[Coatmeur, Jean-François] L'Ouest barbare
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[Coatmeur, Jean-François] L'Ouest barbare
Titre: L'ouest barbare
Auteur: Jean-François Coatmeur
Éditeur: Albin Michel
Date de parution: 30/05/2012
Collection: Spécial suspense
Nombre de pages: 230
ISBN: 9782226241498
Quatrième de couverture:
Tout accusait Jérôme de la mort de son beau-père : il a été condamné à vingt ans de réclusion. Mais l'entrée des Allemands en France va changer son destin. En pleine Débacle, il réussit à s'échapper en compagnie d'un codétenu, un criminel endurci. Jérôme n'a qu'une idée en tête, rejoindre son village près de Douarnenez pour revoir sa femme avant de tenter de rejoindre l'Angleterre. Au fil de leurcavale, les deux hommes se lient d'amitié, se confient leurs secrets. Mais leur arrivée à Pouldavid ne va pas faire que des heureux... Personnage ambigus, atmosphère oppressante, piège machiavélique... Jean-François Coatmeur n'a pas son pareil pour sonder les abysses de l'âme humaine. Un grand suspense psychologique avec en toile de fond une des pages les plus noires de notre Histoire.
Mon avis:
« Au bout de la souffrance, la lumière espérance …. »
Nous sommes en 1938. Croyant que sa fille, Tania, et son mari Jérôme, envisagent de quitter la France (face à la menace de la guerre qui s’annonce), Monsieur Groubart (père de la jeune femme), réclame l’argent qu’il a prêté au jeune couple pour aider son gendre à s’installer dans le métier de menuisier-ébéniste.
Les mariés n’ont pas les moyens de rembourser cette dette et Jérôme veut aller négocier avec son beau-père. Pour son malheur, il le trouve mort à son domicile, mais tout tend à démonter qu’il est l’assassin. Il est emprisonné, ne pouvant prouver son innocence.
Le lecteur, totalement impuissant, assiste à ce procès bâclé, à cette accumulation de petits faits, d’événements non « creusés » dans le détail qui, mis bout à bout, entraînent Jérôme en prison.
On saute quelques mois, la guerre est là, le pays est en plein chaos… Un transfert de prisonniers, les allemands attaquent, c’est l’accident …
Jérôme et un autre détenu en réchappent….
Le premier n’a qu’une idée : retrouver son épouse, lui répéter son innocence puis fuir à l’étranger en attendant des jours meilleurs… Le second se dit qu’à deux on est plus fort et que le projet lui convient, même si, d’après « ses codes », il faut se méfier des femmes ….parce que ce sont des femmes…..
Ils vont prendre « la route » tous les deux….A leurs côtés, nous allons parcourir une partie de la France, découvrir les fermes abandonnées, des coins dévastés, des gens qui se cachent, d’autres qui se serrent les coudes …. C’est la France qui souffre, la France qui a peur, la France qui se terre, mais aussi la France courageuse, battante, ne baissant pas les bras …
Cette partie du livre est très forte, car écrite avec délicatesse mais porteuse de faits que nous connaissons tous …
Les deux hommes, très différents mais unis par le désir de s’en sortir avancent pas à pas, à pied, en carriole, à cheval ou autre … L’essentiel étant d’avancer toujours et encore vers le but fixé…
L’écriture de Jean-François Coatmeur est tour à tour douce, violente, « libérée » (lorsque l’ami de Jérôme parle, en effet, cet homme ne s’embarrasse ni d’un vocabulaire châtié, ni de manières sophistiquées, il va droit au but, ne pratique pas la langue de bois et a le geste rapide du fougueux qui préfère qu’on le laisse en paix…).
Des extraits d’articles de journaux donnent un « éclairage officiel » au déroulement. Comme ils sont écrits dans le style concis des rubriques de presse, cela évite au lecteur de longues pages d’explication. C’est bien pensé. Pour le reste du livre, les phrases sont percutantes, bien construites, pas trop longues, le style fluide. En italiques, régulièrement, lieu, date et heure sont indiqués pour nous aider à situer l’action. C’est un livre sans temps mort où tout s’enchaine avec cohérence jusqu’au dénouement final.
J’ai beaucoup apprécié ce roman. Tout m’a semblé très bien dosé. L’auteur mène de main de maître, les différents « tableaux », entraînant celui qui lit à sa suite sur les routes, dans les maisons, souffrant pour l’innocent, espérant pour lui une vie meilleure.
