[Barbery, Muriel] Une gourmandise
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[Barbery, Muriel] Une gourmandise
Barbery Muriel – Une gourmandise
Editions de la Loupe – 189 pages
Biographie : Muriel Barbery, née le 28 mai 1969 à Casablanca, est une romancière française. Normalienne (Fontenay-Saint-Cloud, 1990) et agrégée de philosophie (1993), elle débute sa carrière à l'Université de Bourgogne. Elle enseignera ensuite à Saint-Lô. Lauréate d'une résidence à la Villa Kujoyama, elle quitte son poste de professeur de philosophie dans un IUFM pour venir habiter, en 2008, à Kyoto. Souhaitant rester dans l'ombre des médias et du public, elle vit loin de la pression médiatique. Une gourmandise est son premier roman.
Résumé : C'est un vieil homme qui s'éteint, péniblement alité. Pas n'importe quel homme, mais le plus grand critique gastronomique du monde, qui est parvenu à hausser un art mineur au rang des plus prestigieux, a fait et défait des réputations. Après quelques décennies de boustifailles, d'agapes, "des flots de vin, d'alcools en tout genre, après une vie dans le beurre, la crème, la sauce, la friture, l'excès à toute heure", le vieil homme tire sa révérence, rend son tablier, sa plume. Ce n'est rien, sinon qu'in extremis "une seule chose importe" : le souvenir d'une saveur, "vérité première et ultime de toute une vie". Quelque chose qui lui échappe. Quelque chose d'originel et de merveilleux. Une saveur oubliée, nichée au fond de la mémoire. Il cherche et il ne trouve pas. La quête de cette saveur, qui pourrait bien être une gourmandise, tout au bout de la vie, est l'occasion de retracer pour le vieil homme l'itinéraire d'une existence vouée à la gastronomie. Un itinéraire tantôt dessiné dans la complaisance ou l'humilité tardive, tantôt redessiné sans concession par les proches de ce pape de la cuisine, les uns après les autres, et toujours à la première personne. Roman à plusieurs voix donc, en une langue parfumée et savoureuse, brossant le portrait d'un homme et le bilan complexe d'une vie à la fois faite de générosité et d'égoïsme.
Mon avis : J’ai emprunté ce livre à la bibliothèque. Quand je l’ai ouvert, j’y ai trouvé un marque page dans le premier tiers du livre, la pensée que le lecteur précédent a laissé sa lecture inachevée m’a effleuré. Mais je ne me suis pas découragée et j’ai ouvert le livre.
La mémoire olfactive ! Je pense que nous avons tous une odeur, un parfum, une saveur qui nous a marqué à un moment de notre vie et qui nous tient particulièrement à cœur. Cette histoire rejoint un peu mon sentiment car il y est question de la recherche d’une saveur ! Le grand critique de la gastronomique, sur son lit de mort, fouille sa mémoire à la recherche de cette saveur, il remonte le temps et se souvient des délicieux fumets qui ont peuplés sa vie. Entre chaque bribe de souvenirs, c’est un de ses proches qui prend la parole et donne son sentiment sur ce « Pape de la gastronomie ».
Je n’ai pas vraiment réussi à rentrer dans l’histoire, le principe est sympa mais cela n’a pas fonctionné avec moi, je n’ai pas du tout apprécié le personnage principal. Mais il y a une chose qui m’a frappé, toutefois : la concierge de l’immeuble dans lequel vit le gastronome s’appelle Renée ! Est-ce les prémices de L’élégance du hérisson ?
lili78- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : un peu de tout suivant mes humeurs
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Re: [Barbery, Muriel] Une gourmandise
J'avais beaucoup aimé "l'élégance du hérisson", je vais "étudier " celui là ...
marie do- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 01/03/2012
Re: [Barbery, Muriel] Une gourmandise
marie do a écrit:J'avais beaucoup aimé "l'élégance du hérisson", je vais "étudier " celui là ...
Moi aussi j'ai adoré L'élégance du hérisson !
lili78- Grand sage du forum
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Re: [Barbery, Muriel] Une gourmandise
Le résumé est alléchant... Il me fait penser au Parfum de Patrick Süskind.
Invité- Invité
Re: [Barbery, Muriel] Une gourmandise
après avoir lu l’élégance du hérisson que j'ai beaucoup apprécié je voulais découvrir son 1er roman mais du coup déception celui la est un peu conçu comme son second roman mais l'histoire est trop centrée sur le personnage principal, trop sur la nourriture et du coup les seconds personnages ne trouvent aucun intérêt par leur si peu de présence
Invité- Invité
Re: [Barbery, Muriel] Une gourmandise
A travers ce roman, nous suivons les derniers jours d'un homme, éminent et redouté critique gastronomique, ayant fait et défait des maisons. A l'aube de sa vie, il recherche frénétiquement, dans ses souvenirs, une saveur qui l'a bouleversée par le passé. Cette recherche est l'occasion de retracer sa vie, par bribes, par lieux, à travers les yeux de différents personnages. c'est la vie d'un homme antipathique, dur et redouté, qui n'a vécu que pour l'amour des saveurs uniques, révélées par le travail de l'homme ou de la femme à travers la cuisine.
