Le lecteur se laisse donc porter par l’auteur et son histoire, contée par une fillette dont on ignore le nom. Elle est appelée « gamine », « fillette » mais jamais par son prénom de la part de son père : anonyme parmi les autres enfants du couple, très nombreux (au moins cinq avec celui à naitre, si j’ai bien compté ^^), elle est conduite chez son oncle et sa tante, qu’elle ne connait pas. Un univers totalement étranger pour elle, ce qui est loin de la rassurer et on la comprend ! Sa mère attend un nouvel enfant et n’a pas beaucoup de temps à consacrer à chacun d’eux. C’est elle qui gère tout : les enfants, la maison, les finances, l’exploitation familiale… Le père semble totalement indifférent à ce qui se passe chez lui, absent, « désinvolte » comme le dit si bien la 4ème de couverture. Le couple Kinsella va lui offrir ce qui lui manque le plus : de l’amour, de l’attention. Petit à petit, une routine va s’installer entre ces trois êtres, la petite va s’épanouir et en apprendre plus sur ceux qui l’ont accueilli. Le lecteur passe par toute une gamme de sentiments : la compassion, la joie, la tristesse, l’amour, la haine mais je dois avouer qu’il m’a quand même manqué quelque chose : un peu plus d’épaisseur dans leur personnalité et leurs sentiments, qui auraient mérité d’être plus développés, pour moi. J’ai pris grand plaisir à suivre les personnages mais j’aurais aimé que leur histoire soit plus longue. La fin me laisse perplexe, le roman finit en queue de poisson mais à dire vrai, je suis d’abord restée interloquée et me dis que finalement, c’est un coup de génie. Cela interroge, marque : je pense m’en souvenir longtemps alors que si l’histoire s’était terminée de manière plus classique, je ne pense pas qu’elle serait restée dans ma mémoire. D’ailleurs, j’aimerais beaucoup en discuter avec ceux qui l’ont lu : comment l’interprétez-vous ? Que se passe-t-il selon vous ou qu’est-ce qui est en train de se jouer ?
Voilà un petit roman qui se lit très rapidement car il ne compte qu’une centaine de pages. L’écriture est agréable. Le lecteur se laisse donc porter par l’auteur et son histoire, contée par une fillette dont on ignore le nom. Elle est appelée « gamine », « fillette » mais jamais par son prénom de la part de son père : anonyme parmi les autres enfants du couple, très nombreux (au moins cinq avec celui à naitre, si j’ai bien compté ^^), elle est conduite chez son oncle et sa tante, qu’elle ne connait pas. Un univers totalement étranger pour elle, ce qui est loin de la rassurer et on la comprend ! Sa mère attend un nouvel enfant et n’a pas beaucoup de temps à consacrer à chacun d’eux. C’est elle qui gère tout : les enfants, la maison, les finances, l’exploitation familiale… Le père semble totalement indifférent à ce qui se passe chez lui, absent, « désinvolte » comme le dit si bien la 4ème de couverture. Le couple Kinsella va lui offrir ce qui lui manque le plus : de l’amour, de l’attention. Petit à petit, une routine va s’installer entre ces trois êtres, la petite va s’épanouir et en apprendre plus sur ceux qui l’ont accueilli. Le lecteur passe par toute une gamme de sentiments : la compassion, la joie, la tristesse, l’amour, la haine mais je dois avouer qu’il m’a quand même manqué quelque chose : un peu plus d’épaisseur dans leur personnalité et leurs sentiments, qui auraient mérité d’être plus développés, pour moi. J’ai pris grand plaisir à suivre les personnages mais j’aurais aimé que leur histoire soit plus longue. La fin me laisse perplexe, le roman finit en queue de poisson mais à dire vrai, je suis d’abord restée interloquée et me dis que finalement, c’est un coup de génie. Cela interroge, marque : je pense m’en souvenir longtemps alors que si l’histoire s’était terminée de manière plus classique, je ne pense pas qu’elle serait restée dans ma mémoire. D’ailleurs, j’aimerais beaucoup en discuter avec ceux qui l’ont lu : comment l’interprétez-vous ? Que se passe-t-il selon vous ou qu’est-ce qui est en train de se jouer ?
