[Salmi, Nadia] Des étoiles sombres dans le ciel
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[Salmi, Nadia] Des étoiles sombres dans le ciel
Editeur : Oh Editions
Date de parution : novembre 2011
ISBN 2361070286
EAN 978-2361070281
Nombre de pages : 260
Quatrième de couverture :
En 2007, après le décès de sa grand-mère, Nadia Salmi découvre une photo de son grand-père en officier de la Wehrmacht. Comme environ 400 000 enfants, elle est, par sa mère, la petite-fille d’un soldat allemand. Elle tente alors d’en savoir plus sur ce grand-père transformé en fantôme par sa famille, par peur du scandale. Par honte.
A partir de la correspondance laissée par sa grand-mère et jusqu’aux archives de la Wehrmacht, Nadia dénoue les non-dits de ses origines et se lance, durant quatre ans, sur les traces de ses grands-parents, à la recherche de son identité.
« Que le chemin est long pour arriver jusqu’à toi ! J’espère que tu ne m’en voudras pas d’avancer à ma manière vers l’Allemagne, là où une moitié de moi a le vague à l’âme depuis que j’ai découvert tes mots, ta trace, toi, mon grand-père.
Quel mot étrange…
Grand-père. »
Nadia Salmi est journaliste. Elle partage son temps entre la France et la Belgique. Des étoiles sombres dans le ciel est son premier roman.
Mon avis
Voilà un livre qui devait être écrit.
Quelle surprise : 200.000 enfants nés de soldats allemands pendant et après l’occupation. 400.000 petits enfants. 70 ans plus tard, ils souffrent toujours de cette origine cachée, niée.
Malgré la réconciliation, malgré l’Europe, certains d’entre eux ne savent pas qui ils sont vraiment. Peut-être qu’aucun d’entre eux ne le sait.
C’est toute une partie de notre histoire dont je n’avais jamais entendu parler. Les femmes tondues, humiliées à la libération, oui. Leurs enfants… eh bien, non. Et pourtant ils sont là, nombreux, ils ont besoin de savoir qui ils sont. Nadia Salmi part à la recherche de son passé. Sans brandir d’étendard, elle témoigne, pour elle, pour sa mère, et pour les autres également.
Elle est de mère française et de père marocain. Aucun problème, c’est à peine si elle mentionne ce fait. Ce dont elle souffre, ce n'est pas du métissage, mais de ne pas savoir, de ne pas comprendre comment sa mère est venue au monde, pourquoi son grand-père les a abandonnées, elle et sa mère, pourquoi ces non-dits. Sa mère est l’enfant de la honte, de la trahison. Elle n’a pas pu se construire sur cela. Cette quête, l’auteur l’a faite pour elle et pour sa mère.
J’ai beaucoup aimé cette recherche du grand-père. Il était soldat. Il était allemand, l’ennemi, le nazi. Qu’a-t-il fait pendant la guerre ? Voilà une question terrible à se poser. « Un allemand, pendant la seconde guerre mondiale, ce n’est pas n’importe quel homme. C’est une ordure » Il a dû falloir un courage formidable pour vouloir lever le voile. Qu’allait trouver l’auteur au bout du chemin ? Un héros ? Un monstre ? Rien qu’un complice ? Un très beau récit, vraiment. Poignant.
J’ai été un peu gênée cependant par certains passages un peu larmoyants et donc un peu longs. J’en ai passé quelques-uns… dommage.
Dommage parce que l’ensemble est vraiment émouvant, et c’est l’espoir qui porte l’auteur au long des pages.
Date de parution : novembre 2011
ISBN 2361070286
EAN 978-2361070281
Nombre de pages : 260
Quatrième de couverture :
En 2007, après le décès de sa grand-mère, Nadia Salmi découvre une photo de son grand-père en officier de la Wehrmacht. Comme environ 400 000 enfants, elle est, par sa mère, la petite-fille d’un soldat allemand. Elle tente alors d’en savoir plus sur ce grand-père transformé en fantôme par sa famille, par peur du scandale. Par honte.
A partir de la correspondance laissée par sa grand-mère et jusqu’aux archives de la Wehrmacht, Nadia dénoue les non-dits de ses origines et se lance, durant quatre ans, sur les traces de ses grands-parents, à la recherche de son identité.
« Que le chemin est long pour arriver jusqu’à toi ! J’espère que tu ne m’en voudras pas d’avancer à ma manière vers l’Allemagne, là où une moitié de moi a le vague à l’âme depuis que j’ai découvert tes mots, ta trace, toi, mon grand-père.
