[Bello, Antoine] Les falsificateurs
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[Bello, Antoine] Les falsificateurs
Editeur : Folio
Date de parution :22 mai 2008
Poche : 592 pages
ISBN-13 : 978-2070355273
Prix : 8.65€ (amazon)
Quatrième de couverture:
C'est l'histoire d'une organisation secrète internationale, le CFR (Consortium de Falsification du Réel), qui falsifie la réalité mais dont personne ne connaît les motivations.
C'est l'histoire de quelques-unes des plus grandes supercheries de notre époque : de Laïka, la première chienne dans l'espace, qui n'a jamais existé ; de Christophe Colomb qui n'a pas découvert l'Amérique, des fausses archives de la Stasi.
C'est l'histoire d'un jeune homme, embauché par le CFR, qui veut comprendre pourquoi et pour qui il travaille.
C'est l'histoire d'une bande d'amis qui veulent réussir leur vie, sans trop savoir ce que cela veut dire.
C'est, d'une certaine façon, l'histoire de notre siècle. Roman vertigineux et paranoïaque, qui convoque les obsessions de Borges, Dick et Le Carré, ce thriller mêle la réflexion sur l'information, et la représentation du monde, à celle sur le fantasme de l'écrivain démiurge transformant le monde par la magie des mots et de la littérature.
Mon avis :
La quatrième de couverture résume bien le livre. Sliv Darthunguver étudiant frais émoulu de l’Université est embauché dans le groupe Baldur, Furuset & Thorberg, mais en fait il se retrouve employé par une organisation internationale, le Consortium de Falsification du Réel (CFR) qui a pour tâche d’écrire des scenarii et de tout faire pour que le monde entier puisse croire que c’est bien réel.
L’idée de départ m’a tout de suite plu, c’est vrai, après tout pourquoi est-ce qu’une telle organisation n’existerait pas ? Qui nous prouve que tout ce qui est écrit dans l’Histoire est bel et bien arrivé ?
Bon, le roman n’est pas un roman purement paranoïaque (même s’il l’est intrinsèquement vu le thème abordé). On se pose tout de même des questions sur nous, sur notre façon de vivre, sur nos croyances, sur la société en général.
L’idée principale du roman est la manipulation. Notre « héros » manipule et se fait manipuler (plus ou moins ‘volontairement’ si je puis dire).
Il n’est tout de même pas seulement un simple robot qui fait tout ce qu’on lui demande, il se pose beaucoup de questions de la première à la dernière page.
Et on se les pose aussi : qui est vraiment le CFR ? Qui le dirige ? Dans quel but ? Jusqu’où le CFR est-il prêt à aller pour parvenir à ses fins ?
Dans son roman, l’auteur y évoque quelques faits marquants et problématiques de notre société (comme la 1ère chienne dans l’espace, les essais nucléaires repris par Jacques Chirac, l’écologie (tribu autochtone des Bochimans menacée d’expulsion, déforestation etc.).
J’ai beaucoup apprécié l’écriture, qui est quand même très descriptive, mais pour raconter les histoires c’est peut-être obligé aussi.
Le rythme de l’histoire est quand même assez lent, les choses mettent beaucoup de temps à se mettre en place, et je me suis surprise à me demander parfois si toutes les pages servaient vraiment toutes à l’avancement ou si ça n’aurait pas pu être raccourci un peu.
Le roman fait plus de 500 pages, mais en fin de compte il s’y passe relativement peu de choses.
Des personnages on ne connaît finalement bien que Sliv, et pour les autres, plus secondaires, on a tout de même leurs traits de caractère principaux qui nous permettent de les apprécier (ou non).
Malgré les questionnements de Sliv, il ne change finalement pas trop du début à la fin.
J’aurai aimé avoir plus de passages avec Magawati, je l’ai beaucoup appréciée, elle et son caractère ^^
En bref, un bon roman mais vu qu’on n’a pas de vraie réponse à la fin, on ne pourra que vouloir lire la suite Les éclaireurs, en espérant cette fois trouver ces réponses tant attendues !
Ma note: 3.5/5
Invité- Invité
Re: [Bello, Antoine] Les falsificateurs
merci Yunali pour ta critique il me tente pas
louloute- Grand sage du forum
-
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Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Bello, Antoine] Les falsificateurs
J'ai voté : coup de cœur
Ce livre retrace l'histoire d'un jeune homme, Sliv Dartunghuver, embauché comme chargé de mission en environnement, qui va se voir proposer d'entrer dans une organisation secrète, le CFR (Consortium de Falsification du Réel).