- Spoiler:
- Pour ma part, j’ai eu l’impression d’un grand malheur en train de s’abattre à nouveau sur les Kinsella, à cause du père dans le dos de John et que l’on voit à travers les yeux de l’enfant avec un bâton à la main, à cause également d’Edna qui est en train de pleurer : je n’ai pas eu l’impression que c’était uniquement à cause des paroles du père mais plutôt pour ce qui était en train de se jouer… Le père veut-il taper sur John ? Pourquoi ? Ou plus probablement sur la petite pour la faire rentrer ou parce qu’elle a refusé de répondre à la question de la mère, pour qu’elle révèle ce qui s’est passé malgré elle ? Comment vont réagir les Kinsella dans ce cas ? Ou alors ce qu’elle voit n’est qu’une "projection mentale" : d’un côté le père qu’elle aurait voulu avoir, plein d’attention et rempli d’amour pour elle : Kinsella et de l’autre le « père fouettard » : son père biologique, ce qui l’attend une fois de retour à la maison, quand la vie de tous les jours reprendra son cours, une vie sans amour avec un père tyran domestique ? Finalement à force de réfléchir, je penche plus pour cette troisième interprétation : quand je vous dis que cette fin me travaille…
Invité- Invité
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
Ce "petit" livre me tente bien Allez hop, un de plus sur ma LAL biblio... au point au j'en suis
Invité- Invité
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
Mon avis :
Trois lumières est un très beau roman de Claire Keegan, tout en douceur et en retenu. Je n'ai pas envie de raconter cette histoire, ou de faire des révélations au sujet de l'intrigue, car tout le texte est nourri par une extrême pudeur. Certes, il est des personnes qui sont indiscrètes mais, comme le dit Edna Kinsella, d'autres ne disent que ce qu'elles ont à dire, rien de plus.
John, Edna et la toute jeune narratrice sont de ceux-là. Cette dernière a beau être toute jeune, il est des choses qu'elle comprend sans qu'il soit besoin qu'on le lui dise. Ainsi, en observant la douceur de la vie de famille auprès des Kinsella, elle comprend qu'elle a été négligée par ses parents. La vie qu'elle mène auprès des Kinsella est pourtant simple, mais c'est aussi ce que nous raconte ce livre : retrouver les plaisirs les plus simples, surtout quand, comme notre héroïne, on ne les a jamais connus. En arrière-plan, la situation en Irlande est évoquée, notamment celle des grévistes de la faim.
Ce roman est à lire et à relire, à savourer sans fin. La fin est ouverte, extrêmement émouvante, elle laisse espérer beaucoup pour notre héroïne.
Trois lumières est un très beau roman de Claire Keegan, tout en douceur et en retenu. Je n'ai pas envie de raconter cette histoire, ou de faire des révélations au sujet de l'intrigue, car tout le texte est nourri par une extrême pudeur. Certes, il est des personnes qui sont indiscrètes mais, comme le dit Edna Kinsella, d'autres ne disent que ce qu'elles ont à dire, rien de plus.
John, Edna et la toute jeune narratrice sont de ceux-là. Cette dernière a beau être toute jeune, il est des choses qu'elle comprend sans qu'il soit besoin qu'on le lui dise. Ainsi, en observant la douceur de la vie de famille auprès des Kinsella, elle comprend qu'elle a été négligée par ses parents. La vie qu'elle mène auprès des Kinsella est pourtant simple, mais c'est aussi ce que nous raconte ce livre : retrouver les plaisirs les plus simples, surtout quand, comme notre héroïne, on ne les a jamais connus. En arrière-plan, la situation en Irlande est évoquée, notamment celle des grévistes de la faim.
Ce roman est à lire et à relire, à savourer sans fin. La fin est ouverte, extrêmement émouvante, elle laisse espérer beaucoup pour notre héroïne.
Sharon- Modérateur
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Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
Oui, c'est un petit roman que j'avais repéré dernièrement chez France Loisirs et qui me paraissait intéressant... Je sais maintenant grâce à vos critiques qu'il l'est réellement et que je le lirai sans doute très prochainement !
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
Je te le souhaite, Ingrid, c'est un des rares livres que j'ai relu presque immédiatement, tant il est magnifique.
