[Brink, André] Un turbulent silence

Titre: Un turbulent silence
Parution : 1982
Édition Stock – livre de poche
Traduction : de l’anglais par Jean Guiloineau
598 pages

Résumé du livre : En 1824 éclate sur une ferme isolée au cœur de l’Afrique du Sud une des très rares révoltes d’esclaves de l’histoire de ce pays. Contre deux jeunes fermiers blancs, deux Frères, BAREND et NIKOLAAS, se dresse une poignée de travailleurs noirs, avec à leur tête GALANT, frère de lait de NIKOLAAS.
L’esclavage sera officiellement aboli quelques mois plus tard.
BAREND, NIKOLAAS et GALANT sont des personnages historiques. ANDRE BRINK n’a rien inventé mais a partir de la réalité d’hier, il nous donne les clés – et quelles clés – pour comprendre les réalités d’aujourd’hui, la réalité que l’on sait et qui est celle de son pays.
BAREND et NIKOLAAS incarnent le bon droit, la bonne conscience. Ils cultivent la terre comme leur père l’a fait avant eux. Les esclaves, on leur donne à manger, a boire, un jour de congé de temps en temps. On les bat, bien sur, mais on bat aussi ses chiens. Et la femme, a l’occasion.
Un des éléments les plus fascinants de ce livre, c’est le parallèle entre la condition de la femme blanche, prisonnière de son milieu, de son mari, des conventions et celle de l’esclavage noir, homme ou femme, enchainé, lui aussi.
Un personnage féminin domine d’ailleurs tout le roman : HESTER, la femme de BAREND, rebelle, sauvage, plus indomptable qu’un petit cheval qui refuse d’être dressé.
HESTER incarne autant que GALANT, l’esclave, l’esprit de liberté.
Tous deux se retrouvent d’ailleurs à la fin du livre pour une heure, une seule, avant que la révolte ne soit brisée. Car elle échoua, il fallait s’en douter. GALANT fut pendu avec ses complices. Mais l’espoir de liberté qui était né là ne devait plus s’éteindre et il existe encore aujourd’hui.
UN TURBULENT SILENCE, où chacun vient à son tour donner sa part de vérité, qui n’est jamais celle des autres, est peut-être le plus parfait des romans de ANDRE BRINK

Mon avis :
Un Roman magnifique, vibrant, exalté, disant des choses, que tous les personnages ressentaient, mais ne disaient jamais aux autres.
La façon, de laisser parler chacun des Personnages selon son ressenti, m’a fasciné. Chacun est conditionnée par sa naissance, son état et les conventions du moment.
Les femmes blanches sont pratiquement autant enfermée que les esclaves.
Et les hommes, dominants se rendent compte bien trop tard, que finalement EUX aussi sont prisonnières et pratiquant l’esclavage.

Heureusement depuis il y a eu NELSON MANDELA et il n’y a plus l’APARTHEID en Afrique du Sud, même si dans le fond, l’égalité entre noir et blanc n’est toujours pas ressenti par tout le monde.

10/10 et un grand COUP de CŒUR pour moi.

pour ta critique.

Bravo pour ta critique Crista Noel et merci !