[Welsh, Louise] De vieux os
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Qu'avez-vous pensé de "De Vieux os" de Louise Welsh?
[Welsh, Louise] De vieux os
Titre : De vieux os
Auteur: Louise Welsh
Editions Maitailié, 2011, 391 pages
VO : Naiming the bones, 2010
Quatrième de couverture:
Certains secrets devraient rester enterrés à tout jamais, se dit Murray Watson, enfoncé jusqu'aux genoux dans la boue de cimetière de Lismore, au nord de l'Écosse, en compagnie d'une femme qui avait toujours refusé de lui parler. Mais pourquoi s'est-il obstiné à chercher la vérité sur ce poète mort noyé à vingt-cinq ans et à peu près inconnu ? Peut-être parce que la vie d'un enseignant à l'Université de Glasgow manque de piment ? Pourtant il avait des relations clandestines et un peu perverses avec la jeune femme de son directeur de thèse, justement un ami d'Archie Lunan, son poète. Pourquoi est-il allé se perdre sur ces hautes terres sauvages ? Pourquoi a-t-il fallu qu'il s'acharne à vouloir dévoiler la vie de ce groupe d'étudiants des années 70, tous devenus universitaires respectables et ennuyeux ? Était-ce tellement étonnant qu'ils aient été hippies et aient, c'était l'époque, goûté à toutes les substances ?
La vraie recherche n'est-elle pas avant tout celle de la littérature ?
On retrouve ici tout ce qui fait la marque de fabrique de Louise Welsh : de l'esprit, de l'intelligence, et un charme tout à fait gothique. Les vies de Murray et d'Archie s'entremêlent dans un thriller palpitant et maîtrisé.
« Ce n'est pas la magie qui nous entraîne dans un autre monde, mais l'art de raconter des histoires. Et Louise Welsh est une virtuose de cet art mystérieux. »
Val McDermid
« Fascinant, solide, impossible de le lâcher ! » The Sunday Times
La vraie recherche n'est-elle pas avant tout celle de la littérature ?
On retrouve ici tout ce qui fait la marque de fabrique de Louise Welsh : de l'esprit, de l'intelligence, et un charme tout à fait gothique. Les vies de Murray et d'Archie s'entremêlent dans un thriller palpitant et maîtrisé.
« Ce n'est pas la magie qui nous entraîne dans un autre monde, mais l'art de raconter des histoires. Et Louise Welsh est une virtuose de cet art mystérieux. »
Val McDermid
« Fascinant, solide, impossible de le lâcher ! » The Sunday Times
Lecture
Murray Watson est un universitaire quarantenaire, docteur en littérature anglaise. Célibataire, il entretient une liaison avec la jeune épouse de son chef de département. Il mène une vie tranquille, plutôt morne, comme sa ville de Glasgow en hiver. Sa seule famille est son frère, mais leurs relations sont plutôt houleuses.
Sa seule passion : Archie Lunan, un poète écossais mort dans la fleur de l’âge il y a une vingtaine d’années. Il consacre une année sabbatique à écrire un livre sur l’œuvre et la vie de ce romantique, auteur d’un unique ouvrage avant sa mort, disparu en mer dans le nord de l’Ecosse.
Ses recherches exaltées vont ramener son héros idéalisé à un homme imparfait et faillible. Ce qu’il dévoile ne ressemble pas vraiment à ce à quoi il s’attendait. Il se rend rapidement compte que cette histoire pleine de non-dits le touche de beaucoup plus près qu’il ne l’aurait cru. Lorsqu’on soulève le voile, on peut aussi bien découvrir des cadavres nauséabonds que des trésors rutilants.
Mais peut-être est-ce lui-même qu’il cherche à travers Lunan.
Sa seule passion : Archie Lunan, un poète écossais mort dans la fleur de l’âge il y a une vingtaine d’années. Il consacre une année sabbatique à écrire un livre sur l’œuvre et la vie de ce romantique, auteur d’un unique ouvrage avant sa mort, disparu en mer dans le nord de l’Ecosse.
