[Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
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chocolette
Jp
Cassiopée
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Votre avis sur "Dans les forêts de Sibérie" de Sylvain Tesson
[Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
- Titre : "Dans les forêts de Sibérie"
- Auteur : Tesson Sylvain
- Editions : Galimard
- Date de parution : 2011
- Nombre de pages : 266 pages
Quatrième de couverture :
~~~~ Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché d'être heureux.
Je crois y être parvenu.
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à la vie.
Et si la liberté consistait à posséder le temps ?
Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ?
Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu.
Mon avis :
Je ne lis pas ce genre de livre, donc je ne sais pas pourquoi je l'ai acheté.
Il m'a attiré... mais pourquoi m'a t-il attiré ainsi ?
Ce que je peux vous dire, c'est que dès les premières pages, je suis partie vivre aux côtés de Sylvain Tesson dans une cabane de bois en pleine Sibérie, moi, oui moi qui n'aime pas le froid !
J'ai écouté le vent hurler, la glace craquer et j'ai été apaisé par le crépitement du poêle à bois.
Avec lui, j'ai marché sur la grande étendue glacée du lac Baïkal, j'ai aussi partagé ses hauts et ses bas...
Je peux maintenant dire que je sais ce que c'est que de croiser le regard d'un ours et de sentir la mort me frôler de très près...
A la dernière page, j'ai eu vraiment le sentiment de quitter un ami de longue date.
Sylvain Tesson nous fait partager six mois de sa vie. Il nous livre ses pensées et ses sentiments les plus intimes. A travers lui, nous faisons connaissance avec les quelques habitants des lieux, ces russes aussi rude que le climat dans lequel ils vivent mais aux côtés parfois étrangement sensibles.
Souvent, nous voulons crier à Sylvain d'être prudent quand par le plus grand froid il parcourt plus de cent kilomètres pour aller boire (trop boire) avec ses voisins les plus proches.
Je crois qu'il est inutile que je vous dise que j'ai aimé ce livre... vous l'avez certainement compris !
Ma note : 9/10 et l'impression d'avoir rencontré un homme exceptionnel...
Invité- Invité
Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
Cet homme était à la dernière fête du livre de ma ville.
Mon fils l'a rencontré car il travaillait sur le stand où était accueilli l'auteur. Il a lui aussi dévoré ce livre, fasciné par cet homme simple.
Mais je vais lui dire de venir vous en parler lui même, ce sera bien mieux....
Mon fils l'a rencontré car il travaillait sur le stand où était accueilli l'auteur. Il a lui aussi dévoré ce livre, fasciné par cet homme simple.
Mais je vais lui dire de venir vous en parler lui même, ce sera bien mieux....
Cassiopée- Admin
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Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
Ce sera vraiment avec un grand plaisir...
Merci Cassiopée !
Merci Cassiopée !
Invité- Invité
Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
Quand on lui demande pourquoi il est parti, Sylvain Tesson répond le plus naturellement du monde : "J'avais de la lecture en retard". Et effectivement, la majorité de ses compagnons dans cette cabane isolée au fin fond de la Sibérie ne sont autres que des livres (et quelques ours parfois...).
Construit comme un journal de bord dans lequel nous partageons le quotidien de l'auteur, ce récit nous transporte véritablement. L'écriture est un régal, et Sylvain Tesson partage tout : ses blessures les plus profondes, ses doutes sur la société actuelle... Je pense d'ailleurs que ce sont ces doutes partagés qui m'ont donné envie de lire cet ouvrage.
Qui n'a jamais eu envie de partir, ne serait-ce qu'un temps, se retrouver seul à simplement profiter de l'instant présent ? C'est un véritable vent de fraicheur et une incitation à la réflexion dont on a le plus grand besoin dans notre société moderne, où le maître mot est "rentabilité" et où disposer de temps personnel est un luxe.
Je vous conseille vivement cette lecture, et pour avoir rencontré l'auteur et discuté quelque peu avec lui, c'est un homme très ouvert, qui n'aspire qu'à peu de choses et a beaucoup à partager. Bref, je vous laisserai faire sa connaissance par vous-mêmes.
Je finirai simplement par cette petite citation extraite du livre et que j'ai trouvée très juste : « Rien ne vaut la solitude. Pour être parfaitement heureux, il me manque quelqu’un à qui l’expliquer. ».
