[Murakami, Haruki] 1Q84 - Livre 3: Octobre-décembre

•  Broché: 530 pages
•  Editeur : Belfond (1 mars 2012)
•  Collection : ROMAN
•  Langue : Français
•  ISBN-10: 2714449859
•  ISBN-13: 978-2714449856

 


Présentation de l'éditeur

Ils ne le savaient pas alors, mais c'était là l'unique lieu parfait en ce monde. Un lieu totalement isolé et le seul pourtant à n'être pas aux couleurs de la solitude. Le Livre 3 fait entendre une nouvelle voix, celle d'Ushikawa. Et pose d'autres questions : quel est ce père qui sans cesse revient frapper à notre porte ? La réalité est-elle jamais véritable ? Et le temps, cette illusion, à jamais perdu ? Sous les deux lunes de 1Q84, Aomamé et Tengo ne sont plus seuls.


Mon avis

Me revoilà en pleine confusion.
J’ai beaucoup aimé les tomes 1 et 2. J’ai découvert en Murakami un conteur fantastique, qui m’a plongée au cœur de l’année 1Q84 en compagnie de Aomamé et de Tengo. Tous les personnages nous sont présentés en détail, et je me suis passionnée pour l’histoire de chacun d’eux. Le style est extrêmement particulier, j’ai été envoutée, charmée par la lenteur même du rythme. La façon qu’a l’auteur de décrire les sentiments de ses personnages nous les ferait presque ressentir.

Tout ça est plutôt extraordinaire. Murakami est vraiment différent, il sort du lot.

Le livre 3, par contre, m’a un peu déçue. Le conte s’achève joliment, la boucle est bouclée. Enfin pas vraiment. Trop de mystères demeurent. Il reste des tas de choses bizarres et inexpliquées. L’histoire d’Aomamé et Tengo s’achève, mais…
Que devient Fukaéri  ? Comment la communauté libérale fondée par son père est-elle devenue cette secte obscure, fermée ? En quoi consiste-t-elle ? Quel est son but ? Que veulent les Little People ? Qu’est-il arrivé à la « maîtresse plus âgée » de Tengo ? (pauvre femme, d’ailleurs, c’est ainsi qu’elle est désignée dans 95% des cas. On ne connaît ni son nom, ni son destin…)

En plus, dans ce livre 3, nous avons trois personnages qui s’isolent et se cachent. Quatre même. C’est vraiment trop, et trop long. Même en étant scotchée par les personnages d’Aomamé et Tengo. D’ailleurs, l’histoire du 3ème larron, Ushikawa, ne m’a pas tellement plu. Et dans ce tome, il devient l’un des personnages les plus importants… dommage, j’étais beaucoup plus intéressée par l’éditeur, la vieille femme ou son homme de main.

L’ensemble n’en est pas moins excellent. A lire donc.

Je guetterai donc ton avis...

J'ai beaucoup aimé cette trilogie. Beaucoup! C'est intelligent, surréaliste juste ce qu'il faut, asiatique et sensuel.
Tengo avec sa simplicité, Aomamé avec sa forme physique, Fukaéri l'inoubliable avec son mystère sont des personnages très attachants et agréables à suivre. Même Ushikawa avec ses défauts et son immuable destin me touche.
L'auteur me fait-il jouer avec un monde parallèle? Un monde spirituel? Un monde virtuel? La réponse importe peu. Ce qui importe, c'est l'histoire de ces existences réelles et relatives qui nous deviennent précieuses.
À lire!
Ma cote: 4/5.

Allez, je n'hésite pas, je vote carrément "coup de coeur" pour ce troisième tome (qui me semble le plus abouti) mais aussi pour la trilogie complète.
J'ai adoré l'univers de Murakami, ses "délires" fantastiques et la profondeur de ses personnages.
Retrouver Aomamé, qui m'a fait l'effet d'une machine dans les deux premiers tomes et qui s'est épanouie et ouverte à nous progressivement a été une véritable découverte.

