[Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
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Votre avis
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
merci du conseil, je vais le rajouter à ma pal qui commence à être longue !
Invité- Invité
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Accompagné par un vent de commentaires élogieux depuis sa sortie, j'ai voulu m'en faire ma propre idée.
Ce livre, bien écrit et documenté, est effectivement de très bonne facture tant par la forme choisie ; le récit choral de tout un mouvement migratoire de jeunes filles japonaises vers les USA que par le thème développé avec un certain brio ; l'apport japonais au système économique américain et aux limites de la volonté américaine affichée de multiculturalisme et d'intégration ; un échec dès que la nature profondément ségrégationniste et conservatrice des américains blancs est libérée (lors des crises économiques ou des conflits mondiaux).
Trois à quatre grandes phases développées avec beaucoup de sensibilité et de pudeur de la part de l'auteure ;
- l'image idyllique et les espoirs de ces jeunes japonaises fuyant qui un père qui les rudes travaux dans les rizières et surtout la totale aliénation culturelle sexiste japonaise que pouvaient avoir ces futures épouses dans le bateau les emmenant vers un destin souvent funeste et en tout cas difficile, leurs rêves le plus souvent brisés par des hommes brutaux qui voyaient en elles une compagne soumise et de la main d'oeuvre corvéable à merci.
- une installation et une intégration difficiles et les ruptures de comportements, de dénigrement de la première génération d'enfants nés sur le sol américain vis à vis de leur mère et de leur parent.
- un climat paternaliste et intéressé des américains de souche les employant ou plus exactement les exploitant dans leur maison.
- les haines entre les différentes communautés asiatiques présentes aux USA (chinois, coréens, philippins, japonais).
- enfin la véritable nature de la société américaine blanche, ségrégationniste, identitaire blanche vis à vis de cette communauté japonaise que l'on tolérait et exploitait jusque là mais que l'on va imaginer dangereuse et traîtresse dans sa globalité après l'entrée en guerre du Japon et Pearl Harbour. On assiste alors à une épuration et aux rafles comme aux expulsions des côtes et états les plus prospères avec la mise en place de camps de prisonniers.
En conclusion un livre passionnant à découvrir absolument.
Ce livre, bien écrit et documenté, est effectivement de très bonne facture tant par la forme choisie ; le récit choral de tout un mouvement migratoire de jeunes filles japonaises vers les USA que par le thème développé avec un certain brio ; l'apport japonais au système économique américain et aux limites de la volonté américaine affichée de multiculturalisme et d'intégration ; un échec dès que la nature profondément ségrégationniste et conservatrice des américains blancs est libérée (lors des crises économiques ou des conflits mondiaux).
Trois à quatre grandes phases développées avec beaucoup de sensibilité et de pudeur de la part de l'auteure ;
- l'image idyllique et les espoirs de ces jeunes japonaises fuyant qui un père qui les rudes travaux dans les rizières et surtout la totale aliénation culturelle sexiste japonaise que pouvaient avoir ces futures épouses dans le bateau les emmenant vers un destin souvent funeste et en tout cas difficile, leurs rêves le plus souvent brisés par des hommes brutaux qui voyaient en elles une compagne soumise et de la main d'oeuvre corvéable à merci.
- une installation et une intégration difficiles et les ruptures de comportements, de dénigrement de la première génération d'enfants nés sur le sol américain vis à vis de leur mère et de leur parent.
- un climat paternaliste et intéressé des américains de souche les employant ou plus exactement les exploitant dans leur maison.
- les haines entre les différentes communautés asiatiques présentes aux USA (chinois, coréens, philippins, japonais).
- enfin la véritable nature de la société américaine blanche, ségrégationniste, identitaire blanche vis à vis de cette communauté japonaise que l'on tolérait et exploitait jusque là mais que l'on va imaginer dangereuse et traîtresse dans sa globalité après l'entrée en guerre du Japon et Pearl Harbour. On assiste alors à une épuration et aux rafles comme aux expulsions des côtes et états les plus prospères avec la mise en place de camps de prisonniers.
En conclusion un livre passionnant à découvrir absolument.
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"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Bonjour Louhbi49
J aime beau aussi ton avis.
J aime beau aussi ton avis.
Invité- Invité
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Livre magnifique, un coup de coeur, qui m'a laissée très emue.
Je cherche actuellement un livre, qui traite de ces japonais enfermé dans ces camps de retentio aux USA. Que sont ils devenues?
Je cherche actuellement un livre, qui traite de ces japonais enfermé dans ces camps de retentio aux USA. Que sont ils devenues?