Construit comme un journal de bord dans lequel nous partageons le quotidien de l'auteur, ce récit nous transporte véritablement. L'écriture est un régal, et Sylvain Tesson partage tout : ses blessures les plus profondes, ses doutes sur la société actuelle... Je pense d'ailleurs que ce sont ces doutes partagés qui m'ont donné envie de lire cet ouvrage.
Qui n'a jamais eu envie de partir, ne serait-ce qu'un temps, se retrouver seul à simplement profiter de l'instant présent ? C'est un véritable vent de fraicheur et une incitation à la réflexion dont on a le plus grand besoin dans notre société moderne, où le maître mot est "rentabilité" et où disposer de temps personnel est un luxe.
Je vous conseille vivement cette lecture, et pour avoir rencontré l'auteur et discuté quelque peu avec lui, c'est un homme très ouvert, qui n'aspire qu'à peu de choses et a beaucoup à partager. Bref, je vous laisserai faire sa connaissance par vous-mêmes.
Je finirai simplement par cette petite citation extraite du livre et que j'ai trouvée très juste : « Rien ne vaut la solitude. Pour être parfaitement heureux, il me manque quelqu’un à qui l’expliquer. ».
Jp- Apprenti
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Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
JP, merci pour ton témoignage. Tu as de la chance d'avoir rencontré cet auteur qui je suis certaine est très sympathique...
Il a des valeurs que je partage...
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Invité- Invité
Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
Je le note! Cornepage merci.
chocolette- Grand sage du forum
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Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
Sur youtube il est possible de trouver la video que Sylvain Tesson a tourné tout seul dans sa cabane en Sibérie.
C'est touchant car il s'adresse à nous et nous découvrons tout son univers... j'ai découvert sa cabane comme je l'avais imaginé dans le livre
C'est touchant car il s'adresse à nous et nous découvrons tout son univers... j'ai découvert sa cabane comme je l'avais imaginé dans le livre
Invité- Invité
Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
J'ai fini "Dans les forêts de Sibérie" il y a quelques jours, et j'ai été très très déçue... même si je reconnais, paradoxalement, que c'est un très beau livre, très bien écrit. Mon avis est à prendre pour ce qu'il est... un avis très personnel.
J'attendais beaucoup (trop ?) de ce livre : un voyageur qui a fait le tour du monde, traversé bien des pays, et qui décide de rester 6 mois dans une cabane pour y trouver ce que ses voyages ne lui ont pas apporté, ou ne lui apportent plus, c'était une démarche qui me parlait et m'intriguait. Ce qu'il avait trouvé là-bas, au prix d'un certain dépouillement et de renoncements, éclairerait forcément ce que nous vivons chacun, là où nous sommes...
Et cette lecture, c'est effectivement faire connaissance avec quelqu'un, ses idées, sa vision du monde (et il a des métaphores parfois très belles, comme celle du peintre qui est devant sa toile blanche comme devant une fenêtre où il devrait inventer le paysage )...
Mais là, incompatibilité totale d'idées et de vision du monde entre lui et moi. Son regard sur l'homme est désespéré (et désespérant). Personne ne semble lui manquer, il évoque très peu ses proches, et jamais pour se demander s'ils ont besoin de lui... Sa quête est de vivre chaque moment, chaque instant, accroché au moment présent, sans rien construire, sans évoluer (malgré ses lectures, dont j'ai eu l'impression qu'elles n'étaient là que pour confirmer ce qu'il pensait déjà, et malgré la promesse de la préface). Cette misanthropie, ce désespoir, comment pourraient-ils éclairer le quotidien ?
Et surtout... trop de vodka. Vraiment. Ce n'est pas du puritanisme de ma part, mais je trouve une vraie contradiction entre cette vie décrite comme parfaitement heureuse et le besoin de boire à outrance à la fin de la journée - au point que le bonheur décrit me semblait être une imposture...
Je sais que ce livre a plu à beaucoup - et je comprends honnêtement que ce soit un coup de coeur, je crois d'ailleurs que si je l'avais lu il y a quatre ou cinq ans, quand je vivais en ville à un rythme pas raisonnable, toujours à courir entre le travail, la maison, etc, cette apologie de la solitude et des bonheurs simples m'aurait peut-être davantage parlé - la misanthropie en moins, quand même...