Dès le départ de l'histoire, je ne comprenais pas vraiment où l'auteur nous emmenait et ça s'est poursuivi jusqu'à la lecture de ce troisième tome. C'est mon favori. Tout (ou presque) est expliqué, l'oeuvre prend un coup d'accélérateur avec la présence récurrente d'un troisième personnage (tout aussi énigmatique que nos héros Tengo et Aomamé) et le suspense est à son comble tout le long du roman.

J'aime aussi l'écriture souple et radicale de Murakami et j'aime cette ambiance japonisante.

Bref, un véritable coup de coeur.

En effet, Sara, on pourrait s'attendre à une suite. Mais je n'ai pas l'impression qu'il y en aura une...

S'il n'y a pas de suite alors j'aurai comme l'impression que l'auteur s'est également égaré dans ce monde parallèle tous ces chemins tracés et rien au bout ....

J'ai voté : apprécié

Voici enfin le dénouement de l'histoire.
Et il faudra de la patience au lecteur pour arriver au terme du récit ; j'ai trouvé que ce livre était beaucoup plus lent que le précédent.
Il se passe peu de choses pendant les 300 premières pages.
L'auteur alterne les chapitres consacrés à Ushikawa, Aomamé et Tengo, et nous raconte les mêmes journées sous trois points de vue différents. Était-ce vraiment utile de tout détailler ainsi ?

Ushikawa mène son enquête, et découvre des éléments que nous, lecteurs, connaissions déjà.
Ce livre 3 est une sorte de synthèse de tout ce qui avait été dit avant.

Heureusement, vers la fin, il y a enfin un peu d'action.
Et j'ai lu avec bonheur les pages qui donnent le dénouement de l'histoire.
Certaines questions resteront malheureusement sans réponses...

Bref, j'ai été un peu déçue par les longueurs de ce troisième livre. J'ai préféré le livre 2, plus riche, plus rythmé.
Mais la trilogie, au final, est un bon ensemble, qui se laisse lire avec plaisir.
J'ai aimé l'édition Belfond, au papier blanc, lisse, dense, qui fait qu'il est agréable de tenir le livre entre ses mains.

Et pour finir, l'écriture de Murakami est un délice, proche de la nature, sensible, mêlant analyse et humour... en un mot : inimitable.

Citations :

Et les odeurs de cet après-midi de début d'hiver stimulaient hardiment ses narines. [...]
L'odeur de l'éponge du tableau noir, celle du détergent utilisé pour le ménage, celle des feuilles mortes qu'on brûlait dans un coin de la cour, elles s'étaient toutes intimement mêlées. Quand il respirait à fond ces senteurs, il avait la sensation qu'elles s'amplifiaient et l'atteignaient au plus profond de lui.

Les petits oiseaux ne cessaient de changer de position, comme des notes de musique qui bougeraient sur une portée. [...]
Tengo contempla un moment le paysage. Les êtres animés, les êtres inanimés. Ceux qui se meuvent, ceux qui restent immobiles.
C'était le spectacle de toujours qu'il voyait par la fenêtre, un spectacle absolument inchangé.

L'apparence d'Ushikawa attirait constamment le regard. Ce n'était pas l'idéal pour se poster en sentinelle ou entreprendre une filature.
Même s'il essayait de se fondre dans la foule, il se voyait comme un mille-pattes géant dans un pot de yaourt.

Plus les choses sont simples, moins elles vous traversent l'esprit.
Ne dit-on pas que le pied même du chandelier est le plus mal éclairé ?

On doit du respect à un mort qui vient d'accomplir en personne son acte ultime. Mourir.

L'espoir est le combustible que les hommes brûlent pour pouvoir vivre. Impossible de vivre sans espoir.
Mais c'est comme une pièce qu'on jette en l'air. Pile ? Face ? On le saura quand elle sera retombée, pas avant.