Invité- Invité
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
J'ai emprunté ce livre aujourd'hui.
Je le lirai donc prochainement.
Comme je le disais plus haut, il est question de la détention des japonais dans des camps dans le livre Une ombre japonaise de Lee Langley.
Le héros, né au Japon d'un père américain, arrive aux États-Unis enfant et "devient" américain, si on peut dire. Mais à l'âge adulte, on lui apprend tout à coup qu'il doit aller dans un camp avec les autres japonais car il est considéré comme résident étranger.
On se retrouve avec lui dans le camp et on vit ensuite son engagement comme GI pour la guerre en Europe. Apparemment, beaucoup de japonais se sont engagés volontairement, préférant être soldats en Europe que de rester dans le camp. Mais là encore, on leur a réservé un sort particulier, que l'on découvre dans Une ombre japonaise (je ne dévoile pas tout).
Je ne sais pas si cela correspond à ta recherche.
Je le lirai donc prochainement.
Comme je le disais plus haut, il est question de la détention des japonais dans des camps dans le livre Une ombre japonaise de Lee Langley.
Le héros, né au Japon d'un père américain, arrive aux États-Unis enfant et "devient" américain, si on peut dire. Mais à l'âge adulte, on lui apprend tout à coup qu'il doit aller dans un camp avec les autres japonais car il est considéré comme résident étranger.
On se retrouve avec lui dans le camp et on vit ensuite son engagement comme GI pour la guerre en Europe. Apparemment, beaucoup de japonais se sont engagés volontairement, préférant être soldats en Europe que de rester dans le camp. Mais là encore, on leur a réservé un sort particulier, que l'on découvre dans Une ombre japonaise (je ne dévoile pas tout).
Je ne sais pas si cela correspond à ta recherche.
Invité- Invité
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Je te remercie pour ta reponse et je vais chercher ce livre. Tout sur ce thème m'interesse. Encore Merci.
Invité- Invité
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Pour ceux et celle qui aime l'univers japonnais, et sa culture je recommande Le livre du thé de Okakura kakuzô édition Picquier poche , bien sur l'histoire du thé, le symbole de la vie et qui une place primordiale dans leur quotidien. Comme nous la pose café eux c'est le thé.
Invité- Invité
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Sur le bateau, nous étions presque toutes vierges.
Ainsi commence le roman de Julie Otsuka. Le livre aurait pu s'intituler comme ça ou en traduisant littéralement le titre original The Buddha in the Attic (un bouddha dans le placard). Tout ça pour dire que je trouve dommage le titre choisit pour l’œuvre française.
A part cela, le livre a été un véritable coup de cœur!
Le récit a un tel rythme qu'il est impossible d'en sortir avant la fin. Un litanie. Des phrases courtes, percutantes.
Tout commence par Bienvenue, mesdemoiselles japonaises! On fait connaissance avec toutes ses femmes (les picture brides) qui sur la base d'une seule photo ont contracté mariage avec des hommes ayant migré en Amérique. Ce "nous" qui accompagnera le lecture jusqu'au bout.
Puis arrive La première nuit, moment de désillusion pour la plupart d'entre elles. Ces femmes nous parlent également des relations entretenues entre les Japonais et Les Blancs. Esclavage / exploitation, une situation qui est immanquablement comparable à celle des Africains. Ces femmes nous racontent les Naissances et Les enfants.
Jusqu'au jour terrible où les Japonais attaquent la base de Pearl Harbor, déclarant la guerre aux Américains. Les Japonais jusqu'ici acceptés et intégrés sont considéré comme des Traitres. Elles nous narrent leur Dernier jour.
Puis, le "nous" japonais se transforme en "nous" américains qui racontent la Disparition de ces voisins qui s'étaient fondus dans le paysage.
J'ai découvert avec ce livre l'exode japonaise et ces picture brides dont je n'avais jamais entendu parlé. On oublie souvent que la guerre n'a pas eu des conséquences que sur les Européens ou les Japonais (avec les bombes atomiques). J'ai beaucoup apprécié la direction prises par l'auteure avec ce "nous" répétitif, haletant, frappant, etc. J'ai été happée dès les premières lignes et je n'ai pas pu le lâcher avant la dernière. Après, j'ai bien passé 3h sur internet et faire des recherches sur l'auteure et sur cette période que je ne connaissais pas de l'histoire sino-américaine. Je vais noter le premier livre de cette auteure qui parle également des camps.
Bref, une très très belle découverte!
