[Haynes, Elizabeth] Comme ton ombre

Du bon et du mauvais, en ce qui me concerne, dans cette lecture.
Pour le bon, la description de Catherine et de ses TOCs paraît documentée et ne plonge à aucun moment dans le burlesque. Certes, les obsessions de Catherine sont irrationnelles mais, dans le même temps, on comprend pourquoi il lui est si difficile de s'en défaire ("si je guéris, j'arrêterai de tout vérifier, et si j'arrête de tout vérifier, je serai de nouveau en danger..."). En bref, Catherine n'est, à aucun moment, décrite comme une "simple fêlée". Du côté positif, également, une écriture propre et fluide et une intrigue rondement menée. On devine bien que la première histoire de Catherine s'est mal terminée, et que celle-ci se terminera bien ; difficile cependant de ne pas dévorer chaque page pour savoir comment tout cela va tourner. Et enfin, toujours dans le bon, la description de l'incrédulité des "amies" de Catherine, des policiers, de la société en général, face à un cas de violence conjugale : "il est si gentil avec elle", "il l'aime tellement", "c'est un pilier de la communauté", "elle n'a jamais été très équilibrée", "elle a dû le pousser à bout".
Je regrette d'ailleurs que l'auteur ait choisi de prêter à Lee un précédent meurtre. Un peu comme si elle avait voulu (se) nous rassurer : "D'accord, Lee a failli tuer sa compagne mais, en même temps, c'est un dangereux tueur psychopathe doublé d'un pervers narcissique. Les hommes normaux ne font pas ça". Quand on sait qu'une femme sur dix en France est victime de violences conjugales, on se doute bien que les assassins et les pervers narcissiques ne sont pas les seuls à maltraiter leur compagne... Egalement au chapitre des regrets, le parfait Stuart. Bon, je sais, on est dans un roman, l'auteur est là pour nous faire rêver, et tout ça. Mais franchement, le coup du compétent (et séduisant) psychiatre qui emménage pile au dessus de la pauvre (et séduisante) névrotique, c'est d'un cliché...
Pas un coup de coeur, donc, mais un bon moment de lecture tout de même.