[Dorsey, Tim] Cadillac Beach
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Qu'avez-vous pensé de "Cadillac Beach" de Tim Dorsey ?
[Dorsey, Tim] Cadillac Beach
Cadillac Beach , de Tim Dorsey
Rivages noirs 2011, 425 pages
VO : "Cadillac Beach" 2003
Traduit de l'Américain par Jean Pêcheux
Quatrième de couverture
Serge Storms, héros bien connu des lecteurs de Tim Dorsey, décide de monter une entreprise avec son pote Lenny : une agence de voyages proposant aux touristes de découvrir Miami à travers les décors des films tournés dans la région. Il en profite pour dresser la liste des choses qu'il doit mener à bien et, disons-le, Serge est un homme qui se fixe des objectifs à sa mesure : résoudre le mystère de son grand-père bookmaker disparu en 1964, humilier castro, rendre sa fierté à la cia, décimer la Mafia, retrouver des diamants volés et faire revenir l'émission today à Miami !
Commence alors une folle équipée en limousine avec au menu des poursuites infernales, un faux tournage, des fusillades, des traquenards, et au générique cassius clay, les beatles, flipper le dauphin, goldfinger, des réfugiés cubains et bien d'autres.
Tim Dorsey poursuit l'entreprise de démolition jubilatoire de la Floride entamée avec Florida Roadkill. Plus que jamais, le sunshine state brille des mille feux de la folie sous sa plume.
Commence alors une folle équipée en limousine avec au menu des poursuites infernales, un faux tournage, des fusillades, des traquenards, et au générique cassius clay, les beatles, flipper le dauphin, goldfinger, des réfugiés cubains et bien d'autres.
Tim Dorsey poursuit l'entreprise de démolition jubilatoire de la Floride entamée avec Florida Roadkill. Plus que jamais, le sunshine state brille des mille feux de la folie sous sa plume.
Lecture:
Serge Storms , communément appelé Sergio est très occupé. Il y a beaucoup d'activités à planifier, de projets à faire avancer, de plans à faire aboutir. Vues la quantité de choses à faire et celle de billets dont il dispose, il décide de monter une agence de voyages avec son pote Lenny. Cette agence « décalée » montre, à la carte, tous les lieux chargés d'histoire de Miami. Serge est un spécialiste de la Floride, il connaît son histoire sur le bout des doigts, lieux cultes, films qu'on y a tournés, séjours de célébrités, relations entre Cuba et la Floride.
Si son ami Lenny carbure à environ 10 pétards à l’heure, Serge fonctionne lui à l'énergie pure. Et de l'énergie il en a à revendre, une vraie centrale électrique à lui tout seul. Quand, en plus, il mêle à tout cela ses projets pour corriger les erreurs de l'histoire, on se retrouve avec un very bad trip , une baie des cochons, le casse du siècle, des femmes fatales, quelques dommages collatéraux, la grande évasion, la mafia, le FBI, la CIA, la télé, un hôpital psychiatrique, Castro, flipper le dauphin, entre autres.
Prenez le tout, secouez fortement et vous aurez un cocktail détonant et vitalisant.
Si son ami Lenny carbure à environ 10 pétards à l’heure, Serge fonctionne lui à l'énergie pure. Et de l'énergie il en a à revendre, une vraie centrale électrique à lui tout seul. Quand, en plus, il mêle à tout cela ses projets pour corriger les erreurs de l'histoire, on se retrouve avec un very bad trip , une baie des cochons, le casse du siècle, des femmes fatales, quelques dommages collatéraux, la grande évasion, la mafia, le FBI, la CIA, la télé, un hôpital psychiatrique, Castro, flipper le dauphin, entre autres.
Prenez le tout, secouez fortement et vous aurez un cocktail détonant et vitalisant.
Avis.
Ce livre est le sixième tome de la série écrite par Tim Dorsey ayant pour héros Serge Storms et surtout pour cadre la Floride. Bien que n'ayant pas lu les titres précédents, je n'ai absolument et à aucun moment été gêné dans l'histoire. Tout se tient et Cadillac Beach se lit très bien tout seul. Les références culturelles américaines, nombreuses, sont également accessibles.
