[Beck, Beatrix] La décharge
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Votre avis sur "La décharge"
[Beck, Beatrix] La décharge
Genre : Roman
Editions : Grasset - Collection Les Cahiers Rouges
ISBN : 2-246-29352-9
184 pages
Quatrième de couverture :
Les Duchemin s’entassent dans une misérable baraque située entre le cimetière d’un village et la décharge publique, un amoncellement d’ordures en perpétuelle combustion que le père a mission de surveiller. Noémi Duchemin rédige ses souvenirs à la demande de son institutrice. C’est une adolescente sensible et surdouée qui use d’un style neuf et savoureux, capable de transformer en féerie une réalité sordide. Rien de plus difficile que de faire parler l’enfance et la misère. Béatrix Beck gagne ce double pari. Elle a l’espièglerie ravageuse de Queneau. C’est Zazie zonarde.
Mon avis : Un livre intéressant à plus d’un titre.
La décharge, c’est le lieu où les villageois viennent se débarrasser de leurs ordures, l’endroit auprès duquel la petite Noémie a grandi. La Décharge, c’est le surnom que les villageois ont donné à cette gamine devenue jeune femme, seule rescapée de la famille Duchemin, père et mère enterrés, frères et soeurs morts en bas âge ou partis au loin.
Le récit, découpé en quatre parties inégales, donne la parole à trois narratrices : Noémie, son institutrice - Mlle Minier - et l’accoucheuse du village - Mme Lalloy. Noémie ouvre et ferme la marche. Trois plumes, trois mémoires, trois confessions, trois visions d’un même univers qui ne pourraient pas plus différer.
Là où Noémie voit de l’amour, de la fierté, de l’intelligence, Mlle Minier voit la décadence, l’abaissement, la ruse haïssable. Noémie s’exprime de façon directe, efficace, d’un ton souple et léger, Mlle Minier soigne son style, surveille ses propres pensées, bridée et compassée par son sens des convenances au cœur même de son journal intime. Noémie, herbe folle et pleine de vie, chahutée par la vie mais toujours vigoureuse, s’oppose à Mlle Minier, élégante plante en pot qui vacille à la moindre épreuve.
Un même événement rapporté par l’une ou l’autre prend une valeur tout à fait différente. Et si les faits rapportés par l’institutrice semblent plus dignes de foi, car plus crédibles, on ne peut s’empêcher de préférer la version de la jeune fille. Par tellement parce qu’elle en fait quelque chose de plus joli, de plus rose, mais seulement parce qu’elle ne porte aucun jugement moral, ni sur les autres, ni sur elle-même. A l’inverse, Mlle Minier fait preuve d’une arrogance insupportable, arbitre du bien et du mal, de l’élégance et de la vulgarité, de l’amour et de la débauche. Souplesse contre rigidité. Simplicité contre affectation. Difficile de ne pas trouver La Décharge sympathique et La Vertu détestable.
Ce livre porte donc une réflexion profonde, d’un intérêt indéniable.
Il a néanmoins un défaut. En fait, il en a peut-être d’autres, mais c’est celui-là qui m’a gênée : il y a une partie de trop.
La dernière intervention de Noémie, après son départ du village, n’apporte rien, ôtant même au récit une part de son mystère. Je me suis donc ennuyée dans le dernier tiers de ce livre, ce qui n’est pas un défaut négligeable.
Ma note : 6/10La décharge, c’est le lieu où les villageois viennent se débarrasser de leurs ordures, l’endroit auprès duquel la petite Noémie a grandi. La Décharge, c’est le surnom que les villageois ont donné à cette gamine devenue jeune femme, seule rescapée de la famille Duchemin, père et mère enterrés, frères et soeurs morts en bas âge ou partis au loin.
Le récit, découpé en quatre parties inégales, donne la parole à trois narratrices : Noémie, son institutrice - Mlle Minier - et l’accoucheuse du village - Mme Lalloy. Noémie ouvre et ferme la marche. Trois plumes, trois mémoires, trois confessions, trois visions d’un même univers qui ne pourraient pas plus différer.
Là où Noémie voit de l’amour, de la fierté, de l’intelligence, Mlle Minier voit la décadence, l’abaissement, la ruse haïssable. Noémie s’exprime de façon directe, efficace, d’un ton souple et léger, Mlle Minier soigne son style, surveille ses propres pensées, bridée et compassée par son sens des convenances au cœur même de son journal intime. Noémie, herbe folle et pleine de vie, chahutée par la vie mais toujours vigoureuse, s’oppose à Mlle Minier, élégante plante en pot qui vacille à la moindre épreuve.
Un même événement rapporté par l’une ou l’autre prend une valeur tout à fait différente. Et si les faits rapportés par l’institutrice semblent plus dignes de foi, car plus crédibles, on ne peut s’empêcher de préférer la version de la jeune fille. Par tellement parce qu’elle en fait quelque chose de plus joli, de plus rose, mais seulement parce qu’elle ne porte aucun jugement moral, ni sur les autres, ni sur elle-même. A l’inverse, Mlle Minier fait preuve d’une arrogance insupportable, arbitre du bien et du mal, de l’élégance et de la vulgarité, de l’amour et de la débauche. Souplesse contre rigidité. Simplicité contre affectation. Difficile de ne pas trouver La Décharge sympathique et La Vertu détestable.
