[Sjöwall, Maj & Wahlöö, Per] Le policier qui rit.
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Votre avis sur Le policier qui rit de Maj Sjöwall et Per Wahlöö
[Sjöwall, Maj & Wahlöö, Per] Le policier qui rit.
Titre : Le policier qui rit.
Auteur : Maj Sjöwall et Per Wahlöö.
Editeur : Rivage.
Nombre de pages : 334.
Mon résumé :
Novembre, à Stockholm. Les neuf passagers d'un bus ont été tués. La stupeur frappe la Suède, qui n'a jamais eu à faire face à un tel massacre. Parmi les passagers se trouvait un policier bien connu de Martin Beck. D'après sa compagne, il était très pris par son métier. Or, Beck sait très bien qu'il était quasiment en congé, faute d'affaires en cours. Que faisait-il dans ce bus ?
Mon avis :
Ce livre est mon premier gros coup de coeur du mois de février. N'étaient mes obligations professionnelles, je l'aurai lu d'une traite, tant il est passionnant. Sjöwall et Wahlöö réussissent le tour de force de construire un suspense haletant avec une enquête de longue haleine, quasiment racontée en temps réel.
Leurs romans commencent souvent de la même manière : un chapitre narre un événement, une enquête qui semblent ne rien avoir en commun avec le reste du livre. Illusion, car les auteurs ne laissent rien au hasard. La Suède n'est plus un pays tranquille car le premier tueur en série vient de faire irruption de manière incompréhensible. Ce crime n'ayant pas de précédent dans le pays (à moins de remontrer très loin en arrière), les policiers doivent chercher des précédents aux Etats-Unis. Ce n'est pas la première fois qu'une collaboration avec l'Amérique a lieu - voir Roseanna, évoqué par ailleurs dans le cours du récit - mais ce ne sera pas la collaboration la plus enrichissante.
Nous suivons pas à pas les enquêteurs - et je constate que la police suédoise ne comporte pas que des éléments d'élite, mais aussi des hippopotames diplômés. Nous les suivons y compris quand ils ne trouvent rien ou qu'ils se retrouvent dans une impasse. Nous découvrons tout, y compris les moments les plus délicats, comme l'identification du corps mutilé d'un collègue ou l'interrogation des proches d'une victime. Jamais de voyeurisme, jamais d'étalage de violence, l'aspect humain est toujours privilégié, au plus près du ressenti des personnages.
Bien sûr, nous rencontrons des gens ordinaires au cours de cette enquête. Nous découvrons aussi la prostitution ordinaire et les conditions de vie sordide des travailleurs immigrés. Je l'ai déjà dit dans mes précédents billets sur les romans de ces deux auteurs : rien ne semble avoir changé depuis cette époque. Nous découvrons aussi des policiers soucieux de résoudre leur enquête, d'autres avide de faire leur preuve, quitte à la jouer en solo. Ce n'est pas sans risque.
Je voudrais ajouter que je n'ai pas parlé de la vie privée des principaux protagonistes parce qu'elle porte bien son nom : ils en sont privés à cause de la densité de l'enquête.
Auteur : Maj Sjöwall et Per Wahlöö.
Editeur : Rivage.
Nombre de pages : 334.
Mon résumé :
Novembre, à Stockholm. Les neuf passagers d'un bus ont été tués. La stupeur frappe la Suède, qui n'a jamais eu à faire face à un tel massacre. Parmi les passagers se trouvait un policier bien connu de Martin Beck. D'après sa compagne, il était très pris par son métier. Or, Beck sait très bien qu'il était quasiment en congé, faute d'affaires en cours. Que faisait-il dans ce bus ?
Mon avis :
Ce livre est mon premier gros coup de coeur du mois de février. N'étaient mes obligations professionnelles, je l'aurai lu d'une traite, tant il est passionnant. Sjöwall et Wahlöö réussissent le tour de force de construire un suspense haletant avec une enquête de longue haleine, quasiment racontée en temps réel.