Ainsi commence le roman de Julie Otsuka. Le livre aurait pu s'intituler comme ça ou en traduisant littéralement le titre original The Buddha in the Attic (un bouddha dans le placard). Tout ça pour dire que je trouve dommage le titre choisit pour l’œuvre française.
A part cela, le livre a été un véritable coup de cœur!
Le récit a un tel rythme qu'il est impossible d'en sortir avant la fin. Un litanie. Des phrases courtes, percutantes.
Tout commence par Bienvenue, mesdemoiselles japonaises! On fait connaissance avec toutes ses femmes (les picture brides) qui sur la base d'une seule photo ont contracté mariage avec des hommes ayant migré en Amérique. Ce "nous" qui accompagnera le lecture jusqu'au bout.
Puis arrive La première nuit, moment de désillusion pour la plupart d'entre elles. Ces femmes nous parlent également des relations entretenues entre les Japonais et Les Blancs. Esclavage / exploitation, une situation qui est immanquablement comparable à celle des Africains. Ces femmes nous racontent les Naissances et Les enfants.
Jusqu'au jour terrible où les Japonais attaquent la base de Pearl Harbor, déclarant la guerre aux Américains. Les Japonais jusqu'ici acceptés et intégrés sont considéré comme des Traitres. Elles nous narrent leur Dernier jour.
Puis, le "nous" japonais se transforme en "nous" américains qui racontent la Disparition de ces voisins qui s'étaient fondus dans le paysage.
J'ai découvert avec ce livre l'exode japonaise et ces picture brides dont je n'avais jamais entendu parlé. On oublie souvent que la guerre n'a pas eu des conséquences que sur les Européens ou les Japonais (avec les bombes atomiques). J'ai beaucoup apprécié la direction prises par l'auteure avec ce "nous" répétitif, haletant, frappant, etc. J'ai été happée dès les premières lignes et je n'ai pas pu le lâcher avant la dernière. Après, j'ai bien passé 3h sur internet et faire des recherches sur l'auteure et sur cette période que je ne connaissais pas de l'histoire sino-américaine. Je vais noter le premier livre de cette auteure qui parle également des camps.
Bref, une très très belle découverte!
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Superbes impressions que j'ai également ressenties Lilo85.
Ce roman fut un de mes gros coups de cœur de 2013.
Ce roman fut un de mes gros coups de cœur de 2013.
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
J'ai voté : apprécié
C'est un témoignage qui se lit en quelques heures et nous permet de découvrir l'histoire des Japonais immigrés aux États-Unis au début du XX° siècle, jusqu'à la deuxième guerre mondiale. Une histoire difficile et méconnue.
J'ai beaucoup appris avec cette lecture.
Cependant, j'ai trouvé les pages écrites sous forme de listes parfois longues à lire. Toutes ces histoires particulières sont riches et rendent vivante l'Histoire (avec un grand H). Mais j'aurais préféré suivre quelques personnages précis.
Sur ce thème, j'ai préféré "Une ombre japonaise" de Lee Langley.
C'est un témoignage qui se lit en quelques heures et nous permet de découvrir l'histoire des Japonais immigrés aux États-Unis au début du XX° siècle, jusqu'à la deuxième guerre mondiale. Une histoire difficile et méconnue.
J'ai beaucoup appris avec cette lecture.
Cependant, j'ai trouvé les pages écrites sous forme de listes parfois longues à lire. Toutes ces histoires particulières sont riches et rendent vivante l'Histoire (avec un grand H). Mais j'aurais préféré suivre quelques personnages précis.
Sur ce thème, j'ai préféré "Une ombre japonaise" de Lee Langley.
Invité- Invité
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Je partage tout à fait cet avis, j'ai trouvé le "nous" indigeste au lieu d'être poignant. Sans compter que du coup j'étais perdue: Il y a des phrases du type (je ne cite pas): nous avons été prises brutalement - nous avons été prises avec douceur. Nous dormions dehors, sur de la paille - nous ne pouvions pas mettre de rideaux aux fenêtres. Puis quelques dizaines de pages plus loin, ils sont quasiment tous propriétaires (qui d'un restaurant, qui d'un hotel, etc.). Bref, je n'ai pas adhérer, j'aurais préférer suivre quelques personnages, il suffisait d'en choisir 2-3 avec des chemins un peu différents mais là...Lisalor a écrit:Mon avis : Disons qu'avec ce livre, j'ai alterné les hauts et les bas, certains passages étaient intéressants mais la narration était très voir trop lourde. Le livre est écrit à la première personne du pluriel et l'utilisation de ce "nous" a fini par m' user.