Quel mot étrange…
Grand-père. »
Nadia Salmi est journaliste. Elle partage son temps entre la France et la Belgique. Des étoiles sombres dans le ciel est son premier roman.
Mon avis
Voilà un livre qui devait être écrit.
Quelle surprise : 200.000 enfants nés de soldats allemands pendant et après l’occupation. 400.000 petits enfants. 70 ans plus tard, ils souffrent toujours de cette origine cachée, niée.
Malgré la réconciliation, malgré l’Europe, certains d’entre eux ne savent pas qui ils sont vraiment. Peut-être qu’aucun d’entre eux ne le sait.
C’est toute une partie de notre histoire dont je n’avais jamais entendu parler. Les femmes tondues, humiliées à la libération, oui. Leurs enfants… eh bien, non. Et pourtant ils sont là, nombreux, ils ont besoin de savoir qui ils sont. Nadia Salmi part à la recherche de son passé. Sans brandir d’étendard, elle témoigne, pour elle, pour sa mère, et pour les autres également.
Elle est de mère française et de père marocain. Aucun problème, c’est à peine si elle mentionne ce fait. Ce dont elle souffre, ce n'est pas du métissage, mais de ne pas savoir, de ne pas comprendre comment sa mère est venue au monde, pourquoi son grand-père les a abandonnées, elle et sa mère, pourquoi ces non-dits. Sa mère est l’enfant de la honte, de la trahison. Elle n’a pas pu se construire sur cela. Cette quête, l’auteur l’a faite pour elle et pour sa mère.
J’ai beaucoup aimé cette recherche du grand-père. Il était soldat. Il était allemand, l’ennemi, le nazi. Qu’a-t-il fait pendant la guerre ? Voilà une question terrible à se poser. « Un allemand, pendant la seconde guerre mondiale, ce n’est pas n’importe quel homme. C’est une ordure » Il a dû falloir un courage formidable pour vouloir lever le voile. Qu’allait trouver l’auteur au bout du chemin ? Un héros ? Un monstre ? Rien qu’un complice ? Un très beau récit, vraiment. Poignant.
J’ai été un peu gênée cependant par certains passages un peu larmoyants et donc un peu longs. J’en ai passé quelques-uns… dommage.
Dommage parce que l’ensemble est vraiment émouvant, et c’est l’espoir qui porte l’auteur au long des pages.
- Spoiler:
- Je suis d'ailleurs très heureuse pour elle du dénouement de sa quête : elle a retrouvé sa famille allemande, une famille aimante et accueillante qui plus est. Voilà qui était loin d'être gagné d'avance... belle récompense pour son courage.
Pistou 117- Grand sage du forum
-
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Date d'inscription : 09/06/2010
Re: [Salmi, Nadia] Des étoiles sombres dans le ciel
Un thème très intéressant, et comme tu dis pas souvent évoqué ...
Je me le note, merci pour cette découverte.
Je me le note, merci pour cette découverte.
Invité- Invité
Re: [Salmi, Nadia] Des étoiles sombres dans le ciel
Ca a l'air très intéressant comme témoignage et sur un sujet qui, comme tu le dis, est plutôt méconnu... surement pas facile de se construire avec un tel héritage à porter... tu m'as donné envie de le lire, à rajouter à ma LAL...
yaki- Grand sage du forum
-
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Genre littéraire préféré : Romans contemporains
Date d'inscription : 10/06/2008
Re: [Salmi, Nadia] Des étoiles sombres dans le ciel
C'est un très beau récit que nous confie N.Salmi sur la souffrance de ces enfants nés d'une relation pendant l'occupation entre un allemand et une française ou belge ou encore hollandaise.
Ces enfants qui n'ont rien demandés à personne vont être victimes de sarcasmes et d'insultes, cibles de tous les quolibets.
Bien lourd héritage que celui-là!
Sa mère Ingrid fait partie de ces enfants qui ont grandis dans la honte,dans ce secret qui a empoisonné son enfance, ces non-dits, ces silences qui amènent la gêne, le trouble...Elle en a tant pâtit que la blessure ne cicatrise pas.