Leurs romans commencent souvent de la même manière : un chapitre narre un événement, une enquête qui semblent ne rien avoir en commun avec le reste du livre. Illusion, car les auteurs ne laissent rien au hasard. La Suède n'est plus un pays tranquille car le premier tueur en série vient de faire irruption de manière incompréhensible. Ce crime n'ayant pas de précédent dans le pays (à moins de remontrer très loin en arrière), les policiers doivent chercher des précédents aux Etats-Unis. Ce n'est pas la première fois qu'une collaboration avec l'Amérique a lieu - voir Roseanna, évoqué par ailleurs dans le cours du récit - mais ce ne sera pas la collaboration la plus enrichissante.
Nous suivons pas à pas les enquêteurs - et je constate que la police suédoise ne comporte pas que des éléments d'élite, mais aussi des hippopotames diplômés. Nous les suivons y compris quand ils ne trouvent rien ou qu'ils se retrouvent dans une impasse. Nous découvrons tout, y compris les moments les plus délicats, comme l'identification du corps mutilé d'un collègue ou l'interrogation des proches d'une victime. Jamais de voyeurisme, jamais d'étalage de violence, l'aspect humain est toujours privilégié, au plus près du ressenti des personnages.
Bien sûr, nous rencontrons des gens ordinaires au cours de cette enquête. Nous découvrons aussi la prostitution ordinaire et les conditions de vie sordide des travailleurs immigrés. Je l'ai déjà dit dans mes précédents billets sur les romans de ces deux auteurs : rien ne semble avoir changé depuis cette époque. Nous découvrons aussi des policiers soucieux de résoudre leur enquête, d'autres avide de faire leur preuve, quitte à la jouer en solo. Ce n'est pas sans risque.
Je voudrais ajouter que je n'ai pas parlé de la vie privée des principaux protagonistes parce qu'elle porte bien son nom : ils en sont privés à cause de la densité de l'enquête.
Sharon- Modérateur
-
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Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Sjöwall, Maj & Wahlöö, Per] Le policier qui rit.
Mon avis
Maj Sjöwall & Per Wahlöö qui étaient mari et femme, ont écrit, à quatre mains, une dizaine de polars qui se déroulent autour de 1968 dans une Suède d’après-guerre qui n’est pas si idyllique qu’on pourrait l’imaginer. Leurs romans sont une véritable peinture et une fine analyse de la société de ce pays et de son évolution dans la période choisie. « Le policier qui rit » est le quatrième de la série.
En ce 13 Novembre 1967, il faut protéger l’ambassadeur des Etats-Unis d’une manifestation des citoyens suédois qui n’aiment ni Lyndon Johnson ni la guerre du Vietnam. C’est dire si la police est sur les dents et très occupée. A 23 heures, le même jour, alors qu’il pleut énormément, les passagers et le conducteur d’un autobus sont massacrés. Les deux policiers arrivés sur les lieux souillent de leurs chaussures boueuses le peu d’indices qui auraient pu être récupérés. Martin Beck et son équipe mènent l’enquête. La première chose à faire est d’identifier les passagers puis de chercher un éventuel lien entre eux et de comprendre les motivations du tueur. Tout de suite ils réalisent qu’un des leurs était dans le car. Que faisait Åke Senstrom, jeune collaborateur de Martin à cette heure-ci, sur ce trajet ? Pourquoi n’était-il pas auprès de sa fiancée puisqu’il n’était pas en service ? Est-ce que Åke cachait quelque chose à sa compagne, à ses coéquipiers, avait-il des secrets ?
Ce sont des investigations méticuleuses et précises que vont mener les enquêteurs. Ils vont fouiller le passé des victimes, essayer de cerner leurs habitudes, de rencontrer ceux et celles qui les ont côtoyées. Cela nous permet de voir qu’à Stockholm, tout n’est pas forcément facile. Il y a des étrangers qui cherchent du travail et vivent dans des conditions précaires au niveau de l’hébergement. Il y a la police qui est de temps à autre moquée, peu respectée. Il y a également, comme partout, les journalistes qui rodent et sont à l’affut de la moindre information. Et il y a la part d’ombre de chaque personne décédée dans la tuerie. Pas d’indices, pas de témoin, la tâche est ardue mais les hommes sont motivés, ils en « veulent ». Ils fouillent les vies, le quotidien de ceux qui ont péri. Ils observent, ils notent, ils font des hypothèses…. ». Ils vont finalement établir un lien avec un fait passé et progresser pas à pas, un jour après l’autre.