Diffiicle d'apprécier un roman lorsque le personnage vous apparaît aussi antipathique. Pourtant, cela a été le cas pour moi. J'ai eu des difficultés au début à me retrouver dans l'enchaînement des personnages et des lieux, mais j'ai été séduite par l'écriture si riche de Muriel Barbery. On retrouve effectivement ce qui a fait le succès de l'élégance du hérisson (que j'avais adoré) mais sa plume s'intéresse cette fois ci à nos sens et décrit avec talent les saveurs et les odeurs, en particulier, celles qui ont tant marqué le narrateur. Un petit bémol pour la fin très abrupte.
Une belle découverte pour moi
ma note : 8/10
quelques citations/
"Un tilleul qui embaume dans la fin du jour, c'est un ravissement qui s'imprime en nous de manière indélébile et, au creux de notre joie d'exister, trace un sillon de bonheur que la douceur d'un soir de juillet à elle seule ne saurait expliquer"
"le corps libre des entraves de l’hiver éprouve enfin la caresse de la brise sur la peau nue, offerte au monde auquel elle s'ouvre démesurément dans l'extase d'une liberté retrouvée".
"j'ai appris depuis que c'est cela l'excellence, cette impression d'aisance et d'évidence là où nous savons pourtant qu'il faut des siècles d'expérience, une volonté d'acier et une discipline de moine".
"vivre par procuration : faire naître des chefs, en être le fossoyeur, de la ripaille extraire des mots, des phrases, des symphonies de langage, et accoucher les repas de leur beauté fulgurante"
"le vrai sashimi ne se croque pas plus qu'il ne fond sur la langue. Il invite à une mastication lente et souple, qui n'a pas pour fin de faire changer l'aliment de nature mais seulement d'en savourer l'aérienne moellesse. Oui, la moellesse : ni mollesse ni moelleux ; le sashimi, poussière de velours aux confins de la soie, emporte un peu des deux et, dans l'alchimie extraordinaire de son essence vaporeuse, conserve une densité".
"constituait ainsi une ode permanente et vivante à la brioche du dimanche matin lorsque, engourdis mais heureux de ce jour de repos qui commence, nous enfilons un chandail confortable et descendons préparer du café en surveillant du coin de l'oeil la boule brune qui repose sur la table. On se sent délicieusement mal réveillé (...) et quand monte l'odeur palpable du café chaud, on s'assied enfin devant un bol fumant, on presse amicalement la brioche qui se déchire doucement, on en traîne un morceau dans l'assiette de sucre en poudre (...) et les yeux mi-clos, on reconnaît sans se le dire la tonalité douce-amère du bonheur".
Diffiicle d'apprécier un roman lorsque le personnage vous apparaît aussi antipathique. Pourtant, cela a été le cas pour moi. J'ai eu des difficultés au début à me retrouver dans l'enchaînement des personnages et des lieux, mais j'ai été séduite par l'écriture si riche de Muriel Barbery. On retrouve effectivement ce qui a fait le succès de l'élégance du hérisson (que j'avais adoré) mais sa plume s'intéresse cette fois ci à nos sens et décrit avec talent les saveurs et les odeurs, en particulier, celles qui ont tant marqué le narrateur. Un petit bémol pour la fin très abrupte.
Une belle découverte pour moi
ma note : 8/10
quelques citations/
"Un tilleul qui embaume dans la fin du jour, c'est un ravissement qui s'imprime en nous de manière indélébile et, au creux de notre joie d'exister, trace un sillon de bonheur que la douceur d'un soir de juillet à elle seule ne saurait expliquer"
"le corps libre des entraves de l’hiver éprouve enfin la caresse de la brise sur la peau nue, offerte au monde auquel elle s'ouvre démesurément dans l'extase d'une liberté retrouvée".
"j'ai appris depuis que c'est cela l'excellence, cette impression d'aisance et d'évidence là où nous savons pourtant qu'il faut des siècles d'expérience, une volonté d'acier et une discipline de moine".