Au décès de sa grand-mère Thérèse V., l'auteur découvre onze lettres et quatre photos,cette découverte va tout changer! Elle va s'investir dans une quête de la vérité, elle va faire parler ces documents si précieux et faire la paix avec son histoire familiale et se rassurer sûrement. Comprendre aussi la dureté de Thérèse V. qui a délaissé si pas abandonné sa fille Ingrid. Cette grand-mère ne m'est pas très sympathique, vu le contexte je ne me permets pas de la juger.
Et c'est une très longue lettre que N.Salmi écrit à son grand-père fantôme, et là j'ai une sensation d'indiscrétion, l'impression de lire son journal intime. Je la sens très solitaire, d'une sensibilité à fleur de peau et si triste. Je suis ravie et émue quand vient le moment d'une possible rencontre avec sa nouvelle famille...
Beaucoup n'ont pas la chance de bénéficier de pareils moments, c'est un besoin viscéral que de retrouver ses racines!
A mon avis, la profession de l'auteur a probablement faciliter sa tâche pour investiguer, pas facile de savoir à quelles portes frapper après toutes ces décennies.
Cet ouvrage oscille entre récit et roman (différence de la taille des caractères), l'auteur se risque à imaginer et se représenter la relation intime entre Thérèse V. et Hans K. et comment les choses se sont déroulées entre eux et les différents protagonistes, et cela est tout à fait crédible.
Un témoignage bien construit d'une sincérité bouleversante, une écriture très personnelle, très pudique que j'ai particulièrement aimée.
Un récit intime plein d'émotions écrit par amour pour sa mère Ingrid, il lui est d'ailleurs dédié.
Un très grand merci à Oh!Editions et Partage-Lecture pour cette belle découverte.
Ces enfants qui n'ont rien demandés à personne vont être victimes de sarcasmes et d'insultes, cibles de tous les quolibets.
Bien lourd héritage que celui-là!
Sa mère Ingrid fait partie de ces enfants qui ont grandis dans la honte,dans ce secret qui a empoisonné son enfance, ces non-dits, ces silences qui amènent la gêne, le trouble...Elle en a tant pâtit que la blessure ne cicatrise pas.
Au décès de sa grand-mère Thérèse V., l'auteur découvre onze lettres et quatre photos,cette découverte va tout changer! Elle va s'investir dans une quête de la vérité, elle va faire parler ces documents si précieux et faire la paix avec son histoire familiale et se rassurer sûrement. Comprendre aussi la dureté de Thérèse V. qui a délaissé si pas abandonné sa fille Ingrid. Cette grand-mère ne m'est pas très sympathique, vu le contexte je ne me permets pas de la juger.
Et c'est une très longue lettre que N.Salmi écrit à son grand-père fantôme, et là j'ai une sensation d'indiscrétion, l'impression de lire son journal intime. Je la sens très solitaire, d'une sensibilité à fleur de peau et si triste. Je suis ravie et émue quand vient le moment d'une possible rencontre avec sa nouvelle famille...
Beaucoup n'ont pas la chance de bénéficier de pareils moments, c'est un besoin viscéral que de retrouver ses racines!
A mon avis, la profession de l'auteur a probablement faciliter sa tâche pour investiguer, pas facile de savoir à quelles portes frapper après toutes ces décennies.
Cet ouvrage oscille entre récit et roman (différence de la taille des caractères), l'auteur se risque à imaginer et se représenter la relation intime entre Thérèse V. et Hans K. et comment les choses se sont déroulées entre eux et les différents protagonistes, et cela est tout à fait crédible.
Un témoignage bien construit d'une sincérité bouleversante, une écriture très personnelle, très pudique que j'ai particulièrement aimée.
Un récit intime plein d'émotions écrit par amour pour sa mère Ingrid, il lui est d'ailleurs dédié.
Un très grand merci à Oh!Editions et Partage-Lecture pour cette belle découverte.
chocolette- Grand sage du forum
-
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Age : 73
Localisation : Hainaut.Belgique.
Emploi/loisirs : lecture,promenade,cinéma,mots fléchés.
Genre littéraire préféré : Policier et un peu de tout...pas de SF!
Date d'inscription : 13/05/2011
Re: [Salmi, Nadia] Des étoiles sombres dans le ciel
Mon avis :
En premier lieu, je tiens à remercier Partage-Lecture et Oh ! Editions pour m'avoir permis de découvrir ce livre.
Ce livre, justement... Que dire ?
Lorsque j'ai lu la 4ème de couverture, j'étais très enthousiaste et lorsque je l'ai reçu, il me tardait vraiment de le commencer car cette histoire, même si ma famille n'a pas été concernée par le sujet, me touchait énormément... Allez savoir pourquoi !
