[Kerr, Philip] La Mort, entre autres
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[KERR, Philip] La Mort entre autres
[Kerr, Philip] La Mort, entre autres
Quatrième de couverture[/b] :
1949. Munich rasée par les bombardements et occupée par les Américains se reconstruit lentement. Bernie Gunther aussi : redevenu détective privé, il vit une passe difficile. Sa femme meurt, il a peu d’argent et surtout, il craint que le matricule SS dont il garde la trace sous le bras ne lui joue de sales tours. Une cliente affriolante lui demande de vérifier que son mari est bien mort, et le voici embarqué dans une aventure qui le dépasse. Tel Phil Marlowe, et en dépit de son cynisme, Gunther est une proie facile pour les femmes fatales. L’Allemagne d’après-guerre reste le miroir de toutes les facettes du Mal et le vrai problème pour Gunther est bientôt de sauver sa peau en essayant de sauver les apparences de la morale. Atmosphère suffocante, hypocrisies et manipulations, faits historiques avérés façonnés au profit de la fiction : du Philip Kerr en très grande forme.
Traduit de l’anglais par Johann Frederik Hel Guedj
Avis et commentaire :
Un grand merci aux editions "Le Livre de Poche" pour m'avoir fait partager le lecture de ce livre. J'avais dévoré "La Trilogie Berlinoise" et ne m'attendais pas à trouver une suite, non de ce livre mais de cet excellent détective Bernie Gunther.
Histoire de grande qualité qui débute par un prologue dont le cadre a lieu en 1937, indispensable à la compréhension d'un de ces multiples rebondissements qui jalonnent ce récit qui tient en haleine sur plus de 565 pages. Retrouvant Bernie Gunther en 1949 à Dachau, où il a repris, avec peu de succés, l'hôtel hérité de son beau père alors que sa femme dépêrit dans un hopîtal sinistre. A la mort de cette dernière (il faut lire le livre jusqu'au bout pour en connaître les véritables raisons), il reprend un boulot de détéctive privè à Munich, en charge de la recherche de personnes disparues.
Sa rencontre avec un certaine Britta Warzok, une cliente qui le charge de retrouver son mari disparu, un ancien officier nazi, va le précipiter dans une succession de mésaventures, dont il est loin d'imaginer qu'il en est la marionnette. Si ce préambule paraît classique dans ce type de polar, c'est le cadre et l'époque dans lequel cela se passe qui fait la force de ce livre. On découvre ainsi une Allemagne défaite et aux prémisces de la mise en place du mur de Berlin, où ancien nazis et SS se regroupent en confrérie et association d'entraide pour la fuite des criminels nazis les plus abjects vers de meilleurs cieux et cela, parfois avec l'aide de l'église catholique, où une organisation juive applique une justice violente et expéditive à l'encontre de leurs anciens bourreaux, où l'URSS et les USA exflitrent ces mêmes criminels nazis pour peu que cela soit des chercheurs et médecins, ancien officiant d'expériences dans les camps de la mort, mais pour lesquels on ferme les yeux s'ils peuvent apporter des évolutions en termes de vaccins (contre la Malaria).
Une Allemagne interlope, terrain de jeux des puissances alliées occupantes, qui tente de restaurer une nouvelle république plus démocratique, quitte à effacer les erreurs ou les engagements SS d'une grande majorité de ses ressortissants.
Un polar de haut vol avec un vrai suspens et un détective allemand, véritable jumeau de ses homologues américains (Sam Spade de Dashell Hammet ou Phil Marlow), palpitant et s'appuyant sur un véritable fond historique. Très crédible et réjouissant.
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Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
[Kerr, Philip] La mort entre autres.
Auteur : KERR Philip
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 564
4è de couverture :
Munich 1949, Bernie Gunther détective privé, berlinois d’origine échoue à Munich après la mort de sa femme. Quand on est comme lui porteur de la marque des SS sous le bras, même si elle est en partie effacée, on ne peut pas faire la fine bouche lorsqu’un travail se présente, surtout quand il se présente sous la forme d’une attirante créature qui souhaite que vous lui confirmiez que son mari criminel de guerre est bien mort et qu’elle peut à nouveau convoler en justes noces.
Bien sûr tout ne va pas être simple, dans un Munich où les chantiers et les grues poussent comme des champignons, où se terrent d’anciens nazis, où les occupants russes et américains ne s’embarrassent guère de justice et de légalité.
L’enquête de Bernie va se révéler plus ardue que prévu, le conduire de Munich à Vienne avec un petit tour dans les alpes.
Il va lui être très difficile de faire le tri entre amis et ennemis, entre bourreau et victime, entre le bien et le mal.
Mon appréciation :
C'est la suite de la Trilogie Berlinoise.
Ce tome-ci raconte l'ambiance en Allemagne après la guerre.
Bernie Gunther, ancien de la SS, enquète et traque les criminels nazis cachés dans Munich.
C'est un livre dérangeant mais passionnant.
L'auteur connait à fond son sujet, il dispose d'une documentation importante.
Il nous fait vivre dans l'atmosphère qui règnait alors à cette époque.
