[Flaubert, Gustave] Salammbô
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Votre avis sur "Salammbô"
[Flaubert, Gustave] Salammbô
Genre : Roman classique
Editions : Flammarion
ISBN : 2-08-070022-7
384 pages
Quatrième de couverture :
Après la première guerre punique, Carthage est ruinée et ne peut payer ses mercenaires, qui ne tardent pas à se révolter. Au milieu des désordres, des combats, des massacres, Salammbô, la fille du roi Hamilcar, s’éprend de Mâtho, le chef des rebelles...
«Soyons féroces, écrit Flaubert. Versons de l’eau-de-vie sur ce siècle d’eau sucrée. Noyons le bourgeois dans un grog à vingt et un mille degrés et que la gueule lui en brûle, qu’il en rugisse de douleur»...
Mon avis : «Soyons féroces, écrit Flaubert. Versons de l’eau-de-vie sur ce siècle d’eau sucrée. Noyons le bourgeois dans un grog à vingt et un mille degrés et que la gueule lui en brûle, qu’il en rugisse de douleur»...
Un classique peu conventionnel, mêlant une antiquité peu chantée - moins, en tout cas, que la Grèce, Rome, ou encore l’Egypte - une histoire d’amour incertaine, et une description brutale de la guerre qui ne détonerait pas dans un film bien actuel.
En effet, comme le dit l’auteur lui-même, on y patauge dans la tripe. A l’inverse, l’histoire entre Salammbô et Mathô - histoire qui tient à un désir physique, a une attirance animale entre deux êtres semblables par l’intensité de leurs émotions mal comprises - est décrite d’une plume légère, presque pudique, tout en allusions et en images suggestives : une chaîne brisée, un voile, une rougeur... Tendance de l’époque ou pique de l’auteur à l’encontre d’une société qui glorifie la guerre, les massacres bien virils, mortifiant la chair et l’amour, promouvant des mariages politiques et impersonnels ?
Plus vif que dans Madame Bovary, le style sert habilement une intrigue plus riche, plus enlevée, rendant l’expérience plaisante malgré quelques descriptions un peu longuettes.
Intéressant. Un bon classique à découvrir.
Ma note : 7/10En effet, comme le dit l’auteur lui-même, on y patauge dans la tripe. A l’inverse, l’histoire entre Salammbô et Mathô - histoire qui tient à un désir physique, a une attirance animale entre deux êtres semblables par l’intensité de leurs émotions mal comprises - est décrite d’une plume légère, presque pudique, tout en allusions et en images suggestives : une chaîne brisée, un voile, une rougeur... Tendance de l’époque ou pique de l’auteur à l’encontre d’une société qui glorifie la guerre, les massacres bien virils, mortifiant la chair et l’amour, promouvant des mariages politiques et impersonnels ?
Plus vif que dans Madame Bovary, le style sert habilement une intrigue plus riche, plus enlevée, rendant l’expérience plaisante malgré quelques descriptions un peu longuettes.
Intéressant. Un bon classique à découvrir.
Invité- Invité
Re: [Flaubert, Gustave] Salammbô
merci Saphyr pour ton avis
louloute- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 24589
Age : 56
Localisation : Var, Sanary-sur-mer
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Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Flaubert, Gustave] Salammbô
Lu pendant mes années lycée, j'avais vraiment beaucoup apprécié cette lecture!
Invité- Invité
Re: [Flaubert, Gustave] Salammbô
Merci Saphyr pour cet avis.
LE Livre qui a changé ma vie.
LE Livre qui a changé ma vie.
Sharon- Modérateur
-
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Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Flaubert, Gustave] Salammbô
Il est sur ma LàL. Tout comme Madame Bovary d'ailleurs..
Invité- Invité
Re: [Flaubert, Gustave] Salammbô
BCheerubs a écrit:Il est sur ma LàL. Tout comme Madame Bovary d'ailleurs..
