[Uno, Chiyo] Confession amoureuse
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[Uno, Chiyo] Confession amoureuse
Editeur: Editions 10/18
Date de parution: 2 décembre 1997 (A noter qu'il a été publié en 1935 au Japon)
Poche: 243 pages
Résumé:
Quand Yuasa Jojï, le héros de ce roman, reçoit une lettre d'une inconnue lui fixant un rendez-vous en lui précisant qu'il la reconnaîtra à la rose rouge qu'elle aura dans les cheveux, il y court... Et il tombera amoureux de la sauvage Takao. Ce qui ne l'empêchera pas d'épouser l'enfantine Tomoko, ni de s'éprendre de la ravissante Tsuyuko. Don Juan ? Peut-être, mais vu par l'œil impitoyable d'une femme qui connaît très bien les faiblesses des don Juan...
Mon avis:
Quand Yuasa Jôjî, un peintre, rentre d’Europe après y avoir passé plusieurs années, sa femme et son fils lui sont comme des étrangers. D’ailleurs dans leur maison il vit à l’étage et sa femme et son fils au rez-de-chaussée.
Il va rencontrer d’autres femmes, ou plutôt des jeunes filles, qui vont radicalement changer sa vie. Yuasa est un homme qui aime les femmes, mais il est plus un homme-objet qu’autre chose dans cette histoire.
Mais je n’ai pas trop apprécié cet homme. Il passe d’une fille à l’autre assez égoïstement, et il n’arrive pas vraiment ni à assumer ses choix, ni à prendre de décision claire.
Outre sa femme, il y a 3 autres femmes qui vont partager sa vie.
A commencer par Takao, une jeune fille égoïste, qui est assez espiègle et aime qu’on obéisse à ses quatre volontés. C’est une vraie manipulatrice, et elle le fera bien comprendre à Yuasa.
Mais Yuasa préfèrera la toute aussi jeune et jolie Tsuyuko, la meilleure amie de Takao, et son amour pour elle sera le plus fort qu’il ait jamais ressenti. Il sera vraiment obsédé par elle, allant jusqu’à l’espionner quand ses parents voudront l’éloigner de lui. Il faut dire que Tsuyuko est une jeune fille aisée, et lui un peintre sans de vrais revenus fixes.
Il se laissera aussi prendre dans les filets de la fragile Tomoko, atteinte d’une maladie aux poumons qui la rend assez faible physiquement. Quand il rencontrera ses parents, Yuasa n’aura jamais été aussi bien que chez eux, il sentait vraiment chez lui, dans une maison et une famille aimante.
Yuasa finira par épouser Tomoko, une fois les formalités de divorce conclues entre lui et sa femme. Cependant il l’épousera plus au vu de l’insistance des parents de la jeune fille que par véritable amour.
Je pense que l’écriture assez distante et froide de Chiyo UNO rend le personnage de Yuasa Jôjî totalement antipathique au lecteur, mais aussi assez pathétique.
On n’attend pas ça d’un homme amoureux… et pourtant il n’agit pas du tout comme on s’y attend. J’étais tout de même happée par cette écriture, et j’avais vraiment envie de savoir s’il allait être capable de changer, s’il allait enfin se réveiller…
Il se dégage beaucoup de poésie de ce petit ouvrage, et j’ai vraiment été séduite par la narration.
Ma note: 3.25 /5
Invité- Invité
Re: [Uno, Chiyo] Confession amoureuse
Peintre doté d'une certaine renommée dans le Japon des années trente, Yuasa Joji se laisse porter par ses succès féminins, incapable de décider clairement entre les femmes qui tournent autour de lui. Alors qu'il peine à couper le lien avec sa première épouse dont il divorce, il se laisse séduire par la fantasque Takao qui s’échappe alors aussitôt, tombe amoureux de la belle Tsuyoko sans se donner les moyens de contrer l'opposition de sa famille, et, par facilité, finit par se remarier avec la jeune et bien dotée Tomoko, pour le regretter aussitôt.
Derrière les apparences du séducteur, se cache en fait un homme indécis, qui s'en remet toujours aux autres et aux événements pour infléchir le cours de sa vie. Répugnant à déplaire ou à contredire, toujours dans le sens du courant, il s'avère incapable de faire des choix et encore moins de les imposer, se contentant de se croire amoureux ou aimé, sans disséquer clairement ses propres sentiments ni chercher à voir au-delà des apparences. Naïf, veule et immature, mais sans méchanceté aucune, il finit par être le jouet de ses conquêtes ou de leur entourage, éternel coeur d'artichaut qui, pour son malheur, ne sait plus qui il aime ni qui l'aime.
Agaçant, l'homme reste malgré tout sympathique, car pitoyable et malheureux. Toute l'intrigue se déroule de son point de vue de narrateur, c'est-à-dire plutôt neutre et passif, sans grand sentiment ni état d'âme, si ce n'est un profond désarroi.
Chiyo Uno nous renvoie ici le trouble d’un Japon tiraillé entre modernité et traditions, à une époque où elle faisait elle-même figure d’exception par sa vie tumultueuse et sa lutte pour l’émancipation féminine. Son état d’esprit précurseur se retrouve dans la détermination et l’insolence de ses personnages de femmes. Il confère à ce récit une dimension critique et moqueuse à l’égard du patriarcat nippon, en même temps qu’une étonnante modernité.
Mené d’une plume fluide et alerte, ce roman agréablement dépaysant dévoile avec subtilité les complexités du Japon, au travers du regard ironique d’une femme en rébellion contre l’hypocrisie d’une société très attachée à l’honneur, avant tout masculin. (4/5)
Derrière les apparences du séducteur, se cache en fait un homme indécis, qui s'en remet toujours aux autres et aux événements pour infléchir le cours de sa vie. Répugnant à déplaire ou à contredire, toujours dans le sens du courant, il s'avère incapable de faire des choix et encore moins de les imposer, se contentant de se croire amoureux ou aimé, sans disséquer clairement ses propres sentiments ni chercher à voir au-delà des apparences. Naïf, veule et immature, mais sans méchanceté aucune, il finit par être le jouet de ses conquêtes ou de leur entourage, éternel coeur d'artichaut qui, pour son malheur, ne sait plus qui il aime ni qui l'aime.
Agaçant, l'homme reste malgré tout sympathique, car pitoyable et malheureux. Toute l'intrigue se déroule de son point de vue de narrateur, c'est-à-dire plutôt neutre et passif, sans grand sentiment ni état d'âme, si ce n'est un profond désarroi.
Chiyo Uno nous renvoie ici le trouble d’un Japon tiraillé entre modernité et traditions, à une époque où elle faisait elle-même figure d’exception par sa vie tumultueuse et sa lutte pour l’émancipation féminine. Son état d’esprit précurseur se retrouve dans la détermination et l’insolence de ses personnages de femmes. Il confère à ce récit une dimension critique et moqueuse à l’égard du patriarcat nippon, en même temps qu’une étonnante modernité.
Mené d’une plume fluide et alerte, ce roman agréablement dépaysant dévoile avec subtilité les complexités du Japon, au travers du regard ironique d’une femme en rébellion contre l’hypocrisie d’une société très attachée à l’honneur, avant tout masculin. (4/5)
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