[Terray, Aude] Madame Malraux

[Terray, Aude]
Madame Malraux
Grasset 11 septembre 2013
ISBN 978 2 246 80108 5
309 pages

Quatrième de couverture
Pianiste talentueuse, Madeleine Lioux a aimé et épousé les deux frères Malraux : Roland, son grand amour, jeune et séduisant, résistant de la première heure, mort en déportation ; puis à la Libération, André, l’écrivain-ministre-aventurier, le héros ombrageux, le mythe.
Cette double Madame Malraux gardera longtemps le silence. Elle attendra ses 98 ans, pour lever un pan du voile qui fit de sa vie un long mystère.
Aude Terray a tenté de répondre à la question centrale laissée en suspens : qui est vraiment la femme qui a vécu vingt ans avec une légende, et sur laquelle les biographes ne s’attardent jamais ? Qui se cache derrière l’image de la douce et pudique épouse ? Comment a-t-elle vécu la passion, les honneurs, le luxe – mais aussi les tragédies, les drames familiaux, les désillusions ? Pourquoi et comment, l’épouse bafouée deviendra-t-elle face à la postérité, et en l’emportant sur les autres compagnes de l’auteur de La Condition humaine, l’unique et légitime « Madame Malraux » ?
A partir d’une série d’entretiens et d’une patiente recherche dans les archives et les confidences de quelques proches, Aude Terray révèle au grand public quelques secrets de celle qui fut aimée des frères Malraux, et qui les aima avant de se reconstruire sans nostalgie ni amertume.

Ma petite chronique
Marie Madeleine-Jeanne Lioux voit le jour le 9 avril 1914. C’est en avril 2011 que Madeleine qui est alors une vieille dame de nonante-sept ans, ayant aimé et épousé les deux frères Malraux, Roland et André. Tout d’abord elle est réticente à lever le voile sur sa vie, car dit-elle, elle ne souhaite pas déballer « les misérables petits tas de secrets « et cela contrairement aux autres femmes de Malraux. Ensuite elle avance à pas feutrés dans la conversation avec Aude Terray, mais elle semble hésiter, car ce qu’a vécu cette femme pendant vingt ans avec André Malraux est impossible à imaginer et cela après la mort de Roland, qui fut le grand amour de sa vie. De Roland, elle laisse échapper des réflexions : Le jeune homme apparaît séduisant mais aussi léger, désinvolte. Tous s’étonnent qu’il ressemble si peu à son frère André. La gaieté qu’il affiche et qui frappe tous ceux qui le rencontrent, serait-elle une protection ? Pour exister en se différenciant de son frère aîné, mais aussi pour n’être que le frère de…..
Avec André, le jeu de séduction est subtil au sein du couple, tout en retenue et non-dits, les démonstrations de tendresse le pétrifient, il ne remercie pas et jamais ne félicite. Au restaurant, il devient très animé et perd son côté ésotérique, il se détend.
Quand à Madeleine, elle a abandonné sa carrière de pianiste-concertiste, elle fut une douce épouse, elle aime être le premier lecteur de son époux, déchiffrer sa création. Elle choie André, elle le dorlote comme un enfant gâté, il apprécie sans jamais le lui montrer…

Mon avis
Je dirais que ce grand homme fut invivable, que Madeleine qui ne désirait pas trop se livrer a parlé de ses parents, des amis embourgeoisés, de ses trois fils dont l’un d’entre eux fut rejeté par André, beaucoup de personnages dont les deux autres femmes de Malraux habitent cette biographie ou certains ne font que passer, la musique qui aide Madeleine dans les moments difficiles de sa vie et l’on devine que ce ne fut pas facile pour elle. Je pense que ce livre est une biographie sur fond historique. De belles photos agrémentent ce livre, et l’auteure ayant consulté de nombreux documents, nous présente un très beau portrait de femme courageuse devant les épreuves subies. Un gros coup de cœur….5/5

Merci Lalyre pour ta critique