J'ai donc découvert Sergio. Hyperactif, relevant de toute évidence de la psychiatrie et ayant un sens moral à géométrie variable. C'est cependant un personnage vraiment sympathique. Ce n'est pas tant qu'il « pète les plombs », c'est plutôt qu'il a été livré sans les plombs. Il ne fonctionne que sur deux modes : off et 200 %. Il ne carbure pas aux substances illicites, il tourne juste continuellement en sur régime.
Ce n'est pas un salaud ni un fou dangereux. Même s’il est fou et peut s'avérer extrêmement dangereux. Il a juste ses lubies. Et elles sont très très nombreuses. A la vitesse de fonctionnement de son cerveau, elles naissent constamment. Mais toujours un fil conducteur le mène : redonner à la Floride son lustre d'antan, la gloire qui lui est due. Accessoirement, il est mêlé à une vieille affaire de vol de diamants à laquelle son grand-père a participé. Il se serait suicidé, mais là aussi il est du devoir de Sergio de rétablir la vérité.
L'auteur domine parfaitement son sujet. On sent qu'il possède une connaissance encyclopédique de l'histoire de la Floride. Mais n'est pas une connaissance scolaire et ennuyeuse, c’est une connaissance pratique, anecdotique, culte et même amoureuse. Il dirige parfaitement son héros et l'intrigue. Car mêlée à la multitude de fils que tisse inlassablement Serge, qu'il tricote même, il y a une intrigue captivante.
Le risque serait de lasser le lecteur dans des gesticulations ou de rendre le héros pénible. Mais je n'ai jamais ressenti cette lassitude. Lenny, le compagnon cool et déjanté, les clients plus ou moins malheureux de l'agence et le caractère ridiculement sérieux de certains protagonistes (victimes) ménagent tout de même des poses raisonnables dans ce qui ressemble au chaos. Le héros est par ailleurs vraiment attachant.
Le style est superbe. On dirait un encéphalogramme de Serge : jamais plat. Les phrases courtes, incisives et précises se succèdent avant de partir sans prévenir sur une longue et folle envolée lyrique ou sur des inventaires à la Prévert joyeux et hirsutes. Mais toujours la tension. On sent que le héros est une boule de nerfs, un concentré de vie. La folie a sa part de génie. Si on n'est plus dans l’huile essentielle de café et boisson énergisante que dans la verveine menthe, jamais on ne tombe dans l'hystérique. Jamais Serge ne nous lâche en route. Même s'il est tout de même gravement atteint, on se reconnaît en lui. Débordé, courant après le temps, se battant contre des injustices énormes ou minimes, il continue tout de même à avancer en essayant de garder un minimum de contrôle sur la folie qui entoure. Pour lui le monde est fou, différent de ce qu'il voudrait, donc fou. On aimerait avoir parfois un peu de cette folie pour oser se battre comme il le fait.
Un assez grand nombre de personnages secondaires vient étoffer la galerie de portraits. Ils sont très cohérents et l'auteur arrive, souvent par petites touches minimes, à camper des acteurs hauts en couleurs et facilement identifiables. Par son amour de Miami, l'auteur réussit également à faire des lieux des protagonistes importants et tangibles. Les lieux historiques anciens ou leur pendant actuel, les traces de la gloire, sont évoqués avec une vraie réussite.
Tout cela baigne dans une folie joyeuse et absurde mais jamais ridicule ou niaise. L'attention, la folie sont palpables et constants malgré le foisonnement, mais sans que l'on décroche. La surprise en arrivant à la fin du livre est de se rendre compte d'une part que toute l'histoire révèle une véritable cohérence et d'autre part que le livre ne pèse « que » 400 pages. On a l'impression de sortir d'une saga en dix tomes tant tout cela est dense et survolté.
Pourquoi pas un coup de cœur alors ? Parce que même si dans l'enthousiasme cela passe, c'est parfois tout de même un peu gros.
J'ai donc découvert Sergio. Hyperactif, relevant de toute évidence de la psychiatrie et ayant un sens moral à géométrie variable. C'est cependant un personnage vraiment sympathique. Ce n'est pas tant qu'il « pète les plombs », c'est plutôt qu'il a été livré sans les plombs. Il ne fonctionne que sur deux modes : off et 200 %. Il ne carbure pas aux substances illicites, il tourne juste continuellement en sur régime.