Ses recherches exaltées vont ramener son héros idéalisé à un homme imparfait et faillible. Ce qu’il dévoile ne ressemble pas vraiment à ce à quoi il s’attendait. Il se rend rapidement compte que cette histoire pleine de non-dits le touche de beaucoup plus près qu’il ne l’aurait cru. Lorsqu’on soulève le voile, on peut aussi bien découvrir des cadavres nauséabonds que des trésors rutilants.
Mais peut-être est-ce lui-même qu’il cherche à travers Lunan.
Avis
Je pensais ce livre un roman, il est présenté comme un thriller. Un thriller par la trame et l’histoire mais certainement pas par le rythme. Même si certaines scènes viennent pimenter ou accélérer le récit, le tempo est assez lent. L’intérêt n’est en effet pas tant dans les péripéties des recherches de Murray Watson (Dr Watson) que dans les échos qu’elles éveillent en lui.
Universitaire ronronnant, amant incrédule d’une jeune femme pleine d’appétits, collègue morose, frère exigeant et intolérant, Murray s’est enfermé dans une vie lisse et anaérobie, sans oublier les fréquentes soirées bien arrosées au pub pour se réchauffer un peu. Son travail sur le poète maudit est pour lui une double façon de s’échapper de cette arène. Intellectuellement, il est attiré par le talent bien sur, mais aussi par l’image de poète romantique, échevelé sur la falaise un soir de tempête. Physiquement, il idéalise les recherches, enquête et déplacements, quête du Graal à la Indy. Bien sur, tout cela doit lui apporter , si ce n’est la gloire, tout du moins un certain prestige.
On sent cet homme paralysé dans l’attente, incapable de bouger, dans l’expectative d’on ne sait quel élément qui viendrait lui redonner vie. Il se voit en fait dans cet alter ego, Lunan. C’est l’évolution de Murray qui fait le livre, sa transformation, au contact de Lunan, ou tout du moins au contact de son histoire et de ceux qui l’ont côtoyé. Plusieurs personnes lui feront d’ailleurs la remarque d’une certaine ressemblance.
Le début du livre est assez difficile. Il n’est pas aisé de rentrer dans cette vie tiède et triste, dans cette ville froide et pluvieuse, dans ce rythme lent et paresseux. Les personnages sont nombreux et gris, ce qui rend difficile leur identification et l’appréhension de leur importance. Les découvertes de l’enquête ne sont pas des révélations fracassantes, juste des réalités pas toujours gaies découvertes derrière le décor théâtral de la vie relatée du poète. Chacun de ces éléments résonne en Murray et titille ses démons. On se reconnaît pourtant facilement dans ce personnage principal. On comprend et on partage ses doutes, ses désillusions, ses espoirs et même sa torpeur complaisante.
La construction est hybride entre un parcours initiatique mesuré, très bien mené à mon goût, et une histoire qui se veut pleine de suspense, qui l’est moins. Le style est comme l’universitaire, assez littéraire. Les phrases coulent doucement et joliment, sans accroc, de conserve avec la vie de Murray. L’auteur arrive cependant à distiller dans tout cela un sentiment de malaise, comme l’impression d’un manque ou d’une compromission coupable. Les nombreuses citations érudites, profession du héros oblige, sont opportunes et bienvenues. L’ensemble est très agréable à lire, tout en générant un réel sentiment d’insatisfaction et d’impatience.
Le rythme sait s’accélérer, un peu, dans les moments plus physiques mai j’ai ressenti que ce ne n’était pas là le domaine de prédilection de l’auteur. Ces parties ne semblent cependant jamais forcées car elles s’intègrent logiquement dans la révélation de Murray à lui-même, dans son réveil.