Les différents personnages sont crédibles, humains, ayant chacun leurs petits travers, leurs soucis mais certains sont « porteurs d’un message» (je pense à la rencontre des deux hommes avec un prêtre) et nous permettent de croire encore en l’homme….
Nous sommes en 1938. Croyant que sa fille, Tania, et son mari Jérôme, envisagent de quitter la France (face à la menace de la guerre qui s’annonce), Monsieur Groubart (père de la jeune femme), réclame l’argent qu’il a prêté au jeune couple pour aider son gendre à s’installer dans le métier de menuisier-ébéniste.
Les mariés n’ont pas les moyens de rembourser cette dette et Jérôme veut aller négocier avec son beau-père. Pour son malheur, il le trouve mort à son domicile, mais tout tend à démonter qu’il est l’assassin. Il est emprisonné, ne pouvant prouver son innocence.
Le lecteur, totalement impuissant, assiste à ce procès bâclé, à cette accumulation de petits faits, d’événements non « creusés » dans le détail qui, mis bout à bout, entraînent Jérôme en prison.
On saute quelques mois, la guerre est là, le pays est en plein chaos… Un transfert de prisonniers, les allemands attaquent, c’est l’accident …
Jérôme et un autre détenu en réchappent….
Le premier n’a qu’une idée : retrouver son épouse, lui répéter son innocence puis fuir à l’étranger en attendant des jours meilleurs… Le second se dit qu’à deux on est plus fort et que le projet lui convient, même si, d’après « ses codes », il faut se méfier des femmes ….parce que ce sont des femmes…..
Ils vont prendre « la route » tous les deux….A leurs côtés, nous allons parcourir une partie de la France, découvrir les fermes abandonnées, des coins dévastés, des gens qui se cachent, d’autres qui se serrent les coudes …. C’est la France qui souffre, la France qui a peur, la France qui se terre, mais aussi la France courageuse, battante, ne baissant pas les bras …
Cette partie du livre est très forte, car écrite avec délicatesse mais porteuse de faits que nous connaissons tous …
Les deux hommes, très différents mais unis par le désir de s’en sortir avancent pas à pas, à pied, en carriole, à cheval ou autre … L’essentiel étant d’avancer toujours et encore vers le but fixé…
L’écriture de Jean-François Coatmeur est tour à tour douce, violente, « libérée » (lorsque l’ami de Jérôme parle, en effet, cet homme ne s’embarrasse ni d’un vocabulaire châtié, ni de manières sophistiquées, il va droit au but, ne pratique pas la langue de bois et a le geste rapide du fougueux qui préfère qu’on le laisse en paix…).
Des extraits d’articles de journaux donnent un « éclairage officiel » au déroulement. Comme ils sont écrits dans le style concis des rubriques de presse, cela évite au lecteur de longues pages d’explication. C’est bien pensé. Pour le reste du livre, les phrases sont percutantes, bien construites, pas trop longues, le style fluide. En italiques, régulièrement, lieu, date et heure sont indiqués pour nous aider à situer l’action. C’est un livre sans temps mort où tout s’enchaine avec cohérence jusqu’au dénouement final.
J’ai beaucoup apprécié ce roman. Tout m’a semblé très bien dosé. L’auteur mène de main de maître, les différents « tableaux », entraînant celui qui lit à sa suite sur les routes, dans les maisons, souffrant pour l’innocent, espérant pour lui une vie meilleure.
Les différents personnages sont crédibles, humains, ayant chacun leurs petits travers, leurs soucis mais certains sont « porteurs d’un message» (je pense à la rencontre des deux hommes avec un prêtre) et nous permettent de croire encore en l’homme….
Dernière édition par Cassiopée le Dim 17 Juin 2012 - 13:00, édité 1 fois
Cassiopée- Admin
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Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Coatmeur, Jean-François] L'Ouest barbare
De toute façon, maintenant, quand je verrai une critique de Cassiopée, je ne "viendrai" plus ....
Je le note, j'aime beaucoup les romans qui ont pour toile de fond la guerre 39-45, "merci" Cassiopée !
Je le note, j'aime beaucoup les romans qui ont pour toile de fond la guerre 39-45, "merci" Cassiopée !
marie do- Grand sage du forum
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