[Malvaldi, Marco] Le mystère de Roccapendente
3 participants
Page 1 sur 1
[Malvaldi, Marco] Le mystère de Roccapendente
[Malvaldi, Marco] Le mystère de Roccapendente
[Malvaldi, Marco]
Le mystère de Roccapendente
10/18 juin 2013
ISBN 978 2 264 05942 0
208 pages
Quatrième de couverture
Invité par le baron de Roccapendente, Pellegrino Artusi, auteur d'un célèbre ouvrage de gastronomie, pensait se reposer un peu. Hélas ! La mort intempestive du majordome trouble le calme champêtre. Le vernis aristocratique se craquelle et les tensions affleurent dans une Italie unifiée depuis vingt ans. Décidément, il y a quelque chose de pourri au château de Roccapendente... Et si la Toscane de 1895 n'était guère éloignée de l'Italie de Berlusconi ?
Mon avis
Un meurtre et la découverte du corps du majordome Teodoro, dans une cave dont la porte est cadenassée de l’intérieur. Un véritable drame dans le monde clos d’une baronnie italienne, dont il n’est nullement question que cette sale histoire sorte du domaine, habité par des gens imbus de leur mépris et d’arrogance vis-à-vis des moins privilégiés. Bref ce roman est amusant, les personnages sont soit ironiques, fantaisistes ou tendres, les cousines franchement déjantées, un policier têtu, un médecin qui m’a paru incapable, intraitable et antipathique. Surtout ne pas oublier les deux prochains héritiers, des garçons qui se ridiculisent par leurs propos et j’oubliais la jeune Cécilia futée, incomprise et curieuse de tout. Mais celui qui habite tout le livre, c’est Pellegrino Artusi, l’auteur de La Science en cuisine et l'Art de bien manger (1891), Et voila, j’en ai terminé avec les principaux personnages, tous des protagonistes hauts en couleur, c’est un roman savoureux car comment pourrait-il en être autrement avec Pellegrino Artusi qui nous fait saliver, d’ailleurs quelques-unes de ses recettes se trouvent à la fin du livre. Je pense n’avoir pas trop dévoilé sur l’histoire un peu policière. J’ai vraiment aimé cette enquête, je ne me suis pas ennuyée un seul instant et j’ai vraiment apprécié la lecture de ce roman amusant, sain et frais, bien que l’on y trouve du cynisme et de la raillerie, un peu comme si Marco Malvaldi avait voulu nous amener à certaines réflexions sur notre monde actuel.
Le mystère de Roccapendente
10/18 juin 2013
ISBN 978 2 264 05942 0
208 pages
Quatrième de couverture
Invité par le baron de Roccapendente, Pellegrino Artusi, auteur d'un célèbre ouvrage de gastronomie, pensait se reposer un peu. Hélas ! La mort intempestive du majordome trouble le calme champêtre. Le vernis aristocratique se craquelle et les tensions affleurent dans une Italie unifiée depuis vingt ans. Décidément, il y a quelque chose de pourri au château de Roccapendente... Et si la Toscane de 1895 n'était guère éloignée de l'Italie de Berlusconi ?
Mon avis
Un meurtre et la découverte du corps du majordome Teodoro, dans une cave dont la porte est cadenassée de l’intérieur. Un véritable drame dans le monde clos d’une baronnie italienne, dont il n’est nullement question que cette sale histoire sorte du domaine, habité par des gens imbus de leur mépris et d’arrogance vis-à-vis des moins privilégiés. Bref ce roman est amusant, les personnages sont soit ironiques, fantaisistes ou tendres, les cousines franchement déjantées, un policier têtu, un médecin qui m’a paru incapable, intraitable et antipathique. Surtout ne pas oublier les deux prochains héritiers, des garçons qui se ridiculisent par leurs propos et j’oubliais la jeune Cécilia futée, incomprise et curieuse de tout. Mais celui qui habite tout le livre, c’est Pellegrino Artusi, l’auteur de La Science en cuisine et l'Art de bien manger (1891), Et voila, j’en ai terminé avec les principaux personnages, tous des protagonistes hauts en couleur, c’est un roman savoureux car comment pourrait-il en être autrement avec Pellegrino Artusi qui nous fait saliver, d’ailleurs quelques-unes de ses recettes se trouvent à la fin du livre. Je pense n’avoir pas trop dévoilé sur l’histoire un peu policière. J’ai vraiment aimé cette enquête, je ne me suis pas ennuyée un seul instant et j’ai vraiment apprécié la lecture de ce roman amusant, sain et frais, bien que l’on y trouve du cynisme et de la raillerie, un peu comme si Marco Malvaldi avait voulu nous amener à certaines réflexions sur notre monde actuel.
lalyre- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 9623
Age : 92
Localisation : Liège (Belgique )
Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Malvaldi, Marco] Le mystère de Roccapendente
Merci pour ta critique savoureuse, lalyre.