Ce n'est pas un salaud ni un fou dangereux. Même s’il est fou et peut s'avérer extrêmement dangereux. Il a juste ses lubies. Et elles sont très très nombreuses. A la vitesse de fonctionnement de son cerveau, elles naissent constamment. Mais toujours un fil conducteur le mène : redonner à la Floride son lustre d'antan, la gloire qui lui est due. Accessoirement, il est mêlé à une vieille affaire de vol de diamants à laquelle son grand-père a participé. Il se serait suicidé, mais là aussi il est du devoir de Sergio de rétablir la vérité.
L'auteur domine parfaitement son sujet. On sent qu'il possède une connaissance encyclopédique de l'histoire de la Floride. Mais n'est pas une connaissance scolaire et ennuyeuse, c’est une connaissance pratique, anecdotique, culte et même amoureuse. Il dirige parfaitement son héros et l'intrigue. Car mêlée à la multitude de fils que tisse inlassablement Serge, qu'il tricote même, il y a une intrigue captivante.
Le risque serait de lasser le lecteur dans des gesticulations ou de rendre le héros pénible. Mais je n'ai jamais ressenti cette lassitude. Lenny, le compagnon cool et déjanté, les clients plus ou moins malheureux de l'agence et le caractère ridiculement sérieux de certains protagonistes (victimes) ménagent tout de même des poses raisonnables dans ce qui ressemble au chaos. Le héros est par ailleurs vraiment attachant.
Le style est superbe. On dirait un encéphalogramme de Serge : jamais plat. Les phrases courtes, incisives et précises se succèdent avant de partir sans prévenir sur une longue et folle envolée lyrique ou sur des inventaires à la Prévert joyeux et hirsutes. Mais toujours la tension. On sent que le héros est une boule de nerfs, un concentré de vie. La folie a sa part de génie. Si on n'est plus dans l’huile essentielle de café et boisson énergisante que dans la verveine menthe, jamais on ne tombe dans l'hystérique. Jamais Serge ne nous lâche en route. Même s'il est tout de même gravement atteint, on se reconnaît en lui. Débordé, courant après le temps, se battant contre des injustices énormes ou minimes, il continue tout de même à avancer en essayant de garder un minimum de contrôle sur la folie qui entoure. Pour lui le monde est fou, différent de ce qu'il voudrait, donc fou. On aimerait avoir parfois un peu de cette folie pour oser se battre comme il le fait.
Un assez grand nombre de personnages secondaires vient étoffer la galerie de portraits. Ils sont très cohérents et l'auteur arrive, souvent par petites touches minimes, à camper des acteurs hauts en couleurs et facilement identifiables. Par son amour de Miami, l'auteur réussit également à faire des lieux des protagonistes importants et tangibles. Les lieux historiques anciens ou leur pendant actuel, les traces de la gloire, sont évoqués avec une vraie réussite.
Tout cela baigne dans une folie joyeuse et absurde mais jamais ridicule ou niaise. L'attention, la folie sont palpables et constants malgré le foisonnement, mais sans que l'on décroche. La surprise en arrivant à la fin du livre est de se rendre compte d'une part que toute l'histoire révèle une véritable cohérence et d'autre part que le livre ne pèse « que » 400 pages. On a l'impression de sortir d'une saga en dix tomes tant tout cela est dense et survolté.
Pourquoi pas un coup de cœur alors ? Parce que même si dans l'enthousiasme cela passe, c'est parfois tout de même un peu gros.
Conclusion.
Un voyage au long cours, mais en hors-bord, une énergie folle et contagieuse dégagée par un héros sympathique donnent un livre sous haute tension joyeuse.
Ma note 16/20.
Invité- Invité
Re: [Dorsey, Tim] Cadillac Beach
Superbe critique Spyd!
Je me le note, j'aime beaucoup le côté sulfureux et cadré de la chose, allons voir ça
Je me le note, j'aime beaucoup le côté sulfureux et cadré de la chose, allons voir ça
Invité- Invité
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