Au départ, il agit par jeu : cela semble si intéressant de monter un dossier de falsification, de rédiger un scénario crédible, de falsifier des documents et d'écrire de faux articles de journaux.
Mais bientôt, l'enjeu évolue et Sliv se retrouve pris dans un engrenage bien inquiétant...
Ce récit est une formidable source de réflexion sur le monde, l'actualité, les médias et les grandes affaires de l'Histoire.
La capacité de l'auteur à mêler le réel et l'imaginaire est fantastique et nous entraîne dans une spirale où l'on ne sait plus que croire.
A travers les missions de Sliv, on découvre plusieurs pays et leurs différentes cultures. La notion de "citoyen du monde" prend ici tout son sens.
Citation :
[...]j'éprouvais confusément [cette sensation] d'assister à l'apparition d'une civilisation mondiale, civilisation [...] qui semblait plus unie que jamais autour de quelques principes clés comme la liberté, la science et l'abondance matérielle. [...] Pendant longtemps, les hommes avaient pu s'ignorer. Égyptiens et Chinois avaient chacun cru dominer le monde sans jamais se rencontrer ; catholiques et musulmans campaient sur leurs positions depuis les croisades ; le Nord avait oublié le Sud. Tout cela n'était désormais plus possible.
Mon intérêt n'a jamais faibli pendant ces 500 pages, et j'ai refermé le livre à regrets ; je retrouverai avec plaisir Sliv et les autres agents du CFR dans Les éclaireurs.
Un autre extrait :
Les sages de Toronto, comme on les surnommait au sein du CFR, prêtaient le jour de leur nomination le serment de servir le genre humain en faisant abstraction des préjugés et croyances qui avaient de tout temps divisé les peuples. Ils s'appuyaient sur les travaux des meilleurs historiens du monde, sans chercher à déterminer lequel avait raison ou tort, mais en s'efforçant au contraire d'en faire la synthèse, pénétrés qu'ils étaient de l'intime conviction que le progrès de l'humanité passe par l'assimilation et jamais par le rejet.
Ce livre retrace l'histoire d'un jeune homme, Sliv Dartunghuver, embauché comme chargé de mission en environnement, qui va se voir proposer d'entrer dans une organisation secrète, le CFR (Consortium de Falsification du Réel).
Au départ, il agit par jeu : cela semble si intéressant de monter un dossier de falsification, de rédiger un scénario crédible, de falsifier des documents et d'écrire de faux articles de journaux.
Mais bientôt, l'enjeu évolue et Sliv se retrouve pris dans un engrenage bien inquiétant...
Ce récit est une formidable source de réflexion sur le monde, l'actualité, les médias et les grandes affaires de l'Histoire.
La capacité de l'auteur à mêler le réel et l'imaginaire est fantastique et nous entraîne dans une spirale où l'on ne sait plus que croire.
A travers les missions de Sliv, on découvre plusieurs pays et leurs différentes cultures. La notion de "citoyen du monde" prend ici tout son sens.
Citation :
[...]j'éprouvais confusément [cette sensation] d'assister à l'apparition d'une civilisation mondiale, civilisation [...] qui semblait plus unie que jamais autour de quelques principes clés comme la liberté, la science et l'abondance matérielle. [...] Pendant longtemps, les hommes avaient pu s'ignorer. Égyptiens et Chinois avaient chacun cru dominer le monde sans jamais se rencontrer ; catholiques et musulmans campaient sur leurs positions depuis les croisades ; le Nord avait oublié le Sud. Tout cela n'était désormais plus possible.
Mon intérêt n'a jamais faibli pendant ces 500 pages, et j'ai refermé le livre à regrets ; je retrouverai avec plaisir Sliv et les autres agents du CFR dans Les éclaireurs.
Un autre extrait :
Les sages de Toronto, comme on les surnommait au sein du CFR, prêtaient le jour de leur nomination le serment de servir le genre humain en faisant abstraction des préjugés et croyances qui avaient de tout temps divisé les peuples. Ils s'appuyaient sur les travaux des meilleurs historiens du monde, sans chercher à déterminer lequel avait raison ou tort, mais en s'efforçant au contraire d'en faire la synthèse, pénétrés qu'ils étaient de l'intime conviction que le progrès de l'humanité passe par l'assimilation et jamais par le rejet.
Invité- Invité
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