Découvrir que sa mère est une « enfant de Boche » comme on dit,une « enfant de la honte », a dû être un choc terrible. Tous ces secrets, ces mystères ont dû être atrocement pesants pour cette enfant qui n'a pas été aimée de sa mère.
Je trouvais cette quête de la petite-fille vers son grand-père et son histoire très intéressante. Elle en a eu des surprises et des révélations....
J'aurais tendance à dire, heureusement qu'il y a eu des révélations... Car quel ennui ce livre !
J'ai été très déçu par sa lecture.
Ne s'improvise pas écrivain qui veut ! J'ai vraiment eu l'impression que Nadia Salmi « jetait-des-mots-pour-former-des-phrases-pour-remplir-des-pages »...
Et plus j'avançais dans ma lecture, moins je comprenais comment elle a pu écrire les chapitres concernant les années 46-48... J'en viens à douter de la véracité de ces chapitres : comment peut-elle écrire ce que pensaient les protagonistes alors qu'ils sont tous morts ?
Autant le sujet était intéressant et touchant, autant l'écriture est rebutante. J'ai eu l'impression de lire un journal intime (mais pas de la trempe d'Anne Franck, plutôt le mien qui restera à jamais privé)...
Là où j'approuve Nadia Salmi, c'est d'avoir parlé de cette enfant franco-allemande (je ne savais pas qu'il y en avait eu autant), mais ce que je regrette, c'est que justement sa mère (puisqu'il s'agit d'elle) ne soit qu'un prétexte pour que l'auteur ne nous parle que d'elle-même et très peu de sa mère qui a toujours été en souffrance vis-à-vis de cette situation.
Et c'est justement parce qu'on ne parle pas assez de ces enfants que j'ai beaucoup regretté de ne pas aimer ce livre.
Je trouve malgré tout le travail fourni par Nadia Salmi pour retrouver son grand-père et sa famille allemande d'une grande importance et je lui tire mon chapeau de l'avoir fait.
Ma note : 4/10
En premier lieu, je tiens à remercier Partage-Lecture et Oh ! Editions pour m'avoir permis de découvrir ce livre.
Ce livre, justement... Que dire ?
Lorsque j'ai lu la 4ème de couverture, j'étais très enthousiaste et lorsque je l'ai reçu, il me tardait vraiment de le commencer car cette histoire, même si ma famille n'a pas été concernée par le sujet, me touchait énormément... Allez savoir pourquoi !
Découvrir que sa mère est une « enfant de Boche » comme on dit,une « enfant de la honte », a dû être un choc terrible. Tous ces secrets, ces mystères ont dû être atrocement pesants pour cette enfant qui n'a pas été aimée de sa mère.
Je trouvais cette quête de la petite-fille vers son grand-père et son histoire très intéressante. Elle en a eu des surprises et des révélations....
J'aurais tendance à dire, heureusement qu'il y a eu des révélations... Car quel ennui ce livre !
J'ai été très déçu par sa lecture.
Ne s'improvise pas écrivain qui veut ! J'ai vraiment eu l'impression que Nadia Salmi « jetait-des-mots-pour-former-des-phrases-pour-remplir-des-pages »...
Et plus j'avançais dans ma lecture, moins je comprenais comment elle a pu écrire les chapitres concernant les années 46-48... J'en viens à douter de la véracité de ces chapitres : comment peut-elle écrire ce que pensaient les protagonistes alors qu'ils sont tous morts ?
Autant le sujet était intéressant et touchant, autant l'écriture est rebutante. J'ai eu l'impression de lire un journal intime (mais pas de la trempe d'Anne Franck, plutôt le mien qui restera à jamais privé)...
Là où j'approuve Nadia Salmi, c'est d'avoir parlé de cette enfant franco-allemande (je ne savais pas qu'il y en avait eu autant), mais ce que je regrette, c'est que justement sa mère (puisqu'il s'agit d'elle) ne soit qu'un prétexte pour que l'auteur ne nous parle que d'elle-même et très peu de sa mère qui a toujours été en souffrance vis-à-vis de cette situation.
Et c'est justement parce qu'on ne parle pas assez de ces enfants que j'ai beaucoup regretté de ne pas aimer ce livre.
Je trouve malgré tout le travail fourni par Nadia Salmi pour retrouver son grand-père et sa famille allemande d'une grande importance et je lui tire mon chapeau de l'avoir fait.