Ce livre porte donc une réflexion profonde, d’un intérêt indéniable.
Il a néanmoins un défaut. En fait, il en a peut-être d’autres, mais c’est celui-là qui m’a gênée : il y a une partie de trop.
La dernière intervention de Noémie, après son départ du village, n’apporte rien, ôtant même au récit une part de son mystère. Je me suis donc ennuyée dans le dernier tiers de ce livre, ce qui n’est pas un défaut négligeable.
Invité- Invité
Re: [Beck, Beatrix] La décharge
Merci pour ta critique mais je ne me laisserai pas tenter par la lecture.
Invité- Invité
Re: [Beck, Beatrix] La décharge
J'avoue que la fin de ta critique a freiner mon enthousiasme .... je vais y réfléchir ....
marie do- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : Assez varié : thriller, roman historique, contemporain, bd .....
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Re: [Beck, Beatrix] La décharge
merci pour cette critique Saphyr mais se ne sera pas pour moi
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Beck, Beatrix] La décharge
Merci pour ta critique Saphyr, je note ce livre
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Beck, Beatrix] La décharge
Au contraire, au contraire, j'aimerais bien avoir l'avis d'autres lecteurs, pour savoir si c'est seulement moi ou si cette dernière partie est vraiment redondante . En plus, il est très court, donc il se lit vite .marie do a écrit:J'avoue que la fin de ta critique a freiner mon enthousiasme .... je vais y réfléchir ....
Invité- Invité
Re: [Beck, Beatrix] La décharge
C'est dans ma LAL, si je tombe dessus je le prendrai !
marie do- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 01/03/2012
Re: [Beck, Beatrix] La décharge
Mon avis
Dans un premier temps on connait la vie quotidienne de Noémi et sa famille, cette enfant semble se complaire du lieu de son habitation, c'est-à-dire (La décharge) selon ce qu’elle dit, elle vit heureuse au milieu de ses nombreux frères sœurs, cependant le village méprise cette famille qui n’eut d’autres ressources de vivre à cet endroit. Mais voici que Noémi se lie d’amitié avec son institutrice, celle-ci est une vieille-fille manipulatrice. C’est à la mort de celle-ci que nous apprendrons ce qu’était réellement cette femme. Un roman parfois cocasse par les perles de langage qui reflètent bien ce qu’est la misère sociale. Des thèmes interpellent tels que la marginalité, la méchanceté, trahison, jalousie, frustrations et pourtant une certaine poésie se dégage de ce roman ou des frontières ambigües entre l’amour et la haine se heurtent par des phrases poignantes qui illustre la pauvreté. Un petit livre que je recommande. 4,5/5
lalyre- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Beck, Beatrix] La décharge
J'ai voté : pas du tout apprécié
Dès le début, je n'ai pas aimé l'écriture de Noémi, ses phrases "parlées", ses abréviations...
J'ai poursuivi ma lecture par curiosité, pour voir où l'auteur voulait en venir avec cette description d'une famille en grande pauvreté.
Et quand je suis arrivée à la deuxième partie, j'ai presque eu la nausée. Quel cynisme dans l'écrit de Mlle Minnier, quelle perversion !
J'ai terminé le livre, mais je n'ai pas vu l'intérêt de la suite.
La lettre de Mme Lalloy est un ramassis de rumeurs, de jugements haineux envers la famille Duchemin, de soupçons...
Tous ces personnages sont plus détestables les uns que les autres et la critique permanente de la religion m'a lassée.
Je suis d'accord avec Saphyr : c'est un livre intéressant, car rares sont les livres qui décrivent aussi bien les bassesses dont sont capables des êtres humains rassemblés dans un petit village français. Je salue la réussite de l'auteur sur ce point. Car dans toute lecture, il faut savoir trouver du positif...
Dès le début, je n'ai pas aimé l'écriture de Noémi, ses phrases "parlées", ses abréviations...
J'ai poursuivi ma lecture par curiosité, pour voir où l'auteur voulait en venir avec cette description d'une famille en grande pauvreté.
Et quand je suis arrivée à la deuxième partie, j'ai presque eu la nausée. Quel cynisme dans l'écrit de Mlle Minnier, quelle perversion !
J'ai terminé le livre, mais je n'ai pas vu l'intérêt de la suite.
La lettre de Mme Lalloy est un ramassis de rumeurs, de jugements haineux envers la famille Duchemin, de soupçons...
Tous ces personnages sont plus détestables les uns que les autres et la critique permanente de la religion m'a lassée.
Je suis d'accord avec Saphyr : c'est un livre intéressant, car rares sont les livres qui décrivent aussi bien les bassesses dont sont capables des êtres humains rassemblés dans un petit village français. Je salue la réussite de l'auteur sur ce point. Car dans toute lecture, il faut savoir trouver du positif...
Invité- Invité
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