J'attendais beaucoup (trop ?) de ce livre : un voyageur qui a fait le tour du monde, traversé bien des pays, et qui décide de rester 6 mois dans une cabane pour y trouver ce que ses voyages ne lui ont pas apporté, ou ne lui apportent plus, c'était une démarche qui me parlait et m'intriguait. Ce qu'il avait trouvé là-bas, au prix d'un certain dépouillement et de renoncements, éclairerait forcément ce que nous vivons chacun, là où nous sommes...
Et cette lecture, c'est effectivement faire connaissance avec quelqu'un, ses idées, sa vision du monde (et il a des métaphores parfois très belles, comme celle du peintre qui est devant sa toile blanche comme devant une fenêtre où il devrait inventer le paysage )...
Mais là, incompatibilité totale d'idées et de vision du monde entre lui et moi. Son regard sur l'homme est désespéré (et désespérant). Personne ne semble lui manquer, il évoque très peu ses proches, et jamais pour se demander s'ils ont besoin de lui... Sa quête est de vivre chaque moment, chaque instant, accroché au moment présent, sans rien construire, sans évoluer (malgré ses lectures, dont j'ai eu l'impression qu'elles n'étaient là que pour confirmer ce qu'il pensait déjà, et malgré la promesse de la préface). Cette misanthropie, ce désespoir, comment pourraient-ils éclairer le quotidien ?
Et surtout... trop de vodka. Vraiment. Ce n'est pas du puritanisme de ma part, mais je trouve une vraie contradiction entre cette vie décrite comme parfaitement heureuse et le besoin de boire à outrance à la fin de la journée - au point que le bonheur décrit me semblait être une imposture...
Je sais que ce livre a plu à beaucoup - et je comprends honnêtement que ce soit un coup de coeur, je crois d'ailleurs que si je l'avais lu il y a quatre ou cinq ans, quand je vivais en ville à un rythme pas raisonnable, toujours à courir entre le travail, la maison, etc, cette apologie de la solitude et des bonheurs simples m'aurait peut-être davantage parlé - la misanthropie en moins, quand même...
Invité- Invité
Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
Je l'avais offert à mon frère à Noël et il a beaucoup aimé ainsi que ma belle soeur ! Ils m'ont vraiment remercié pour ce cadeau et cette lecture !
Invité- Invité
Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
Annette bonsoir,
Je viens de lire ta critique... et je comprends très bien !
Je réalise que ce qui t'a dérangé dans ce livre c'est justement ce que moi j'ai aimé vodka mise à part car je préfère le bon bordeau
Ce que j'ai le plus aimé dans "les forêts de sibérie" c'est justement le regard que Sylvain Tesson a sur le monde... j'aime sa personnalité que l'on devine à travers le livre. Tu dis que son regard sur l'homme est désespéré et désespérant... peut-être mais dans ce cas, ça veut dire qu'il est très lucide
Quand à moi, je pense que c'est un mec sympa qui aime son prochain...
Je viens de lire ta critique... et je comprends très bien !
Je réalise que ce qui t'a dérangé dans ce livre c'est justement ce que moi j'ai aimé vodka mise à part car je préfère le bon bordeau
Ce que j'ai le plus aimé dans "les forêts de sibérie" c'est justement le regard que Sylvain Tesson a sur le monde... j'aime sa personnalité que l'on devine à travers le livre. Tu dis que son regard sur l'homme est désespéré et désespérant... peut-être mais dans ce cas, ça veut dire qu'il est très lucide
Quand à moi, je pense que c'est un mec sympa qui aime son prochain...
Invité- Invité
Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
J'ai un ressenti très étrange face à ce récit, j'ai adoré sa description des paysages, mais j'adhère à l'avis d'Annette, j'ai particulièrement été dérangée par ces "beuveries", que peuvent-elles lui apporter ? pourquoi ? alors qu'il a en face de lui un paysage sublime et la solidude qu'il dit apprécier ?