Ma note : 4/10
Invité- Invité
Re: [Salmi, Nadia] Des étoiles sombres dans le ciel
Tout d'abord un grand merci à Partage Lecture et Oh! Editions pour ce récit : c'est pour moi un coup de coeur!
Je tiens déjà à préciser que le fait que ce texte soit un récit et non un roman joue un rôle dans l'implication du lecteur, le pousse à plus d'empathie envers les protagonistes.
Ingrid souffre des conditions de sa naissance. Délaissée par sa mère Thérèse, mal aimée, non reconnue par son père, elle est de plus issue d'une relation honteuse entre une Française et un Allemand, à la fin de la seconde guerre mondiale.
C'est Nadia, la fille d'Ingrid qui tient à briser les tabous. Elle ne peut plus supporter cette chape de plomb qui a pesé sur sa mère pendant 60 ans, l'empêchant de s'épanouir totalement. Alors, à la mort de Thérèse, elle s'empare des quelques documents témoignant encore de cette union: des lettres et de rares photos et elle part à la recherche de cet aïeul inconnu. Nous allons donc naviguer à sa suite entre les années 40 et aujourd'hui.
A force de persévérance, elle va réussir à cerner les personnages de ce drame sentimental. Thérèse, tout d'abord, jeune femme au caractère assez faible, qui n'a pas supporté d'être abandonnée. Puis Hans, l'Allemand aux multiples facettes, naviguant à vue, balloté entre ses principes, ses sentiments et la société qui l'entoure. Faible lui aussi, influençable et victime de sa faiblesse. Résolu à tourner la page (à défaut de pouvoir les effacer!) de ses engagements dans la Wehrmacht et des conséquences de sa liaison avec Thérèse.
Et peu à peu, à force de se les approprier, de les cotoyer, Nadia digère tous ces renseignements, les nourrit de sa propre expérience et des discussions avec ses proches. Peu à peu, elle fait connaissance avec cet homme qu'elle ne rencontrera jamais, lui donne corps, lui redonne vie, lui fait une place dans sa vie, le faisant passer lentement de Hans K. à Papy K., changement de statut qui en dit long sur le chemin parcouru.
Nadia Salmi écrit tout cela très simplement, très posément et c'est pour moi une preuve de son talent!! Elle réussit l'exploit de combler un manque de notre mémoire collective sans réveiller les vieux démons. Il s'agit de savoir d'où l'on vient pour mieux avancer. Il s'agit d'accepter ce qui a eu lieu. Rien ne sert de juger. D'ailleurs, chacun sait que le coeur a ses raisons... Par contre il est bon de se demander pourquoi on a fait des victimes expiatoires d'enfants qui n'avaient rien demandé. Peut-être aurait-on dû, au contraire, les ériger en modèle, eux qui incarnaient la réconciliation avant l'heure!
Un texte donc éminemment utile, pour la famille de son auteur, pour nous Français et pour nous Européens. Un beau cheminement.
Je tiens déjà à préciser que le fait que ce texte soit un récit et non un roman joue un rôle dans l'implication du lecteur, le pousse à plus d'empathie envers les protagonistes.
Ingrid souffre des conditions de sa naissance. Délaissée par sa mère Thérèse, mal aimée, non reconnue par son père, elle est de plus issue d'une relation honteuse entre une Française et un Allemand, à la fin de la seconde guerre mondiale.
C'est Nadia, la fille d'Ingrid qui tient à briser les tabous. Elle ne peut plus supporter cette chape de plomb qui a pesé sur sa mère pendant 60 ans, l'empêchant de s'épanouir totalement. Alors, à la mort de Thérèse, elle s'empare des quelques documents témoignant encore de cette union: des lettres et de rares photos et elle part à la recherche de cet aïeul inconnu. Nous allons donc naviguer à sa suite entre les années 40 et aujourd'hui.
A force de persévérance, elle va réussir à cerner les personnages de ce drame sentimental. Thérèse, tout d'abord, jeune femme au caractère assez faible, qui n'a pas supporté d'être abandonnée. Puis Hans, l'Allemand aux multiples facettes, naviguant à vue, balloté entre ses principes, ses sentiments et la société qui l'entoure. Faible lui aussi, influençable et victime de sa faiblesse. Résolu à tourner la page (à défaut de pouvoir les effacer!) de ses engagements dans la Wehrmacht et des conséquences de sa liaison avec Thérèse.
