[Morillot, Juliette] Les orchidées rouges de Shanghai

Les orchidées rouges de Shanghai
Auteur: Juliette Morillot
Nombres de pages: 490
Un roman vrai, mais aussi un formidable chant d’amour sur fond de parfums, de bruits, et de couleurs qui nous plonge au cœur de l’histoire tumultueuse et sombre d’un orient méconnu et mystérieux.

En 1937, Sangmi a 14 ans lorsque son destin bascule à la sortie de l’école. Enlevée par des soldats japonais, elle est embarquée avec des dizaines d’autres coréennes à destination de la Mandchourie. Enrôlée de force dans l’unité des « femmes de réconfort », elle connaîtra l’enfer des maisons closes que l’armée nippone a installées dans l’Asie à feu et à sang.

Une force de caractère hors du commun, l’espoir de retrouver la trace d’un père français inconnu et une merveilleuse et impossible passion pour un officier japonais permettent à Sangmi de résister à son terrible sort.

De Séoul à Shanghai, de Singapour à Hiroshima, le destin bouleversant d’une femme à travers la tourmente de la conquête japonaise de l’Asie.


Mon avis :

Dans l’ensemble je dirais que j’ai aimé le livre.
Par contre sa lecture est à certains moments éprouvante et j’ai eu du mal à soutenir certains passages qui relatent des événements horribles avec parfois une quantité abondante dans le détail.

Je dois dire que j’ai eu du mal à me positionner tout au long de ma lecture sur l’intérêt de fournir toutes ses informations : a-t-on vraiment besoin de ces détails pour comprendre ?

Je ne sais toujours pas comment le prendre…

Ce qui m’a tenu est que ce roman est basé sur des faits réels sinon vraiment si c’était purement fictif je me serais dit que là, l’auteur en fait trop.
La vie de cette jeune coréenne, comptée de son enfance à sa vieillesse commence dans de mauvaises conditions dès le départ et connaîtra une succession d’événements tous les plus catastrophiques les uns que les autres.

Cela révèle aussi des faits historiques dont on préférerait sans doute ne pas se souvenir, ne pas savoir…

Mais voilà, en même temps pourquoi ne faudrait-il pas en parler ?
Pour ne pas bousculer nos petites vies confortables d’occidentaux privilégiés, ne pas trop heurter nos sensibilités ?

Je suis satisfaite de la fin, enfin si on peut dire ca.

Le style est agréable également…

Donc je le recommande mais pas si vous êtes trop déprimés en tout cas… Il faut être prêt à tenir tout le livre et à certains moments c’était limite pour moi…
Mais j’ai été jusqu’au bout et je suis contente d’avoir achevé.

Vos avis sur ce livre m’intéressent donc si quelqu’un ici l’a lu… Je suis curieuse d’avoir vos commentaires.

Il est dans ma pal depuis des années, je ne sais pas pourquoi je ne l'ai pas encore lu.

Depuis toujours, j'aime lire des romans se déroulant en Asie, c'est un univers tellement différent du nôtre, leur culture est à l'opposée de nos repères occidentaux, et leur raffinement n'a d'égal que leur froideur ... Avant de lire ce lire, j'avais tendance à faire un amalgame entre la Chine, le Japon, la Corée, le Vietnam, en fait, l' Asie formait un tout, pour moi. Mais dorénavant, je ne pourrai plus voir les choses de cette façon-là, Juliette Morillot m'a donné tous les éléments pour les différencier, en faisant vivre son héroïne au fil des jours, pendant la seconde guerre mondiale, dans les endroits les plus sordides possibles ...
C'est un roman basé sur des faits réels, tissé à partir des confidences d'une femme ayant vécu tout cela dans sa chair. C'est là toute la force de ce livre. La succession de rebondissements est telle, que par moment, on se demande si l'auteur n'en fait pas trop... mais non, c'est juste que la réalité est inacceptable, et qu'elle nous est livrée sans artifice, sans pudeur, crue.
Il faut y être préparé, j'avoue que j'ai hésité à poursuivre ma lecture à certains passages, c'était trop dur pour moi. Mais la vie est ainsi faite, qu'elle alterne de fabuleuses séquences avec des épreuves insoutenables... quand aux détails, certes, ils sont très poussés, autant dans les belles descriptions ( je pense à la ceuillette des feuilles de thé ), que dans les scènes de torture ( je préfère ne pas m'étendre ).
Globalement, j'ai voté "coup de coeur", pour la qualité de l'écriture, la richesse de la documentation, l'attachement à l'héroïne, l'évasion, la multitude d'émotions procurée ... et pour le devoir de mémoire de l'humanité. En occident, qui ignore le génocide juif ? là, il s'agit du génocide coréen : il est aussi odieux, mais personne n'en parle, ici.

merci Capsule pour ta critique

Merci pour vos appréciations.

Roman assez éprouvant, j'avais déjà lu un roman sur le génocide des coréens par les japonais mais plus axés sur les expériences "scientifique" dans les camps de concentration. Dans celui-ci ça ne concerne qu'un passage.
Comment l'héroïne a-t-elle pu résister à toutes ces horreurs qu'on lui a infligé ? c'est le seul point qui me parait improbable, le reste est malheureusement la douloureuse réalité.

merci Marie Do pour ton avis empreint d’émotion

J'ai appris, à ma grande stupeur, dans une émission ( "on va se gêner" ) sur Europe 1 samedi après midi, vers 16 h, que les maisons de réconfort étaient pratiques courantes dans toutes les armées, française y compris, peut-être suis-je naïve, mais je ne pensais pas que cette barbarie était encore d'actualité...