Je le note.
Je trouve la couverture très jolie.
Je le note.
Je trouve la couverture très jolie.
Invité- Invité
Re: [Malvaldi, Marco] Le mystère de Roccapendente
Merci Lalyre pour ta critique, qui donne envie, je le note donc
louloute- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 24590
Age : 56
Localisation : Var, Sanary-sur-mer
Emploi/loisirs : mère au foyer
Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Malvaldi, Marco] Le mystère de Roccapendente
Toscane, 1895. Les occupants du château de Roccapendente attendent l’arrivée d’un certain Pellegrino Artusi, invité par le maître des lieux pour une partie de chasse. La famille du baron se perd en conjectures sur ce mystérieux personnage, dont on sait seulement qu’il est l’auteur d’un livre de recettes « La science en cuisine et l’art de bien manger », et que, suprême horreur, il n’est qu’un vulgaire marchand roturier. Mais quelle pourrait donc bien être la vraie raison de sa présence au domaine ? A peine le temps de s’appesantir sur cette question qu’un autre événement bien plus dramatique met le château et ses occupants sens dessus dessous : on retrouve au petit matin le corps sans vie du majordome, dans la cave verrouillée de l’intérieur. Voilà de quoi pimenter quelque peu la routine du délégué Artistico, en charge du maintien de l’ordre dans la bourgade.
Nous voilà embarqués dans un Agatha Christie à l’italienne, avec un Pellegrino Artusi dont les moustaches seraient dignes de celles d’Hercule Poirot, et dont la sagacité aurait peu à envier à Sherlock Holmes.
Soyons honnêtes, ceci n’est pas le polar du siècle, mais ce petit roman n’en est pas moins réjouissant. Parce qu’en plus de l’enquête proprement dite, on aborde aussi les débuts de l’unification italienne, la condition peu enviable des femmes au 19ème siècle, la situation pathétique d’une noblesse oisive qui s’accroche à ses derniers privilèges de classe, le tout agrémenté de recettes de cuisine du terroir. Cela m’a évoqué Le guépard, pour la fin d’une époque, et les enquêtes de Montalbano ou de Pepe Carvalho pour le concept « polar culinaire ». Et, chose plutôt rare, un humour subtil et léger est présent à toutes les pages. Certains personnages sont un peu caricaturaux, surtout les fils du baron et les vieilles cousines, mais qu’est-ce que c’est drôle ! Tout ce petit monde qui s’envoie des piques acerbes, la lucidité de la grand-mère Speranza et de Cecilia la rebelle, c’est d’un jubilatoire ! Et, cerise sur la crostata, l’auteur lui-même ne se prive pas d’intervenir dans le jeu pour railler avec cynisme certaines ressemblances avec l’Italie berlusconienne.
Bref, une vraie bonne surprise que ce petit roman, un joli cadeau sous le sapin.
Nous voilà embarqués dans un Agatha Christie à l’italienne, avec un Pellegrino Artusi dont les moustaches seraient dignes de celles d’Hercule Poirot, et dont la sagacité aurait peu à envier à Sherlock Holmes.
Soyons honnêtes, ceci n’est pas le polar du siècle, mais ce petit roman n’en est pas moins réjouissant. Parce qu’en plus de l’enquête proprement dite, on aborde aussi les débuts de l’unification italienne, la condition peu enviable des femmes au 19ème siècle, la situation pathétique d’une noblesse oisive qui s’accroche à ses derniers privilèges de classe, le tout agrémenté de recettes de cuisine du terroir. Cela m’a évoqué Le guépard, pour la fin d’une époque, et les enquêtes de Montalbano ou de Pepe Carvalho pour le concept « polar culinaire ». Et, chose plutôt rare, un humour subtil et léger est présent à toutes les pages. Certains personnages sont un peu caricaturaux, surtout les fils du baron et les vieilles cousines, mais qu’est-ce que c’est drôle ! Tout ce petit monde qui s’envoie des piques acerbes, la lucidité de la grand-mère Speranza et de Cecilia la rebelle, c’est d’un jubilatoire ! Et, cerise sur la crostata, l’auteur lui-même ne se prive pas d’intervenir dans le jeu pour railler avec cynisme certaines ressemblances avec l’Italie berlusconienne.