Et peu à peu, à force de se les approprier, de les cotoyer, Nadia digère tous ces renseignements, les nourrit de sa propre expérience et des discussions avec ses proches. Peu à peu, elle fait connaissance avec cet homme qu'elle ne rencontrera jamais, lui donne corps, lui redonne vie, lui fait une place dans sa vie, le faisant passer lentement de Hans K. à Papy K., changement de statut qui en dit long sur le chemin parcouru.
Nadia Salmi écrit tout cela très simplement, très posément et c'est pour moi une preuve de son talent!! Elle réussit l'exploit de combler un manque de notre mémoire collective sans réveiller les vieux démons. Il s'agit de savoir d'où l'on vient pour mieux avancer. Il s'agit d'accepter ce qui a eu lieu. Rien ne sert de juger. D'ailleurs, chacun sait que le coeur a ses raisons... Par contre il est bon de se demander pourquoi on a fait des victimes expiatoires d'enfants qui n'avaient rien demandé. Peut-être aurait-on dû, au contraire, les ériger en modèle, eux qui incarnaient la réconciliation avant l'heure!
Un texte donc éminemment utile, pour la famille de son auteur, pour nous Français et pour nous Européens. Un beau cheminement.
Véronique M.- Grand sage du forum
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Age : 55
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Genre littéraire préféré : un peu de tout, romans en tous genres,biographies, essais mais pas trop la science fiction.
Date d'inscription : 12/02/2010
Re: [Salmi, Nadia] Des étoiles sombres dans le ciel
Lou40: En effet, je pense comme toi que les chapitres sur les années 46-48 romancent la vérité mais cela a-t-il tellement d'importance? Pour moi, Nadia Salmi a tellement vécu près de ces personnes, intérieurement, au cours de longs mois, elle a tellement imaginé leurs pensées, leur quotidien à travers ces bribes d'eux-mêmes qu'ils avaient bien voulu laisser que c'est le fruit de tout cela qu'elle nous transmet. C'est une vérité reconstruite en quelque sorte. Comme la relation avec Hans, qu'elle s'invente en s'adressant directement à lui, en le retrouvant à travers ses enfants allemands. C'est du virtuel mais c'est somme toute salvateur. Et le cheminement de Nadia aide Ingrid à avancer, elle qui n'aurait jamais trouvé la force de le faire semble-t-il. Pour moi Ingrid n'est pas niée ni occultée par contre, Nadia fait en sorte que la fatalité ne s'abatte pas sur une génération supplémentaire. Tu ne le ressens pas comme ça?
Véronique M.- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : un peu de tout, romans en tous genres,biographies, essais mais pas trop la science fiction.
Date d'inscription : 12/02/2010
Re: [Salmi, Nadia] Des étoiles sombres dans le ciel
Je suis en train de le lire et j'aime déjà son style. Mon avis pour bientôt...
Invité- Invité
Re: [Salmi, Nadia] Des étoiles sombres dans le ciel
Véronique M. a écrit:Lou40: En effet, je pense comme toi que les chapitres sur les années 46-48 romancent la vérité mais cela a-t-il tellement d'importance? Pour moi, Nadia Salmi a tellement vécu près de ces personnes, intérieurement, au cours de longs mois, elle a tellement imaginé leurs pensées, leur quotidien à travers ces bribes d'eux-mêmes qu'ils avaient bien voulu laisser que c'est le fruit de tout cela qu'elle nous transmet. C'est une vérité reconstruite en quelque sorte. Comme la relation avec Hans, qu'elle s'invente en s'adressant directement à lui, en le retrouvant à travers ses enfants allemands. C'est du virtuel mais c'est somme toute salvateur. Et le cheminement de Nadia aide Ingrid à avancer, elle qui n'aurait jamais trouvé la force de le faire semble-t-il. Pour moi Ingrid n'est pas niée ni occultée par contre, Nadia fait en sorte que la fatalité ne s'abatte pas sur une génération supplémentaire. Tu ne le ressens pas comme ça?
Non, Véronique, je ne l'ai pas ressenti comme toi.
Tu me demandes si le fait que les chapitres sur les années 46-48 soient romancés a une importance. Pour moi oui, car comme tu le dis, ce livre est censé être un récit et non un roman. Au début, je pensais qu'elle avait retrouvé quelqu'un ou des lettres qui avaient pu la guider pour écrire ces chapitres. Finalement, il s'avère qu'ils ne viennent que de son imagination et pour moi, ça relève plus du roman que du récit.