Les auteurs font des descriptions minutieuses et pourtant ce n’est pas lourd à lire. Sans doute parce qu’il y a de nombreux dialogues qui permettent de suivre l’évolution des réflexions et les raisonnements de chacun. On pourrait croire que c’est lent car il n’y a pas vraiment d’actions vives, de rebondissements mais l’avancée est là et l’intrigue, soigneusement ficelée, est en elle-même intéressante.
L’écriture est fluide (vraiment on ne se rend pas compte que deux personnes rédigeaient) et l’intérêt reste présent. Bien entendu, les policiers n‘ont pas les moyens actuels pour résoudre les affaires mais ils s’en sortent très bien. L’atmosphère est bien retranscrite, et c’est un atout supplémentaire pour maintenir le lecteur dans l’histoire. J’ai vraiment apprécié cette lecture qui m’a donné envie de découvrir l’adaptation en film (1973) et en bande dessinée (2011).
Maj Sjöwall & Per Wahlöö qui étaient mari et femme, ont écrit, à quatre mains, une dizaine de polars qui se déroulent autour de 1968 dans une Suède d’après-guerre qui n’est pas si idyllique qu’on pourrait l’imaginer. Leurs romans sont une véritable peinture et une fine analyse de la société de ce pays et de son évolution dans la période choisie. « Le policier qui rit » est le quatrième de la série.
En ce 13 Novembre 1967, il faut protéger l’ambassadeur des Etats-Unis d’une manifestation des citoyens suédois qui n’aiment ni Lyndon Johnson ni la guerre du Vietnam. C’est dire si la police est sur les dents et très occupée. A 23 heures, le même jour, alors qu’il pleut énormément, les passagers et le conducteur d’un autobus sont massacrés. Les deux policiers arrivés sur les lieux souillent de leurs chaussures boueuses le peu d’indices qui auraient pu être récupérés. Martin Beck et son équipe mènent l’enquête. La première chose à faire est d’identifier les passagers puis de chercher un éventuel lien entre eux et de comprendre les motivations du tueur. Tout de suite ils réalisent qu’un des leurs était dans le car. Que faisait Åke Senstrom, jeune collaborateur de Martin à cette heure-ci, sur ce trajet ? Pourquoi n’était-il pas auprès de sa fiancée puisqu’il n’était pas en service ? Est-ce que Åke cachait quelque chose à sa compagne, à ses coéquipiers, avait-il des secrets ?
Ce sont des investigations méticuleuses et précises que vont mener les enquêteurs. Ils vont fouiller le passé des victimes, essayer de cerner leurs habitudes, de rencontrer ceux et celles qui les ont côtoyées. Cela nous permet de voir qu’à Stockholm, tout n’est pas forcément facile. Il y a des étrangers qui cherchent du travail et vivent dans des conditions précaires au niveau de l’hébergement. Il y a la police qui est de temps à autre moquée, peu respectée. Il y a également, comme partout, les journalistes qui rodent et sont à l’affut de la moindre information. Et il y a la part d’ombre de chaque personne décédée dans la tuerie. Pas d’indices, pas de témoin, la tâche est ardue mais les hommes sont motivés, ils en « veulent ». Ils fouillent les vies, le quotidien de ceux qui ont péri. Ils observent, ils notent, ils font des hypothèses…. ». Ils vont finalement établir un lien avec un fait passé et progresser pas à pas, un jour après l’autre.
Les auteurs font des descriptions minutieuses et pourtant ce n’est pas lourd à lire. Sans doute parce qu’il y a de nombreux dialogues qui permettent de suivre l’évolution des réflexions et les raisonnements de chacun. On pourrait croire que c’est lent car il n’y a pas vraiment d’actions vives, de rebondissements mais l’avancée est là et l’intrigue, soigneusement ficelée, est en elle-même intéressante.
L’écriture est fluide (vraiment on ne se rend pas compte que deux personnes rédigeaient) et l’intérêt reste présent. Bien entendu, les policiers n‘ont pas les moyens actuels pour résoudre les affaires mais ils s’en sortent très bien. L’atmosphère est bien retranscrite, et c’est un atout supplémentaire pour maintenir le lecteur dans l’histoire. J’ai vraiment apprécié cette lecture qui m’a donné envie de découvrir l’adaptation en film (1973) et en bande dessinée (2011).
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Cassiopée- Admin
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