Mais là, incompatibilité totale d'idées et de vision du monde entre lui et moi. Son regard sur l'homme est désespéré (et désespérant). Personne ne semble lui manquer, il évoque très peu ses proches, et jamais pour se demander s'ils ont besoin de lui... Sa quête est de vivre chaque moment, chaque instant, accroché au moment présent, sans rien construire, sans évoluer (malgré ses lectures, dont j'ai eu l'impression qu'elles n'étaient là que pour confirmer ce qu'il pensait déjà, et malgré la promesse de la préface). Cette misanthropie, ce désespoir, comment pourraient-ils éclairer le quotidien ?
Et surtout... trop de vodka. Vraiment. Ce n'est pas du puritanisme de ma part, mais je trouve une vraie contradiction entre cette vie décrite comme parfaitement heureuse et le besoin de boire à outrance à la fin de la journée - au point que le bonheur décrit me semblait être une imposture...
Invité- Invité
Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
Poussé par un fort désir d’isolement (et de lecture), Sylvain Tesson a passé 6 mois seul dans une cabane sur les bords du lac Baïkal en Sibérie. Dans les forêts de Sibérie se présente comme le journal de bord (avec même des dessins en introduction) de son expérience hors du commun. Il se compose de 6 parties (une pour chaque mois), dans lequel l’auteur y dépose ses idées, ses confessions et ses visions au sens propres (sur la nature et tous ce qui l’entoure) comme au sens figuré (sur le monde actuel). De février à juillet 2010, Sylvain Tesson égrène son récit au rythme des jours.
Sa plume est poétique et délicate. Son écriture est très riche et le vocabulaire assez soutenu (le dictionnaire est parfois nécessaire) mais reste accessible. J’ai aimé la construction en journal de bord, les phrases courtes, les maximes, le vocabulaire riche et surtout les références et extraits de ses lectures. Sylvain Tesson, qui a emporté une soixantaine de livres, n’hésite pas à nous faire part de ses lectures au fil du texte. Le récit est sans cesse ponctué de citations littéraires, références historiques, politiques, philosophiques, religieuses, économiques qui le rendent intéressant. Le tout avec un certain détachement, allant même parfois jusqu’à des réflexions pleines d’humour.
Un fois passé le fait qu’il s’agit effectivement d’un livre très bien écrit, j’ai souvent eu l’impression que l’auteur avait abusé de certaines drogues euphorisantes pour nous livrer autant de descriptions et surtout de réflexions sur le bonheur de la solitude.
Sa plume est poétique et délicate. Son écriture est très riche et le vocabulaire assez soutenu (le dictionnaire est parfois nécessaire) mais reste accessible. J’ai aimé la construction en journal de bord, les phrases courtes, les maximes, le vocabulaire riche et surtout les références et extraits de ses lectures. Sylvain Tesson, qui a emporté une soixantaine de livres, n’hésite pas à nous faire part de ses lectures au fil du texte. Le récit est sans cesse ponctué de citations littéraires, références historiques, politiques, philosophiques, religieuses, économiques qui le rendent intéressant. Le tout avec un certain détachement, allant même parfois jusqu’à des réflexions pleines d’humour.
Un fois passé le fait qu’il s’agit effectivement d’un livre très bien écrit, j’ai souvent eu l’impression que l’auteur avait abusé de certaines drogues euphorisantes pour nous livrer autant de descriptions et surtout de réflexions sur le bonheur de la solitude.
Invité- Invité
Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
Mon avis
« …peut-on se supporter soi-même ? »
Voilà une des questions que se pose Sylvain Tesson pendant ses six mois d’isolement volontaire dans une isba russe perdue dans la nature et le grand froid…
Retour aux sources du corps et de l’esprit qui se transforment pendant ce séjour où' l'auteur revient à l’essentiel : « célébrer la vie ». Un oiseau qui passe devant la fenêtre et c’est le bonheur …
Qui n’a pas rêvé de tout lâcher un temps et de partir (de préférence avec sa pile de livres ;-) seul, loin de tout ?
La société est ainsi faite que l’on est toujours dans la course, le rendement … alors prendre le temps, ce n’est pas toujours facile et il faut parfois « se forcer »…
Une « parenthèse » de six mois, ça vous change un homme, ça modifie le regard sur le monde et ça permet de faire le point …
Dans le journal de bord de cette aventure, Sylvain Tesson livre ses doutes, ses joies, ses craintes, ses peurs, mais aussi une excellente réflexion sur la condition humaine et le rapport à l’autre.