Sharon- Modérateur
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Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
De moi-même je ne me serai pas dirigée vers ce livre mais au vu de vos critiques ... pourquoi pas ?
Invité- Invité
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
Il est déjà dans ma lal ! Je vais regarder si je peux le trouver en biblio.
lili78- Grand sage du forum
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Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
Une courte critique pour un court roman. Il ne faut pas y voir de désintérêt de ma part mais de ce roman lumineux (ou de cette nouvelle, à moins qu'il ne s'agisse finalement d'un conte...) moins on en dit, mieux c'est ! Car ici, Claire Keegan laisse le lecteur libre de ressentir le foisonnement des émotions et des sentiments que son histoire suscite, celle toute simple d'une petite fille en manque d'amour et d'attention, recueillie le temps d'un été par un coupe de fermiers taiseux et taciturnes.
Parenthèse enchantée dans un quotidien fait d'indifférence, l'auteure décrit avec beaucoup de pudeur et de délicatesse, la vie et l'épanouissement de la fillette à mesure que celle-ci découvre la bienveillance et l'amour sincère de ses hôtes. Claire Keegan suggère, par petites touches subtiles, comment, au rythme de la nature et des travaux de la ferme, un lien fort et tendre naîtra de ces trois personnages fragiles et attachants.
Un petit bijou de littérature, délicatement ciselé, qui me réconcilie avec le genre de la nouvelle et que j'aurais aimé voir scintiller un peu plus longtemps...
Parenthèse enchantée dans un quotidien fait d'indifférence, l'auteure décrit avec beaucoup de pudeur et de délicatesse, la vie et l'épanouissement de la fillette à mesure que celle-ci découvre la bienveillance et l'amour sincère de ses hôtes. Claire Keegan suggère, par petites touches subtiles, comment, au rythme de la nature et des travaux de la ferme, un lien fort et tendre naîtra de ces trois personnages fragiles et attachants.
Un petit bijou de littérature, délicatement ciselé, qui me réconcilie avec le genre de la nouvelle et que j'aurais aimé voir scintiller un peu plus longtemps...
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
Ce livre est une petite merveille.
L’histoire est très émouvante, pleine de sensibilité. Les personnages sont très attachants, on s’attache très vite à cette petite fille et au couple Kinsella. Je découvre Claire Keegan avec ce roman, son écriture est toute en finesse, poétique, pleine de non-dits ; elle suggère plus qu’elle ne montre. J’aurais toutefois aimé un peu plus de pages, pour pouvoir quitter ces personnages en douceur, sans points de suspension.
« Tu n'es pas toujours obligée de dire quelque chose, reprend-il. Pense que la parole n'est une nécessité en aucune circonstance. Nombre de gens ont beaucoup perdu pour la seule raison qu'ils ont manqué une belle occasion de se taire. »
L’histoire est très émouvante, pleine de sensibilité. Les personnages sont très attachants, on s’attache très vite à cette petite fille et au couple Kinsella. Je découvre Claire Keegan avec ce roman, son écriture est toute en finesse, poétique, pleine de non-dits ; elle suggère plus qu’elle ne montre. J’aurais toutefois aimé un peu plus de pages, pour pouvoir quitter ces personnages en douceur, sans points de suspension.
« Tu n'es pas toujours obligée de dire quelque chose, reprend-il. Pense que la parole n'est une nécessité en aucune circonstance. Nombre de gens ont beaucoup perdu pour la seule raison qu'ils ont manqué une belle occasion de se taire. »
lili78- Grand sage du forum
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Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
Très belle histoire toute en finesse. Si je trouve d'autres livre de cette auteur, je me procurerais. Absolument a mon gout de lecture.
Invité- Invité
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
Les chroniques de blogueurs m’ont donné envie de lire ce livre et je ne le regrette pas du tout.
Déposée comme un paquet, il n’y a pas d’autres mots, par son père chez les Kinsella, ses oncle et tante, cette petite fille va connaître les plus belles et douces vacances de sa jeune vie.
