[Dubois, Jean-Paul] Le cas Sneijder
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[Dubois, Jean-Paul] Le cas Sneijder
Le cas Sneijder de Jean-Paul Dubois
Editions de l’Olivier – octobre 2011 – 218 pages
4è de couverture
« Je devrais être mort depuis le mardi 4 janvier 2011. Et pourtant, je suis là, chez moi, dans cette maison qui m’est de plus en plus étrangère, assis, seul devant la fenêtre, repensant à une infinité de détails, réfléchissant à toutes ces petites choses méticuleusement assemblées par le hasard et qui, ce jour-là, ont concouru à ma survie… »
Victime d’un terrible –et rarissime- accident d’ascenseur dans une tour de Montréal, Paul Sneijder découvre, en sortant du coma, qu’il en est aussi l’unique rescapé. C’est le début d’une étrange retraite spirituelle qui va le conduire à remettre toute son existence en question. Sa femme, ses fils jumeaux, son travail, tout lui devient peu à peu indifférent. Jusqu’au jour où, à la recherche d’un emploi, il tombe sur la petite annonce qui va peut-être lui sauver la vie.
Mon avis
J’ai beaucoup aimé ce court roman qui allie gravité et dérision.
Toute une réflexion sur la verticalité que l’ascenseur a apporté à la vie des urbains, avec beaucoup de détails techniques au gré des lubies de Paul, mais ça n’est jamais lassant. L’épisode du dog walker est savoureux aussi bien qu’il ait un côté désespéré qui ne prête guère à sourire.
Pas de pathos malgré la situation de départ, mais une quête intense et une soif de croire en l’humain qui, hélas, sera quelque peu étanchée à la manière forte.
Les personnages sont bien « vus » même si pas particulièrement sympathiques : les Keller, femme et jumeaux, réfrigérants à souhait, Charistéas avec sa passion des nombres premiers, il n’y a guère que l’avocat Wagner-Leblond qui apporte un soutien à Paul.
Un style d’écriture que j’aime beaucoup, une belle utilisation de notre langue et des formules originales (« de brefs dialogues désincarnés, une sorte de morse de salon ») m’amènent à vous recommander cette lecture.
Invité- Invité
Re: [Dubois, Jean-Paul] Le cas Sneijder
merci LAuraline pour cette présentation, je me le note sur mon petit carnet
Pinky- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Dubois, Jean-Paul] Le cas Sneijder
Je ne sais si le fait de mettre beaucoup de temps à lire un livre durcit mon jugement (il me semble que cela arrive souvent, et c'est le cas ici : presque six jours pour lire 217 pages, c'est un peu beaucoup...), toujours est-il que je me suis un peu ennuyée en lisant ce roman. Et pourtant je ne l'ai pas lâché, je voulais savoir où l'auteur allait mener son personnage.
Car tout tourne vraiment autour de ce Paul Sneijder, qui nous raconte son histoire. Franchement sa femme et ses fils (une errance spermatique, comme il se plaît à les appeler, pas vraiment ses fils) sont imbuvables, mais lui-même n'est pas sympathique : avant l'accident, il végète dans une soumission passive à sa femme, il a accepté sans discuter l'exigence de celle-ci, que la fille née d'un premier mariage ne franchisse jamais le seuil de la maison paternelle.
"Quant à moi, depuis ce temps, je sais ce que je vaux mais j'évite, autant que faire se peut, de me questionner ou de m'attarder sur le sujet.
C'est ainsi que nous vécûmes, famille désarticulée, petits Français de l'intérieur, coincés entre le leasing de nos voitures et les escalators du progrès, gravissant quelques marches sociales pour les redescendre aussitôt, enterrant nos parents avant de dépenser leurs assurances-vies, voyant grandir nos enfants et défiler les années, comme les bovins regardent passer les trains, jusqu'à la fin." (p. 27)
Paul Sneijder a suivi tout aussi passivement sa femme à Montréal, où il a vécu de nombreuses années avant de se fracasser dans cette chute vertigineuse d'ascenseur, avec sa fille venue lui rendre visite au Canada, et trois autres personnes.
Alors, bien sûr, toute l'étude sur les ascenseurs, sa manière de se reconstruire après l'accident sont emblématiques de notre société moderne, nos manières de vivre ensemble, notre espace vital, ce qui est permis et défendu, la force des apparences, du "comme il faut", et ces thèmes sont subtilement repris dans de nombreux détails du roman. Mais j'ai trouvé que le tout manquait de chaleur et d'action, que cela relevait d'une construction intellectuelle, certes brillante et bien documentée, mais un peu creuse...