On peut regretter que la vodka ait une place prépondérante mais à chacun sa « drogue » (moi, je serais partie avec du thé… et que les beuveries semblent de temps à autre le seul moyen de vivre quelque chose de sympathique avec le peu d’hommes qu’il rencontre. Il y a aussi le fait qu’il parle peu de sa famille et que sur ce point de vue là, on ne sache rien de son ressenti.
Mis à part ces deux « bémols », j’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce récit.
Bien sûr, se pose la question : « Que reste-t-il de tout cela ? » Souhaitons, pour l’auteur, que ce soit le titre de la dernière partie de son livre : La paix…celle dont tout un chacun a besoin pour être en phase avec lui-même, puis avec les autres….
Voilà une des questions que se pose Sylvain Tesson pendant ses six mois d’isolement volontaire dans une isba russe perdue dans la nature et le grand froid…
Retour aux sources du corps et de l’esprit qui se transforment pendant ce séjour où' l'auteur revient à l’essentiel : « célébrer la vie ». Un oiseau qui passe devant la fenêtre et c’est le bonheur …
Qui n’a pas rêvé de tout lâcher un temps et de partir (de préférence avec sa pile de livres ;-) seul, loin de tout ?
La société est ainsi faite que l’on est toujours dans la course, le rendement … alors prendre le temps, ce n’est pas toujours facile et il faut parfois « se forcer »…
Une « parenthèse » de six mois, ça vous change un homme, ça modifie le regard sur le monde et ça permet de faire le point …
Dans le journal de bord de cette aventure, Sylvain Tesson livre ses doutes, ses joies, ses craintes, ses peurs, mais aussi une excellente réflexion sur la condition humaine et le rapport à l’autre.
On peut regretter que la vodka ait une place prépondérante mais à chacun sa « drogue » (moi, je serais partie avec du thé… et que les beuveries semblent de temps à autre le seul moyen de vivre quelque chose de sympathique avec le peu d’hommes qu’il rencontre. Il y a aussi le fait qu’il parle peu de sa famille et que sur ce point de vue là, on ne sache rien de son ressenti.
Mis à part ces deux « bémols », j’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce récit.
Bien sûr, se pose la question : « Que reste-t-il de tout cela ? » Souhaitons, pour l’auteur, que ce soit le titre de la dernière partie de son livre : La paix…celle dont tout un chacun a besoin pour être en phase avec lui-même, puis avec les autres….
Cassiopée- Admin
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Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
Ce livre est un morceau d'espoir palpable. Une pépite de nature, de sérénité et de paix. Une promesse personnelle faisant écho à mes propres aspirations. On se calme !
L'aventure que partage avec nous l'auteur est celle d'une expérience géniale de vie et de survie, de dépassement de soi et de méditations, de remise en question de tout, surtout de soi. Pour moi résonnait la question implicite 'Peut-on se suffire à soi-même ?'
Une joie immense à chaque mot, immersion totale : emmitouflée dans ma couverture j'avais froid pour lui mais en même temps, je l'enviais un peu ! Et puis je le remerciais d'avoir partagé avec moi cette solitude rassurante et déboussolante qui m'attire tant : celles des grands espaces et de la nature sauvage, dominante. Apaisante. Je n'ai pas été dérangé du tout par madame Vodka, davantage par les réflexions religieuses..
De cette lecture je garde un excellent souvenir !
J'ai voté Coup de cœur !
L'aventure que partage avec nous l'auteur est celle d'une expérience géniale de vie et de survie, de dépassement de soi et de méditations, de remise en question de tout, surtout de soi. Pour moi résonnait la question implicite 'Peut-on se suffire à soi-même ?'
Une joie immense à chaque mot, immersion totale : emmitouflée dans ma couverture j'avais froid pour lui mais en même temps, je l'enviais un peu ! Et puis je le remerciais d'avoir partagé avec moi cette solitude rassurante et déboussolante qui m'attire tant : celles des grands espaces et de la nature sauvage, dominante. Apaisante. Je n'ai pas été dérangé du tout par madame Vodka, davantage par les réflexions religieuses..
De cette lecture je garde un excellent souvenir !
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Pandora- Grand expert du forum
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Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
Je suis un fan de Mike Horn et ai voulu découvrir cet explorateur aussi.