Bref, une vraie bonne surprise que ce petit roman, un joli cadeau sous le sapin.
Invité- Invité
Re: [Malvaldi, Marco] Le mystère de Roccapendente
Merci Viou pour ta critique allechante
louloute- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 24590
Age : 56
Localisation : Var, Sanary-sur-mer
Emploi/loisirs : mère au foyer
Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Malvaldi, Marco] Le mystère de Roccapendente
J'ai voté : apprécié
J'ai aimé ce roman différent, divertissant, avec une écriture légère et pleine d'humour.
L'enquête policière n'est pas très développée, mais on passe un bon moment quand même.
J'ai aimé ce roman différent, divertissant, avec une écriture légère et pleine d'humour.
L'enquête policière n'est pas très développée, mais on passe un bon moment quand même.
Invité- Invité
Re: [Malvaldi, Marco] Le mystère de Roccapendente
Mon avis :
Dire qu’hier encore, en arrivant dans ce manoir, je me figurais y trouver la paix et la tranquillité, il y a de quoi se traiter de couillon.
Cet extrait du journal de Pellegrino Artusi donne le ton ! Pellegrino est un homme absolument charmant, pourtant. Inspiré par un personnage historique, auteur du premier livre de recettes italiennes, Pellegrino ne se déplace pas sans ses deux chats, qui auront, je vous rassure LEUR scène dans ce roman. Il est venu à Roccapendente en toute honnêteté : ne cherchait-il pas simplement dix jours de repos et de nouvelles recettes de cuisine ? S’il aura les unes, pour l’autre, c’est raté ; à peine a-t-il eu le temps de dîner et de goûter une nuit réparatrice que le majordome – oui, le majordome, celui qui est d’habitude le coupable idéal, celui que l’on ne remarque pas (même si, dans son cas, il était particulièrement bavard) – est passé de vie à trépas, et pas de manière très naturelle. A moins qu’il n’ait eu la gentilesse de s’empoisonner tout seul, ce qui est fort peu probable.
Ah ! Qu’elle est jolie, la réunification italienne ! Elle a eu lieu vingt ans plus tôt, et si Pellegrino Artusi en est ravi, s’il a même milité en ses jeunes années pour elle, ce n’est pas, mais alors pas du tout le cas de ses hôtes, qui sont tranquillement restés à l’époque de l’ancienne régime, celle où ils avaient droit de justice sur leur terre, et surtout, le droit d’ignorer superbement, voire de mépriser ceux qui les entouraient. Lire, à ce sujet, cette joute verbale entre l’héritier en titre et le médecin :
– Mais arrêtez donc d’employer des grands mots, espèce de charlatan que vous êtes ! intervint Lapo avec sa courtoisie habituelle. Vous n’êtes qu’un fils de berger, c’est nous qui avons payé vos études pour que vous deveniez le minable petit docteur que vous êtes. Sans nous, à l’heure qu’il est, vous en seriez encore à enculer les chèvres. Vous devriez montrer du respect envers eux qui vous ont sorti de la fange.
Le baron regarda son fils comme s’il était soudain devenu phosphorescent.
Sans perdre son calme, le docteur répondit :
– Avec tout le respect que je vous dois, monsieur Lapo; ce sont mes études que vous avez payées, pas moi. Moi, en tant qu’être humain, je ne suis pas à vendre et mes prestations peuvent être rémunérées, non achetées.
Vous comprendrez aisément que l’enquête pose alors quelques soucis pour eux, même si, aux yeux du fils aîné (ce cher Lapo, toujours), le coupable est tout trouvé ! Il a des moustaches invraisemblables, il cuisine, ce qui n’est pas vraiment une tache masculine, n’est-ce pas ? Il n’est pas marié, il ne l’a même jamais été, et il a des lectures indignes d’une personne de qualité (des romans policiers ! Un certain Holmes, aidé de Watson, enquêtent, bref, vraiment des livres véritablement illisibles). Heureusement, l’Italie a été réunifiée – le médecin et le délégué à la sécurité publique ont très envie de faire toute la lumière sur ce qui est arrivé, malgré les rebuffades nombreuses qu’ils subissent- ou plutôt à cause d’elles.