Dans le chapitre "Dernier jour" j'ai pu noté cinq pages de liste : Certains sont partis en pleurant ... certains en chantant ... certains ivres .. ou des enfants de Salinas sont partis, des jeunes mariés sont partis, Matsuyo est parti etc etc. Au bout du chapitre, je vous assure que j'avais bien compris qu'ils étaient des milliers !!!
J'ai été très dèçue par ce livre et heureusement qu'il ne fait que 149 pages car je pense que je n'aurais pas pu supporter de lire à chaque chapitre des listes et des liste d'énumérations. C'est dommage car cela rend le récit très froid, inpersonnel, lourd et vous ne pouvez pas vous attacher aux personnages car on ne parle de personne et de tout le monde en même temps.
Je cite cette phrase car je suis justement très déçue de n'avoir rien appris. Pour moi le témoignage de ces femmes peut se retrouver dans beaucoup d'épisodes de ce type et j'ai du lire les commentaires ici pour mieux situer l'épisode historique en question! Je n'y connaissais rien, et je serais bien incapable d'en parler car je n'y connais toujours rien...viou1108 a écrit:Mais j’insisterai sur le fait l’auteur fait preuve d’un certain don pour nous donner un cours d’Histoire sans avoir l’air d’y toucher, et rien que cela justifie l’existence de ce livre.
En résumé, une énorme déception, je vote à regret "pas apprécié"
Heureusement que ce livre est très court, plus gros, j'abandonnais. J'ai du m'y reprendre au moins une dizaine de fois pour venir à bout de seulement 140 pages.
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
On voit que ce livre est loin de faire l'unanimité.
Je partage ton avis, Nisa, sur le "nous" et les phrases parfois contradictoires.
Je partage ton avis, Nisa, sur le "nous" et les phrases parfois contradictoires.
Invité- Invité
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
oh que je n'ai pas aimé le style de ce livre!!!très impersonnel...je ne peux pas m’empêcher de faire un rapprochement avec un autre livre"mille femmes blanches "de Fergus qui parle aussi de la migration de femmes...et autant j'avais adoré ce livre,autant là!
dommage car le sujet est très intéressant et assez méconnu...
dommage car le sujet est très intéressant et assez méconnu...
bastinou33- Membre assidu
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Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Mon ressenti
Un texte qui retrace les rêves, les envies mais surtout les conditions de voyage, les attentes, les désillusions, les souffrances, la honte, le travail, l’honneur de toutes ces femmes qui ont tout quitté pour trouver un monde meilleur, un eldorado qu’elles ne trouveront jamais.
C’est un témoignage poignant de ce dur labeur et lent travail d’acceptation, d’insertion dans une culture qui n’est pas la leur. Leurs enfants s’adapteront beaucoup mieux et comme tous les enfants nés dans une culture qui n’est pas celle de leurs parents, il y a toujours la question de l’appartenance.
La guerre mettra un certain point final à leurs questionnements et à leurs hésitations.
Processus ordinaires du rejet qui prend racine dans la peur de l’autre : il faut bien trouver un raison un responsable à ce qui nous arrive… Les minorités sont toujours montrées du doigt à un moment donné lorsque la peur régit notre comportement.
Texte très fort, d’un épisode de l’histoire : il est intéressant car moins connu que l’esclavage des populations Africaines, les Indiens d’Amérique… nous pouvons tous à un moment donné appartenir à une minorité. La différence n’est pas toujours facile à porter surtout lorsque l’on essaye de s’insérer et de se fondre.
J’aurai aimé connaitre plus en profondeur ses femmes, ses familles plutôt que d’être sur un ensemble de descriptions ou de ressenti qui fait le point d’orgue à l’anonymat. Cela vient renforcer cet ensemble « paquet », ce ne sont pas des « individus » mais elles ou eux…
Un plaidoyer pour une reconnaissance
Un texte qui retrace les rêves, les envies mais surtout les conditions de voyage, les attentes, les désillusions, les souffrances, la honte, le travail, l’honneur de toutes ces femmes qui ont tout quitté pour trouver un monde meilleur, un eldorado qu’elles ne trouveront jamais.
C’est un témoignage poignant de ce dur labeur et lent travail d’acceptation, d’insertion dans une culture qui n’est pas la leur. Leurs enfants s’adapteront beaucoup mieux et comme tous les enfants nés dans une culture qui n’est pas celle de leurs parents, il y a toujours la question de l’appartenance.
