[Demetz, Jean-Marc] Le doigt du sang
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[Demetz, Jean-Marc] Le doigt du sang
Titre : Le doigt du sang
Auteur : Jean-Marc Demetz
Éditions : Krakoen (Avril 2013)
Collection : Polar
Nombre de pages : 240
ISBN : 9 782367 940267
Quatrième de couverture
Chef étoilé en difficulté, Éric Lallot est poursuivi par des créanciers peu commodes. Un jour, un inconnu lui propose de faire la cuisine pour un milliardaire américain qui effacera toutes ses dettes. Devant cette proposition inespérée, il accepte sans se douter de ce qui l’attend : le château de ce généreux mécène est celui de son village natal et son retour au pays n’est pas du goût de tout le monde.
Mon avis
Les émissions de concours culinaires se multiplient de Top Chef à Master Chef en passant par les régimes, tous plus improbables les uns que les autres à l’approche de l’été….
« Le doigt du sang » met en scènes un cuisinier, chef étoilé d’un grand restaurant qui, pour éponger ses dettes, va se retrouver à mijoter des plats pour un inconnu. Je ne vous apprendrai rien en vous disant que de nos jours le plaisir des yeux égale celui de nos papilles gustatives. Les mets de notre héros seront donc immortalisés sur toile et deviendront des peintures cotées.
Ce polar peut devenir une excellente pièce de théâtre pour peu qu’on l’adapte avec finesse et doigté ;-) En effet, on n’est pas très loin du huis clos, l’essentiel des actions se passant dans un château. Éric cuisine, et pour ne pas déroger à la règle actuelle alliant le plaisir des mots à celui de plusieurs sens (la vue, le goût), on se retrouve face à des « pétales de morue à l’ail confit et au caramel mélangé de vinaigre balsamique et de bière » ou « des andouillettes de canard avec des épluchures de pommes de terre et des oignons frits, sauce façon carbonnade »… A ce propos, il aurait pu être intéressant de mettre les recettes en annexe à la fin du livre car, régulièrement, on « baigne » dans la cuisine et sans saliver ; comme le chien de Pavlov, on se prend à chercher sur le net si ces recettes existent et à quoi elles ressemblent.
Le décor et la gastronomie ne seront que prétexte pour l’auteur à nouer une intrigue bien introduite et menée tambour battant mais somme toute assez banale. Je n’ai pas été totalement captivée. La répétition des journées, passées à préparer les plats, et dans lesquelles le chef fait quelques rencontres ne m’ont pas fascinée. Il manquait un je ne sais quoi de fantaisie, de profondeur également.
Pourtant, l’écriture est soignée, l’introduction de quelques mots de patois donne une diversion agréable ainsi que les pensées intimes du chef. Les dialogues sont bien vivants et tout cela s’enchaîne facilement.
De plus, le retour du héros dans un coin qu’il connaît bien lui apporte l’occasion de revenir sur son enfance, sur les choix que chacun fait et qui, quelquefois, provoquent un tournant dans notre vie. La relation plats artistiquement présentés et toiles parfaitement peintes peut apporter une réflexion sur la question suivante « la cuisine est-elle un art ? »… Un autre sujet abordé, en filigrane, est celui des diverses classes sociales et des différences qui peuvent régir leur vie. Qui peut s’offrir des vins à plus de mille euros la bouteille ? Qui peut se permettre de manger dans des restaurants si onéreux qu’on se doit de réfléchir avant d’avaler la moindre bouchée au prix de ce qu’on est en train de mâcher ?
Globalement ce livre a des qualités indéniables mais je reste sur ma faim, avec une impression mitigée mi figue mi raisin….
A déguster entre deux plats plus consistants, bon appétit ….euh non bonne lecture !
Les émissions de concours culinaires se multiplient de Top Chef à Master Chef en passant par les régimes, tous plus improbables les uns que les autres à l’approche de l’été….
« Le doigt du sang » met en scènes un cuisinier, chef étoilé d’un grand restaurant qui, pour éponger ses dettes, va se retrouver à mijoter des plats pour un inconnu. Je ne vous apprendrai rien en vous disant que de nos jours le plaisir des yeux égale celui de nos papilles gustatives. Les mets de notre héros seront donc immortalisés sur toile et deviendront des peintures cotées.
Ce polar peut devenir une excellente pièce de théâtre pour peu qu’on l’adapte avec finesse et doigté ;-) En effet, on n’est pas très loin du huis clos, l’essentiel des actions se passant dans un château. Éric cuisine, et pour ne pas déroger à la règle actuelle alliant le plaisir des mots à celui de plusieurs sens (la vue, le goût), on se retrouve face à des « pétales de morue à l’ail confit et au caramel mélangé de vinaigre balsamique et de bière » ou « des andouillettes de canard avec des épluchures de pommes de terre et des oignons frits, sauce façon carbonnade »… A ce propos, il aurait pu être intéressant de mettre les recettes en annexe à la fin du livre car, régulièrement, on « baigne » dans la cuisine et sans saliver ; comme le chien de Pavlov, on se prend à chercher sur le net si ces recettes existent et à quoi elles ressemblent.
Le décor et la gastronomie ne seront que prétexte pour l’auteur à nouer une intrigue bien introduite et menée tambour battant mais somme toute assez banale. Je n’ai pas été totalement captivée. La répétition des journées, passées à préparer les plats, et dans lesquelles le chef fait quelques rencontres ne m’ont pas fascinée. Il manquait un je ne sais quoi de fantaisie, de profondeur également.
