[Lapagesse, Gérard] L'or du rein

Tania est une jeune journaliste. Autant que faire se peu, elle aimerait être envoyée sur des reportages intéressants autres que les rubriques de chiens écrasés et les histoires de voisinage. Son ami Barjac, l’appelle pour un qu’elle couvre un scandale vigneron, les vins du Bordelais ne seraient pas ce qu’ils nous laissent imaginer …. Mais moi, je n’ai rien écrit ! Pour deux raisons : je ne sais pas si c’est vrai et en plus, je ne bois pas d’alcool, alors le vin qu’il soit du Médoc ou du Languedoc….désolée…ça me laisse de marbre…. et je ne fais pas la différence…

D’ailleurs Tania aussi, l’a bien senti. Ce n’est pas avec cet article qu’elle se fera un nom dans le monde restreint des grands chroniqueurs. Une discussion avec une voisine de table, alors qu’elle boit un verre avec Barjac, va l’entraîner sur les traces d’une histoire peu banale, très grave. Il ne fait pas bon déterrer ce qui est soigneusement enfoui, caché. Menaces, intimidations, tout y passera pour essayer d’enlever à Tania l’envie d’en savoir plus. Oui, mais voilà…. Tania ne lâchera pas, elle est tenace, opiniâtre et possède cette constance et cet entêtement typiquement féminins de vouloir mettre son (joli) nez là où on e le souhaite pas…. Ne se laissant pas impressionner par les gros bras tatoués ou pas, elle fera le maximum pour arriver à ses fins et obtenir des informations quitte à déranger …

C’est avec une écriture légère, alerte et pleine d’humour que Gérard Lapagesse nous emmène sur les pas de Tania. Le sujet est tragique, le propos dramatique mais il est traité avec finesse sans sombrer dans le pathos et les détails macabres inutiles. Le ton est plein d’humour, de bon aloi, qui amène le sourire aux lèvres mais, intelligemment, l’auteur retrouve un accent plus neutre lorsqu’il aborde les faits plus importants.

J’ai beaucoup apprécié ce e-thriller, même si on peut trouver qu’il manque de profondeur et que certaines ficelles ou situations sont un peu « grosses ». Malgré ces reproches minimes, il se lit bien, et ne serait-ce que pour l’humour, il vaut le détour ….

De plus, l’épilogue qui gratte et écorche la société, les bien-pensants et nos hommes politiques, est un régal….

En outre, Tania m’aura appris qu’il suffit de lester son sac à mains avec deux galets pour sortir seule le soir (il semblerait qu’un coup de sac ainsi « armé »dans les dents soit très efficace contre les hommes trop entreprenants….)