La guerre mettra un certain point final à leurs questionnements et à leurs hésitations.
Processus ordinaires du rejet qui prend racine dans la peur de l’autre : il faut bien trouver un raison un responsable à ce qui nous arrive… Les minorités sont toujours montrées du doigt à un moment donné lorsque la peur régit notre comportement.
Texte très fort, d’un épisode de l’histoire : il est intéressant car moins connu que l’esclavage des populations Africaines, les Indiens d’Amérique… nous pouvons tous à un moment donné appartenir à une minorité. La différence n’est pas toujours facile à porter surtout lorsque l’on essaye de s’insérer et de se fondre.
J’aurai aimé connaitre plus en profondeur ses femmes, ses familles plutôt que d’être sur un ensemble de descriptions ou de ressenti qui fait le point d’orgue à l’anonymat. Cela vient renforcer cet ensemble « paquet », ce ne sont pas des « individus » mais elles ou eux…
Un plaidoyer pour une reconnaissance
Pinky- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Merci Pinky et aux autres pour vos critiques
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
merci Louloute
Pinky- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Très belle critique, Pinky.
Lors de ma lecture, je me suis demandé si cet ensemble de femmes ne faisaient pas trop "mémorial", comme des noms que l'on lirait sur un monument aux morts.
Comme toi, j'aurais préféré lire l'histoire d'une ou deux familles.
Mais le choix de l'auteur est peut-être de montrer qu'elles sont toutes différentes, mais toutes emportées par un destin identique.
"L'unité dans la diversité", comme dit la devise de l'union européenne.
Lors de ma lecture, je me suis demandé si cet ensemble de femmes ne faisaient pas trop "mémorial", comme des noms que l'on lirait sur un monument aux morts.
Comme toi, j'aurais préféré lire l'histoire d'une ou deux familles.
Mais le choix de l'auteur est peut-être de montrer qu'elles sont toutes différentes, mais toutes emportées par un destin identique.
"L'unité dans la diversité", comme dit la devise de l'union européenne.
Invité- Invité
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
merci Virgule, j'aime bien ta formulation toutes différentes mais toutes emportées par un destin identiques
Pinky- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Moyennement apprécié, un récit trop plat, les longues énumérations, et j'ai aussi failli abandonner. Je ne regrette pas de l'avoir lu étant donné les avis positifs il me tentait beaucoup.
chocolette- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 13/05/2011
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Voilà un bien curieux récit qui débute à la première personne du pluriel ! Passé le cap de cette narration qui interpelle par sa forme on rentre très vite dans ce flot de paroles qui s’enchaîne sans aucune pause pour suivre le destin de ces femmes parties vers l’inconnu, vers un pays où tout semble possible et pourtant…
La narration est vraiment particulière on pourrait la ressentir impersonnelle par moment mais c’est tout le contraire, loin de déshumaniser les protagonistes cela rend la lecture encore plus attachante.
L’immigration est un vaste sujet, ici elle est japonaise et le choc culturel qui y est décrit pourrait tout aussi bien s’appliquer à n‘importe quelle communauté ! Mais avec le Japon le décalage est important, c’est une communauté discrète, qui n’a qu’un but se rendre invisible et s’intégrer .
Le regard de ses femmes si bien retranscrit au travers de ce texte court mais percutant et dans sa forme et dans son fond, sonne comme une plainte qui raisonne au delà du temps .
Elles nous racontent,ces femmes, sans fausse pudeur leurs nuits de noce, leurs maris, leurs enfants, leurs patrons, leur pays qu’elles ont quitté pour une vie meilleure.
J’ai été saisie au tripes au détour d'une page, revenant sur certaines phrases, certains mots qui m’ont saisie d’effroi, j’ai ressenti une peine immense m’envahir et me laisser un goût d’inachevé, d’échec, une impression d’un écho pessimiste qui ne s’arrêtera pas .
Une lecture à laquelle certains pourront très certainement trouver des défauts parce que le style est pesant, redondant, éparpillé, parce qu’à aucun moment l’auteure ne choisira d’établir un dialogue entre ses femmes . J’ai lu dans certains commentaires que certains auraient préféré suivre une ou plusieurs de ces femmes un peu plus dans le détail mais notre peine aurait été plus dure à supporter, j’ai pour ma part des dizaines de voix, de visages en tête qui m’ont marqué alors si vous avez quelques heures à perdre n’hésitez pas laissez vous bercer par cette plainte en leur mémoire.