Deux pures merveilles :
« N’importe ! elle n’était pas heureuse, ne l’avait jamais été. D’où venait donc cette insuffisance de la vie, cette pourriture instantanée des choses où elle s’appuyait ?… Mais, s’il y avait quelque part un être fort et beau, une nature valeureuse, pleine à la fois d’exaltation et de raffinements, un cœur de poète sous une forme d’ange, lyre aux cordes d’airain, sonnant vers le ciel des épithalames élégiaques, pourquoi, par hasard, ne le trouverait-elle pas ? Oh ! quelle impossibilité ! Rien, d’ailleurs, ne valait la peine d’une recherche ; tout mentait ! Chaque sourire cachait un bâillement d’ennui, chaque joie une malédiction, tout plaisir son dégoût, et les meilleurs baisers ne vous laissaient sur la lèvre qu’une irréalisable envie d’une volupté plus haute. » - Gustave Flaubert, Madame Bovary.
« " Que fais-tu ? " s'écria Mâtho.
Elle répondit avec placidité :
" Je m'en retourne à Carthage. "
Il s'avança en croisant les bras, et d'un air si terrible qu'elle fut immédiatement comme clouée sur ses talons.
" T'en retourner à Carthage ! " Il balbutiait, et il répétait, en grinçant des
dents :
" T'en retourner à Carthage ! Ah ! tu venais pour prendre le zaïmph, pour me vaincre, puis disparaître ! Non ! non, tu m'appartiens ! et personne à présent ne t'arrachera d'ici ! Oh ! je n'ai pas oublié l'insolence de tes grands yeux tranquilles et comme tu m'écrasais avec la hauteur de ta beauté ! A mon tour, maintenant ! Tu es ma captive, mon esclave, ma servante ! Appelle, si tu veux, ton père et son armée, les Anciens, les Riches et ton exécrable peuple, tout entier ! Je suis le maître de trois cent mille soldats ! j'irai en chercher dans la Lusitanie, dans les Gaules et au fond du désert, et je renverserai ta ville, je brûlerai tous ses temples ; les trirèmes vogueront sur des vagues de sang ! Je ne veux pas qu'il en reste une maison, une pierre ni un palmier ! Et si les hommes me manquent, j'attirerai les ours des montagnes et je pousserai les lions ! N'essaye pas de t'enfuir, je te tue ! "
Blême et les poings crispés, il frémissait comme une harpe dont les cordes vont éclater. Tout à coup des sanglots l'étouffèrent et, en s'affaissant sur les jarrets :
" Ah ! pardonne-moi ! Je suis un infâme et plus vil que les scorpions, que la fange et la poussière ! Tout à l'heure, pendant que tu parlais, ton haleine a passé sur ma face, et je me délectais comme un moribond qui boit à plat ventre au bord d'un ruisseau. Ecrase-moi, pourvu que je sente tes pieds !maudis-moi, pourvu que j'entende ta voix ! Ne t'en va pas ! pitié ! je t'aime ! je t'aime ! " » - Gustave Flaubert, Salammbô.
Invité- Invité
Re: [Flaubert, Gustave] Salammbô
Ca faisait très longtemps que je voulais le lire...
J'ai trouvé ce roman très différent des autres de Flaubert, qui étaient plutôt réalistes...
Ce livre là est exalté et haut en couleur, et comme le dit Flaubert lui-même, étudié pour "choquer le bourgeois".
Extrêmement bien documenté, les notes sont nombreuses, Flaubert cite toutes ses sources.
La plume de Flaubert est un pur régal, et les romans sur l'Antiquité ne sont pas si nombreux, alors à lire absolument!
J'ai trouvé ce roman très différent des autres de Flaubert, qui étaient plutôt réalistes...
Ce livre là est exalté et haut en couleur, et comme le dit Flaubert lui-même, étudié pour "choquer le bourgeois".
Extrêmement bien documenté, les notes sont nombreuses, Flaubert cite toutes ses sources.
La plume de Flaubert est un pur régal, et les romans sur l'Antiquité ne sont pas si nombreux, alors à lire absolument!
Invité- Invité
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