Il n'a pas peur de décrire la culpabilité de l'Allemagne.
Son style nous emporte et fait qu'il est très difficile de ne pas s'attacher à ce livre et au héros.
Ma note : 9/10
Paprika- Grand sage du forum
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Re: [Kerr, Philip] La Mort, entre autres
Polar honorable mais sans plus, l'intrigue est complexe et se suit sans déplaisir mais il manque l'atmosphère de Vienne et Munich juste après la guerre avec ce mélange entre les espions russes et américains, les anciens nazis qui cherchent à fuir ou à se fondre dans la masse, les juifs qui veulent se venger et créer un état en Palestine le tout sur fond d'une Allemagne qui cherche à se reconstruire. Même si les ingrédients ci dessus sont présents à travers les protagonistes de l'histoire, la sauce ne prend pas vraiment, alors que cette ambiance était bien rendue dans la Trilogie. En résumé, c'est un roman qui se lit sans déplaisir et même avec un certain suspens surtout vers la fin mais pas au niveau de la Trilogie Berlinoise.
Invité- Invité
Re: [Kerr, Philip] La Mort, entre autres
Bonne présentation ci-dessus et avis partagés, c'est bien.
Pour moi c'est un coup de cœur mais, c'est exact, que c'est difficile, notamment au début, de rentrer dans le livre tant on se demande si c'est du lard ou du cochon. Je me suis même surpris à penser qu'il s'agissait d'un livre de nouvelles du fait de la construction décousue à première lecture (pour ne pas dire à première vue). Et puis au fur et à mesure de l'avancée du récit je suis entré dans l'intrigue et les pages du début se sont immiscées, sans bruit, fondues dans ce récit.
Au contraire de Le Motard, je pense que la sauce, le liant prend très bien.
Raconter ce roman sans dévoiler l'intrigue est difficile et il faut le lire jusqu'au bout pour que tout ce qui est sous-entendu se révèle.
Le héros, B. Günther se fait promener tout au long de l'histoire et je pense que le lecteur aussi. Je ne cache pas que ce fut mon cas.
En fin d'ouvrage, Philip Kerr, justifie ses personnages et sa documentation et, mis à part Bernie Günther qui est un personnage de fiction, tous les autres protagonistes, ou presque, ont existé.
L'écriture est humoristique de temps en temps, caustique quelques fois, sans nuance parfois et rugueuse souvent.
On retrouve en Günther un personnage dépassé par les événements ayant du mal (?) à comprendre cette époque où les protagonistes varient mais sans vraiment changer voire même augmenter cette violence du fait des intervenants, OSS puis CIA, américains d'occupation, russes itou, vengeurs masqués juifs israéliens, groupe Odessa et la camaraderie nazie, bref il y a de quoi perdre son latin. Ce sont les prêtres qui organisent les départs vers l'Amérique du sud et à la question de Günther : pourquoi ?
La réponse est :
- C'est vrai, nous les prêtres nous avons beaucoup souffert du nazisme mais comme le Saint-Père nous demande notre soutien, aussi, par respect, nous le faisons. (citation de mémoire).
J'ai beaucoup aimé ce livre. C'est un vrai bon moment de lecture.
B
Pour moi c'est un coup de cœur mais, c'est exact, que c'est difficile, notamment au début, de rentrer dans le livre tant on se demande si c'est du lard ou du cochon. Je me suis même surpris à penser qu'il s'agissait d'un livre de nouvelles du fait de la construction décousue à première lecture (pour ne pas dire à première vue). Et puis au fur et à mesure de l'avancée du récit je suis entré dans l'intrigue et les pages du début se sont immiscées, sans bruit, fondues dans ce récit.
Au contraire de Le Motard, je pense que la sauce, le liant prend très bien.
Raconter ce roman sans dévoiler l'intrigue est difficile et il faut le lire jusqu'au bout pour que tout ce qui est sous-entendu se révèle.
Le héros, B. Günther se fait promener tout au long de l'histoire et je pense que le lecteur aussi. Je ne cache pas que ce fut mon cas.
En fin d'ouvrage, Philip Kerr, justifie ses personnages et sa documentation et, mis à part Bernie Günther qui est un personnage de fiction, tous les autres protagonistes, ou presque, ont existé.
L'écriture est humoristique de temps en temps, caustique quelques fois, sans nuance parfois et rugueuse souvent.
On retrouve en Günther un personnage dépassé par les événements ayant du mal (?) à comprendre cette époque où les protagonistes varient mais sans vraiment changer voire même augmenter cette violence du fait des intervenants, OSS puis CIA, américains d'occupation, russes itou, vengeurs masqués juifs israéliens, groupe Odessa et la camaraderie nazie, bref il y a de quoi perdre son latin. Ce sont les prêtres qui organisent les départs vers l'Amérique du sud et à la question de Günther : pourquoi ?
La réponse est :
- C'est vrai, nous les prêtres nous avons beaucoup souffert du nazisme mais comme le Saint-Père nous demande notre soutien, aussi, par respect, nous le faisons. (citation de mémoire).
J'ai beaucoup aimé ce livre. C'est un vrai bon moment de lecture.
B
Invité- Invité
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