Mon avis

Ne me demandez pas pourquoi, je ne saurais l’expliquer…
Lorsque j’ai lu les dernières pages de ce livre une phrase s’est imposée à moi : « Il fallait bien qu’un visage réponde à tous les noms du monde. » Paul Eluard
Un peu comme si cette évidence poétique allait répondre à toutes les questions…
Ce qui est totalement faux, vu que ce tome trois n’apporte pas tous les éléments dont nous aurions besoin pour comprendre…

Alors, qu’en est-il ? La dualité est toujours présente, que ce soit avec les deux lunes, Aomamé et « petite «chose », ou Aomamé et Tengo, ou encore Tengo et son père…. Malgré la présence d’une troisième voix qui, elle, semble, nous aider à assimiler les «binômes » qui nous sont présentés, on baigne dans le règne du « deux »… Il y a peu de scènes où plus de deux personnes apparaissent en même temps…

Il y a moins d’actions, plus d’explications, l’écriture est toujours belle et poétique:
« L'espoir est le combustible que les hommes brûlent pour pouvoir vivre. Impossible de vivre sans espoir. Mais c'est comme une pièce qu'on jette en l'air. Pile ? Face ? On le saura quand elle sera retombée, pas avant. »
parlant ou pas, au cœur de chacun.

Je me suis posée la question de savoir si je me sentais frustrée de ne pas avoir toutes les réponses que j’aurais souhaitées…
Et bien, je pense pouvoir répondre « non »…Pourquoi ? Simplement parce qu’une fois encore, je vais me répéter et je m’en excuse, j’ai une approche poétique de ce roman et de ce fait, comme en poésie, pourvu que les mots, les tournures de phrases me procurent de l’émotion, je n’ai pas besoin de comprendre….

Certes Cassiopée, mais il ne faudrait pas abuser

Tu as une sagesse dans ta relation avec la lecture Cassiopée ,que nous n'avons peut- être pas tout simplement ,

Ma frustration est peut- être un réflexe immature beaucoup plus centré sur l'intrigue embellie, magnifiée par l'écriture ! Il n'empêche j'ai vraiment accroché à cette façon de " raconter " .....

Je me demande si cette façon d'écrire n'est pas spécifique à la littérature japonaise.
Je lis Yoko Ogawa en ce moment et c'est très poétique aussi.
Il y a un certain calme ; l'auteur prend le temps de décrire le quotidien des personnages.
C'est poétique.
Mais il faut accepter que le rythme soit différent, admettre qu'il y a peu d'action.
Ce n'est pas facile pour moi, lectrice occidentale.
Et comme pour Murakami, j'ai à la fois plaisir à me laisser bercer par cette écriture, et à la fois envie qu'il y ait plus d'action, qu'il se passe enfin quelque chose dans l'histoire.
Avez-vous eu aussi ces sensations avec d'autres auteurs japonais ?

virgule a écrit:
Avez-vous eu aussi ces sensations avec d'autres auteurs japonais ?

Tu lis
La marche de Mina?
Oui, j'ai souvent cette sensation avec les asiatiques lorsque je les lis.
D'ailleurs, même pour les policiers, c'est un peu pareil:
Mort d'une héroïne rouge
Ce qu'il faudrait savoir savoir, c'est pourquoi ils s'expriment ainsi, est-ce parce qu'ils vivent de cette façon aussi?

Oui, je lis La marche de Mina.
Et si j'apprécie la poésie de l'écriture, je me surprends parfois à penser qu'il ne se passe rien dans ce livre.

Je me suis demandée comme toi si c'est parce qu'ils ont un rythme de vie différent du nôtre.
Ou si c'est la traduction qui crée ce rythme différent dans l'écriture.