Universitaire ronronnant, amant incrédule d’une jeune femme pleine d’appétits, collègue morose, frère exigeant et intolérant, Murray s’est enfermé dans une vie lisse et anaérobie, sans oublier les fréquentes soirées bien arrosées au pub pour se réchauffer un peu. Son travail sur le poète maudit est pour lui une double façon de s’échapper de cette arène. Intellectuellement, il est attiré par le talent bien sur, mais aussi par l’image de poète romantique, échevelé sur la falaise un soir de tempête. Physiquement, il idéalise les recherches, enquête et déplacements, quête du Graal à la Indy. Bien sur, tout cela doit lui apporter , si ce n’est la gloire, tout du moins un certain prestige.
On sent cet homme paralysé dans l’attente, incapable de bouger, dans l’expectative d’on ne sait quel élément qui viendrait lui redonner vie. Il se voit en fait dans cet alter ego, Lunan. C’est l’évolution de Murray qui fait le livre, sa transformation, au contact de Lunan, ou tout du moins au contact de son histoire et de ceux qui l’ont côtoyé. Plusieurs personnes lui feront d’ailleurs la remarque d’une certaine ressemblance.
Le début du livre est assez difficile. Il n’est pas aisé de rentrer dans cette vie tiède et triste, dans cette ville froide et pluvieuse, dans ce rythme lent et paresseux. Les personnages sont nombreux et gris, ce qui rend difficile leur identification et l’appréhension de leur importance. Les découvertes de l’enquête ne sont pas des révélations fracassantes, juste des réalités pas toujours gaies découvertes derrière le décor théâtral de la vie relatée du poète. Chacun de ces éléments résonne en Murray et titille ses démons. On se reconnaît pourtant facilement dans ce personnage principal. On comprend et on partage ses doutes, ses désillusions, ses espoirs et même sa torpeur complaisante.
La construction est hybride entre un parcours initiatique mesuré, très bien mené à mon goût, et une histoire qui se veut pleine de suspense, qui l’est moins. Le style est comme l’universitaire, assez littéraire. Les phrases coulent doucement et joliment, sans accroc, de conserve avec la vie de Murray. L’auteur arrive cependant à distiller dans tout cela un sentiment de malaise, comme l’impression d’un manque ou d’une compromission coupable. Les nombreuses citations érudites, profession du héros oblige, sont opportunes et bienvenues. L’ensemble est très agréable à lire, tout en générant un réel sentiment d’insatisfaction et d’impatience.
Le rythme sait s’accélérer, un peu, dans les moments plus physiques mai j’ai ressenti que ce ne n’était pas là le domaine de prédilection de l’auteur. Ces parties ne semblent cependant jamais forcées car elles s’intègrent logiquement dans la révélation de Murray à lui-même, dans son réveil.
Conclusion :
Malgré un début difficile si ce n’est laborieux, ce livre se révèle finalement plus un roman initiatique qu’un thriller. Et comme tel c’est un chemin personnel et attachant.
Ma note : 15/20
ps: malgré mon impression à la lecture, j'ai laissé ce livre dans la catégorie "Thrillers", puisque c'est ainsi qu'il est présenté dans la plupart des librairies.
Invité- Invité
Re: [Welsh, Louise] De vieux os
Et hop, je le rajoute dans la hotte du père noël ! (il va être chargé le pauvre homme)
lili78- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 14/10/2011
Re: [Welsh, Louise] De vieux os
Ce livre me tombe des mains tous les soirs depuis une semaine. Ce n'est pas tellement le rythme du récit qui me pèse, mais le style ne m'emballe pas. Au vu de cette critique encourageante, je vais peut-être m'accrocher quand même.
Re: [Welsh, Louise] De vieux os
Fini ! En effet le rythme s'accélère un peu dans la deuxième moitié du livre, et on a enfin envie d'en savoir plus sur ces personnages qui ne sont pas tous attachants de prime abord.
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