J'ai déjà vu des reportages à la tv sur les enfants nés de parents franco-allemands à cette époque tourmentée. La vie n'a pas été facile pour eux, ni à l'époque, ni aujourd'hui. Et je trouve que le fait que Nadia Salmi en ai fait un livre est très bien car effectivement, on a souvent eu tendance à les occulter plutôt que de leur permettre de vivre une vie normale (ils n'ont pas demandé à venir au monde et en plus on le leur reproche - affligeant).
Par contre, je n'ai pas aimé la façon dont elle a écrit ce livre.
Ça n'est pas parce qu'elle a écrit un livre sur un sujet délicat (et qui me touche et m'intéresse fortement) qu'on adhère forcément à son livre, à sa manière d'écrire et de raconter l'histoire de sa mère et sa grand-mère.
Je suis très contente qu'elle ai fait toutes ces démarches, qu'elle ai retrouvé les membres de sa famille allemande, mais j'ai eu l'impression qu'elle le faisait plus pour elle que pour sa mère ; et elle en a le droit. C'est seulement que je ne m'attendais pas à ce genre de récit.
Mais ça n'est que mon avis.
Invité- Invité
Re: [Salmi, Nadia] Des étoiles sombres dans le ciel
Je comprends Lou, merci. Et vive la diversité des avis! C'est ce qui rend les échanges intéressants!
Véronique M.- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 12/02/2010
Re: [Salmi, Nadia] Des étoiles sombres dans le ciel
Tout à fait d'accord avec toi, Véronique, sur la diversité des avis...
C'est ce qui fait que j'aime ce forum : qu'on aime ou qu'on n'aime pas un livre, on peut échanger et ça, j'adore.
Bonne continuation dans tes lectures.
C'est ce qui fait que j'aime ce forum : qu'on aime ou qu'on n'aime pas un livre, on peut échanger et ça, j'adore.
Bonne continuation dans tes lectures.
Invité- Invité
Re: [Salmi, Nadia] Des étoiles sombres dans le ciel
Mon avis :
Avant decommencer cette chronique, je tiens à remercier Partage Lecture et Oh ! Editions pour ce partenariat.
Nadia Salmi,l'auteure, écrit son premier roman. Le roman de ses origines. Elle raconte comment au décès de sa grand-mère elle s'intéresse à son grand-père, soldat allemand de la seconde guerre mondiale, en retrouvant des lettres de ce dernier retrouvées dans ses affaires. La quête peut commencer. D'interrogations et de suppositions, de coups de téléphone et de visites, Nadia Salmi parcourent le passé, celui des ses aïeux, découvrant au fur et à mesure la vérité si bien cachée pendant près de soixante ans.
L'histoire esttrès passionnante, la découverte des origines. Dès les premières pages, on ressent l'amour ou l'indifférence dans les sentiments entre la fille et la grand-mère, la mère et la fille, mais surtout, il en ressort beaucoup d'incompréhension. Cette quête naît de ces non-dits tragiques qui polluent une existence. Les personnes dans ce roman, vu par l'auteure, se racontent souvent de manière dramatique. Cette grand-mère, Thérèse, envieuse, jalouse de sa propre sœur, abandonnant à sa propre mère son enfant, sa fille, née d'une relation franco-allemande. Elle en devient pathétique et méchante, jusqu'au dernier instant dans son dernier souffle. Cette mère, Ingrid, marquée à jamais par ses parents absents, un père allemand qu'elle n'a jamais connu, une mère qui repousse son enfant. Bien que son premier livre ne puisse être considéré comme un roman, il faut admettre que les parties sombres de son histoire familiale auront été éclairées par l'auteure après de longues réflexions, je n'en doute pas, avec sa mère par exemple. Finalement, une grande partie est romancée à partir de faits réels, alors même si la vérité est légèrement floutée, Nadia Salmir réussit à retracer son passé en comblant les trous de la meilleure manière qu'il soit.
Son écriture assez incisive, à fleur de peau, fait ressortir les sentiments très exacerbés de l'auteure. Il est même assez étrange de rencontrer autant d'attachements à un passé si lointain et inconnu jusqu'à la découverte de ces lettres. Mais elle le dit elle-même très bien, elle est extravagante et se laisse dépasser par ses sentiments.