Je n'ai pas beaucoup d'expériences de lecture d'auteurs asiatiques mais j'ai l'impression que ce sont surtout les auteurs japonais qui sont ainsi.
Les livres chinois que j'ai lus étaient moins "contemplatifs".
Dans Grenouilles de Mo Yan, il y a des belles scènes de colère, qui sont parfois tellement extrêmes qu'elles font penser au théâtre où les auteurs grossissent le trait pour se faire bien comprendre du spectateur.

Un dernier tome qui m'a également enchanté, ce n'est pas non plus un coup de cœur, mais j'aime le style de l'auteur qui pourtant est lent mais très poétique.

J'ai tout simplement adoré ce livre comme les deux précédents d'ailleurs. Le style m'a plu, l'histoire m'a plu. En fait tout est réuni pour me faire rêver.
Un coup de cœur.

Superbement écrit Saphyr!
Et entièrement d'accord avec les écrits de Saphyr!

Merci pour ces si beaux souvenirs.   

J'ai commencé ce dernier tome hier soir et ce que je lis ici ne m'étonne pas.
Je prends personnellement beaucoup de plaisir à la compréhension, que ce soit d'un texte, un tableau, un film... Trouver du sens où je n'en trouvais pas est quelque chose de particulièrement gratifiant en ce qui me concerne... Mais Murakami ne se laisse apparemment pas lire comme ça. Sara2a écrit le mot "intrigue"... C'est intriguant, oui, mais je ne m'attends pas à un dénouement explicatif. Ce bouquin se lit plutôt comme les paroles d'une chanson de Bashung. Et j'adore ça aussi.

PS : Séparer le bouquin en trois tomes est compréhensible au vu des dates de sortie mais ça me fait bizarre de les noter séparément.

Je l'ai terminé hier soir... et j'ai envie de dire : ouf, il était temps ! j'avoue que cette trilogie m'a intriguée, passionnée par moment, mais que, globalement, j'ai eu du mal avec le rythme trop lent à mon goût ... Il y avait beaucoup de poésie, de tendresse, de subtilité dans la personnalité des personnages principaux, mais moi, j'aime quand il y a de l'action, et sur ce roman, j'ai été déstabilisée par le manque de régularité, soit les événements se sont enchaînés (presque) trop vite, soit je me suis ennuyée, noyée dans des descriptions interminables sur la couleur de la lune ... bon, j'avoue que je suis restée jusqu'au bout, parce que l'intrigue en valait la peine à mes yeux, ce mélange d'invraisemblable et de cohérence m'a séduite, mais s'il y avait eu un quatrième livre, je ne l'aurai pas lu, je suis arrivée à saturation, là.

Lu il y a plusieurs mois, je suis bien en peine de faire ma critique aujourd'hui.
Ce livre a été comme un rêve, j'en retiens une impression un peu irréelle mais je ne me rappelle plus du contenu. Peut-être parce qu'il ne se passe pas grand chose?
J'avais aussi été déçue de ne pas avoir les réponses à grand nombre de questions. Plus maintenant.

Je n'ai pas résisté longtemps au plaisir de retrouver mes deux héros, le sage Tengo et la séduisante Aomamé.
Ushikawa est le troisième personnage à nous raconter sa vision de 1Q84.
Laid et jamais aimé, très intelligent aussi, on pourrait voir en lui la vilaine sorcière d' un conte de fée.

Les différents personnages: l'éditeur, le professeur, la vieille dame, Tamaru, Fuakéri... sont toujours présents.

Pendant ma lecture, j' avais imaginé, pour Ushikawa, une toute autre fin...

Un très bon moment de lecture.

Murakami en règle générale j'adore, mais là il faut bien reconnaître que je suis complètement passé à coté de ce tome. De la même manière, je suis passé complètement à coté des 2 tomes précédents.
Loin de la satisfaction que j'ai éprouvé à la lecture de "Kafka sur le rivage", "La ballade de l'impossible" ou encore d'"Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil". Cette trilogie m'a déçu et ennuyé. C'est beaucoup trop mou et cela manque cruellement d'action.

3/10