"vivre par procuration : faire naître des chefs, en être le fossoyeur, de la ripaille extraire des mots, des phrases, des symphonies de langage, et accoucher les repas de leur beauté fulgurante"
"le vrai sashimi ne se croque pas plus qu'il ne fond sur la langue. Il invite à une mastication lente et souple, qui n'a pas pour fin de faire changer l'aliment de nature mais seulement d'en savourer l'aérienne moellesse. Oui, la moellesse : ni mollesse ni moelleux ; le sashimi, poussière de velours aux confins de la soie, emporte un peu des deux et, dans l'alchimie extraordinaire de son essence vaporeuse, conserve une densité".
"constituait ainsi une ode permanente et vivante à la brioche du dimanche matin lorsque, engourdis mais heureux de ce jour de repos qui commence, nous enfilons un chandail confortable et descendons préparer du café en surveillant du coin de l'oeil la boule brune qui repose sur la table. On se sent délicieusement mal réveillé (...) et quand monte l'odeur palpable du café chaud, on s'assied enfin devant un bol fumant, on presse amicalement la brioche qui se déchire doucement, on en traîne un morceau dans l'assiette de sucre en poudre (...) et les yeux mi-clos, on reconnaît sans se le dire la tonalité douce-amère du bonheur".
Fleya- Grand expert du forum
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Emploi/loisirs : Cadre
Genre littéraire préféré : je lis de tout...
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Re: [Barbery, Muriel] Une gourmandise
Le plus grand et le plus renommé des critiques gastronomiques est à l’article de la mort. Alors que la nouvelle se répand peu à peu, n’affligeant quasiment personne tant l’homme est détestable et redouté, le mourant remonte fébrilement le fil de sa mémoire, à la recherche quasi désespérée des moments authentiques les plus fondateurs de sa passion pour le goût, depuis longtemps effacés derrière une existence entièrement consacrée aux décevants artifices du pouvoir, du luxe et de la célébrité.
Alternant les points de vue par une succession de brefs chapitres où s’expriment tour à tour les différents narrateurs, le récit entremêle les réminiscences de cet homme qui fut si puissant et si féroce, et les amers, voire haineux, commentaires de ses proches. Car, avec la renommée et l’infinie course à l’inédit et au sensationnel, le maître a fini par perdre de vue l’essentiel : l’authenticité, l’émotion, l’amour, sans lesquels il n’est devenu qu’un être égoïste et misanthrope, aigri et revenu de tout.
L’introspection tardive du vieil ours aux griffes à peine usées est l’occasion de splendides pages sur le plaisir gustatif : une expérience charnelle qui ne s’épanouit totalement que dans la parfaite harmonie de tous les sens et des émotions, en de rares moments d’apothéose à jamais marquants, de vrais instants de félicité qui gravent en vous leurs sensations à la manière des madeleines de Proust.
La plume de Muriel Barbery est époustouflante de virtuosité et d’élégance, et l’on ne peut que s’incliner devant tant de brio et de talent. Pourtant, l’auteur tombe en quelque sorte dans le même travers que son principal protagoniste : intellectuellement et stylistiquement brillant, ce livre m’a semblé manquer de souffle et de vie, les esquisses de personnages restant abstraites, le récit sans allant, et le lecteur sans véritable émotion. Un ingrédient m’a fait défaut : la magie du conte, qui vous propulse dans son univers au lieu de vous en laisser le simple spectateur, aussi ébloui soit-il. (3/5)
Alternant les points de vue par une succession de brefs chapitres où s’expriment tour à tour les différents narrateurs, le récit entremêle les réminiscences de cet homme qui fut si puissant et si féroce, et les amers, voire haineux, commentaires de ses proches. Car, avec la renommée et l’infinie course à l’inédit et au sensationnel, le maître a fini par perdre de vue l’essentiel : l’authenticité, l’émotion, l’amour, sans lesquels il n’est devenu qu’un être égoïste et misanthrope, aigri et revenu de tout.
L’introspection tardive du vieil ours aux griffes à peine usées est l’occasion de splendides pages sur le plaisir gustatif : une expérience charnelle qui ne s’épanouit totalement que dans la parfaite harmonie de tous les sens et des émotions, en de rares moments d’apothéose à jamais marquants, de vrais instants de félicité qui gravent en vous leurs sensations à la manière des madeleines de Proust.
La plume de Muriel Barbery est époustouflante de virtuosité et d’élégance, et l’on ne peut que s’incliner devant tant de brio et de talent. Pourtant, l’auteur tombe en quelque sorte dans le même travers que son principal protagoniste : intellectuellement et stylistiquement brillant, ce livre m’a semblé manquer de souffle et de vie, les esquisses de personnages restant abstraites, le récit sans allant, et le lecteur sans véritable émotion. Un ingrédient m’a fait défaut : la magie du conte, qui vous propulse dans son univers au lieu de vous en laisser le simple spectateur, aussi ébloui soit-il. (3/5)
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