[Cross, Amanda] Mort à Harvard
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Votre avis sur Mort à Harvard d'Amanda Cross
[Cross, Amanda] Mort à Harvard
Titre : Mort à Harvard
Auteur : Amanda Cross.
Éditeur : 10/18
Nombre de pages : 186
Quatrième de couverture :
Que fait Janet Mandelbaum, professeur de littérature à Harvard, ivre mort dans une baignoire ? Après avoir résolu l'Affaire James Joyce, Kate Fansler mène son enquête sur le campus de l'université de Harvard.
Mort à Harvard est un livre ironique, délicieux, un puzzle psychologique qui a obtenu le plus grand prix américain de littérature policière, le Nero Wolfe Award.
Mon avis :
L'héroïne Kate Fansler est une universitaire new yorkaise, très heureuse dans son métier, et surtout, dans le fait d'habiter et d'enseigner dans cette ville magnifique qu'est New York. Elle ne vient à Harvard que pour tirer son amie Janet du mauvais pas dans lequel elle s'est fourrée - pardonnez la trivialité de mon propos,. Je ne suis pas sûre que l'héroïne elle-même supporterait que je parlasse ainsi d'elle, elle qui passe son temps à signaler la moindre incorrection dans son langage, comme si c'était follement amusant pour une grande universitaire de se permettre de telles erreurs.
Kate, l'héroïne, s'est désolidarisée de sa famille - à sa plus grande joie. Elle est mariée, mais son mari est très souvent en voyage, passionné qu'il est par son métier. Ils n'ont pas d'enfants, ce qui est dommage. Pas de son point de vue, non, ni de celui de ses amis. Mais, dixit un des personnages, une femme qui n'a pas d'enfants rate la meilleure part de sa vie.
L'intrigue policière n'est qu'un prétexte, ou peu s'en faut. Il est surtout question de la condition féminine et de la place des femmes dans le sommet de la société. Nous sommes à la fin des années 70 et Kate n'est pas une féministe, elle le revendique. Janet non plus - surtout que le féminisme est assimilé à l’homosexualité. Janet est une utopiste à sa manière puisqu'elle ne comprend pas qu'elle a été nommée par Harvard parce qu'elle est une femme. Qu'elle soit compétente est un bonus presque négligeable. Il en fallait une dans cette université où les femmes sont juste bonnes à payer des cotisations exorbitantes en tant qu'étudiantes, et sont priées après de ne surtout pas venir y enseigner. D'ailleurs, une femme n'a pas à travailler et si elle étudie, c'est pour pouvoir être au même niveau intellectuel que l'homme qu'elle épousera, qu'elle chérira et dont elle aura beaucoup d'enfants.
Autant dire qu'il faut beaucoup de courage à une femme pour s'imposer dans ce milieu et pour imposer, comme Joan et Luellen leur préférence amoureuse. Si l'homosexualité masculine paraît bien toléré, ce qui m'a étonnée (ces hommes-là sont si charmants), son pendant féminin ne l'est pas du tout, et une lesbienne aura du mal, si elle divorce, à obtenir la garde de ses enfants, même si son mari affiche des défauts longs comme un jour sans pain. Je n'ai pas l'impression que les mentalités aient beaucoup évolués en trente ans. Sans rapport avec la condition féminine, l'antisémitisme latent m'a à peine choqué,comme s'il était consubstantiel à tant de clichés.
Kate met le doigt là où cela fait mal, tout en respectant les conventions des milieux universitaires. Il est plus facile de faire bouger les choses quand on appartient au système. Elle est lucide, plus sans doute que ceux qui ont approché Janet de son vivant.La fin du roman laisse à penser que ce système très fermé pourrait évoluer, bien qu'il soit désormais trop tard pour Janet.
Auteur : Amanda Cross.
Éditeur : 10/18
Nombre de pages : 186
Quatrième de couverture :
Que fait Janet Mandelbaum, professeur de littérature à Harvard, ivre mort dans une baignoire ? Après avoir résolu l'Affaire James Joyce, Kate Fansler mène son enquête sur le campus de l'université de Harvard.
Mort à Harvard est un livre ironique, délicieux, un puzzle psychologique qui a obtenu le plus grand prix américain de littérature policière, le Nero Wolfe Award.
Mon avis :
L'héroïne Kate Fansler est une universitaire new yorkaise, très heureuse dans son métier, et surtout, dans le fait d'habiter et d'enseigner dans cette ville magnifique qu'est New York. Elle ne vient à Harvard que pour tirer son amie Janet du mauvais pas dans lequel elle s'est fourrée - pardonnez la trivialité de mon propos,. Je ne suis pas sûre que l'héroïne elle-même supporterait que je parlasse ainsi d'elle, elle qui passe son temps à signaler la moindre incorrection dans son langage, comme si c'était follement amusant pour une grande universitaire de se permettre de telles erreurs.
Kate, l'héroïne, s'est désolidarisée de sa famille - à sa plus grande joie. Elle est mariée, mais son mari est très souvent en voyage, passionné qu'il est par son métier. Ils n'ont pas d'enfants, ce qui est dommage. Pas de son point de vue, non, ni de celui de ses amis. Mais, dixit un des personnages, une femme qui n'a pas d'enfants rate la meilleure part de sa vie.
L'intrigue policière n'est qu'un prétexte, ou peu s'en faut. Il est surtout question de la condition féminine et de la place des femmes dans le sommet de la société. Nous sommes à la fin des années 70 et Kate n'est pas une féministe, elle le revendique. Janet non plus - surtout que le féminisme est assimilé à l’homosexualité. Janet est une utopiste à sa manière puisqu'elle ne comprend pas qu'elle a été nommée par Harvard parce qu'elle est une femme. Qu'elle soit compétente est un bonus presque négligeable. Il en fallait une dans cette université où les femmes sont juste bonnes à payer des cotisations exorbitantes en tant qu'étudiantes, et sont priées après de ne surtout pas venir y enseigner. D'ailleurs, une femme n'a pas à travailler et si elle étudie, c'est pour pouvoir être au même niveau intellectuel que l'homme qu'elle épousera, qu'elle chérira et dont elle aura beaucoup d'enfants.
Autant dire qu'il faut beaucoup de courage à une femme pour s'imposer dans ce milieu et pour imposer, comme Joan et Luellen leur préférence amoureuse. Si l'homosexualité masculine paraît bien toléré, ce qui m'a étonnée (ces hommes-là sont si charmants), son pendant féminin ne l'est pas du tout, et une lesbienne aura du mal, si elle divorce, à obtenir la garde de ses enfants, même si son mari affiche des défauts longs comme un jour sans pain. Je n'ai pas l'impression que les mentalités aient beaucoup évolués en trente ans. Sans rapport avec la condition féminine, l'antisémitisme latent m'a à peine choqué,comme s'il était consubstantiel à tant de clichés.
Kate met le doigt là où cela fait mal, tout en respectant les conventions des milieux universitaires. Il est plus facile de faire bouger les choses quand on appartient au système. Elle est lucide, plus sans doute que ceux qui ont approché Janet de son vivant.La fin du roman laisse à penser que ce système très fermé pourrait évoluer, bien qu'il soit désormais trop tard pour Janet.
Sharon- Modérateur
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Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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