Pourtant, l’écriture est soignée, l’introduction de quelques mots de patois donne une diversion agréable ainsi que les pensées intimes du chef. Les dialogues sont bien vivants et tout cela s’enchaîne facilement.
De plus, le retour du héros dans un coin qu’il connaît bien lui apporte l’occasion de revenir sur son enfance, sur les choix que chacun fait et qui, quelquefois, provoquent un tournant dans notre vie. La relation plats artistiquement présentés et toiles parfaitement peintes peut apporter une réflexion sur la question suivante « la cuisine est-elle un art ? »… Un autre sujet abordé, en filigrane, est celui des diverses classes sociales et des différences qui peuvent régir leur vie. Qui peut s’offrir des vins à plus de mille euros la bouteille ? Qui peut se permettre de manger dans des restaurants si onéreux qu’on se doit de réfléchir avant d’avaler la moindre bouchée au prix de ce qu’on est en train de mâcher ?
Globalement ce livre a des qualités indéniables mais je reste sur ma faim, avec une impression mitigée mi figue mi raisin….
A déguster entre deux plats plus consistants, bon appétit ….euh non bonne lecture !
Cassiopée- Admin
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Localisation : Saint Etienne
Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 16/04/2009
Re: [Demetz, Jean-Marc] Le doigt du sang
Mon avis :
Bienvenue dans le monde merveilleux de la gastronomie, bien loin des émissions culinaires qui fleurissent sur le petit écran. La vie est loin d’être rose pour Eric Lallot. Bien qu’il soit un excellent chef (son "boulot est de donner du plaisir au mangeur"), il a aussi son franc parler – qui lui coûte cher. Tellement cher qu’il croule sous les dettes et les soucis. La solution se présente non sous la forme d’une couverture médiatique mais d’une proposition d’un riche mécène.
Ce pacte ne me disait rien qui vaille – à Eric non plus, soyons honnête. Derrière ces générosités, je devinais… Un marché de dupe ? Un crime en préparation ? En tout cas, pas un acte désintéressé. Eric est libre de cuisiner ce qu’il veut. Cependant, il découvre très vite que le château où il exercera n’est guère éloigné de l’endroit où il a grandi. Et tout resurgit. Et pire encore.
Nous ne sommes pas dans une ville en train de mourir, non, elle est déjà morte depuis longtemps, avec la famille qui régentait la vie de cette région, au temps de sa splendeur. Nous étions au XXe siècle, et pourtant ce village semblait vivre au moyen-âge, avec son seigneur qui répandait (ou non) ses bienfaits, réglait (ou pas) les problèmes qu’il créait, et assurait l’emploi à tous ceux qui le souhaitaient.
Ce roman est intéressant parce qu’il se focalise sur Eric, narrateur à qui on ne la fait pas. Dès qu’il sent quelque chose d’anormal, comme un piège qui se referme sur lui, il rue dans les brancards. Peu importe ceux qui essaient de l’apaiser, de détourner son attention. Il n’est pas prêt à accepter que l’on décide pour lui, il est prêt à reprendre sa vie en main. Là où d’autres se complaisent dans les mesquineries, Eric aspire à régler ses propres problèmes, à retrouver une vie sereine. Le pourra-t-il, lui qui vient tout juste d’être père ? A vous de le lire.
Bienvenue dans le monde merveilleux de la gastronomie, bien loin des émissions culinaires qui fleurissent sur le petit écran. La vie est loin d’être rose pour Eric Lallot. Bien qu’il soit un excellent chef (son "boulot est de donner du plaisir au mangeur"), il a aussi son franc parler – qui lui coûte cher. Tellement cher qu’il croule sous les dettes et les soucis. La solution se présente non sous la forme d’une couverture médiatique mais d’une proposition d’un riche mécène.
Ce pacte ne me disait rien qui vaille – à Eric non plus, soyons honnête. Derrière ces générosités, je devinais… Un marché de dupe ? Un crime en préparation ? En tout cas, pas un acte désintéressé. Eric est libre de cuisiner ce qu’il veut. Cependant, il découvre très vite que le château où il exercera n’est guère éloigné de l’endroit où il a grandi. Et tout resurgit. Et pire encore.
Nous ne sommes pas dans une ville en train de mourir, non, elle est déjà morte depuis longtemps, avec la famille qui régentait la vie de cette région, au temps de sa splendeur. Nous étions au XXe siècle, et pourtant ce village semblait vivre au moyen-âge, avec son seigneur qui répandait (ou non) ses bienfaits, réglait (ou pas) les problèmes qu’il créait, et assurait l’emploi à tous ceux qui le souhaitaient.
Ce roman est intéressant parce qu’il se focalise sur Eric, narrateur à qui on ne la fait pas. Dès qu’il sent quelque chose d’anormal, comme un piège qui se referme sur lui, il rue dans les brancards. Peu importe ceux qui essaient de l’apaiser, de détourner son attention. Il n’est pas prêt à accepter que l’on décide pour lui, il est prêt à reprendre sa vie en main. Là où d’autres se complaisent dans les mesquineries, Eric aspire à régler ses propres problèmes, à retrouver une vie sereine. Le pourra-t-il, lui qui vient tout juste d’être père ? A vous de le lire.
Sharon- Modérateur
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Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 31/10/2008
Re: [Demetz, Jean-Marc] Le doigt du sang
Il me tente trop ce livre, c'est noté, merci Cassiopée et Sharon
lalyre- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 06/04/2010
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