La narration est vraiment particulière on pourrait la ressentir impersonnelle par moment mais c’est tout le contraire, loin de déshumaniser les protagonistes cela rend la lecture encore plus attachante.
L’immigration est un vaste sujet, ici elle est japonaise et le choc culturel qui y est décrit pourrait tout aussi bien s’appliquer à n‘importe quelle communauté ! Mais avec le Japon le décalage est important, c’est une communauté discrète, qui n’a qu’un but se rendre invisible et s’intégrer .
Le regard de ses femmes si bien retranscrit au travers de ce texte court mais percutant et dans sa forme et dans son fond, sonne comme une plainte qui raisonne au delà du temps .
Elles nous racontent,ces femmes, sans fausse pudeur leurs nuits de noce, leurs maris, leurs enfants, leurs patrons, leur pays qu’elles ont quitté pour une vie meilleure.
J’ai été saisie au tripes au détour d'une page, revenant sur certaines phrases, certains mots qui m’ont saisie d’effroi, j’ai ressenti une peine immense m’envahir et me laisser un goût d’inachevé, d’échec, une impression d’un écho pessimiste qui ne s’arrêtera pas .
Une lecture à laquelle certains pourront très certainement trouver des défauts parce que le style est pesant, redondant, éparpillé, parce qu’à aucun moment l’auteure ne choisira d’établir un dialogue entre ses femmes . J’ai lu dans certains commentaires que certains auraient préféré suivre une ou plusieurs de ces femmes un peu plus dans le détail mais notre peine aurait été plus dure à supporter, j’ai pour ma part des dizaines de voix, de visages en tête qui m’ont marqué alors si vous avez quelques heures à perdre n’hésitez pas laissez vous bercer par cette plainte en leur mémoire.
Dernière édition par Sara2a le Mar 25 Mar 2014 - 8:17, édité 1 fois
Sara2a- Grand sage du forum
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Age : 54
Localisation : Porto-Vecchio
Genre littéraire préféré : Thrillers, fantastiques et un peu de tout ce qui peut me tomber sous les yeux .
Date d'inscription : 24/01/2010
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Très belle critique, Sara2a. Merci.
Invité- Invité
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Impossible de rester indifférent à une telle histoire.
Ces jeunes femmes "vendues", mais ces hommes aussi, auxquels on promet un avenir meilleur, ailleurs.
Ces peuples déportés à cause de leur ethnie, ces longues listes d' "ennemis", ces camps de rétention crées pour protéger.
Et l' indifférence des populations locales.
C' est un texte qui pourrait s' appliquer à bien des peuples, et qui me paraît hélas actuel.
L'histoire, c'est celle d' un peuple. Pas de héros, pas de malheur ou de bonheur particuliers, mais un peuple, des hommes, des femmes et des enfants qui marchent, travaillent, aiment, vivent et meurent.
Je n' ai pas particulièrement aimé le style, même si je l' ai trouvé original.
C' est un livre à lire pour son aspect historique et pour ne pas oublier.
Les lectures de Joëlle.
Ces jeunes femmes "vendues", mais ces hommes aussi, auxquels on promet un avenir meilleur, ailleurs.
Ces peuples déportés à cause de leur ethnie, ces longues listes d' "ennemis", ces camps de rétention crées pour protéger.
Et l' indifférence des populations locales.
C' est un texte qui pourrait s' appliquer à bien des peuples, et qui me paraît hélas actuel.
L'histoire, c'est celle d' un peuple. Pas de héros, pas de malheur ou de bonheur particuliers, mais un peuple, des hommes, des femmes et des enfants qui marchent, travaillent, aiment, vivent et meurent.
Je n' ai pas particulièrement aimé le style, même si je l' ai trouvé original.
C' est un livre à lire pour son aspect historique et pour ne pas oublier.
Les lectures de Joëlle.
Dernière édition par joëlle le Mer 1 Juin 2022 - 11:44, édité 1 fois
joëlle- Modérateur
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Date d'inscription : 30/09/2013
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Merci pour cette belle critique, joëlle.
Tu as raison : c'est un livre à lire pour savoir ce qui s'est passé et ne pas oublier.
Tu as raison : c'est un livre à lire pour savoir ce qui s'est passé et ne pas oublier.
Invité- Invité
Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Merci Joëlle pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Nombre de messages : 24590
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Re: [Otsuka, Julie] Certaines n'avaient jamais vu la mer
Je le note également, je veux en savoir plus sur cette partie de l'histoire
nouka2000- Grand expert du forum
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