[Nakagami, Kenji] Miracle
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Votre avis sur "Miracle"
[Nakagami, Kenji] Miracle
Genre : Roman
Editions : Philippe Picquier
ISBN : 2-87730-728-X
490 pages
Quatrième de couverture :
Toute l’oeuvre, radicalement novatrice, de Nakagami plonge ses racines dans les «Ruelles», ce quartier de la ville de Shingû où il est né et où vivaient les burakumin, ces anciens exclus dévolus aux tâches impures ayant trait à la mort et au sang. A partir de ce lieu et de ce feu central, il a créé un univers fictionnel d’une extraordinaire densité, où les conflits et les drames enchaînent d’une génération à l’autre des familles liées par le même sang. Miracle, parmi ses derniers romans, étincelle d’un éclat singulier et dénoue peut-être, en des pages d’une beauté qui ne cesse de hanter tout lecteur, ce noeud inextricable de la fatalité. Il raconte l’histoire de Taichi, sa précoce ascension de jeune yakuza puis ses vicissitudes et son assassinat depuis longtemps annoncé. Taichi au tempérament de guerrier, dont le corps a le parfum de la ketmie d’été en pleine floraison ; Taichi porteur de ce sang maudit des Nakamoto qui les voue à un destin funeste.
Par la complexité de sa construction, le phrasé envoûtant de son écriture, ce roman habité par le désir, la violence, la trahison et la dépossession résonne, au-delà de l’impossible équilibre, d’un accord presque miraculeux.
Mon avis : Par la complexité de sa construction, le phrasé envoûtant de son écriture, ce roman habité par le désir, la violence, la trahison et la dépossession résonne, au-delà de l’impossible équilibre, d’un accord presque miraculeux.
Une expérience réellement étrange, vision onirique d’un Japon à la lisière de la modernité, entre cruauté et tendresse, peuplé de personnages aux destins pathétiques.
Le style est déroutant, tout en longues phrases articulées selon une structure plus lyrique que logique, ondulant au gré des pensées et des états d’âmes des protagonistes. Certaines tournures, à l’aspect volontairement lourd et redondant, dénotent un respect tout japonais de l’étiquette : pas un nom sans son titre complet, si titre il y a, et si ce titre est omis ou tronqué, ce n’est jamais anodin. Dans d’autres séquences, c’est la poésie qui prime, poésie des mots ou des images, rappelant que la forme compte parfois autant que le fond. Dans d’autres, enfin, l’ambiance prend le pas sur le récit, glaçant le lecteur jusqu’aux os, ou au contraire flattant son épiderme d’une brise tiède et parfumée.
Pour ce qui est de l’intrigue, l’auteur parvient à faire d’une histoire finalement banale - la mort précoce d’un yakuza dans un quartier pauvre de Shingû - un voyage aux accents philosophiques, nous accrochant au destin du jeune Taichi, assassin et victime, innocent et coupable, enfant et guerrier. On y croise les destins de Tomoki, yakuza devenu ivrogne, de la vieille Oryu, accoucheuse un peu sorcière, mémé tendrement moquée par les gamins qu’elle a mis au monde, Ikuo le jeune musicien maudit.
Plus qu’un récit, plus qu’une fenêtre ouverte sur un Japon parfois hermétique, il s’agit d’un voyage spatial et temporel, parfois éprouvant, dans les «Ruelles» d’un Japon moderne encore en gestation, entre des traditions et une modernité parfois délétères. Même si certains passages, pour être pleinement compris, demandent quelques petites connaissances des coutumes nippones (et ces petites connaissances ne permettent d’entrevoir que quelques minuscules subtilités), il s’agit d’une lecture profonde et rapidement passionnante.
A lire, assurément.
Ma note : 8/10Le style est déroutant, tout en longues phrases articulées selon une structure plus lyrique que logique, ondulant au gré des pensées et des états d’âmes des protagonistes. Certaines tournures, à l’aspect volontairement lourd et redondant, dénotent un respect tout japonais de l’étiquette : pas un nom sans son titre complet, si titre il y a, et si ce titre est omis ou tronqué, ce n’est jamais anodin. Dans d’autres séquences, c’est la poésie qui prime, poésie des mots ou des images, rappelant que la forme compte parfois autant que le fond. Dans d’autres, enfin, l’ambiance prend le pas sur le récit, glaçant le lecteur jusqu’aux os, ou au contraire flattant son épiderme d’une brise tiède et parfumée.
Pour ce qui est de l’intrigue, l’auteur parvient à faire d’une histoire finalement banale - la mort précoce d’un yakuza dans un quartier pauvre de Shingû - un voyage aux accents philosophiques, nous accrochant au destin du jeune Taichi, assassin et victime, innocent et coupable, enfant et guerrier. On y croise les destins de Tomoki, yakuza devenu ivrogne, de la vieille Oryu, accoucheuse un peu sorcière, mémé tendrement moquée par les gamins qu’elle a mis au monde, Ikuo le jeune musicien maudit.
Plus qu’un récit, plus qu’une fenêtre ouverte sur un Japon parfois hermétique, il s’agit d’un voyage spatial et temporel, parfois éprouvant, dans les «Ruelles» d’un Japon moderne encore en gestation, entre des traditions et une modernité parfois délétères. Même si certains passages, pour être pleinement compris, demandent quelques petites connaissances des coutumes nippones (et ces petites connaissances ne permettent d’entrevoir que quelques minuscules subtilités), il s’agit d’une lecture profonde et rapidement passionnante.
A lire, assurément.
Invité- Invité
Re: [Nakagami, Kenji] Miracle
Merci pour cette présentation Saphyr.
Sharon- Modérateur
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Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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