Au fil des pages j’ai vu la peur disparaître du regard de la jeune narratrice et se muer en intérêt, en tendresse et en amour. Tout ceci est partagé par les Kinsella qui ont connu un grand malheur. Pas de grandes phrases, pas de grandiloquence, beaucoup de retenue, de silence. La douceur, la tendresse est partout présente. Les Kinsella habitent une maison claire et propre « un courant frais souffle par le porte mais ici tout est chaud, tranquille et propre » alors que la maison de ses parents reflète leurs vies « A l’intérieur, la maison parait froide et humide. Des traces de pas salissent le lino. Maman se tient là avec mon petit frère et me regarde.
Quel plaisir d’aider sa tante, de ne pas se faire rabrouer, surtout, lorsqu’au premier matin, son lit était mouillé (j’ai beaucoup aimé la phrase de Mrs Kinsella à ce moment-là), quelle volupté de prendre un bain toute seule dans la baignoire avec beaucoup d’eau, Quel joie de grimper sur les genoux de Ms Kinsella, de se faire appeler par de petits noms doux « mouflette », « pétale », quelle griserie de se sentir aimer. « - Oh, n’est-elle pas là pour qu’on la gâte ? dit Kinsella »
Bien sûr, les débuts sont difficiles, elle attend le retour de bâton, une telle gentillesse doit se payer un jour ! « Et ainsi les jours passent. Je continue d’attendre qu’un incident se produise, que ma sensation de bien-être s’envole – de me réveiller dans un lit mouillé, de faire une bourde, une énorme gaffe, de casser quelque chose – mais les journées se succèdent, très semblables. »
La parenthèse enchantée à une fin : celle des vacances scolaires et, elle va retourner chez elle. La fin du livre est superbe et très cinématographique.
La tarte à la rhubarbe, la promenade au clair de lune au bord de la mer avec son oncle, la journée passée en ville pour faire des emplettes, la jolie robe mauve… tout cela Claire Keegan nous le donne à voir dans ce livre tout en douceur mais très intense.
Quelques extraits :
Dans la cour, de hautes vitres brillantes reflètent notre arrivée. Je me vois sur la banquette en train de regarder, aussi farouche qu’une enfant gitane avec mes cheveux en bataille, mais mon père, au volant, ressemble juste à mon père.
Les yeux de Kinsella ne sont pas complètement tranquilles dans son visage. On dirait qu’un gros problème lui envahit peu à peu l’esprit. Il pousse le pied d’une chaise avec sa chaussure et regarde de mon côté. « Tu devrais te laver les mains et la figure avant d’aller en ville, dit-il. Ton père ne s’est-il même pas soucié de t’apprendre au moins ça ? »
Déposée comme un paquet, il n’y a pas d’autres mots, par son père chez les Kinsella, ses oncle et tante, cette petite fille va connaître les plus belles et douces vacances de sa jeune vie.
Au fil des pages j’ai vu la peur disparaître du regard de la jeune narratrice et se muer en intérêt, en tendresse et en amour. Tout ceci est partagé par les Kinsella qui ont connu un grand malheur. Pas de grandes phrases, pas de grandiloquence, beaucoup de retenue, de silence. La douceur, la tendresse est partout présente. Les Kinsella habitent une maison claire et propre « un courant frais souffle par le porte mais ici tout est chaud, tranquille et propre » alors que la maison de ses parents reflète leurs vies « A l’intérieur, la maison parait froide et humide. Des traces de pas salissent le lino. Maman se tient là avec mon petit frère et me regarde.
Quel plaisir d’aider sa tante, de ne pas se faire rabrouer, surtout, lorsqu’au premier matin, son lit était mouillé (j’ai beaucoup aimé la phrase de Mrs Kinsella à ce moment-là), quelle volupté de prendre un bain toute seule dans la baignoire avec beaucoup d’eau, Quel joie de grimper sur les genoux de Ms Kinsella, de se faire appeler par de petits noms doux « mouflette », « pétale », quelle griserie de se sentir aimer. « - Oh, n’est-elle pas là pour qu’on la gâte ? dit Kinsella »
Bien sûr, les débuts sont difficiles, elle attend le retour de bâton, une telle gentillesse doit se payer un jour ! « Et ainsi les jours passent. Je continue d’attendre qu’un incident se produise, que ma sensation de bien-être s’envole – de me réveiller dans un lit mouillé, de faire une bourde, une énorme gaffe, de casser quelque chose – mais les journées se succèdent, très semblables. »
La parenthèse enchantée à une fin : celle des vacances scolaires et, elle va retourner chez elle. La fin du livre est superbe et très cinématographique.