Bref une petite déception, c'est certain, par rapport à Une vie française, que j'avais beaucoup aimé. Mais j'aimerais découvrir d'autres romans de cet auteur, malgré tout !
Car tout tourne vraiment autour de ce Paul Sneijder, qui nous raconte son histoire. Franchement sa femme et ses fils (une errance spermatique, comme il se plaît à les appeler, pas vraiment ses fils) sont imbuvables, mais lui-même n'est pas sympathique : avant l'accident, il végète dans une soumission passive à sa femme, il a accepté sans discuter l'exigence de celle-ci, que la fille née d'un premier mariage ne franchisse jamais le seuil de la maison paternelle.
"Quant à moi, depuis ce temps, je sais ce que je vaux mais j'évite, autant que faire se peut, de me questionner ou de m'attarder sur le sujet.
C'est ainsi que nous vécûmes, famille désarticulée, petits Français de l'intérieur, coincés entre le leasing de nos voitures et les escalators du progrès, gravissant quelques marches sociales pour les redescendre aussitôt, enterrant nos parents avant de dépenser leurs assurances-vies, voyant grandir nos enfants et défiler les années, comme les bovins regardent passer les trains, jusqu'à la fin." (p. 27)
Paul Sneijder a suivi tout aussi passivement sa femme à Montréal, où il a vécu de nombreuses années avant de se fracasser dans cette chute vertigineuse d'ascenseur, avec sa fille venue lui rendre visite au Canada, et trois autres personnes.
Alors, bien sûr, toute l'étude sur les ascenseurs, sa manière de se reconstruire après l'accident sont emblématiques de notre société moderne, nos manières de vivre ensemble, notre espace vital, ce qui est permis et défendu, la force des apparences, du "comme il faut", et ces thèmes sont subtilement repris dans de nombreux détails du roman. Mais j'ai trouvé que le tout manquait de chaleur et d'action, que cela relevait d'une construction intellectuelle, certes brillante et bien documentée, mais un peu creuse...
Bref une petite déception, c'est certain, par rapport à Une vie française, que j'avais beaucoup aimé. Mais j'aimerais découvrir d'autres romans de cet auteur, malgré tout !
Invité- Invité
Re: [Dubois, Jean-Paul] Le cas Sneijder
J'avoue que je suis assez réservée sur celui-là... J'ai à la fois envie de le lire et j'ai peur d'être déçue... je vais peut-être choisir un autre titre pour découvrir cet auteur !
Re: [Dubois, Jean-Paul] Le cas Sneijder
J'ai découvert cet auteur avec ce roman écrit dans un style fluide, assez court et qui se lit facilement.
On y découvre la vie de Paul Sneijder, 60 ans, qui a perdu sa fille dans un accident mortel d'ascenseur et dont il est l'unique rescapé. Il nous raconte sa vie d'après cet accident où, obsédé par les acsenseurs, il épluche toutes les notices et revues, effectue des comparaisons entre le monde et les 3m² d'une cage d'ascenseur. Et puis arrive son expérience de promeneur de chiens qui va lui attirer les foudres de sa femme (médecin) et de ses fils (avocats).
Les personnages sont bien cernés et participent à l'ambiance particulière de ce roman où s'alternent des passages graves et noirs et d'autres beaucoup plus comiques... ce qui permet également de conserver l'attention du lecteur.
Bref, un roman agréable à lire.
On y découvre la vie de Paul Sneijder, 60 ans, qui a perdu sa fille dans un accident mortel d'ascenseur et dont il est l'unique rescapé. Il nous raconte sa vie d'après cet accident où, obsédé par les acsenseurs, il épluche toutes les notices et revues, effectue des comparaisons entre le monde et les 3m² d'une cage d'ascenseur. Et puis arrive son expérience de promeneur de chiens qui va lui attirer les foudres de sa femme (médecin) et de ses fils (avocats).
Les personnages sont bien cernés et participent à l'ambiance particulière de ce roman où s'alternent des passages graves et noirs et d'autres beaucoup plus comiques... ce qui permet également de conserver l'attention du lecteur.
Bref, un roman agréable à lire.
Invité- Invité
Re: [Dubois, Jean-Paul] Le cas Sneijder
Je suis en train de le lire et honnêtement je n'apprécie pas vraiment... Je m'ennuie vraiment, plusieurs jours que je traîne cette lecture... Il me reste une cinquantaine de pages... Hâte de passer à autre chose!
Invité- Invité
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