Cela se sent dans son écriture que nous avons à faire à quelqu'un de si simple et de réellement ouvert au monde, au culture, au croyance. Ouvert d'esprit et ouvert au changement d'été d'esprit et d'avis.
Au cœur de la Taïga, au bord du lac Baïka, il s'isole durant 6 mois et traversera l'hiver de cette partie du monde où les températures vous mordent. Dans sa cabane, accompagné de ses deux chiens, de vodka et de livres, il se retire loin de tout pour apprendre le silence, apprendre la nature et apprendre à se connaître lui-même
Cela se sent dans son écriture que nous avons à faire à quelqu'un de si simple et de réellement ouvert au monde, au culture, au croyance. Ouvert d'esprit et ouvert au changement d'été d'esprit et d'avis.
Au cœur de la Taïga, au bord du lac Baïka, il s'isole durant 6 mois et traversera l'hiver de cette partie du monde où les températures vous mordent. Dans sa cabane, accompagné de ses deux chiens, de vodka et de livres, il se retire loin de tout pour apprendre le silence, apprendre la nature et apprendre à se connaître lui-même
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Lecture en cours :
Silo de Hugh Howey
La Princesse des glaces de Camilla Läckberg
Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
Merci Tchezare, de me rappeler ce livre que j'avais lu lors de sa sortie. Cette 'introspection' de Sylvain Tesson avait été pour moi un grand coup de cœur et j'ai beaucoup aimé son rapport avec la nature et le monde en général. Je dois reconnaitre que j'ai le même regard cynique que lui sur la société.
Je ne suis jamais allée dans le grand nord et pourtant... pourtant, je sais que ça peut sembler ridicule mais grâce aux descriptions et aux confidences de l'auteur, j'ai l'impression d'un peu connaitre les lieux Oui, je sais que ce que je dis n'a pas de sens mais c'est pourtant la vérité. Comme je ne pense pas un jour, partir si loin en voyage, à mon dernier souffle, je pourrai quand même me dire :
"La Sibérie, les bords du lac Baïkal ? ...Oui, j'y ai vécu le temps d'un livre, dans une petite cabane perdue au milieu de l'immensité glacée."
Mon vote : 'Coup de cœur'
- 10/10 -
Je ne suis jamais allée dans le grand nord et pourtant... pourtant, je sais que ça peut sembler ridicule mais grâce aux descriptions et aux confidences de l'auteur, j'ai l'impression d'un peu connaitre les lieux Oui, je sais que ce que je dis n'a pas de sens mais c'est pourtant la vérité. Comme je ne pense pas un jour, partir si loin en voyage, à mon dernier souffle, je pourrai quand même me dire :
"La Sibérie, les bords du lac Baïkal ? ...Oui, j'y ai vécu le temps d'un livre, dans une petite cabane perdue au milieu de l'immensité glacée."
Mon vote : 'Coup de cœur'
- 10/10 -
Invité- Invité
Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
Je n'ai pas pu ne pas le noter. Merci à toutes et tous! XX
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Localisation : Québec
Emploi/loisirs : Retraité
Genre littéraire préféré : Roman historique
Date d'inscription : 07/01/2012
Re: [Tesson, Sylvain] Dans les forêts de Sibérie
Mon avis :
Aujourd'hui je voyage... ou plutôt j'ai voyagé, parce que j'ai morcelé la lecture de ce livre : six mois en Sibérie, un mois lu par jour. J'avais déjà lu deux oeuvres de Sylvain Tesson, celle-ci a mis du temps à sortir de ma PAL, et pourtant, j'avais aimé les deux autres ouvrages que j'avais lus.
Pour cette oeuvre-ci, j'ai longtemps hésité : aimais-je, n'aimais-je pas ? Puis je me suis rappelé un principe simple : prendre l'œuvre telle qu'elle est, et non telle que je voulais qu'elle soit. Le point de départ, c'est un homme qui choisit de passer six mois coupé du monde en Sibérie. Et tant pis pour sa vie privée, qui, à vrai dire, me semblait réduite à la portion congrue. Il part avec de quoi vivre en autonomie, de quoi communiquer avec le monde extérieur, et de quoi lire aussi, tous ces livres qu'en France il n'a pu lire. Il écrira aussi, ce livre, témoin des jours passés. Si, comme le livre que j'ai chroniqué hier, je me pliais à une analyse type "récit de voyages", je dirai que nous avons là un journal type, tenu au jour le jour, et, les rares jours où l'auteur n'écrit pas, il explique pourquoi il n'a pu le faire.