Je retiendrais de ce roman la souffrance des enfants tiraillés entre deux nations, de Thérèse cette mère égoïste et pathétique, détestable, et de ses retrouvailles joyeuses.
Un premier roman réussi, très et trop personnel, une thérapie nécessaire pour Nadia Salmir et une reconnaissance des victimes cachées de la guerre.
Je remercie Partage Lecture et Oh ! Editions pour ce partenariat.
A l 'attention de Nadia, à qui je souhaite, un petit peu en avance, un joyeux anniversaire.
Avant decommencer cette chronique, je tiens à remercier Partage Lecture et Oh ! Editions pour ce partenariat.
Nadia Salmi,l'auteure, écrit son premier roman. Le roman de ses origines. Elle raconte comment au décès de sa grand-mère elle s'intéresse à son grand-père, soldat allemand de la seconde guerre mondiale, en retrouvant des lettres de ce dernier retrouvées dans ses affaires. La quête peut commencer. D'interrogations et de suppositions, de coups de téléphone et de visites, Nadia Salmi parcourent le passé, celui des ses aïeux, découvrant au fur et à mesure la vérité si bien cachée pendant près de soixante ans.
L'histoire esttrès passionnante, la découverte des origines. Dès les premières pages, on ressent l'amour ou l'indifférence dans les sentiments entre la fille et la grand-mère, la mère et la fille, mais surtout, il en ressort beaucoup d'incompréhension. Cette quête naît de ces non-dits tragiques qui polluent une existence. Les personnes dans ce roman, vu par l'auteure, se racontent souvent de manière dramatique. Cette grand-mère, Thérèse, envieuse, jalouse de sa propre sœur, abandonnant à sa propre mère son enfant, sa fille, née d'une relation franco-allemande. Elle en devient pathétique et méchante, jusqu'au dernier instant dans son dernier souffle. Cette mère, Ingrid, marquée à jamais par ses parents absents, un père allemand qu'elle n'a jamais connu, une mère qui repousse son enfant. Bien que son premier livre ne puisse être considéré comme un roman, il faut admettre que les parties sombres de son histoire familiale auront été éclairées par l'auteure après de longues réflexions, je n'en doute pas, avec sa mère par exemple. Finalement, une grande partie est romancée à partir de faits réels, alors même si la vérité est légèrement floutée, Nadia Salmir réussit à retracer son passé en comblant les trous de la meilleure manière qu'il soit.
Son écriture assez incisive, à fleur de peau, fait ressortir les sentiments très exacerbés de l'auteure. Il est même assez étrange de rencontrer autant d'attachements à un passé si lointain et inconnu jusqu'à la découverte de ces lettres. Mais elle le dit elle-même très bien, elle est extravagante et se laisse dépasser par ses sentiments.
Je retiendrais de ce roman la souffrance des enfants tiraillés entre deux nations, de Thérèse cette mère égoïste et pathétique, détestable, et de ses retrouvailles joyeuses.
Un premier roman réussi, très et trop personnel, une thérapie nécessaire pour Nadia Salmir et une reconnaissance des victimes cachées de la guerre.
Je remercie Partage Lecture et Oh ! Editions pour ce partenariat.
A l 'attention de Nadia, à qui je souhaite, un petit peu en avance, un joyeux anniversaire.
Invité- Invité
poignant!
c'est par hasard que je suis tombé sur ce livre. grâce à un ami libraire.
on en a peu parlé... et pourtant, il mérite qu'on s'y attarde.
j'ai été bouleversée par cette histoire restée longtemps taboue.
ces enfants français nés de soldats allemands. ces petits-enfants qui souffrent de cet héritage...
"des étoiles sombres dans le ciel" raconte la quête de l'une d'elles, nadia.
un voyage magnifique qui nécessite du courage et de la ténacité.
l'auteur nous prend la main, doucement... on la suit, on l'entend, on la soutient. jusqu'à la fin. magnifique.
un livre vraiment poignant...
on en a peu parlé... et pourtant, il mérite qu'on s'y attarde.
j'ai été bouleversée par cette histoire restée longtemps taboue.
ces enfants français nés de soldats allemands. ces petits-enfants qui souffrent de cet héritage...
"des étoiles sombres dans le ciel" raconte la quête de l'une d'elles, nadia.
un voyage magnifique qui nécessite du courage et de la ténacité.
l'auteur nous prend la main, doucement... on la suit, on l'entend, on la soutient. jusqu'à la fin. magnifique.
un livre vraiment poignant...
Invité- Invité
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