La tarte à la rhubarbe, la promenade au clair de lune au bord de la mer avec son oncle, la journée passée en ville pour faire des emplettes, la jolie robe mauve… tout cela Claire Keegan nous le donne à voir dans ce livre tout en douceur mais très intense.
Quelques extraits :
Dans la cour, de hautes vitres brillantes reflètent notre arrivée. Je me vois sur la banquette en train de regarder, aussi farouche qu’une enfant gitane avec mes cheveux en bataille, mais mon père, au volant, ressemble juste à mon père.
Les yeux de Kinsella ne sont pas complètement tranquilles dans son visage. On dirait qu’un gros problème lui envahit peu à peu l’esprit. Il pousse le pied d’une chaise avec sa chaussure et regarde de mon côté. « Tu devrais te laver les mains et la figure avant d’aller en ville, dit-il. Ton père ne s’est-il même pas soucié de t’apprendre au moins ça ? »
Re: [Keegan, Claire] Les trois lumières
J'ai voté : moyennement apprécié
Ce livre très court (100 pages) me laisse un avis mitigé.
J'ai apprécié la qualité d'écriture, la poésie qui s'en dégage.
Je suis restée sur ma faim.
Ce récit qui ressemble à une longue nouvelle ne permet pas de bien connaître les personnages.
La fillette n'a pas de nom.
Elle arrive chez les Kinsella sans que l'on sache qui ils sont. Des amis de ses parents, semble-t-il.
Elle ne sait pas vraiment ce qu'elle vient faire là.
Je n'ai pas compris tout ce que les personnages ressentaient.
Le secret des Kinsella est évoqué à demi-mots. Leurs sentiments à l'égard de la fillette également.
Tout cela est très subtil. J'aurais aimé que l'histoire soit plus détaillée.
Un dernier extrait, sur la lecture :
Ce livre très court (100 pages) me laisse un avis mitigé.
J'ai apprécié la qualité d'écriture, la poésie qui s'en dégage.
Quand le vent souffle, des zones d'herbe haute se courbent, prennent des reflets argentés.
Sur une bande de terrain, de grandes vaches frisonnes broutent tout autour de nous, tranquilles. [...]
Je les entends arracher l'herbe à la racine. La brise, qui frôle le bord du seau, chuchote pendant que nous marchons.
Nous ne parlons ni l'une ni l'autre, comme les gens se taisent parfois quand ils sont heureux.
Dès que cette pensée me vient, je m'aperçois que le contraire est vrai aussi.
Je suis restée sur ma faim.
Ce récit qui ressemble à une longue nouvelle ne permet pas de bien connaître les personnages.
La fillette n'a pas de nom.
Elle arrive chez les Kinsella sans que l'on sache qui ils sont. Des amis de ses parents, semble-t-il.
Elle ne sait pas vraiment ce qu'elle vient faire là.
Une partie de moi voudrait que mon père me laisse là pendant qu'une autre partie voudrait qu'il me ramène, vers ce que je connais.
Je suis dans une situation où je ne peux ni être ce que je suis toujours ni devenir ce que je pourrais être.
Je n'ai pas compris tout ce que les personnages ressentaient.
Le secret des Kinsella est évoqué à demi-mots. Leurs sentiments à l'égard de la fillette également.
Tout cela est très subtil. J'aurais aimé que l'histoire soit plus détaillée.
Un dernier extrait, sur la lecture :
Au début, je n'arrivais pas à déchiffrer certains mots compliqués, mais Kinsella plaçait son doigt sous chacun d'eux, patiemment, jusqu'à ce que je les devine, puis je l'ai fait toute seule jusqu'au jour où je n'ai plus eu besoin de deviner, et où j'ai continué ma lecture. C'était comme apprendre à faire du vélo : j'ai senti le mouvement, la liberté d'aller à des endroits où je n'aurais pas pu aller avant, et c'était facile.
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