L'on peut se questionner sur le mode de vie de Sylvain Tesson, et sur la quantité astronomique d'alcool qu'il a ingurgitée durant son séjour "mourir en bonne santé" ne l'intéresse pas. L'on peut se dire que, comme dans toute autobiographie, il ne nous cache rien. Plus intéressant (à mes yeux, toujours) sont ses lectures et les analyses qu'il en fait. J'ai apprécié aussi ses réflexions sur le vide, sur la conversation, sur la vie en société, bref, des réflexions, des méditations si l'on veut, sur des sujets extrêmement variés. Parfois, je me dis que son récit est parsemé d'auto-dérision, comme dans la citation suivante : "Je vais enfin savoir si j’ai une vie intérieure." Je me dis aussi qu'il lui en a fallu du temps, pour vivre ce qu'il a vécu, mais aussi pour le retranscrire, voir, décrire, raconter ce qu'il a vu, vécu, ressenti. Parfois, j'ai aussi eu l'impression qu'il cabotinait un peu - même s'il y a bien plus à faire que je ne pensais au fin fond de la Sibérie. J'ajoute que, lui qui voulait expérimenter la solitude, il dut supporter (subir ?) des visites impromptues - à croire que la Sibérie est un haut lieu touristique !
Une lecture pas désagréable, principalement parce que j'ai vraiment mis de temps, pris mon temps pour la lire.
Aujourd'hui je voyage... ou plutôt j'ai voyagé, parce que j'ai morcelé la lecture de ce livre : six mois en Sibérie, un mois lu par jour. J'avais déjà lu deux oeuvres de Sylvain Tesson, celle-ci a mis du temps à sortir de ma PAL, et pourtant, j'avais aimé les deux autres ouvrages que j'avais lus.
Pour cette oeuvre-ci, j'ai longtemps hésité : aimais-je, n'aimais-je pas ? Puis je me suis rappelé un principe simple : prendre l'œuvre telle qu'elle est, et non telle que je voulais qu'elle soit. Le point de départ, c'est un homme qui choisit de passer six mois coupé du monde en Sibérie. Et tant pis pour sa vie privée, qui, à vrai dire, me semblait réduite à la portion congrue. Il part avec de quoi vivre en autonomie, de quoi communiquer avec le monde extérieur, et de quoi lire aussi, tous ces livres qu'en France il n'a pu lire. Il écrira aussi, ce livre, témoin des jours passés. Si, comme le livre que j'ai chroniqué hier, je me pliais à une analyse type "récit de voyages", je dirai que nous avons là un journal type, tenu au jour le jour, et, les rares jours où l'auteur n'écrit pas, il explique pourquoi il n'a pu le faire.
L'on peut se questionner sur le mode de vie de Sylvain Tesson, et sur la quantité astronomique d'alcool qu'il a ingurgitée durant son séjour "mourir en bonne santé" ne l'intéresse pas. L'on peut se dire que, comme dans toute autobiographie, il ne nous cache rien. Plus intéressant (à mes yeux, toujours) sont ses lectures et les analyses qu'il en fait. J'ai apprécié aussi ses réflexions sur le vide, sur la conversation, sur la vie en société, bref, des réflexions, des méditations si l'on veut, sur des sujets extrêmement variés. Parfois, je me dis que son récit est parsemé d'auto-dérision, comme dans la citation suivante : "Je vais enfin savoir si j’ai une vie intérieure." Je me dis aussi qu'il lui en a fallu du temps, pour vivre ce qu'il a vécu, mais aussi pour le retranscrire, voir, décrire, raconter ce qu'il a vu, vécu, ressenti. Parfois, j'ai aussi eu l'impression qu'il cabotinait un peu - même s'il y a bien plus à faire que je ne pensais au fin fond de la Sibérie. J'ajoute que, lui qui voulait expérimenter la solitude, il dut supporter (subir ?) des visites impromptues - à croire que la Sibérie est un haut lieu touristique !
Une lecture pas désagréable, principalement parce que j'ai vraiment mis de temps, pris mon temps pour la lire.
Sharon- Modérateur
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Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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