[Key, Watt] Alabama Moon
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[Key, Watt] Alabama Moon
Titre : Alabama Moon
Auteur : Watt KEY
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Maica Sanconie
Editeur : Bayard Jeunesse (collection MilléZime)
Année d'édition : 2010
Nombre de pages : 451
Présentation de l'éditeur :
Moon, dix ans, vit seul avec son père, dans une forêt de l’Alabama, loin des hommes et de la société. Son père (...) voue une haine tenace au gouvernement américain, et lui a appris à survivre dans les bois. Quand il meurt, Moon, en plus de son chagrin, est désemparé : d’un côté, il aimerait suivre les préceptes de son père, de l’autre, il souffre de la solitude. Il décide de partir pour l’Alaska, avec une brouette qui contient ses maigres biens. Arrêté par la police, il est envoyé dans un foyer pour enfants à la dérive. Cependant, il ne tarde pas à se faire la belle avec deux compagnons, Hal et Kit. Hal veut retrouver son père alcoolique ; quant à Kit, un orphelin de santé fragile, il veut “ vivre ” enfin...
Mon avis :
J'étais en peine de coup de coeur en roman jeunesse, ça y est, je l'ai trouvé avec ce roman de 450 pages (très aérées, rassurez-vous) que j'ai dévoré pendant ce pont de l'Ascension. La quatrième de couverture parle d'un "texte fort et poétique sur l'apprentissage de la vie en société". Certes, Moon va passer de la vie dans les bois à la vie au dehors, mais on ne peut pas dire que les mini-sociétés qu'il va rencontrer soient moins extra-ordinaires que lui : le foyer pour enfants de Pinson n'est pas vraiment un modèle de compréhension et d'éducation positive, et la famille de Hal, que Moon fréquentera un temps, est pour le moins marginale (cette façon de vivre était d'ailleurs... fascinante pour moi).
Et si la vie en société, c'est entrer sans réfléchir dans les lois et modèles américains, eh bien on peut dire que cette société est défaillante (un point de vue qui, heureusement pour Moon, sera mis en question par certains adultes) : le policier qui le poursuit est un tyran ivre de pouvoir qui abuse de sa position, le lieu d'accueil pour enfants orphelins (Pinson) est plutôt un lieu de dressage, presque une caricature des prisons américaines pour les plus jeunes.
Ce que je retiens de ce livre, outre cette indignation, c'est avant tout le portrait de Moon, éperdu de solitude après la mort de son père, et incapable de vivre enfermé, c'est son aptitude à la vie dans la nature, ce lien avec la forêt, les animaux, les oiseaux, les plantes, les techniques de survie et même de confort qu'il est capable de déployer seul alors qu'il n'a que dix ans (c'est du nature writing pour adolescents, ce livre, rien de moins). Pour se défendre, pour se débrouiller, Moon sait pouvoir compter sur sa capacité à "flanquer une bonne rouste" à n'importe qui, ou presque. Et puis cette fraîcheur, cette simplicité dans la relation et dans la manière de vivre, cette énergie extraordinaire qu'il emploie à rester libre, à vivre au plus près de la nature, ce sens de l'adaptation à l'environnement et aux idées, cette amitié indéfectible qu'il noue avec Hal et Kit. C'est un magnifique personnage que Moon Blake, et son histoire touche à certains côtés noirs et sordides de la société et de l'histoire récente des Etats-Unis.
Ses aventures sont passionnantes et si tout se termine bien pour lui, ce n'en est pourtant pas une fin à l'eau de rose : il bénéficie de l'aide et de la compassion d'adultes qui l'acceptent tel qu'il est, qui osent lui faire confiance, alors qu'il affronte en même temps une terrible épreuve dans l'amitié. Dans ce "happy end" il lui reste malgré tout des questions sans réponses, des blessures qui l'auront construit "naturellement". J'ai aussi apprécié qu'aucune hstoire secondaire, style "amourette de pré-ado" ne vienne polluer l'intrigue principale.
J'ai fini le livre... en larmes, tant j'ai été touchée, et ça ne m'arrive pas si souvent que cela !
Un très beau roman jeunesse, à recommander pour de bons lecteurs dès 12 ans, les autres l'apprécieront un peu plus tard, et je suis certaine que des adultes peuvent se laisser toucher par cette très belle histoire !
"La première nuit après que j'ai enterré mon père, je lui ai écrit une lettre.
Cher Pap,
Demain matin, j'irai voir Mr Abroscotto et je lui demanderai s'il sait comment je dois faire pour aller en Alaska. Etant donné que je vais m'en aller d'ici, demain j'irai aussi chercher les pièges et je les rangerai dans les caisses. Je vais lui vendre ta montre. Je pensais la garder pour moi mais j'en ai pas besoin, et puis, tu disais toujours qu'il fallait avoir que l'essentiel. J'ai peur, Pap, mais je sais que je peux rosser des gars trois fois grands comme moi. Que j'ai besoin de personne pour survivre et que je laisserai pas le gouvernement s'approcher de moi. Je me sens seul, Pap, mais tu as dit que ça finirait par passer. Ca a pas l'air de passer facilement, mais comme tu savais toujours ce qu'il fallait faire, alors je m'inquiète pas.
Je t'embrasse.
Moon" (p. 33)
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