J’ajouterai un dernier point, qui rend vraiment cette lecture plaisante : la présence d’un narrateur contemporain, qui glisse des parallèles entre le récit policier historique et ce qui se serait passé si l’action s’était déroulée de nos jours, sans oublier quelques clins d’oeil à la littérature sentimentale du XIXe (on n’a pas encore inventé les benzodiazépines) et des répliques irrévérencieuses (Dignité à roulettes).
Dire qu’hier encore, en arrivant dans ce manoir, je me figurais y trouver la paix et la tranquillité, il y a de quoi se traiter de couillon.
Cet extrait du journal de Pellegrino Artusi donne le ton ! Pellegrino est un homme absolument charmant, pourtant. Inspiré par un personnage historique, auteur du premier livre de recettes italiennes, Pellegrino ne se déplace pas sans ses deux chats, qui auront, je vous rassure LEUR scène dans ce roman. Il est venu à Roccapendente en toute honnêteté : ne cherchait-il pas simplement dix jours de repos et de nouvelles recettes de cuisine ? S’il aura les unes, pour l’autre, c’est raté ; à peine a-t-il eu le temps de dîner et de goûter une nuit réparatrice que le majordome – oui, le majordome, celui qui est d’habitude le coupable idéal, celui que l’on ne remarque pas (même si, dans son cas, il était particulièrement bavard) – est passé de vie à trépas, et pas de manière très naturelle. A moins qu’il n’ait eu la gentilesse de s’empoisonner tout seul, ce qui est fort peu probable.
Ah ! Qu’elle est jolie, la réunification italienne ! Elle a eu lieu vingt ans plus tôt, et si Pellegrino Artusi en est ravi, s’il a même milité en ses jeunes années pour elle, ce n’est pas, mais alors pas du tout le cas de ses hôtes, qui sont tranquillement restés à l’époque de l’ancienne régime, celle où ils avaient droit de justice sur leur terre, et surtout, le droit d’ignorer superbement, voire de mépriser ceux qui les entouraient. Lire, à ce sujet, cette joute verbale entre l’héritier en titre et le médecin :
– Mais arrêtez donc d’employer des grands mots, espèce de charlatan que vous êtes ! intervint Lapo avec sa courtoisie habituelle. Vous n’êtes qu’un fils de berger, c’est nous qui avons payé vos études pour que vous deveniez le minable petit docteur que vous êtes. Sans nous, à l’heure qu’il est, vous en seriez encore à enculer les chèvres. Vous devriez montrer du respect envers eux qui vous ont sorti de la fange.
Le baron regarda son fils comme s’il était soudain devenu phosphorescent.
Sans perdre son calme, le docteur répondit :
– Avec tout le respect que je vous dois, monsieur Lapo; ce sont mes études que vous avez payées, pas moi. Moi, en tant qu’être humain, je ne suis pas à vendre et mes prestations peuvent être rémunérées, non achetées.
Vous comprendrez aisément que l’enquête pose alors quelques soucis pour eux, même si, aux yeux du fils aîné (ce cher Lapo, toujours), le coupable est tout trouvé ! Il a des moustaches invraisemblables, il cuisine, ce qui n’est pas vraiment une tache masculine, n’est-ce pas ? Il n’est pas marié, il ne l’a même jamais été, et il a des lectures indignes d’une personne de qualité (des romans policiers ! Un certain Holmes, aidé de Watson, enquêtent, bref, vraiment des livres véritablement illisibles). Heureusement, l’Italie a été réunifiée – le médecin et le délégué à la sécurité publique ont très envie de faire toute la lumière sur ce qui est arrivé, malgré les rebuffades nombreuses qu’ils subissent- ou plutôt à cause d’elles.
J’ajouterai un dernier point, qui rend vraiment cette lecture plaisante : la présence d’un narrateur contemporain, qui glisse des parallèles entre le récit policier historique et ce qui se serait passé si l’action s’était déroulée de nos jours, sans oublier quelques clins d’oeil à la littérature sentimentale du XIXe (on n’a pas encore inventé les benzodiazépines) et des répliques irrévérencieuses (Dignité à roulettes).
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13265
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Sujets similaires
» [Malvaldi, Marco] La briscola à cinq
» [Erre, J.M.] Le Mystère Sherlock
» [Mc Cammon, Robert R.] Le mystère du lac
» [Graham, Heather] Le manoir du mystère
» [Bouillier, Grégoire] L'Invité Mystère
» [Erre, J.M.] Le Mystère Sherlock
» [Mc Cammon, Robert R.] Le mystère du lac
» [Graham, Heather] Le manoir du mystère
» [Bouillier, Grégoire] L'Invité Mystère
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum